Représentation masculine
sur un poteau (Utongwe).
Ouest de la Tanzanie.
Bois, hauteur : 78,5 cm.
Collection de la famille Bareiss.
En dehors de cet objet, aucun objet d’art n’est connu pour les Tongwe (un petit groupe vivant sur les rives à l’est du lac Tanganyika). Cette représentation masculine reflète la dignité et le statut de chef. Elle partage des ressemblances stylistiques avec les productions des Jiji vivant plus au nord. Les traits du visage et la coiffure élaborée de cette figure évoquent une forte influence tabwa, tout comme le choix de faire figurer un homme sur un poteau, signe de rang et de statut. Ces attributs suggèrent qu’un chef est ici probablement représenté. |
Comme Rabah, le mahdi et son khalife étaient des Soudanais. Mohammed-Ahmed, natif de Dongola, appartenait à une famille de Nouba. Il s’était proclamé mahdi en 1881, après avoir battu Rachid-Bey, gouverneur de Fachoda, dans les montagnes du Kordofan méridional, d’où sa famille était originaire et où il avait fixé sa résidence. En 1882, il remporte une nouvelle victoire sur une importante colonne égyptienne, puis s’empare de tout le Kordofan, dont le chef-lieu El-Obeïd tombe en son pouvoir en février 1883. Il attire dans un guet-apens l’armée de Hicks-pacha, forte de dix mille hommes, qui est entièrement massacrée à Chékân (Kordofan), le 4 novembre 1883. Slatin-pacha, gouverneur du Darfour, et Lupton-Bey, gouverneur du Bahr-el-Ghazal, capitulent en 1884. Seuls, Emin-pacha en Équatoria (Haut Nil) et Moustafa-Bey à Dongola continuaient à tenir bon. Berber et le Sennar étaient entre les mains des « derviches », comme on appelait les partisans du mahdi. Le 15 janvier 1885, celui-ci s’emparait d’Omdourmân, un faubourg de Khartoum, et le 26 janvier, il entrait en vainqueur dans la citadelle de Karthoum et mettait à mort Gordon-pacha. Il était dès lors le maître effectif des huit dixièmes de ce qui avait été cinq ans plus tôt, le Soudan égyptien. Peu de temps après, il mourait de la fièvre typhoïde à Omdourmân.
Quant à Abdoullah, il appartenait à une tribu de Baggara (bouviers) du Darfour, métissée d’Arabes et de Nègres. Il s’était lié d’amitié avec le mahdi, dont il devint le principal conseiller et qui, au moment de mourir, le désigna comme son « khalife », c’est-à-dire son représentant et son successeur (1885). Abdoullah écarta aussitôt les parents et les compatriotes du mahdi, Nouba de Dongola et du Kordofan, pour s’entourer de gens du Darfour, dont il fit venir plusieurs milliers à Omdourmân. Il organisa une puissante armée, qu’il envoya contre l’Abyssinie ; la ville de Gondar fut prise et pillée par les bandes du khalife et le négous Yohannès IV fut tué (1889). En 1892, les troupes d’Abdoullah s’établirent dans l’Équatoria, qu’Emin-pacha avait quittée en 1889. Peu après, cependant, la puissance éphémère des « derviches » commença à décliner : en 1896, les troupes anglo-égyptiennes réoccupaient Dongola et en 1897, Berber. Le 10 juillet 1898 le capitaine Marchand, qui devint général, s’emparait de Fachoda ; le sirdar Kitchener prenait Omdourmân le 2 septembre suivant et, en 1899, Abdoullah, réfugié au Kordofan, y était battu et tué par le colonel Wingate.