Postface de Véronique De Keyser

Ma rencontre avec Stéphane Hessel a eu lieu après l’un de mes voyages en Palestine. Je m’en souviens comme si c’était hier, c’était en 2004. Nous avions tous deux été invités à débattre dans une émission de radio au Mémorial de Caen. Il est arrivé, accompagné de Christiane, sa compagne, et il témoignait en faveur d’un État palestinien avec sa légitimité de Juif, d’ancien déporté et d’ambassadeur de France. Il n’avait pas encore écrit Indignez-vous !, mais c’est sa conviction et sa jeunesse qui m’ont séduite, dès les premiers mots. Je ne crois pas vraiment au passage de flambeau : nous ne nous repassons pas la flamme olympique et nous ne sommes pas dans une course de relais. Mais nous reconnaissons l’espoir dans les yeux des autres. Il est aussi fort qu’un lien de sang. Quand je voyais dans les yeux de Stéphane ce que je vois aujourd’hui dans ceux de Majed Bamya ou de tant d’autres jeunes, cet espoir irréductible de voir triompher le droit international, je sais que l’avenir ne peut être noir.