Statue (Metoko).

République démocratique

du Congo. Bois, hauteur : 107,5 cm.

Collection particulière.

 

 

Cette représentation d’un nain de cour symbolise l’importance du lignage et du respect des ancêtres, fonction mise en valeur par ses mains reposant autour du nombril et par la figuration d’un cordon ombilical. D’après un proverbe luba, « l’Humanité commence par le nombril ».

 

 

Pour bien juger des capacités intellectuelles d’une population prise en bloc, il faut la suivre dans l’évolution normale de sa masse et non pas prendre quelques individus plus ou moins heureusement choisis et les transporter dans un monde tellement éloigné du leur qu’ils ne peuvent qu’y faire figure de déracinés et, comme toute plante déracinée, que s’étioler et périr, à moins de circonstances nécessairement exceptionnelles.

 

Or les Noirs de l’Afrique ont eu cette malchance funeste de ne pouvoir évoluer comme l’ont fait les autres grandes races humaines, sans qu’ils y aient été d’ailleurs pour rien. Alors que, depuis de nombreux siècles, les descendants des Gaulois nos ancêtres se sont trouvés constamment en contact avec des populations plus évoluées ou autrement évoluées qu’eux-mêmes, mais d’une civilisation contemporaine de la leur, et ont pu, prenant aux unes, s’inspirant des autres, devenir les Français d’aujourd’hui, les malheureux Nègres ont été, durant la même période, à peu près complètement isolés du reste de l’humanité. Si des Blancs de l’Afrique du Nord ont réussi, en dépit de la barrière saharienne, à s’approcher d’eux, ce n’a guère été que pour emmener en captivité des milliers et des milliers d’entre eux ou pour leur imposer à coups d’épée un dogme qu’on ne se donnait même pas la peine de leur expliquer. Si, plus tard, d’autres Blancs les ont pénétrés davantage, en dépit de cet autre obstacle que constitue la barre maritime, ce fut d’abord pour leur arracher de nouveau des milliers d’esclaves, ensuite pour les inonder d’alcools de traite et en dernier lieu pour jeter sans préparation une civilisation du XIXe siècle au milieu d’autres civilisations qui étaient demeurées contemporaines de Charlemagne ou même d’Attila. Dans de semblables conditions, les Noirs ont pu emprunter la culture du coton aux Sémites et l’usage de la poudre aux Européens, mais qu’ont-ils pu gagner au point de vue intellectuel ?