Garçon de café

L'établissement riche et fameux a grand air.

Las d'avoir trop servi l'absinthe et le bitter,

Le garçon, déjà vieux, de qui le front s'appuie

À l'humide vitrage où vient couler la pluie,

Songe : quelle existence, hélas ! matin et soir,

Toujours crier, toujours courir, jamais s'asseoir ;

N'avoir pour horizon que l'humide bitume

Du boulevard ; porter un éternel costume,

Et ne jamais sortir de ce monde étouffé !

– J'ai toujours plaint le sort du garçon de café.

François Coppée.
P. N.

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