Porte (Holo).

République démocratique

du Congo. Bois, 160 x 45 cm.

Collection privée.

 

 

Cette porte à double-panneau présente des motifs décoratifs chrétiens en relief. À gauche, un crucifix fait face à une figure agenouillée, les mains en geste de prière. Chacun de ces motifs possède son équivalent dans les images magiques holo, dépeignant les amulettes nzambi, et dans les statuettes de protection qui portent leurs mains à la bouche.

 

 

L’autre modèle d’habitation, qui domine surtout chez certaines populations soudanaises (Sarakollé, Bambara, Bobo, Gourounsi, Dagari, Haoussa, etc.), se compose d’un mur quadrangulaire en argile et d’un toit plat constituant une terrasse, fait de rondins de bois reposant sur les murs par leurs extrémités et recouverts de terre battue. Quelquefois, comme à Dienné, ces maisons comportent un étage et des fenêtres. Ailleurs, comme chez les Dégha d’Assafoumo ou les Palaka en Côte-d’Ivoire, elles sont extraordinairement basses, mais s’allongent jusqu’à occuper chacune tout le côté d’une rue ; ailleurs encore, comme près de la Volta noire, elles revêtent l’aspect de ces sortes de châteaux-forts dont nous avons parlé plus haut, divisés en de nombreuses chambres dans chacune desquelles on accède au moyen d’une échelle grossière par un trou ménagé dans la terrasse.

 

Il me faudrait citer encore les grottes des Tombo creusées dans la falaise rocheuse et leurs maisons en pierres sèches, les constructions sur pilotis des Boudouma du Tchad, les abris en nattes des Somali, et une multitude d’autres types d’habitation.

 

Généralement, les maisons sont disposées de façon à former des groupes dont chacun sert de demeure à une famille, au sens étendu du mot. Dans ce but, une dizaine de huttes sont placées en cercle autour d’une cour centrale et réunies les unes aux autres par des barrières ou des haies d’épines. Les maisons ellipsoïdales ou rectangulaires sont bâties par trois, formant les trois côtés d’une cour carrée dont le quatrième côté est constitué par une barrière ; chacun des châteaux-forts ou des bâtiments démesurément allongés suffit à lui seul à abriter une nombreuse famille.

 

De petits édifices en argile, les uns ovoïdes, les autres cylindriques, coiffés d’un chapeau de paille et reposant sur des pierres qui les isolent du sol, s’élèvent en général près des habitations et servent de greniers.

 

En dehors des maisons ordinaires, on rencontre souvent des constructions qui jouent le rôle dévolu chez nous aux monuments publics de toutes catégories. Les uns sont des salles de réunion, d’autres sont les résidences officielles des chefs, d’autres enfin remplissent l’office de mosquée chez les musulmans. Ces bâtiments, parfois qualifiés de « palais » par certains voyageurs, ne sont souvent que d’immenses ruches de paille, comme la mosquée de Dinguiraye (Guinée Française), ou des hangars bien construits, comme la maison publique de Man ou l’ancienne salle d’audience du chef Bouaké, chez les Baoulé (Côte-d’Ivoire). Quelquefois, ils ont un aspect plus monumental et ne manquent pas d’un certain cachet, comme la résidence du chef de Koroko, l’ancienne résidence royale d’Abomey et surtout les nombreuses mosquées à minarets pyramidaux ou coniques et à poutrelles débordantes qui existent au Soudan.