Appuie-tête (Luba).
République démocratique du Congo.
Bois, 17 x 13 x 9 cm. The Trustees
of the British Museum, Londres.
Un appuie-tête sert d’oreiller, frais et confortable en climat tropical, et qui protège les coiffures élaborées en élevant la tête au-dessus du lit. Cet objet était aussi considéré comme un réceptacle des rêves. Les Luba pensaient que les rêves étaient prémonitoires : ils annoncent des événements importants, apportent des mises en garde et des messages de l’autre monde. Ainsi les appuie-têtes devaient être utilisés par les prêtresses, intermédiaires et interlocutrices des esprits. Le couple de femmes sur cet appuie-tête a les deux coiffures les plus populaires parmi la classe supérieure au XIXe siècle : la coiffure cruciforme et celle en cascade. Ces styles n’étaient pas seulement décoratifs mais avaient aussi une dimension spirituelle menant à la beauté. Les femmes, en s’occupant de leur corps et de leur tête, devenaient des réceptacles pour les esprits. |
Il est peu de populations vraiment et entièrement nègres qui se livrent à l’élevage : celui-ci est en général l’apanage exclusif de peuplades ayant eu des Blancs parmi leurs ancêtres, comme les Peuls, les Galla ou Oromos, les Somali, quelques Sarakollé, ou, dans le Sud de l’Afrique, de populations négrilles telles que celle des Hottentots.
L’industrie est plus répandue et plus développée qu’on ne le croit couramment, même chez les tribus par ailleurs très arriérées. Elle est presque toujours le privilège de castes vivant en dehors de l’ensemble de la société, à la fois méprisées en raison de leur origine prétendue servile, choyées parce qu’elles sont indispensables à cause des métiers qu’elles sont les seules à exercer, et redoutées parce qu’on les croit en possession de nombreux secrets magiques. L’une se consacre à l’extraction et au travail du fer, une autre - ou la partie féminine de la première - à la fabrication de la poterie, une autre au travail du bois et de l’osier ; une autre à la confection des ornements en cuivre, une autre celle des bijoux d’or ou d’argent au moyen du procédé de la cire perdue ou de celui du chalumeau. À ces diverses catégories d’artisans, il convient d’ajouter celles des tisserands, des teinturiers, des tailleurs, des brodeurs, qui elles, ne constituent pas en général de castes spéciales. Les musiciens, les chanteurs professionnels, les poètes forment la caste des « griots », appellation générique donnée par les Européens. Beaucoup de Noirs se livrent au commerce et surtout au commerce ambulant, notamment chez les Sarakollé ou Marka, les Dioula et les Haoussa, mais la masse de la population se consacre à peu près exclusivement à l’agriculture : la terre reste une divinité primordiale et une des sources de vie principales des Noirs de l’Afrique.