Statue de style classique (Nok),

IVe siècle av. J.-C.-IIe siècle ap. J.-C.

Terre cuite, hauteur : 66 cm.

 

 

Caractéristique du style classique des terres cuites nok, cette statue à tête large possède des yeux en amande grands ouverts. L’attention accordée aux détails reflète la sophistication des sculpteurs nok.

 

 

Si nous admettons que les nouveaux arrivants accédèrent au continent africain vers les mêmes parages que ceux qui les avaient précédés, c’est-à-dire sur la côte orientale et à peu près à hauteur des Comores, nous sommes amenés à penser qu’ils trouvèrent les meilleures terres de l’Afrique subéquatoriale occupées déjà par les premiers immigrants. Les nouveaux venus se trouvèrent donc contraints de pousser plus loin vers le Nord et vers l’Ouest et de s’installer chez les Négrilles demeurés là en possession du sol, en leur demandant une hospitalité qui, vraisemblablement, ne leur fut pas refusée : de là proviendrait la tradition, rapportée plus haut, du Négrille regardé par les Nègres du Soudan et de la Guinée comme le maître éminent de la terre. Ils élurent domicile de préférence dans les régions découvertes, bien arrosées et facilement cultivables situées entre l’Équateur et le Sahara, absorbant les quelques éléments bantou qui y étaient déjà installés ou les refoulant vers le Nord-Est (Kordofan) ou vers le Nord-Ouest (Cameroun, golfe du Bénin, Côte-d’Ivoire, côte des Graines, Rivières du Sud, Gambie et Casamance), où nous retrouvons aujourd’hui çà et là des langues, telles que certains parlers du Kordofan ou telles que le diola de la Gambie et de la Casamance, qui se rattachent très étroitement au type bantou.

 

Ils durent se mêler aux Négrilles beaucoup plus que ne l’avaient fait les premiers immigrants noirs et se les assimiler peu à peu, en même temps qu’ils perfectionnaient les techniques des autochtones et des Bantou, développant l’agriculture, introduisant un rudiment d’élevage du bétail et de la volaille, domestiquant la pintade, important ou généralisant l’usage de faire du feu et de s’en servir pour la cuisson des aliments, inventant le travail du fer et de la poterie. Leurs langues devaient posséder le même système de classes de noms que celles des Bantou, mais procéder par le moyen de suffixes au lieu d’employer des préfixes. Du point de vue linguistique comme du point de vue anthropologique, l’élément négrille et l’élément nègre, partout où ils fusionnèrent, réagirent très certainement l’un sur l’autre, dans des proportions d’ailleurs fort variables, selon que l’un ou l’autre se trouva prédominer. De ces fusions inégales naquirent vraisemblablement les différences souvent profondes que nous constatons aujourd’hui encore entre les diverses populations de la Guinée et d’une partie du Soudan comme entre leurs idiomes.