Tandis que sur les quais
Tandis que sur les quais flânent les paresseuses,
je regarde les lourds bateaux des blanchisseuses ;
il en sort des chansons, comme d'un nid d'oiseaux.
Les robustes bras blancs, en plongeant dans les eaux
que bleuit l'indigo, tordent le linge pâle,
et le ciel au-dessus prend des lueurs d'opale.
Moi, tout pensif, je rentre en murmurant tout bas :
Ma mère n'est plus là pour repriser mes bas
et mettre un chapelet d'iris dans mon armoire…
Les nuages sur l'eau font des dessins de moire.
Nina de Villard