Quand la danse saisit
Quand la danse saisit, féroce et tyrannique,
Les hommes aux cheveux, et comme une panique
Prend la foule, Océan au puissant remous ; quand
Le démon du Chahut, superbe et provoquant,
Voletant à grand bruit sur le bal qui s'effare,
Gonfle son envergure au vent de la fanfare,
Et secoue, en son large et magnifique essor,
De son aile qui bat les minces trilles d'or,
La foule alors, brûlant d'une flamme nouvelle,
Bondit comme le flot que l'orage échevèle ;
Alors l'enthousiasme énorme et débordant
Enfle tous les grands cœurs de son souffle ; et pendant
Que l'on voit s'agiter sans fin les foules ivres
D'entendre par éclat tonner la voix des cuivres,
Se trémoussant, l'extase au cœur, la joue en feu,
L'homme transfiguré devient égal à DIEU !
Manuel. (Eugène).
marque de mon doigt.
Camille Pelletan.