XXVIII

Jadis je logeais haut

Jadis je logeais haut, tout contre la gouttière :

tapi souvent à ma fenêtre en tabatière,

rêvant à ma misère, à tant d'affronts subis,

j'écoutais les marchands de légumes, d'habits ;

et les tuyaux des toits, chefs-d'œuvre des fumistes,

rayaient de noir le fond de mes grands yeux si tristes…

Je me rappelle un jour un doux bruit de grelots ;

et, me penchant, je vis un gros homme en sabots,

qui se hâtait pour vendre aux phthysiques jeunesses

la consolation du tiède lait d'ânesses.

C. C.