Tablier de femme ncaka kot
(Bushoong), début du XXe siècle.

République démocratique du Congo.

Raphia, 162 x 63 cm. The Trustees

of the British Museum, Londres.

 

 

Les décorations élaborées des textiles tissés en raffia constituent l’un des traits caractéristiques de la culture kuba, au centre-sud de la République démocratique du Congo. Les tabliers sont portés par les femmes sur des jupes de cérémonies plus longues, lors d’occasions spéciales. Celles-ci peuvent consister en funérailles, lorsque les vêtements en raffia servent non seulement à la famille et aux amis pour honorer le corps mais aussi pour célébrer la vie du défunt. Parmi les Kuba, le tissage est réservé aux hommes. Ils sont en charge de toutes les étapes de préparation des fils et de l’achèvement du vêtement. Le panneau central de notre exemple est assemblé à partir de doubles pièces de raffia tissés par les hommes. Les garnitures sont brodées par les femmes, avec le même fil utilisé pour les panneaux centraux et les bords.

Ici, le panneau central consiste en des motifs brodés et appliqués de manière espacée sur la zone centrale. Des fils de raffia teints en noir servent aux broderies. Chaque motif correspond à l’objet ou l’animal auquel il se rapporte : cercle, queue de chien, feuilles, etc. Ce type de broderie est réalisé par les femmes bushoong vivant dans la capitale kuba. Ce travail de longue haleine est la spécialité des femmes de sang royal, cantonnées à ce genre d’activités durant leur grossesse. D’autre part, les périodes de deuil sont l’occasion de tisser et de broder davantage de textiles de cérémonies, ceux-ci étant utilisés comme offrandes par les Kuba pour les funérailles.