XLIV

Ô funeste rencontre !

Ô funeste rencontre ! Au fond d'un chemin creux

se chauffait au soleil sur le talus ocreux

un gros aspic, plus long qu'un manche de quenouille.

Soudain le saut pesant d'une énorme grenouille

fit bouger la vipère endormie à moitié !…

Et je vis – car l'horreur étrangla ma pitié –

sa gueule se distendre, et toute grande ouverte,

se fermer lentement sur la victime verte…

Puis, le sommeil reprit le hideux animal !…

– La grenouille, c'est moi ! – le serpent, c'est le mal !

M. R.