Ton odeur

En ce mercredi, du mois de février

 

Allô

 

Je suis venu te voir cet après-midi ; crois-moi, cette petite note en témoigne. Si tu fais un effort, tu sentiras mon odeur qui flâne autour, et tu penseras à moi.

 

J’avais envie de te voir. J’avais envie de toi. Je t’ai téléphoné mais tu n’y étais pas. Je suis venu quand même.

 

Je sens ta présence, je te vois faire les cent pas, je te vois près du téléphone, je te vois regarder par la fenêtre. J’ai regardé moi­-même mais je n’ai pas vu la vieille femme. Il n’y avait que ses moineaux qui l’attendaient sur son perron. Assis à ton bureau, je t’attends.

 

Je ne suis pas venu te voir car j’ai eu trop peur. Je m’en excuse. Maintenant je suis là et je bois du thé.

 

Je t’écris cette petite note et je laisse se dégager mon odeur. Elle saura certainement te réchauffer et… t’exciter jusqu’à ce que je puisse te caresser et te serrer fort dans mes bras.

 

S’il te plaît, ne m’en veux pas, pardonne-moi, et surtout appelle-moi.

 

Ton ange,

 

Daniel