Statue (Kaka).
Bois, hauteur : 100 cm.
La paternité est un thème peu exploité dans l’art africain. L’aggressivité qui se dégage de cette statue révèle un côté protecteur. |
Origines et préhistoire |
Le but de ce livre est de fournir un aperçu d’ensemble sur l’histoire, les civilisations et les caractères matériels, intellectuels et sociaux des populations de race noire qui habitent le continent africain.
Il n’y sera donc point question des peuples de race blanche qui, soit dans l’Antiquité, soit depuis, ont joué un rôle si important dans le développement de l’Afrique du Nord et que nous trouvons répandus aujourd’hui, plus ou moins mélangés et transformés, de la mer Rouge à l’océan Atlantique et des rives méditerranéennes aux limites méridionales du Sahara : Égyptiens anciens et modernes, Phéniciens et Puniques, Libyens ou Berbères, Arabes et Maures. Plus exactement, il ne sera parlé d’eux que dans la mesure de leur influence sur le perfectionnement des sociétés noires, influence qui a été souvent considérable et qui ne saurait être trop mise en lumière.
Pour les mêmes raisons, il ne sera traité qu’accessoirement des peuples qui, quelque sombre que soit devenue leur pigmentation à la suite de mélanges séculaires et répétés avec les Nègres, sont considérés néanmoins comme appartenant, soit au rameau sémitique de la race blanche comme la portion principale des Abyssins, soit au rameau indonésien de la race jaune comme beaucoup de tribus malgaches. L’île de Madagascar, au surplus, est en dehors des limites géographiques que je me suis assignées.
Par contre, il est des populations africaines qui peuvent se réclamer, en partie tout au moins, d’ascendances non nègres, mais qui se sont en quelque sorte incorporées à la race et à la société noires : celles-ci trouveront leur place dans cette étude. Je me contenterai pour l’instant de citer parmi elles les Peuls du Soudan, les Hottentots de l’Afrique du Sud et un certain nombre de tribus plus ou moins métisses de l’Afrique orientale que l’on qualifie communément, sans beaucoup de raisons, de chamitiques ou hamitiques.
L’objet du présent ouvrage étant ainsi défini, nous devons commencer par rechercher d’où viennent les Nègres africains. Mais est-il possible de se prononcer sur leur origine première ? Il semble que l’état actuel de nos connaissances ne permet pas encore de répondre à cette question d’une manière définitive ni même seulement satisfaisante.
Aussi bien ne nous la poserions-nous pas, sans doute, si l’Afrique était la seule partie du monde à posséder des Nègres. Mais tel n’est pas le cas et, sans parler, bien entendu, des pays où l’apparition de la race noire n’a eu lieu qu’à une époque récente, par suite de migrations généralement involontaires dont nous connaissons la genèse et les circonstances, comme l’Amérique, nous savons que les habitants réputés autochtones de terres fort éloignées de l’Afrique et séparées d’elle par toute la largeur de l’océan Indien sont considérés comme appartenant à la race noire au même titre que les Nègres du Mozambique et de la Guinée.