Statue féminine scarifiée.
Malawi. Bois, hauteur : 48 cm.
Collection de la famille Bareiss.
D’un point de vue artistique, les peuples du Malawi sont seulement connus pour la décoration de leurs objets utilitaires tels que les paniers, peignes, bols, tabatières, cuillères, haches, pipes et mortiers. Quelques objets personnels présentaient occasionnellement des éléments figuratifs, mais une sculpture en ronde-bosse était considérée comme rare et idiosyncratique. Sans l’apport d’informations ethnographiques relatives au contexte, toutes les sculptures figuratives de cette région doivent être envisagées comme le travail d’artistes isolés, répondant à la demande d’expatriés ou de touristes. Cependant, puisque de nombreuses figures telles que celle-ci ont été mises au jour, certaines anciennes, cette explication doit être revue. Les quatre statues présentées ici, par exemple, sont d’une qualité artistique telle qu’elle ne peuvent être considérées comme des inventions spontanées. De récentes recherches suggèrent un rôle éducatif pour certaines d’entre elles. Les écoles secrètes d’initiation aux rites de passage étaient nombreuses. Les objets matériels étaient utilisés en tant que supports didactiques pour enseigner des informations culturelles importantes. La plupart étaient fragiles et éphémères. Cependant, les filles de la tribu Yao devaient suivre des formations spécifiques, se terminant par l’initiation à la Première Naissance. Ainsi, de nombreuses statues décrivent les différentes étapes de la féminité. Les similarités dans la forme ou le style entre certaines figures sont davantage le reflet des choix du même maître d’initiation, plutôt qu’imputables au même artiste. |
De tout temps, l’empire abyssin a renfermé, entremêlées les unes parmi les autres, des populations d’origines diverses et fort mélangées. Les unes, qui détiennent le pouvoir, sont considérées comme sémitiques et parlent des langues sémitiques, notamment les Tigraï, les Gouraghé et les Amhara ou Amhariques, auxquels appartient la famille impériale, laquelle se prétend issue de Salomon et de la reine de Saba. D’autres, rattachées en général au rameau kouchite de la race dite hamitique, parlent des langues qui ont certains points de contact avec les langues nègres, telles les Agaou, les Bogos ou Bilen, les Saho, et quantité de tribus englobées sous le terme générique de Sidama. Certaines, comme les Falacha, passent pour être d’origine israélite, bien qu’usant d’un parler analogue à ceux des précédentes.
Quant aux peuples qui avoisinent l’Abyssinie proprement dite au Nord (Bichari ou Bedja), à l’Est (Danakil ou Afar), au Sud-Est (Somali) et au Sud (Galla ou Oromos), ils présentent les types les plus variés, parmi lesquels le type nègre domine souvent, et parlent, eux aussi, des langues qui semblent se rattacher en partie aux parlers négro-africains. En fait, toutes ces populations sont plus ou moins négroïdes d’aspect et chez toutes se manifeste, à des degrés divers, l’influence de la race noire ; celle-ci paraît surtout prépondérante chez les tribus les plus éloignées du plateau amharique. Elle devient à peu près unique chez les Massaï, qui font suite aux Galla et aux Somali dans la direction du Sud. Des invasions asiatiques diverses ont contribué d’ailleurs à multiplier les mélanges.