Sculpture funéraire
aloalo (Mahafaly). Madagascar.

Bois, hauteur : 226,6 cm. University of

Pennsylvania Museum of Archeology

and Anthropology, Philadelphie.

 

 

Les sculptures placées sur les tombes par les Mahafaly du sud-ouest de Madagascar, constituent sans doute la forme d’art la plus familière produite sur l’île, mais aussi celle dont nous comprenons le moins la portée. Les troupeaux de zébus fournissent la base de leurs revenus mais sont aussi une source d’inspiration artistique, au moins pour les aloalo. D’un point de vue visuel, l’élément le plus visible de leur environnement se trouve dans leurs tombes, de grandes structures carrées, taillées dans la roche et isolées en pleine campagne. Elles sont souvent surmontées de mâts sculptés et sont réservées aux chefs et aux défunts de lignée royale.

Les sculptures placées sur les plates-formes en pierre présentent des éléments récurrents, bien qu’elles aient évolué dans leur forme et leur contenu au fil du temps. L’ensemble est généralement taillé dans une seule pièce de bois, le bas pouvant être plein ou présentant une figure en pied. Au-dessus se trouve une structure ajourée d’éléments géométriques, en général des croissants et des cercles interprétés comme des représentations de la demi ou pleine lune.

La figure placée au sommet peut être de forme très variée. Les zébus et les oiseaux sont les sujets les plus fréquents. En effet, les bovins sont sacrifiés lors des rites funéraires et leurs cornes sont plantées sur la tombe à côté des aloalo. Ces sculptures ont clairement une fonction honorifique. Le terme aloalo est généralement interprété comme dérivant du mot alo, le messager ou l’intermédiaire. Le but d’un aloalo est de servir d’intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts. Dans cet exemple, alo peut aussi faire référence aux croissants et cercles enlacés, qui constituent l’élément central de la sculpture et son caractère unique.