Statue ekpu (Oron). Nigéria.
Bois, hauteur : 117 cm.
Collection particulière.
Les Oron étaient réputés pour leurs figures d’ancêtres ekpu réalisées à l’occasion du décès d’un notable. Ces statues portent une barbe, souvent tressée, et tiennent dans la main un objet caractéristique du chef décédé. Elles étaient alignées dans des sanctuaires et honorées deux fois par an. |
Survinrent les premiers Noirs, qui abordèrent sans doute le continent africain par le Sud-Est. Eux aussi ont dû être des nomades ou des semi-nomades et des chasseurs, principalement parce qu’ils étaient en période de migration et allaient à la recherche de territoires où s’établir, se trouvant obligés, au cours de leurs déplacements continuels, de se nourrir de gibier ; mais ils avaient presque certainement une tendance à se sédentariser et à cultiver le sol dès qu’ils avaient trouvé un terrain favorable et avaient pu s’y installer. Il est probable qu’ils pratiquaient l’industrie de la pierre polie, soit qu’ils l’eussent importée, soit qu’ils l’eussent empruntée plus tard aux autochtones du Nord lorsqu’ils furent en contact avec eux, soit enfin qu’ils eussent perfectionné les procédés des Négrilles. Ils devaient posséder des aptitudes artistiques assez prononcées et une forte imprégnation religieuse. Peut-être est-ce à eux qu’il faut attribuer les monuments en pierre que l’on a découverts en diverses régions de l’Afrique noire qui ont fort intrigué les savants et dont l’origine demeure mystérieuse, tels que les édifices de Zimbabwe dans la Rhodésie et ces pierres levées et roches gravées de la Gambie dans lesquelles on a pensé retrouver les traces d’un culte solaire. Ils parlaient vraisemblablement des langues à préfixes, dans lesquelles les noms des diverses catégories d’êtres et d’objets étaient répartis en classes grammaticalement distinctes.
S’infiltrant à travers les Négrilles sans se mélanger avec eux à proprement parler, ils durent se saisir de tous les terrains jusqu’alors inoccupés. Lorsqu’ils ne purent le faire, soit parce qu’il n’existait pas de terres disponibles, soit par suite de la résistance des Négrilles, ils repoussèrent ceux-ci pour s’installer à leur place, les chassant vers des régions désertiques telles que le Kalahari où nous les retrouvons encore aujourd’hui, ou bien vers les forêts difficilement cultivables de l’Afrique équatoriale où ils ont subsisté jusqu’à nos jours en fractions éparses, ou bien encore vers les régions marécageuses du Tchad et du haut Nil où les rencontrèrent plus tard les Nasamons d’Hérodote, ou enfin vers les côtes maritimes de la Guinée septentrionale où les aperçurent Hannon et Sataspe.
Ces premières immigrations de Noirs devaient se composer de Nègres du type dit bantou, dont les descendants à peu près purs se retrouvent encore en groupe compact, à l’exception de l’îlot formé par les Hottentots, entre l’Équateur et le cap de Bonne-Espérance.
Postérieurement à cette première vague d’immigrants noirs, une autre déferla sur l’Afrique, de même origine et selon la même direction, mais constituée par des éléments légèrement différents. Sans doute cette différence n’est-elle attribuable du reste qu’au long espace de temps écoulé entre la première invasion et la seconde, espace de temps que l’on ne saurait évaluer, mais qui peut-être fut représenté par des milliers d’années, durant lesquelles une évolution s’était nécessairement produite dans la souche nègre primitive.