Statue funéraire
waaga (Konso). Éthiopie.
Bois, hauteur : 213 cm.
Collection privée.
Les Konso vivaient dans des villages fortifiés, en haut de collines et pratiquaient une agriculture intensive. La chasse est une activité de prestige et la bravoure une qualité particulièrement considérée. Les hommes ayant tué un ennemi ou un animal sauvage dangereux étaient considérés comme des héros. Lors des funérailles d’un héros, cette pierre de forme phallique était placée sur la tombe. Si le mort était riche et aussi un notable de la société Gada, un groupe de statuettes était alors en plus placé sur la tombe. La sculpture représente le héros dans une attitude masculine agressive, le pénis en érection. Sa coiffure, le bijou frontal de forme phallique et ses bracelets sont les indices de son rang de patriarche dans la société gada et de son statut de héros. À l’origine, ces statues sont peintes en ocre, possèdent des yeux et des dents en os, des sourcils et des barbes peintes en noir. |
À la fin du XIIe siècle, la dynastie téda et païenne fondée par Saéfé fut renversée par une dynastie kanembou et musulmane dont le premier représentant fut Tsilim ou Salmama (le musulman), qui régna de 1194 à 1220 et prit le titre de maï. Son successeur Dounama Ier (1220-1259) eut à combattre les Téda révoltés. Deux siècles se passèrent ensuite dans une anarchie presque continuelle. Sous le maï Ibrahim (1288-1304) commença la révolte de la tribu, jusque-là vassale, des Boulala, laquelle continua durant plus de trois cents ans à troubler l’empire. Le maï Idris Ier (1352-1376) venait de monter sur le trône lorsque le voyageur arabe Ibn Batouta, se rendant de Tombouctou au Touat, séjourna en 1353 à Takedda, entre Gao et Agadès, célèbre alors pour ses mines de cuivre en pleine exploitation ; les gens de Takedda racontèrent à Ibn Batouta que le roi Idris ne se montrait jamais en public et ne parlait à personne que caché derrière un rideau, selon une coutume que l’on observe encore de nos jours dans beaucoup d’États de l’Afrique noire.
Le maï Omar (1394-1398) se décida à abandonner le Kanem aux Boulala et alla s’établir au Bornou, où l’un de ses successeurs, Ali (1472-1504), fixa la capitale de l’empire à Gassaro ou Kasr-Eggomo, à soixante-quinze kilomètres à l’Ouest du Tchad. Ce fut cet Ali qui s’attaqua au kanta du Kebbi et fut défait par lui. Son fils Idris II (1504-1526) reconquit le Kanem sur les Boulala. Il était contemporain de Léon l’Africain, lequel parle de lui dans sa relation en lui donnant par erreur le nom d’Abran (Ibrahim), l’un des prédécesseurs d’Idris.