Malgré son nez d'argent
Malgré son nez d'argent et sa tête de bois
L'Invalide, portant gaillardement le poids
D'un siècle, va, l'aisselle appuyée aux béquilles,
Flâner autour du mail qu'égaie un jeu de quilles.
Le vieux brave regarde et sourit sans dédain ;
Puis il hume à loisir une prise – et soudain
Se mouche avec un bruit prolongé de fanfare
Dont l'enfance timide et naïve s'effare…
Mais lui sur le mouchoir déployé dans sa main
Fait sécher son tabac qu'il raclera demain.
François Coppée. – L. V.
*