Une fois de plus, mon petit frère Ous me sortit pendant un temps de la mauvaise passe où je me trouvais. Cependant, la solidarité a ses limites, je ne pouvais vivre à ses crochets indéfiniment. Je n’avais jamais emprunté d’oseille, et ce fut cette fois un cas de force majeure. J’allai voir un de mes anciens potes, leader d’un groupe en trois lettres. Je ne m’y attendais pas, mais, pour 3 000 balles, Joey m’envoya chier. Ce mec vendait des albums par camions, des tee-shirts par bateaux, et il m’éconduit comme une cloche. J’étais assez bon pour lui rendre des services à trois heures du mat’, mais me dépanner d’une mise de départ pour remonter un bizgo, pas possible.
Je finis par aller trouver DJ SP, avec ses fausses ratiches, et toutes ces blattes, dans leur studio cave, qui s’embaumaient à la free base. Fallait que j’aie besoin de pognon ! Je coupai court, qu’ils aillent se faire taper dans la raie et qu’ils se trouvent tous autant qu’ils sont un autre dealer.
Le temps se couvrait pour les bicraveurs. N’empêche qu’il fallait bien croûter. Que vouliez-vous que je fasse, pion dans un Franprix ? Dans le quartier de Stalingrad, des pères de famille manifestaient en brandissant des pancartes « Non au crack, non à la cocaïne ! », et les poulets, pour faire bonne figure, empilaient les heures sup’ – ce n’était plus supportable. Simplement, en ces temps de galère, la piaule n’était pas gratuite pour autant. Je me tenais au square du métro La Chapelle, pourtant grillé comme une merguez.
En revanche, je ne dérogeais pas à ma décision de ne plus braquer à Paris. Je retouchai bien au truc une ou deux fois, mais en me disant que c’était la dernière… J’avais affûté mes ratiches à Berlin, un retour en arrière ne signifiait rien… Tu peux te nourrir du passé, mais pas en vivre.
Il n’y avait plus de fraîche dans les banques, alors taper vingt barres à deux ? Avec mon papier, le proc’ requerrait quinze piges, le jeu n’en valait pas la chandelle.
J’avais pas de connex’, pas la bonne couleur, pour sauter un fourgon. De toute façon, monter à quinze sur une affaire, ça ne m’avait jamais filé la trique. Les bijouteries n’étaient pas en ligne de mire, pour une équipe qui faisait un Cartier ou un Chaumet, les autres tapaient un Manège à bijoux. La joncaille se fourguait toujours au quart de la valeur. De la sueur pour des cacahuètes, trop peu pour moi. J’ai toujours bien aimé réfléchir sur les motifs de mes actes, et refusé d’être victime de mon train de vie.
J’ajustais toujours mon mode de vie à mes urgences, une bonne tambouille de temps en temps me suffisait, je ne jouais pas, ne portais pas de tocante et me branlais de faire mouiller les greluches en balançant des liasses en boîte, comme tous ces crétins qui taffent pour leur gonzesse. À se demander qui est le julot et qui est la greluche. C’est quand tu te retrouves en calèche que tu fais le calcul de l’oseille étouffée. J’avais connu des raclos qui en miaulaient. Ces mecs n’avaient pas compris qu’il ne fallait compter sur personne, surtout quand les rats sont camouflés en potos.
Enfin, c’était marche ou crève, alors je virai les cibles classiques pour me rabattre sur du gibier d’élevage. En me montrant un tant soit peu observateur et audacieux, il me serait toujours possible de gagner de la fraîche.
Les équipes de dealers n’imaginent jamais que les perdreaux ne sont pas les seuls à les observer. Il suffit d’identifier le Monsieur tiroir-caisse et d’attendre le bon moment pour aller le soulager. Interception de la cible en sortie de boîte au petit matin, alpague au collet… les solutions sont multiples. Pour l’arrestation au flan, je recommande, parmi les complices, la présence d’un blanc-bec à la ganache de flic pour jouer la vraisemblance ! Il est en effet important que la première partie de l’opération se fasse rapidement et sans scandale. Jouer le poulet, ce n’est pas très dur : se composer une gueule de raie, être plein de suffisance et émailler son discours d’un humour de chiotte. Pour le gymkhana des menottes, nous l’avions subi tant de fois que j’aurais pu danser le ballet les yeux fermés.
Une fois la cible sous contrôle, montrer les dents et instaurer la terreur, lui faire bien comprendre que c’est pas un épisode de Derrick. Un petit coup de lame appliqué au bon endroit et au bon moment contribue aussi à la bonne conduite de l’opération.
La seconde partie, récupérer la fraîche, est à la fois simple et délicate. Il faut être sûr d’avoir bien logé la tirelire, l’idée n’étant pas de garder le lascar plusieurs jours dans une cave, au risque d’un fiasco. Pas question non plus de tomber sur une famille au domicile, nous ne sommes pas des Colombiens, pour martyriser femme et enfants. Une action de ce genre, montée avec des gars responsables, peut se révéler d’un profit substantiel, avec un minimum de risques. D’autant que les victimes ne portent jamais plainte.
J’ai souvent diversifié les activités, mais je pouvais aussi me tenir tranquille pendant un mois ou deux. Je ne crapahutais qu’avec deux ou trois gus, les mêmes, du maraudeur de premier choix. Je faisais mes affaires en père de famille, bourgeoisement, ne voyant mes complices que pour passer à l’acte. Moins je serrais de pognes, mieux je me portais. On ne sait jamais qui était sous commission rogatoire et j’ai toujours préféré éviter me retrouver sur l’album photo. Bon an mal an, je trouvai mon rythme. La journée, je me remettais à faire de la guinguette, je traînais en studio où j’étanchais ma soif d’apprendre et, le soir venu, je tenais mon turf, « clac, clac, clac, t’as pas vu Kaiser ? ». Dans la rue, t’attrape vite un surnom, celui-là en valait bien un autre.
Je planquais mon oseille et mes calibres avenue Victor-Hugo, dans une chambre de bonne. Et, quand je remontais les Bermudes du dix-huitième, les trottoirs arborés du dix-septième étaient comme un coup de vent frais sur mon crâne ; j’aurais presque acheté Le Figaro. On se sent à l’abri de tout quand on vit Plaine-Monceau, imperméable aux emmerdes, peinard entre richards. Jusqu’au jour où les crève-la-dalle descendent en ville. Quand je me fis casser, baluchonner, cambrioler, je découvris un problème de bourgeois. Ces gens sont vraiment sans vergogne.
En montant les escaliers ce jour-là, je repérai tout de suite que quelque chose déconnait, ça schlinguait le vol effrac’, la voltige. Les mecs étaient remontés au flan, en mordant les chambranles au ciseau à froid, il y avait des traces partout : troisième, quatrième, cinquième et, au sixième, bingo, les lourdes des chambres de bonnes avaient été ouvertes à coups de latte. Ils avaient violé mon sanctuaire, enfilé ma propriété et m’avaient soulagé d’une mini téloche, d’un colt 45, d’un petit deux-coups et de seize bâtons en liquide. J’en pleurai comme un chirurgien qui aurait merdé son évasion fiscale, imaginant deux zombies en train de se payer une fiesta sur mon dos, espérant qu’ils fassent une OD ; c’était pas bien mais pourvu qu’ils en crèvent. Je les maudissais, j’en grinçais des dents mais dus me rendre à l’évidence : j’étais un voleur depuis toujours, je n’allais pas porter plainte en chialant contre l’insécurité. D’autant qu’avec un peu de chance, ce serait moi qui leur vendrais leur came demain. Accident du travail.
Avec ma guibole, mes béquilles et mon bizgo, la vie était d’un compliqué, le moindre déplacement devait se planifier à l’avance et une chambre d’hôtel au troisième devenait un enfer ; j’étais tout le temps sur les nerfs. Un soir, j’arrivai dans une boîte clopin-clopant. Un petit groupe de crétines commença à se payer ma fiole. J’étais sur le point de leur balancer mon verre dans la gueule quand un sourire me fit changer d’avis.
Le sourire s’appelait Georgie, elle avait grandi en Normandie, j’vous raconte pas le choc des cultures ! À la fin de la soirée, on se bécotait sur les banquettes et, dans la foulée, elle me proposa de crécher chez elle. La meilleure idée de sa vie ? Humm.
On se sentit tout de suite bien ensemble, c’était comme un amour de vacances, quand tout est fluide. Pour moi, juste un béguin, elle était une amie « ambiguë ». J’étais un peu son boulet et elle mon infirmière, mais je répondais présent au moindre problème, financier ou autre. Elle espérait un idéal, moi, je ne voulais pas m’investir. Georgie était amoureuse et je l’ai fait souffrir.
En 1997, j’avais commencé à gratter le papier, je voulais raconter mon histoire, sachant trop bien qu’elle pouvait s’arrêter brutalement, sans attendre Alzheimer. J’avais vu et fait ce que j’avais à faire, parfois avec ma tête, souvent avec mes poings, et à coups de fer quand la situation l’exigeait. Je voulais laisser une trace avant de passer l’arme à gauche, ne pas être venu là pour rien. À la main, j’avais torché une quinzaine de pages qu’on me rifla dans une bagarre à la Cigale. Mo en avait lu une partie, je voulais leur dire à tous : « Voilà, je fais quelque chose de ma vie, venez pas me casser les couilles… »
L’idée, pour moi, c’était de trouver une branche et de m’y accrocher.
Alors, après la compil’ de Doc Gynéco, je décidai de me lancer. S’il n’y avait que ça à foutre, j’allais jacter, je l’avais toujours eue, cette gouaille. Sauf qu’avant j’en faisais profiter gratos. Dans une fratrie, chacun a une spécialité, et si t’en as pas… improvise.
On s’interrogeait sur ce qu’il fallait pour faire un bon disque. Pour le coup, j’avais un fonds de commerce extra : mézigue.
À l’époque, la plupart des rappeurs s’affublaient de noms de mafiosi, les spaghettis devaient être morts de rire à regarder des bamboulas se prendre pour des Ritals. Je n’avais jamais idolâtré Al Pacino et les autres, ce n’étaient que des acteurs qui jouaient dans des films, point.
Moi, j’étais franchouillard, j’allais taper dans la France et son folklore, j’avais le droit du sol après tout. Faire un album, c’est un truc de pugnace, une fois commencé, il ne faut jamais lâcher. Le « patron » dut passer quelques nuits sans sommeil quand je lui annonçais régulièrement qu’il n’obtiendrait rien de moi.
Être content de son travail, c’est bien, mais il faut que les gus qui t’accompagnent soient motivés. Motivés à en perdre le sommeil. Ce n’est pas une quête de reconnaissance, simplement l’envie de bouffer tout le monde.
Tous les jours, on se frictionnait en studio, et tous les jours Mo me rappelait sa contrainte : tu ne fais pas ça pour le quartier.
Je voulais donner à l’album une orientation « CC », Mo désirait élargir le débat et je dus, la mort dans l’âme, abandonner plusieurs embryons de chansons. Je n’étais pas aseptisé, « Gangsta » tatoué sur mon bras. J’étais là pour me faire plaisir, ouais ma gueule, et Mo commençait à m’emmerder. On partait dans des engueulades où il me traitait d’égoïste. Ah, putain je vous jure, gardez-moi de mes amis… Alors j’évitais certaines discussions avec lui pour ne pas aller à la confrontation. Dans une fratrie, il y a toujours des aspirations différentes, et si tu ne suis pas ton propre chemin, tu perds ta richesse. Nous sommes liés jusqu’à la mort, mais attention à ne pas tout confondre. Entre dix-huit et vingt ans, j’avais purgé mon temps comme un grand à Fleury-Mérogis, je n’avais jamais reçu un franc de quiconque et personne n’était jamais venu me conseiller quoi que ce soit. Ce n’était pas aujourd’hui que j’allais me faire dicter ma conduite.
Sans que je m’en rende compte, ces détails allaient finir par peser lourd dans nos dissensions.
De nouvelles têtes incompétentes se radinaient au bureau, dont B Love, imitation Neneh Cherry dans les années quatre-vingt. Il ne faut jamais mélanger quéquette et turbin, surtout si les roues de secours sont crevées. Productrice sur canapé, ce n’est pas une bonne idée.
Mon ami Schubert, témoin de mes efforts de gribouillages, me disait : « Alors dans le premier couplet, il y a dix-huit mois de sursis, dans le second, un an ferme, dans ton autre morceau, c’était deux ans et une expulsion définitive du territoire. »
Mais putain, j’allais parler de quoi ? Je n’avais que des repris de justice comme collègues de travail, sans compter mon entourage.
« Trente-trois ans comme l’autre » était le premier morceau vraiment abouti que je composais. L’idée m’était venue, défoncé, en regardant Jean-Paul II raconter ses conneries au jour de l’An ou à Noël. C’était là que j’avais commencé à grattouiller. Je n’avais pas encore trente-trois piges, mais ça arrivait en ligne de mire. Ensuite, il y eut « OCB », arsouillé, déchiré, un hymne à la déconnade, qui ne fut pas le plus difficile à écrire. J’étais plus souvent à Boulogne qu’à Paname, les mecs de Less du 9 transpiraient sur leur album, dans le secteur. Et s’ils n’étaient pas à l’heure au studio, je rédigeais mes textes en parallèle, comme j’avais appris.
Je suais sang et eau sur les morceaux très intimes, ceux où il fallait se mettre à poil sans réserve. Je traînais les pieds, Mo insistait, difficile de me livrer quand toute ma vie je m’étais forgé une carapace pour me protéger. J’allai au fond de moi et au bout de l’effort pour écrire « Lettre à mes fleurs ». On ne sait jamais de quoi on est capable avant de se retrouver en situation, n’est-ce pas ?
Ça a été une vraie merde… J’avais pris l’habitude de jacter tout seul dans ma cellule pour me faire la converse.
« Enfants de la Ddass » sortit d’une traite, j’eus juste à fermer les yeux et chiner dans mes souvenirs. Les autres n’ont que ça à foutre de chercher des rimes qui défoncent. Moi, je m’en tiens aux rimes simples, mais mes histoires sont chaotiques. Parce que ma vie a toujours été simple et chaotique, voilà tout !
J’enregistrai « J’t’emmerde » en me disant que si je devais écrire un seul morceau de toute ma vie, je voudrais que ce soit celui-là. J’entendais depuis trop longtemps tous les mecs nous rebattre les esgourdes avec des histoires à pioncer debout. Je les avais presque tous vus pousser à mes côtés. Il était temps qu’un connard s’y colle et remettent les points sur les i, un devoir de mémoire en somme.
Et encore, beaucoup sont passés à travers les gouttes, formatage radio oblige – la première version de la chanson faisait dix minutes.
La plupart de ces rappeurs, des victimes qui se faisaient mettre à l’amende, n’avaient jamais rien connu de la rue. Je me devais de partager mon expérience, de raconter l’envie de chier qui te prend quand tu rentres dans une banque, les armes à la main. Je ne me posais pas en juge, j’étais plutôt le mec qui dispatche les gus vers l’enfer ou le purgatoire, l’employé du diable.
Après la controverse de « J’t’emmerde », on me traita d’opportuniste. Je le suis ! J’ai appris à attraper ce qui flotte devant ma gueule avant que ce ne soit trop tard. Je suis un Requin après tout.
Mon album aurait pu sortir avant celui de Less du 9, mais Mo décida que ce n’était pas judicieux. La tornade « J’t’emmerde » débutait tout juste, ça leur aurait fait de l’ombre. Perso, je trouvais ça débile ! Ils étaient déjà un peu fragiles, question ciboulot, et se tiraient suffisamment dans les pattes comme ça.
En deux ou trois ans, j’avais vu les avantages et surtout les inconvénients d’être un groupe : first, il faut fader le fric à plusieurs, secundo, il y en a toujours un qui pense qu’il travaille plus que les autres, et un autre qui parle pour descendre ses potos. Voilà ce que j’en vis, et cela ne me donna pas envie.
Après un succès d’estime, ces mecs quittèrent Dooeen’ Damage. Ils partirent avec du ressentiment, en pensant que c’était eux qui m’avaient appris à écrire. J’entendis même dire qu’un de ces garçons avait écrit mon album ; j’étais mort de rire. Quand ils abandonnèrent le navire, je ne tiquai pas sur ce qui clochait, et la suite des événements leur donna raison. Quand un artiste est perpétuellement étouffé, sa motivation finit par s’arracher. Là, je découvris le pot aux roses : mon pote, mon cousin, mon frère, Mo, m’avait entubé, pour une gonzesse sur canapé. J’étais producteur, éditeur, auteur, interprète et acteur. Pendant un repas « de famille », ce Judas m’avait glissé une carambouille en forme de papier à signer pour la société, sous mon poulet braisé. Je n’y avais vu que du feu. Je n’étais plus qu’auteur, interprète et acteur.
Je composai quinze morceaux en un mois, pour prouver aux gens qu’on n’a pas besoin de passer cent heures dans un studio pour chier un album. Je n’avais pas le temps pour les histoires de technique, je détestais ça. Pour moi, le challenge, c’était : « Eh les gars, fermez vos gueules, je peux faire la même chose que vous », sans tailler une turlute à celui qui a vendu quatre cent mille albums ou à un autre qui passe à la téloche. Alors que personne ne compte sur moi pour un featuring, je considère l’exercice comme un truc de lèche-cul. Dans la plupart des cas, le gars qui va monter avec toi sur un morceau s’en bat les couilles de ta gueule, il a besoin d’un blaze, c’est tout. Deux figures du hip-hop parisien me le proposèrent, or comme je n’avais pas d’affinités avec eux, je les envoyai valdinguer sur les roses.
Les choses s’annonçaient plutôt bien, le public était chaud comme la braise mais pas au point de me faire renoncer à mes premières amours. Il m’arrivait de disparaître quelques jours pour tâtonner entre légal et illégal. Je voulais assurer mes arrières et ne pas fiche ma vie en l’air, dans la légalité, alors que le fisc pouvait me plumer plus vite qu’un poivrot dans une descente à la cave. Je faisais quand même très gaffe, s’agissait pas de sauter à deux doigts de l’arrivée.
À cette époque, j’ai rencontré Balasama. J’ai croisé l’amour mais je suis maladroit. Je n’en dirais pas plus, mais c’est fou ce que je galope encore. Oublier, je peux pas…
On balança le single « J’t’emmerde » et la folie commença. On se doutait bien qu’il y aurait des retours mais pas à ce point. En toute humilité, pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. J’avais réussi à faire quelque chose de tangible en balançant des vérités sur vingt-quatre pistes – ça tient à rien, la vie. Malgré le succès de la rue, les radios spécialisées en chièrent dans leurs frocs. Pas question de diffuser « J’t’emmerde », ils flippaient de se mettre à dos les mecs qui les faisaient bouffer. Premiers sur le rap ?