Masque ntomo (Bambara).

Mali. Bois, cauris, métal,

hauteur : 74,3 cm. Collection Aura.

 

 

Masque au visage humain surmonté d’une figure anthropomorphe utilisé pendant les rites initiatiques subis par les jeunes garçons, leur permettant d’accéder à la société secrète du ntomo. Il évoque Faro, mère de l’Humanité, déesse de l’eau.

 

 

L’askia Mohammed fut en relations suivies avec le réformateur marocain Merbîli, qui correspondait avec lui sur des sujets de religion et de politique et qui vint lui rendre visite à Gao en 1502. Ce prince avait accompli le pèlerinage de La Mecque en 1497 et avait mis à profit son voyage pour s’entretenir longuement avec Soyouti et d’autres célèbres docteurs musulmans ; il avait consacré une somme de cent mille dinars d’or à des aumônes pieuses et à l’achat d’un terrain où il fit bâtir une hôtellerie pour les pèlerins soudanais ; enfin, il mit le comble à sa gloire en recevant du grand chérif de La Mecque, alors Moulaï El-Abbâs, l’investiture de khalife « pour les pays du Tekrour », c’est-à-dire pour le Soudan. Le chérif alla même jusqu’à envoyer à Gao l’un de ses neveux, Moulai Es-Sekli, originaire de Bagdad, en qualité d’ambassadeur du royaume du Hedjaz auprès de l’Askia.

 

Cependant l’empire de Gao prenait une extension territoriale considérable, aux dépens surtout de l’empire mandingue. Dès 1494, Amar, frère de Mohammed, avait annexé au Songoï la totalité du Massina, y compris le royaume peul des Diallo. En 1499, après être revenu de La Mecque et avoir tenté sans succès la conquête du Yatenga, l’Askia en personne s’empara du Bagana ; en 1501, il conquérait une partie du royaume de Diâra et, en 1508, il poussait jusqu’au Galam, c’est-à-dire au pays de Bakel, sur le Sénégal.

 

 

Koli-Tenguella

 

Vers cette époque, le chef peul Tenguella, qualifié du titre d’ardo par ses compatriotes et de celui de silatigui ou siratigui par les Mandingues, nomadisait du Termès au Kingui (province de Diâra et de Nioro). Soutenu vraisemblablement par l’empereur du Manding, il prêcha la révolte contre l’Askia et fit la guerre au roi de Diâra parce que celui-ci avait accepté la suzeraineté du Songoï. L’armée de l’Askia, commandée par son frère Amar, marcha contre Tenguella et le poursuivit jusqu’à Diâra, où elle le défit et le tua en 1512. Les bandes du chef peul se reformèrent sous le commandement de son fils Koli, qui descendait, dit-on, par sa mère des empereurs mandingues, et se réfugièrent dans le Badiar, au Nord-Ouest du Fouta-Diallon.

 

C’est de là que Koli, à la tête de ses Peuls et de nombreux partisans mandingues, devait partir un peu plus tard pour aller faire la conquête du Fouta-Toro sur les derniers gouverneurs sarakollé dépendant de Diâra, y fonder un royaume qu’il agrandit aux dépens du Kaniaga et de la partie orientale du Djolof et y installer une dynastie peule et païenne, dite des Denianké, qui conserva le pouvoir de 1559 à 1776. Les princes de cette dynastie portaient, comme leur ancêtre Tenguella, le titre de silatigui ou siratigui, devenu « siratique » dans les relations des voyageurs français et satigui dans la langue du pays. Le mansa qui régnait alors au Manding, Mamoudou II, avait imploré l’aide du roi Jean III de Portugal contre les empiétements de Koli-Tenguella sur ce qu’il considérait encore comme une partie de ses États ; mais Jean III s’était contenté d’envoyer à Mamoudou II, en 1534, au lieu d’une armée, un simple ambassadeur nommé Peros Fernandez.