comment c’était je cite avant Pim avec Pim après Pim comment c’est trois parties je le dis comme je l’entends

 

voix d’abord dehors quaqua de toutes parts puis en moi quand ça cesse de haleter raconte-moi encore finis de me raconter invocation

 

instants passés vieux songes qui reviennent ou frais comme ceux qui passent ou chose chose toujours et souvenirs je les dis comme je les entends les murmure dans la boue

 

en moi qui furent dehors quand ça cesse de haleter bribes d’une voix ancienne en moi pas la mienne

 

ma vie dernier état mal dite mal entendue mal retrouvée mal murmurée dans la boue brefs mouvements du bas du visage pertes partout

 

recueillie quand même c’est mieux quelque part telle quelle au fur et à mesure mes instants pas le millionième tout perdu presque tout quelqu’un qui écoute un autre qui note ou le même

 

ici donc première partie comment c’était avant Pim ça suit je cite l’ordre à peu près ma vie dernier état ce qu’il en reste des bribes je l’entends ma vie dans l’ordre plus ou moins je l’apprends je cite un moment donné loin derrière un temps énorme puis à partir de là ce moment-là et suivants quelques-uns l’ordre naturel des temps énormes

 

première partie avant Pim comment échoué ici pas question on ne sait pas on ne dit pas et le sac d’où le sac et moi si c’est moi pas question impossible pas la force sans importance

 

la vie la vie l’autre dans la lumière que j’aurais eue par instants pas question d’y remonter personne pour m’en demander tant jamais été quelques images par instants dans la boue terre ciel des êtres quelques-uns dans la lumière parfois debout

 

le sac seul bien au toucher un petit à charbon cinquante kilos jute humide je le serre il dégoutte au présent mais loin loin un temps énorme le début cette vie-ci premier signe de vie tout à fait

 

puis me soulève sur le coude je cite je me vois y plonge dans le sac on parle du sac y plonge le bras compte les boîtes impossible d’une main essaie toujours un jour ce sera possible

 

faire tomber les boîtes dans la boue les remettre dans le sac une à une impossible pas la force peur d’en perdre

 

inappétence une miette de thon puis manger moisi allons j’en ai j’en aurai toujours pour un moment

 

la boîte entamée remise dans le sac gardée à la main j’y pense l’appétit revenu ou n’y pense plus en ouvre une autre c’est l’un ou l’autre quelque chose là qui ne va pas c’est le début de ma vie présente rédaction

 

autres certitudes la boue le noir récapitulons le sac les boîtes la boue le noir le silence la solitude tout pour le moment

 

je me vois à plat ventre ferme les yeux pas les bleus les autres derrière et me vois sur le ventre j’ouvre la bouche la langue sort va dans la boue une minute deux minutes et de soif non plus pas question de mourir pendant ce temps un temps énorme

 

vie dans la lumière première image un quidam quelconque je le regardais à ma manière de loin en dessous dans un miroir la nuit par la fenêtre première image

 

je me disais il est mieux mieux qu’hier moins laid moins bête moins méchant moins sale moins vieux moins malheureux et moi je me disais et moi suite ininterrompue d’altérations définitives

 

quelque chose là qui ne va pas

 

je me disais ça ne va pas plus mal je me trompais

 

je pissais et chiais autre image dans mon moïse jamais aussi propre depuis

 

je découpais aux ciseaux en minces rubans les ailes des papillons l’une puis l’autre et quelquefois pour varier les deux de front je remettais en liberté le corps au milieu jamais aussi bon depuis

 

c’est fini pour le moment là je quitte je l’entends le murmure à la boue là je quitte pour l’instant la vie dans la lumière ça s’éteint

 

sur le ventre dans la boue le noir je me vois ce n’est qu’une halte je voyage qu’un repos

 

questions si je perdais l’ouvre-boîte voilà un autre objet ou quand le sac sera vide ce genre

 

abjectes abjectes époques héroïques vues des suivantes à quand la dernière quand ma belle chaque rat a sa blütezeit je le dis comme je l’entends

 

genoux remontés dos en cerceau je serre le sac contre mon ventre là alors je me vois sur le flanc je le tiens le sac on parle du sac d’une main derrière le dos je le glisse sous ma tête sans le lâcher je ne le lâche jamais

 

quelque chose là qui ne va pas

 

pas crainte je cite de le perdre autre chose on ne sait pas on ne dit pas quand il sera vide j’y mettrai la tête puis les épaules ma tête en touchera le fond

 

autre image déjà une femme lève la tête et me regarde les images viennent au début première partie elles vont cesser je le dis comme je l’entends le murmure dans la boue les images première partie comment c’était avant Pim je les vois dans la boue ça s’allume elles vont cesser une femme je la vois dans la boue

 

elle est loin dix mètres quinze mètres elle lève la tête me regarde se dit enfin c’est bien il travaille

 

ma tête où est ma tête elle repose sur la table ma main tremble sur la table elle voit bien que je ne dors pas le vent souffle impétueux les petits nuages vont vite la table vogue de la clarté à l’ombre de l’ombre à la clarté

 

ce n’est pas fini elle reprend les yeux vagues son ouvrage l’aiguille s’arrête au beau milieu du point elle se redresse et me regarde de nouveau elle n’a qu’à m’appeler par mon nom se lever me palper mais non

 

je ne bouge pas son trouble va croissant elle quitte brusquement la maison et court chez des amis

 

c’est fini ce n’était pas un rêve je ne rêvais pas ça ni un souvenir on ne m’a pas donné de souvenirs cette fois c’était une image comme j’en vois quelquefois dans la boue comme j’en voyais

 

d’un geste de donneur de cartes et qu’on peut voir aussi chez certains semeurs de grain je jette les boîtes vides elles retombent sans bruit

 

elles retombent si je peux en croire celles que parfois je retrouve sur mon chemin et jette alors vivement de nouveau

 

tiédeur de boue originelle noir impénétrable

 

soudain comme tout ce qui n’était pas puis est je m’en vais pas à cause des saletés autre chose on ne sait pas on ne dit pas d’où préparatifs brusque série sujet objet sujet objet coup sur coup et en avant

 

je prends la corde dans le sac voilà un autre objet ferme le haut du sac me le pends au cou je sais que j’aurai besoin des deux mains ou l’instinct c’est l’un ou l’autre et en avant jambe droite bras droit pousse tire dix mètres quinze mètres halte

 

dans le sac donc jusqu’à présent les boîtes l’ouvre-boîte la corde mais le désir d’autre chose on ne semble pas me l’avoir donné cette fois l’image d’autres choses là avec moi dans la boue le noir dans le sac à ma portée non on ne semble pas avoir mis ça dans ma vie cette fois

 

choses utiles un linge pour m’essuyer ce genre ou belles au toucher

 

qu’ayant cherchées en vain parmi les boîtes tantôt l’une tantôt l’autre suivant le désir l’image du moment que m’étant fatigué à chercher ainsi je pourrais me promettre de chercher de nouveau plus tard quand je serais moins fatigué un peu moins fatigué ou tâcher d’oublier en me disant c’est vrai c’est vrai n’y pense plus

 

non l’envie d’être un peu moins mal l’envie d’un peu de beauté quand ça cesse de haleter je n’entends rien de tel on ne me raconte pas comme ça cette fois

 

ni de visiteurs dans ma vie cette fois nulle envie de visiteurs accourus de toutes parts toutes sortes me parler d’eux de la vie de la mort comme si de rien n’était de moi peut-être à la fin m’aider à durer puis adieu à la prochaine chacun vers ses horizons

 

toutes sortes des vieux comme ils m’avaient fait sauter sur leurs genoux petit ballot de linge et de dentelles puis suivi dans ma carrière

 

d’autres ne sachant rien de mes débuts hormis ce qu’ils avaient pu glaner par ouï-dire et dans les archives

 

d’autres ne m’ayant connu que là à ma dernière place ils me parlent d’eux de moi peut-être à la fin de joies éphémères et de peines d’empires qui meurent et naissent comme si de rien n’était

 

d’autres enfin ne me connaissent pas encore ils passent à pas pesants en marmottant tout seuls ils se sont réfugiés dans un lieu désert pour être seuls enfin exhaler sans se trahir ce qu’ils ont sur le cœur

 

s’ils me voient je suis un monstre des solitudes il voit l’homme pour la première fois et ne s’enfuit pas les explorateurs ramènent la peau dans leurs bagages

 

soudain au loin le pas la voix rien puis soudain quelque chose quelque chose puis soudain rien soudain au loin le silence

 

vivre donc sans visiteurs présente rédaction sans autres histoires que les miennes autres bruits que les miens autre silence que celui que je dois rompre si je n’en veux plus c’est avec ça que je dois durer

 

question si d’autres habitants évidemment tout est là les trois quarts et là long débat d’un minutieux à faire craindre par moments que oui mais enfin conclusion non moi seul élu ça cesse de haleter et je n’entends que cela à peine la question la réponse tout bas si d’autres habitants que moi ici avec moi à demeure dans le noir la boue long débat perdu conclusion non moi seul élu

 

un rêve néanmoins on me donne un rêve comme à quelqu’un qui aurait goûté de l’amour d’une petite femme à ma portée et rêvant elle aussi c’est dans le rêve aussi d’un petit homme à la sienne j’ai ça dans ma vie cette fois quelquefois première partie pendant le voyage

 

ou faute d’une viande congénère un lama rêve de repli un lama alpaga l’histoire que j’avais la naturelle

 

il ne viendrait pas à moi j’irais à lui me blottir dans sa toison mais on ajoute qu’une bête ici non l’âme est de rigueur l’intelligence aussi un minimum de chaque sinon trop d’honneur

 

je me tourne vers ma main la libre je la porte vers mon visage c’est une ressource quand tout fait défaut images rêves sommeil matière à réflexion quelque chose là qui ne va pas

 

et défaut les grands besoins le besoin d’aller plus loin le besoin de manger et vomir et les autres grands besoins toutes mes grandes catégories d’existence

 

alors vers elle ma main la libre plutôt qu’une autre partie du corps je le dis comme je l’entends brefs mouvements du bas du visage avec murmure dans la boue

 

elle arrive près de mes yeux je ne la vois pas je ferme les yeux il manque quelque chose alors qu’en temps normal fermés ouverts mes yeux

 

si cela ne suffit pas je l’agite ma main on parle de ma main dix secondes quinze secondes je ferme les yeux un rideau tombe

 

si cela ne suffit pas je me la pose sur le visage elle le recouvre entièrement mais je n’aime pas me toucher on ne m’a pas laissé ça cette fois

 

je l’appelle elle ne vient pas il me la faut absolument je l’appelle de toutes mes forces ce n’est pas assez fort je redeviens mortel

 

ma mémoire évidemment ça cesse de haleter et question de ma mémoire évidemment là aussi tout est là aussi les trois quarts cette voix est vraiment changeante dont si peu en moi encore des bribes à peine audibles quand ça cesse de haleter si peu si bas pas le millionième peut-être je le dis comme je l’entends le murmure à la boue chaque mot toujours

 

quoi sur elle ma mémoire on parle de ma mémoire peu de chose qu’elle s’améliore elle empire qu’il me revient des choses il ne me revient rien mais de là à être sûr

 

à être sûr que personne ne viendra plus jamais braquer sa lampe sur moi et plus jamais rien d’autres jours d’autres nuits non

 

ensuite une autre image encore une déjà la troisième peut-être elles cesseront bientôt c’est moi en entier et le visage de ma mère je le vois d’en dessous il ne ressemble à rien

 

nous sommes sur une véranda à claire-voie aveuglée de verveine le soleil embaumé paillette le dallage rouge parfaitement

 

la tête géante coiffée de fleurs et d’oiseaux se penche sur mes boucles les yeux brûlent d’amour sévère je lui offre pâles les miens levés à l’angle idéal au ciel d’où nous vient le secours et qui je le sais peut-être déjà avec le temps passera

 

bref raide droit à genoux sur un coussin flottant dans une chemise de nuit les mains jointes à craquer je prie selon ses indications

 

ce n’est pas fini elle ferme les yeux et psalmodie une bribe du crédo dit apostolique je fixe furtif ses lèvres

 

elle achève ses yeux se rallument je relève vite les miens et répète de travers

 

l’air vibre du bourdonnement des insectes

 

c’est fini ça s’éteint comme une lampe qu’on souffle

 

un instant durant l’instant qui passe c’est tout mon passé petit rat sur mes talons le reste faux

 

faux ce vieux temps première partie comment c’était avant Pim un temps énorme où tout étonné de le pouvoir je me traîne et me traîne la corde me sciant le cou le sac bringuebalant à mes côtés une main jetée en avant vers le mur la fosse qui ne viennent jamais quelque chose là qui ne va pas

 

et Pim deuxième partie ce que je lui ai fait ce qu’il a dit

 

fictions comme cette tête morte la main qui vit encore la petite table ballottée par les nuages la femme qui se lève d’un bond et se jette dehors dans le vent

 

n’importe je ne dis plus je cite toujours est-ce moi est-ce moi je ne suis plus celui-là cette fois on m’a supprimé ça je dis seulement comment durer comment durer

 

première partie avant Pim avant la découverte de Pim en finir avec ça plus que la deuxième avec Pim comment c’était puis la troisième après Pim comment c’était comment c’est des temps énormes

 

mon sac seul variable mes jours mes nuits mes saisons et mes fêtes il me dit Pâques éternelles puis d’un bond la Toussaint pas d’été cette année-là si c’est la même peu de vrai printemps grâce à mon sac si je meurs encore dans une époque mourante

 

mes boîtes toutes sortes allant diminuant mais moins vite que l’appétit différentes formes aucune préférence mais les doigts qui savent à peine refermés au petit bonheur

 

allant diminuant de quelle étrange façon mais quoi d’étrange ici comme étales pendant des années puis soudain moitié moins

 

ces mots de ceux pour qui sous qui la terre tourne et tout tourne ces mots encore ici jours nuits années saisons cette famille

 

les doigts qui se trompent la bouche résignée à une olive qui reçoit une cerise mais pas de préférence je ne cherche pas ni un langage à ma mesure à la mesure d’ici je ne cherche plus

 

le sac quand il sera vide mon sac une possession ce mot qui siffle tout bas ici une possession bref abîme et apposition enfin anomalie anomalie un sac ici mon sac quand il sera vide bah j’ai le temps des siècles

 

des siècles je me vois tout petit tel à peu près que déjà mais encore plus petit tout petit plus d’objets plus de vivres et je vis l’air me nourrit la boue je vis toujours

 

le sac encore d’autres rapports je le prends dans mes bras lui parle y fourre ma tête y frotte ma joue y pose ma bouche m’en détourne avec humeur m’y presse de nouveau lui dis toi toi

 

je dis je dis première partie aucun son les syllabes remuent mes lèvres et tout autour tout le bas ça m’aide à comprendre

 

voilà la parole qu’on m’a donnée première partie avant Pim question si j’en use beaucoup on ne dit pas ou je n’entends pas c’est l’un ou l’autre on dit qu’un témoin qu’il me faudrait un témoin

 

il vit penché sur moi voilà la vie qu’on lui a donnée toute ma surface visible plongée dans la lumière de ses lampes quand je m’en vais il me suit courbé en deux

 

il a un aide assis un peu à l’écart il lui annonce brefs mouvements du bas du visage l’aide l’inscrit dans son registre

 

ma main ne vient pas les mots ne viennent pas aucun mot même muet j’en ai besoin d’un mot de ma main grand besoin je ne peux pas ça aussi

 

détérioration du sens de l’humour moins de pleurs aussi ça aussi ça manque aussi et là image encore un garçon assis sur un lit dans le noir ou un petit vieux je ne vois pas il tient sa tête entre les mains qu’elle soit jeune ou qu’elle soit vieille je m’approprie ce cœur

 

question si je suis heureux au présent toujours des choses si anciennes si je suis un peu heureux quelquefois première partie avant Pim bref abîme et tout bas non je le sentirais et petite apostille tout bas pas fait peu fait pour le bonheur le malheur le calme de l’âme

 

des rats non cette fois plus de rats je les ai écœurés quoi encore à cette époque première partie avant Pim un temps énorme

 

crochue pour la prise la main plonge au lieu de la fange familière une fesse sur le ventre lui aussi avant ça quoi encore ça suffit je pars

 

pas les saletés autre chose je repars sac au cou je suis prêt première chose donner du champ à une jambe laquelle bref abîme tout bas la droite c’est mieux

 

je me mets sur le flanc lequel le gauche c’est mieux jette en avant la main droite plie le genou droit ces articulations jouent les doigts s’enfoncent le bout du pied s’enfonce ce sont les prises fange est trop dire prises est trop dire tout est trop dire je le dis comme je l’entends

 

pousse tire la jambe se détend le bras se plie toutes ces articulations jouent la tête arrive au niveau de la main sur le ventre repos

 

l’autre flanc jambe gauche bras gauche pousse tire la tête et le haut du tronc décollent autant de friction en moins retombent je rampe l’amble dix mètres quinze mètres halte

 

sommeil durée du sommeil je me réveille pas de combien vers le dernier

 

fantaisie on me donne une fantaisie ça cesse de haleter et horloge à air vital la tête dans le ballon oxygène pour trente minutes réveil par asphyxie plus qu’à recommencer quatre fois six fois ça suffit je suis fixé reposé les forces sont revenues la journée peut commencer ces bribes tout bas d’une fantaisie

 

toujours sommeil peu de sommeil comme ça cette fois qu’on essaie de me raconter englouti revomi bâillant bâillant toujours sommeil peu de sommeil

 

cette voix quaqua puis en moi quand ça cesse de haleter troisième partie après Pim pas avant pas avec j’ai voyagé trouvé Pim perdu Pim c’est fini je suis dans la troisième partie après Pim comment c’était comment c’est je le dis comme je l’entends dans l’ordre plus ou moins des bribes dans la boue ma vie la murmure à la boue

 

je l’apprends dans l’ordre à peu près avant Pim avec Pim des temps énormes ma vie disparue comment c’était puis après maintenant après Pim comment c’est ma vie des bribes

 

je la dis comme elle vient dans l’ordre mes lèvres remuent je les sens elle sort dans la boue ma vie ce qu’il en reste mal dite mal entendue mal retrouvée quand ça cesse de haleter mal murmurée à la boue au présent tout ça des choses si anciennes l’ordre naturel le voyage le couple l’abandon tout ça au présent tout bas des bribes

 

j’ai fait le voyage trouvé Pim perdu Pim c’est fini cette vie ces époques de cette vie première deuxième c’est la troisième ça halète cesse de haleter et j’entends tout bas comment je voyage avec mon sac mes boîtes dans le noir la boue rampe l’amble vers Pim sans le savoir des bribes au présent des choses si anciennes les entends les murmure telles quelles tout bas à la boue

 

première partie avant Pim je voyage ça ne peut plus durer ça dure je suis plus calme on croit qu’on est calme et on ne l’est pas au plus bas et on est au bord je le dis comme je l’entends et que la mort la mort si jamais elle vient c’est tout ça meurt

 

ça meurt et je vois un crocus dans un pot dans une courette au sous-sol un safran le soleil grimpe le long du mur une main l’y maintient cette fleur jaune dans le soleil au moyen d’une corde je vois la main longue image des heures le soleil disparaît le pot redescend se pose sur le sol la main disparaît le mur disparaît

 

loques de vie dans la lumière j’entends sans nier sans croire je ne dis plus qui parle ça ne se dit plus ça doit être sans intérêt mais des mots comme maintenant avant Pim ça non ça ne se dit pas que les miens mes mots à moi quelques-uns muets brefs mouvements tout le bas aucun son quand je peux c’est la différence grande confusion

 

je vois toutes grandeurs nature comprise si c’est la mienne ça s’allume dans la boue la prière la tête sur la table le crocus le vieux en larmes les larmes derrière les mains des ciels toutes sortes différentes sortes sur terre sur mer du bleu soudain or et vert de la terre soudain dans la boue

 

mais des mots comme maintenant des mots pas les miens avant Pim ça non ça ne se dit pas c’est la différence je l’entends entre alors et maintenant une des différences parmi les similitudes

 

les mots de Pim sa voix extorquée il se tait j’interviens tout le nécessaire il reprend je l’écouterais toujours mais les miens en finir avec les miens l’ordre naturel avant Pim le peu que je dis aucun son le peu que je vois d’une vie sans nier sans croire mais à quoi croire au sac peut-être au noir à la boue à la mort peut-être pour finir après tant de vie il y a des moments

 

comment échoué ici si c’est moi pas question pas la force sans intérêt mais ici l’endroit où je commence cette fois présente rédaction première partie ma vie serre le sac il dégoutte premier signe cet endroit quelques bribes

 

on est là quelque part en vie quelque part un temps énorme puis c’est fini on n’y est plus puis de nouveau on est là de nouveau ce n’était pas fini une erreur c’est à recommencer plus ou moins au même endroit à un autre comme lorsque nouvelle image là-haut dans la lumière on reprend à l’hôpital connaissance dans le noir

 

le même que lequel quel endroit on ne dit pas je n’entends pas c’est l’un ou l’autre le même plus ou moins plus humide moins de lueurs aucune lueur qu’est-ce à dire que j’ai été quelque part où il y avait des lueurs je le dis comme je l’entends chaque mot toujours

 

plus humide moins de lueurs aucune lueur et les bruits tus les chers bruits prétexte à spéculation j’ai dû glisser on est au plus bas c’est la fin on n’est plus on glisse c’est la suite

 

une autre époque encore une familière malgré ces étrangetés ce sac cette fange la douceur de l’air le noir de four les images en couleur pouvoir se traîner toutes ces étrangetés

 

mais progrès proprement dits ruines en perspective comme au cher dixième au cher vingtième de quoi pouvoir dire à part soi à un bleu de rêve ah si tu avais vu il y a quatre cents ans quels bouleversements

 

ah mon jeune ami ce sac si tu l’avais vu je pouvais à peine le traîner et maintenant regarde mon vertex en touche le fond

 

et moi pas une ride pas une

 

au bout des myriades d’heures une heure mienne quinze minutes il y a des moments c’est que j’ai souffert dû souffrir moralement espérer à plusieurs reprises désespérer de même le cœur saigne on perd le cœur goutte à goutte pleure même quelquefois intérieurement aucun son plus d’images plus de voyages plus faim ni soif le cœur s’en va on arrive je l’entends par moments ce sont de bons moments

 

paradis d’avant l’espoir je sors du sommeil et y retourne entre les deux il y a tout tout à faire à supporter à rater à bâcler à mener à bonne fin avant que la boue se rouvre voilà comme on veut me dire cette fois ma vie avant Pim première partie de l’un à l’autre sommeil

 

puis Pim les boîtes perdues la main qui tâtonne la fesse les cris le mien muet l’espoir qui naît vivement y être l’avoir derrière moi sentir le cœur s’en aller entendre dire tu arrives

 

être avec Pim l’avoir été l’avoir derrière moi entendre dire il reviendra un autre viendra mieux que Pim il arrive jambe droite bras droit pousse tire dix mètres quinze mètres reste là dans le noir la boue tranquille et sur toi soudain une main comme sur Pim la tienne deux cris le sien muet

 

tu auras une petite voix elle sera juste audible tu lui parleras à l’oreille une vie tu auras une petite vie tu la lui diras à l’oreille ce sera autre chose tout à fait une autre musique tu verras un peu comme Pim une petite musique de vie mais dans ta bouche à toi elle te sera nouvelle

 

puis t’en aller tout à fait sans adieux c’en sera fait de l’époque des époques ou seulement de toi plus de voyages plus de couples plus d’abandons jamais plus nulle part entendre ça

 

comment c’était avant Pim dire ça d’abord ça l’ordre naturel les mêmes choses les mêmes choses les dire comme je les entends les murmurer à la boue d’une seule éternité en faire trois pour plus de clarté je me réveille et j’y vais toute la vie première partie avant Pim comment c’était puis Pim avec lui comment c’était puis après plus que ça après Pim comment c’était comment c’est quand ça cesse de haleter des bribes j’y vais ma journée ma vie première partie des bribes

 

endormi je me vois endormi sur le flanc ou sur le ventre c’est l’un ou l’autre sur le flanc lequel le droit c’est mieux le sac sous la tête ou serré contre le ventre serré contre le ventre les genoux remontés le dos en cerceau la tête minuscule près des genoux enroulé autour du sac Belacqua basculé sur le côté las d’attendre oublié des cœurs où vit la grâce endormi

 

je ne sais quel insecte plié sur son bien je reviens les mains vides à moi à ma place quoi d’abord me le demander durer un moment avec ça

 

quoi pour commencer ma longue journée ma vie présente rédaction durer un moment avec ça lové autour de mon trésor aux écoutes mon Dieu avoir à murmurer ça

 

vingt ans cent ans pas un bruit et j’écoute pas une lueur et j’écarquille les yeux quatre cents fois ma seule saison je me serre plus fort contre le sac une boîte tinte du silence de cette noire trouée tout premier répit

 

quelque chose là qui ne va pas

 

la boue jamais froide jamais sèche elle ne sèche pas sur moi l’air chargé de vapeur tiède d’eau ou de quelque autre liquide je hume l’air ne sens rien cent ans pas une odeur je hume l’air

 

rien ne sèche je serre le sac premier vrai signe de vie il dégoutte une boîte tinte mes cheveux jamais secs aucune électricité impossible de les faire bouffer je les peigne ça arrive voilà un autre objet en arrière c’est une autre de mes ressources plus maintenant troisième partie voilà une autre différence

 

le moral au départ avant que les événements se précipitent satisfaisant ah l’âme que j’avais dans ce temps-là d’une égalité c’est pourquoi on me donna un compagnon

 

c’est toujours ma journée première partie avant Pim ma vie présente rédaction le début tout à fait des bribes je reviens à moi à ma place dans le noir la boue je serre le sac il dégoutte une boîte tinte je me prépare je pars fin du voyage

 

parler de bonheur on hésite ce petit mot parler d’heur premières asperges abcès qui crève mais de bons moments ça oui mais oui avant Pim avec Pim après Pim des temps énormes quoi que je dise de bons moments de moins bons ça aussi il faut s’y attendre je l’entends le murmure aussitôt chères bribes recueillies quelque part c’est mieux quelqu’un qui écoute un autre qui note ou le même jamais un gémissement une larme de loin en loin intérieure une perle aucun son des temps énormes l’ordre naturel

 

soudain comme tout ce qui arrive ne plus tenir que par le bout des ongles image alpestre ou spéléologique à son espèce celle des rieurs du vendredi instant atroce c’est ici que les mots ont leur utilité la boue est muette

 

ici donc cette épreuve avant le départ jambe droite bras droit pousse tire dix mètres quinze mètres vers Pim sans le savoir avant ça une boîte tinte je tombe durer un moment avec ça

 

de quoi rire presque en effet si l’on y pense se sentir dévisser et raccrocher en pipant brefs mouvements du bas du visage aucun son si l’on pouvait y penser à ce qu’on allait perdre puis à cette boue splendide ça cesse de haleter et je l’entends tout bas de quoi rire toute la semaine si l’on pouvait y penser

 

échappement ballon c’est de l’air du peu qui reste du peu à quoi on doit d’être encore debout en riant pleurant et disant ce qu’on pense rien de physique la santé n’est pas menacée un mot de moi et je resuis je pousse bouche ouverte pour ne pas perdre une seconde une vesse qui ait un sens qui s’envole par la bouche aucun son dans la boue

 

il vient le mot on parle de mots j’en ai encore il faut le croire à cette époque à ma discrétion un seul suffit ahan signifiant maman impossible la bouche ouverte il vient aussitôt ou in extremis ou entre les deux il y a la place ahan signifiant maman ou autre chose un autre bruit tout bas signifiant autre chose n’importe le premier qui vienne me rétablir dans mon rang

 

le temps qui passe m’est conté et le temps passé des temps énormes ça cesse de haleter et bribes d’un conte énorme telles entendues telles murmurées à cette boue qui m’est contée dans l’ordre le naturel troisième partie c’est là où j’ai ma vie

 

ma vie dans l’ordre plus ou moins au présent plus ou moins première partie avant Pim comment c’était ces choses si anciennes le voyage dernière étape dernière journée je reviens à moi à ma place serre le sac il dégoutte une boîte tinte perte d’espèce mot muet c’est le début de ma vie présente rédaction je peux partir poursuivre ma vie ce sera encore un homme

 

quoi d’abord d’abord boire je me mets sur le ventre ça dure un bon moment je dure un moment avec ça la bouche s’ouvre enfin la langue sort va dans la boue ça dure un bon moment ce sont de bons moments peut-être les meilleurs comment choisir le visage dans la boue la bouche ouverte la boue dans la bouche la soif qui se perd l’humanité reconquise

 

quelquefois dans cette position une belle image belle je veux dire par le mouvement la couleur les couleurs bleu et blanc des nuages au vent justement ce jour-là sous la boue une belle image je vais la décrire elle va être décrite puis le départ jambe droite bras droit pousse tire vers Pim il n’existe pas

 

quelquefois dans cette position je me rendors la langue rentre la bouche se ferme la boue s’ouvre c’est moi qui me rendors cesse de boire et me rendors ou la langue dehors et bois toute la nuit tout le temps du sommeil c’est ça ma nuit présente rédaction je n’en ai pas d’autre le temps du sommeil pas de combien vers le dernier celui des hommes des bêtes aussi je me réveille me le demande je cite toujours dure un moment avec ça c’est une autre de mes ressources

 

la langue se charge de boue ça arrive aussi un seul remède alors la rentrer et la tourner dans la bouche la boue l’avaler ou la rejeter question si elle est nourrissante et perspectives durer un moment avec ça

 

je m’en remplis la bouche ça arrive aussi c’est une autre de mes ressources durer un moment avec ça question si avalée elle me nourrirait et perspectives qui s’ouvrent ce sont de bons moments

 

rose dans la boue la langue ressort que font les mains pendant ce temps il faut toujours voir tâcher de voir ce que font les mains ce qu’elles tâchent de faire eh bien la gauche nous l’avons vu serre le sac toujours et la droite

 

la droite je ferme les yeux pas les bleus les autres derrière et finis par l’entrevoir là-bas à droite au bout de son bras allongé au maximum dans l’axe de la clavicule je le dis comme je l’entends qui s’ouvre et se referme dans la boue s’ouvre et se referme c’est une autre de mes ressources ça m’aide

 

elle ne peut pas être loin un mètre à peine je la sens loin un jour elle s’en ira sur ses quatre doigts elle a perdu le pouce quelque chose là qui ne va pas elle me quittera je la vois ferme les yeux les autres et la vois elle jette ses quatre doigts en avant comme des grappins les bouts s’enfoncent tirent et ainsi elle s’éloigne par petits rétablissements horizontaux m’en aller comme ça par petits bouts ça m’aide

 

et les jambes et les yeux les bleus fermés sans doute eh bien non puisque soudain c’est l’image la dernière soudain là sous la boue je le dis comme je l’entends je me vois

 

je me donne dans les seize ans et il fait pour surcroît de bonheur un temps délicieux ciel bleu œuf et chevauchée de petits nuages je me tourne le dos et la fille aussi que je tiens qui me tient par la main ce cul que j’ai

 

nous sommes si j’en crois les couleurs qui émaillent l’herbe émeraude si je peux les en croire nous sommes vieux songe de fleurs et de saisons au mois d’avril ou de mai et certains accessoires si je peux les en croire une barrière blanche une tribune vieux rose nous sommes sur un champ de courses au mois d’avril ou de mai

 

la tête haute nous regardons j’imagine nous avons j’imagine les yeux ouverts et regardons droit devant nous immobilité de statue de part et d’autre à part les bras qui se balancent ceux aux mains entrelacées quoi encore

 

dans ma main libre ou gauche un objet indéfinissable et par conséquent dans sa droite à elle l’extrémité d’une courte laisse la reliant à un chien de bonne taille gris cendre assis de guingois tête basse immobilité de ces mains-là

 

question pourquoi une laisse dans cette immensité de verdure et naissance peu à peu de taches grises et blanches agneaux peu à peu au milieu de leurs mères quoi encore au fond du paysage quatre milles cinq milles la masse bleutée d’une montagne de faible élévation nos têtes en dépassent la crête

 

nous nous lâchons la main et faisons demi-tour moi dextrorsum elle senestro elle transfère la laisse à sa main gauche et moi au même instant à ma droite l’objet maintenant une petite brique blanchâtre les mains vides se mêlent les bras se balancent le chien n’a pas bougé j’ai l’impression que nous me regardons je rentre la langue ferme la bouche et souris

 

vue de face la fille est moins hideuse ce n’est pas elle qui m’intéresse moi pâles cheveux en brosse grosse face rouge avec boutons ventre débordant braguette béante jambes cagneuses en fuseau fléchissant aux genoux écartées pour plus d’assise pieds ouverts cent trente degrés demi-sourire béat à l’horizon postérieur figure de la vie qui se lève tweed vert bottines jaunes toutes ces couleurs coucou ou similaire à la boutonnière

 

nouveau demi-tour vers l’intérieur au bout de quatre-vingts degrés fugitif face à face transferts rattachement des mains balancement des bras immobilité du chien ce fessier que j’ai

 

soudain hop gauche droite nous voilà partis nez au vent bras se balançant le chien suit tête basse queue sur les couilles rien à voir avec nous il a eu la même idée au même instant du Malebranche en moins rose les lettres que j’avais s’il pisse il pissera sans s’arrêter je crie aucun son plaque-la là et cours t’ouvrir les veines

 

bref noir nous revoilà au sommet le chien s’assied de guingois dans la bruyère baisse le museau sur sa bitte noire et rose pas la force de la lécher nous au contraire demi-tour vers l’intérieur fugitif face à face transferts rattachement des mains balancement des bras dégustation en silence de la mer et des îles têtes qui pivotent comme une seule vers les fumées de la cité repérage en silence des monuments têtes qui reviennent comme reliées par un essieu

 

soudain nous mangeons des sandwiches à bouchées alternées chacun le sien en échangeant des mots doux ma chérie je mords elle avale mon chéri elle mord j’avale nous ne roucoulons pas encore la bouche pleine

 

mon amour je mords elle avale mon trésor elle mord j’avale bref noir et nous revoilà nous éloignant de nouveau à travers champs la main dans la main les bras se balançant la tête haute vers les sommets de plus en plus petits je ne vois plus le chien je ne nous vois plus la scène est débarrassée

 

quelques bêtes encore les moutons qu’on dirait du granit qui affleure un cheval que je n’avais pas vu debout immobile échine courbée tête basse les bêtes savent

 

bleu et blanc du ciel un moment encore matin d’avril sous la boue c’est fini c’est fait ça s’éteint j’ai eu l’image la scène reste vide quelques bêtes puis s’éteint plus de bleu je reste là

 

là-bas à droite dans la boue la main s’ouvre et se referme ça m’aide qu’elle s’en aille je me rends compte que je souris encore ce n’est plus la peine depuis longtemps ce n’est plus la peine

 

la langue ressort va dans la boue je reste là plus soif la langue rentre la bouche se referme elle doit faire une ligne droite à présent c’est fini c’est fait j’ai eu l’image

 

ça a dû durer un bon moment avec ça j’ai duré un moment ça a dû être de bons moments bientôt ce sera Pim je ne peux pas le savoir les mots ne peuvent pas venir finie bientôt la solitude perdue bientôt ces mots-là

 

je viens d’avoir de la compagnie moi parce que ça m’amuse je le dis comme je l’entends avec une petite amie sous le ciel d’avril ou de mai nous avons disparu je reste là

 

là-bas à droite la main qui tire la bouche fermée dur les yeux écarquillés collés à la boue nous reviendrons peut-être ce sera la brune la terre de l’enfance qui peu à peu reluit traînées d’ambre mourant dans une grisaille de cendres le feu a dû passer par là quand je nous revois nous sommes déjà tout près

 

c’est la brune nous rentrons las je ne vois plus que les parties nues les visages solidaires levés au levant la clarté mouvante des mains emmêlées las et lents nous remontons vers moi et disparaissons

 

les bras au milieu me traversent et une partie des corps ombres à travers une ombre la scène est vide sous la boue le dernier ciel s’éteint les cendres foncent plus d’autre monde pour moi que le mien très joli seulement pas comme ça ça ne se passe pas comme ça

 

j’attends que nous revenions peut-être et nous ne revenons pas que d’aventure le soir me murmure ce que le matin m’avait chanté et ce jour-là à ce matin-là pas de soir

 

trouver autre chose pour durer encore des questions de qui il s’agissait quels êtres quel point de la terre cette famille d’où me vient ce cinéma ce genre plutôt rien manger un morceau

 

ça a dû durer un moment il doit y en avoir de pires l’espoir déçu n’est pas si mal la journée est bien avancée manger un morceau ça durera un moment ce sera de bons moments

 

ensuite au besoin ma douleur laquelle entre toutes la profonde hors d’atteinte c’est mieux le problème de mes douleurs la solution durer un moment avec ça ensuite le départ pas à cause des saletés autre chose on ne sait pas on ne dit pas fin du voyage

 

jambe droite bras droit pousse tire dix mètres quinze mètres arrivée nouvelle place réadaptation prière au sommeil qu’en attendant questions au besoin de qui il s’agissait quels êtres quel point de la terre

 

ce sera de bons moments puis de moins bons ça aussi il faut s’y attendre ce sera la nuit présente rédaction je pourrai dormir et si jamais je me réveille

 

et si jamais rire muet je me réveille dare-dare catastrophe Pim fin de la première partie plus que la deuxième puis la troisième plus que la troisième et dernière

 

ça cesse de haleter je suis sur le flanc lequel le droit c’est mieux j’écarte les bords du sac questions de quoi mon Dieu puis-je avoir envie de quoi faim quel fut mon dernier repas cette famille le temps passe je demeure

 

c’est la scène du sac les deux mains en écartent les bords de quoi peut-on encore avoir envie la gauche y plonge dans le sac c’est la scène du sac et le bras après jusqu’à l’aisselle et après

 

elle erre parmi les boîtes sans se mêler de les compter en annonce une bonne douzaine se saisit qui sait des dernières crevettes ces détails afin qu’il y ait quelque chose

 

elle sort la petite boîte ovale la passe à l’autre main retourne chercher l’ouvre-boîte le trouve enfin l’amène au jour l’ouvre-boîte on parle de l’ouvre-boîte au manche en os taillé en fuseau le toucher le dit repos

 

les mains que font les mains au repos difficile à voir entre pouce et index respectivement gras du bout et face externe de la deuxième phalange quelque chose là qui ne va pas pincent le sac et des doigts qui restent plaquent les objets contre les paumes la boîte l’ouvre-boîte ces détails de préférence à rien

 

une faute le repos on parle du repos une faute que de fois soudain à ce stade je le dis comme je l’entends dans cette position les mains soudain vides pinçant le sac toujours ça oui toujours pour le reste soudain vides

 

chercher affolé dans la boue l’ouvre-boîte qui est ma vie mais de quoi ne puis-je en dire autant de quoi depuis toujours mon petit toujours égaré un temps énorme

 

repos donc mes fautes sont ma vie les genoux se relèvent le dos se courbe la tête vient se poser sur le sac entre les mains mon sac à moi mon corps à moi toutes ces parties chaque partie

 

moi dire moi pour dire quelque chose pour dire ce que j’entends quand ça cesse de haleter dans un four je finirais par voir le nombril le souffle est là il ne ferait pas trembler une aile de mouche de mai je sens la bouche qui s’ouvre

 

sur le bas-ventre boueux j’ai vu un jour faste pace Héraclite l’Obscur au plus haut de l’azur entre les grandes ailes noires étendues immobiles vu suspendu le corps de neige de je ne sais quel oiseau voilier l’albatros hurleur des mers australes l’histoire que j’avais mon Dieu la naturelle les bons moments que j’avais

 

mais dernier jour de voyage c’est un bon jour sans mécomptes sans extras tel parti au repos tel revenu les mains comme je les avais laissées je ne perdrai rien ne verrai plus rien

 

le sac ma vie que jamais je ne lâche ici je le lâche besoin des deux mains comme lorsque je voyage ça s’enchaîne dans la tête de ces embrasements vide et noir à ravir puis soudain comme une poignée de copeaux qui flambe le spectacle alors

 

besoin voyage quand dirai-je assez faible plus tard plus tard un jour faible comme moi une voix à moi

 

des deux mains donc comme lorsque je voyage ou me prends la tête entre me la prenais là-haut dans la lumière je lâche donc le sac mais minute il est ma vie je me couche donc dessus ça s’enchaîne toujours

 

me labourent les côtes à travers la jute les arêtes des dernières boîtes arêtes confuses jute pourrie côtes supérieures côté droit un peu plus haut que là où l’on se les tient tenait ma vie ce jour-là ne m’échappera pas cette vie-là pas encore

 

si je suis né ce n’est pas gaucher la main droite passe la boîte à l’autre et celle-ci à celle-là au même instant l’outil joli mouvement petit tourbillon des doigts et paumes petit miracle grâce auquel petit miracle parmi tant d’autres grâce auxquels je vis encore vivais encore

 

plus qu’à manger dix douze épisodes ouvrir la boîte ranger l’outil porter peu à peu au nez la boîte ouverte fraîcheur irréprochable lointain parfum de bonheur au laurier rêver ou non vider la boîte ou non la jeter ou non tout ça on ne dit pas je ne vois pas sans grande importance m’essuyer la bouche ça toujours ainsi de suite et enfin

 

prendre le sac dans mes bras l’amener si léger tout contre moi y coucher ma joue c’est la grande scène du sac elle est faite je l’ai derrière moi la journée est bien avancée fermer les yeux enfin et attendre ma douleur qu’avec elle je puisse durer un peu encore et en attendant

 

prière pour rien au sommeil je n’y ai pas encore droit je ne l’ai pas encore mérité prière pour la prière quand tout fait défaut quand je pense aux âmes au tourment au vrai tourment aux vraies âmes qui n’y ont jamais droit au sommeil on parle du sommeil j’ai prié une fois pour elles d’après une vieille vue elle a jauni

 

encore moi toujours et partout dans la lumière âge indéterminé vu de dos à genoux les fesses en l’air au sommet d’un tas d’ordures vêtu d’un sac au fond crevé pour le passage de la tête entre les dents la hampe horizontale d’un vaste vexille où je lis

 

en ta clémence de temps à autre qu’ils dorment les grands damnés ici des mots illisibles dans les plis puis rêver peut-être du bon temps que leur valurent leurs errements pendant ce temps les démons se reposeront dix secondes quinze secondes

 

sommeil seul bien brefs mouvements du bas du visage aucun son seul bien viens éteindre ces deux vieux charbons qui n’ont plus rien à voir et ce vieux four détruit par le feu et dans toute cette guenille

 

toute cette guenille d’un bout à l’autre des cheveux aux ongles des pieds et des mains le peu de sensation qu’elle garde encore de ce qu’elle est dans chacune de ses parties et rêve

 

rêve viens d’un ciel d’une terre d’un sous-sol où je sois inconcevable aïe aucun son dans le cul un pal ardent ce jour-là nous ne priâmes pas plus avant

 

que de fois à genoux que de fois de dos à genoux sous tous les angles de dos dans toutes les stations à genoux et de dos de concert si ce n’était pas moi c’était toujours le même piètre consolation

 

une fesse deux fois trop grande l’autre deux fois trop petite à moins qu’un effet d’optique ici quand on chie c’est la boue qui torche voilà des siècles que je n’y touche plus soit le rapport quatre un j’ai toujours aimé l’arithmétique elle me l’a bien rendu

 

chez Pim quoique petites elles étaient pareilles il lui en aurait fallu une troisième j’y enfonçais l’ouvre-boîte indifféremment quelque chose là qui ne va pas mais d’abord en finir avec ma vie de voyageur première partie avant Pim comment c’était plus que la deuxième puis la troisième plus que la troisième et dernière

 

du temps où je rasais encore les murs au milieu de mes semblables et frères je l’entends et le murmure qu’alors là-haut dans la lumière à chaque douleur physique la morale me laissant de glace je hurlais au secours avec une fois sur cent un certain bonheur

 

comme lorsque pris exceptionnellement de boisson à l’heure des boueurs m’obstinant à vouloir sortir de l’ascenseur je me prends le pied entre palier et cage et que deux heures plus tard montre en main on se précipite l’ayant appelé en vain

 

vieux songe je ne marche pas ou je marche ça dépend on ne dit pas de quoi des jours ça dépend des jours adieu rats naufrage est fait un peu moins c’est tout ce qu’on implore

 

un peu moins de n’importe quoi n’importe comment n’importe quand un peu moins du temps être et ne pas être passé présent futur et conditionnel allons allons suite et fin première partie avant Pim

 

feu au rectum comment surmonté réflexions sur la passion de la douleur départ irrésistible préparatifs y afférents trajet sans encombre brusque arrivée à bon port derniers feux extinction et hop est-ce un rêve

 

un rêve peu de chances mort du sac fesses de Pim fin de la première partie plus que la deuxième puis la troisième plus que la troisième et dernière Thalie par pitié une feuille de ton lierre

 

vite la tête dans le sac où révérence parler j’ai toute la souffrance de tous les temps je m’en soucie comme d’une guigne et c’est le fou rire dans chaque cellule les boîtes en font un bruit de castagnettes la boue glouglousse sous mon corps secoué je pète et pisse en même temps

 

jour faste dernier du voyage tout se passe le mieux du monde la plaisanterie mollit trop vieille les soubresauts s’apaisent je reviens à l’air libre aux choses sérieuses je n’aurais que le petit doigt à lever pour voler dans le sein d’Abraham je lui dirais de se le mettre quelque part

 

quelques réflexions néanmoins en attendant mieux sur la fragilité de l’euphorie chez les divers ordres du règne animal en commençant par les éponges lorsque oust je ne peux pas rester une seconde de plus cet épisode saute donc

 

les déjections non elles sont moi mais je les aime les vieilles boîtes mal vidées mollement lâchées non plus autre chose la boue engloutit tout moi seul elle me porte mes vingt kilos trente kilos elle cède un peu sous ça puis ne cède plus je ne fuis pas je m’exile

 

rester toujours à la même place jamais eu d’autre ambition avec mon petit poids inerte dans cette fange tiède creuser ma bauge et ne plus en bouger ce vieux rêve qui revient je le vis à l’heure qu’il est et sera longtemps encore commence à savoir ce qu’il vaut ce qu’il valait

 

une grande goulée d’air noir et en finir enfin avec ma vie de voyageur avant Pim première partie comment c’était avant l’autre l’immobile avec Pim après Pim comment c’était comment c’est des temps énormes où je ne vois plus rien entends sa voix à lui puis cette autre venue lointaine des trente-deux aires du zénith et des profondeurs puis en moi quand ça cesse de haleter des bribes je les murmure

 

avec cette agitation cause que pas une seconde de plus là où je suis si bien impuissant à lever le petit doigt dussé-je en obtenir que sous moi la boue s’ouvre et ensuite se referme

 

question vieille question si oui ou non ce bouleversement tous les si tous les jours ce mot qu’il faut entendre murmurer ce bouleversement si tous les jours il me soulève et jette ainsi hors de ma souille

 

et la journée si proche enfin de sa fin si elle n’est pas faite de mille journées bonne vieille question terrible pour la tête toujours pouvant se poser à propos de tout et de rien ce qui est une grande beauté

 

avoir le chronomètre de Pim quelque chose là qui ne va pas et rien à chronométrer je ne mange donc plus non je ne bois plus et ne mange plus ne bouge plus et ne dors plus ne vois plus rien ne fais plus rien ça reviendra peut-être tout ça une partie j’entends dire que oui puis que non

 

la voix chronométrer la voix elle n’est pas à moi le silence chronométrer le silence ça pourrait m’aider je verrai faire quelque chose quelque chose bon Dieu

 

maudire Dieu aucun son noter l’heure mentalement et attendre midi minuit maudire Dieu ou le bénir et attendre montre en main mais les jours ce mot encore comment faire sans mémoire arracher un lambeau au sac faire des nœuds ou la corde pas la force

 

mais d’abord en finir avec ma vie de voyageur première partie avant Pim remuement sans nom dans la boue c’est moi je le dis comme je l’entends qui fouille dans le sac en sors la corde en ficelle les bords me le pends au cou me retourne sur le ventre fais mes adieux aucun son et m’élance

 

dix mètres quinze mètres demi-flanc gauche pied droit main droite pousse tire plat ventre éjaculations muettes demi-flanc droit pied gauche main gauche pousse tire plat ventre éjaculations muettes pas un iota à changer à cette description

 

ici calculs confus comme quoi je n’ai pu dévier de plus de quelques secondes de la direction qu’un jour une nuit à l’inconcevable départ m’imprima le hasard la nécessité un peu de chaque c’est l’un ce fut l’un des trois d’ouest ça se sent d’ouest en est

 

et ainsi dans la boue le noir à plat ventre en ligne droite un peu plus un peu moins deux cents trois cents kilomètres soit dans huit mille ans si je ne m’étais pas arrêté le tour de la terre c’est-à-dire l’équivalent

 

on ne dit pas où j’ai bien pu recevoir mon éducation acquérir mes notions d’arithmétique d’astronomie voire même de physique elles m’ont marqué c’est le principal

 

tout à ces horizons je ne sens pas ma fatigue elle s’exprime néanmoins passage plus laborieux d’un flanc à l’autre prolongation du plat ventre intermédiaire multiplication des malédictions muettes

 

brusque quasi-certitude qu’un centimètre de plus et je tombe dans un ravin ou m’écrase contre une muraille quoique rien je suis payé pour le savoir à espérer de ce côté-là ça m’arrache à ma rêverie je suis rendu

 

les gens là-haut qui se lamentaient de ne pas vivre étrange à un tel moment une telle bulle dans la tête tous morts à présent d’autres à présent pour qui ce n’est pas une vie et la suite très étrange à savoir je les comprends

 

tout compris toujours sauf par exemple l’histoire la géographie tout compris et rien su pardonner jamais rien désapprouvé vraiment même pas la cruauté envers les animaux rien aimé

 

une telle bulle alors elle crève la journée ne peut plus me faire grand-chose

 

il ne faut pas trop faible d’accord si l’on veut faire plus faible non il faut le plus faible possible puis plus faible encore je le dis comme je l’entends chaque mot toujours

 

ma journée ma journée ma vie comme ça toujours les vieux mots qui reviennent plus grand-chose seulement que je me réacclimate puis dure jusqu’au sommeil ne pas s’endormir fou ou alors ce n’est pas la peine

 

fou ou pis transformé à la Haeckel né à Potsdam où vécut également Klopstock entre autres et œuvra quoique enterré à Altona l’ombre qu’il jette

 

le soir face au grand soleil ou adossé je ne sais plus on ne dit pas la grande ombre qu’il jette vers l’est natal les humanités que j’avais mon Dieu avec ça un peu de géographie

 

plus grand-chose mais dans la queue le venin j’ai perdu mon latin il faut être vigilant donc un bon moment sonné sur le ventre puis soudain me mets je ne peux pas le croire à écouter

 

à écouter comme si parti la veille au soir de la Nouvelle-Zemble la géographie que j’avais je venais de revenir à moi dans une sous-préfecture sub-tropicale voilà comme j’étais comme j’étais devenu ou avais toujours été c’est l’un ou l’autre

 

question si toujours bonne vieille question si toujours comme ça depuis que le monde monde pour moi des murmures de ma mère chié dans l’incroyable tohu-bohu

 

comme ça à ne pouvoir faire un pas surtout la nuit sans m’immobiliser sur un pied yeux clos souffle coupé à l’affût des poursuiveurs et secours

 

je ferme les yeux toujours les mêmes et me vois tête dressée mal au cou mains crispées dans la boue quelque chose là qui ne va pas toute haleine retenue ça dure je dure comme ça un bon moment jusqu’au petit tremblement du bas du visage signe que je me dis suis arrivé à me dire quelque chose

 

que peut-on bien se dire dans ces moments-là une petite perle de soulas désolé tant mieux tant pis ce genre en moins froid à la bonne heure hélas ce genre en moins chaud joie et peine ces deux-là le total de ces deux-là divisé par deux et tiède comme dans le vestibule

 

c’est vite dit une fois trouvé c’est vite dit les lèvres se figent et toute la chair autour les mains s’ouvrent la tête retombe je m’enfonce un peu plus puis plus c’est le même royaume que toujours que tantôt et toujours je n’en suis jamais sorti il est sans confins

 

Dieu sait si je suis souvent heureux mais jamais plus jamais autant qu’à cet instant-là bonheur malheur je sais je sais mais on peut en causer

 

là-haut si j’étais là-haut les étoiles déjà et aux beffrois l’heure brève il ne reste plus maintenant que peu à endurer je resterais bien comme ça toujours mais ça ne va pas

 

défaire la corde côté sac côté cou je le fais il le faut on est réglé ainsi mes doigts le font je les sens

 

dans la boue le noir la face dans la boue les mains n’importe comment quelque chose là qui ne va pas la corde à la main tout le corps n’importe comment c’est bientôt comme si là à cette seule place j’avais vécu oui vécu toujours

 

Dieu quelque part quelquefois à ce moment-là mais je suis tombé sur un bon jour je mangerais bien un morceau mais je ne mangerai pas la bouche s’ouvre la langue ne sort pas la bouche bientôt se referme

 

c’est à gauche que le sac m’accompagne je me mets sur le flanc droit et le prends si léger dans mes bras les genoux se relèvent le dos se courbe la tête vient se poser sur le sac nous avons déjà dû avoir ces mouvements quelque part s’ils pouvaient être les derniers

 

maintenant oui ou non un pli du sac entre les lèvres ça arrive pas dans la bouche entre les lèvres dans le vestibule

 

malgré la vie qu’on m’a donnée je suis resté lippu deux grosses lippes faites pour les baisers j’imagine rouge écarlate j’imagine elles s’avancent un peu encore s’écartent et se referment sur une ride du sac ça tient du cheval

 

oui ou non on ne dit pas je ne vois pas autres possibilités refaire ma prière au sommeil attendre qu’il descende qu’il s’ouvre sous moi dans les eaux calmes enfin et en danger plus que jamais puisque à bout de parades ça s’enchaîne toujours

 

trouver des mots encore alors qu’ils sont tous dépensés brefs mouvements encore du bas du visage il lui faudrait de bons yeux au témoin s’il y avait un témoin de bons yeux une bonne lampe il les aurait les bons yeux la bonne lampe

 

au scribe assis à l’écart il annoncerait minuit non deux heures trois heures heure du Ballast Office brefs mouvements du bas du visage aucun son c’est mes mots qui font ça ça qui fait mes mots je m’endormirai encore dans l’humanité tout juste

 

la poussière alors les pierres à chaux et à granit confondues empilées pour faire un mur plus loin l’épine en fleur haie vive verte et blanche troènes épines confondues

 

la couche de poussière qu’il y avait les petits pieds grands pour leur âge nus dans la poussière

 

le cartable sous les fesses le dos au mur lever les yeux au bleu se réveiller en sueur la blancheur qu’il y avait les petits nuages qu’on voyait le bleu à travers les pierres chaudes à travers le maillot rayé horizontalement bleu et blanc

 

lever les yeux chercher des visages dans le ciel des animaux s’endormir et là un beau jeune homme rencontrer un beau jeune homme à barbiche dorée vêtu d’une aube se réveiller en sueur et avoir rencontré Jésus en rêve

 

ce genre une image pas pour les yeux faite avec des mots pas pour les oreilles la journée est terminée je suis sauf jusqu’à demain la boue s’ouvre je m’en vais jusqu’à demain la tête sur le sac les bras autour le reste n’importe comment

 

noir bref noir long comment savoir et me revoilà en route ici il manque quelque chose plus que deux ou trois mètres et c’est le précipice que deux trois dernières bribes et c’est fini finie la première partie plus que la deuxième puis la troisième plus que la troisième et dernière ici il manque quelque chose des choses qu’on sait déjà ou qu’on ne saura jamais c’est l’un ou l’autre

 

j’arrive et tombe comme la limace tombe prends le sac dans mes bras il ne pèse plus rien plus rien où poser ma tête je presse une chiffe je ne dirai pas contre mon cœur

 

pas d’émotion tout est perdu le fond a crevé l’humidité le traînage l’abrasion les étreintes les générations un vieux sac à charbon cinquante kilos ça s’enchaîne tout parti les boîtes l’ouvre-boîte un ouvre-boîte sans boîtes ça m’est épargné des boîtes sans ouvre-boîte je n’aurai pas eu ça cette fois dans ma vie

 

tant d’autres choses encore tant imaginées jamais nommées jamais pu d’utilité de nécessité belles au toucher tout ce qu’on m’avait donné présente rédaction comme c’est loin tout sauf la corde un sac crevé une corde vieux sac je le dis comme je l’entends le murmure à la boue vieux sac vieille corde vous je vous garde

 

petite suite pour durer encore détortiller la corde en tirer deux ficeler le fond du sac le remplir de boue en ficeler le haut ça fera un bon oreiller ça fera doux dans mes bras brefs mouvements du bas du visage s’ils pouvaient être les derniers

 

quand le dernier repas le dernier voyage qu’ai-je fait où suis-je passé ce genre hurlements muets abandon lueur d’espoir départ désordonné la corde autour du cou le sac dans la bouche un chien

 

abandon ici effet de l’espoir ça s’enchaîne de l’éternelle ligne droite effet du bon désir de ne pas mourir avant terme dans le noir la boue sans parler d’autres causes

 

seule chose à faire rebrousser chemin tourner en rond à la rigueur et j’avance en zigzag ça c’est vrai conformément à ma complexion présente rédaction cherchant ce que j’ai perdu là où je n’ai jamais été

 

chers chiffres quand tout fait défaut quelques chiffres pour finir première partie avant Pim la belle époque les bons moments les pertes d’espèce j’étais jeune je m’y accrochais à l’espèce on parle de l’espèce l’humaine en me disant brefs mouvements aucun son deux et deux deux fois deux et la suite

 

donc brusque écart à gauche c’est mieux quarante-cinq degrés et deux mètres ligne droite telle la force de l’habitude puis à droite angle droit et tout droit quatre mètres chers chiffres puis à gauche angle droit et en avant au cordeau quatre mètres puis à droite angle droit assez ainsi de suite jusqu’à Pim

 

ainsi de part et d’autre de la droite abandonnée effet de l’espoir série de dents de scie ou chevrons évasés deux mètres de côté trois de base un peu moins celle-ci dans l’ancien axe de marche qu’ainsi je retrouve un instant entre deux apogées un mètre et demi un peu moins chers chiffres belle époque ainsi elle s’achève première partie avant Pim ma vie de voyageur un temps énorme j’étais jeune tout ça ainsi belle époque chevrons apogées chaque mot toujours tel que je l’entends en moi qui fut dehors quaqua de toutes parts et murmure à la boue quand ça cesse de haleter tout bas des bribes

 

demi-flanc gauche pied droit main droite pousse tire plat ventre maudire Dieu le bénir l’implorer aucun son des pieds et mains farfouiller dans la boue qu’est-ce que j’espère une boîte perdue là où je n’ai jamais été une boîte mal vidée jetée devant moi c’est tout ce que j’espère

 

où je n’ai jamais été mais d’autres peut-être bien avant peu avant les deux une procession quel réconfort dans l’embarras les autres quel réconfort

 

ceux qui se traînent devant ceux qui se traînent derrière à qui est arrivé va arriver ce qui vous arrive cortège sans fin de sacs crevés au profit de tous

 

ou une boîte céleste sardines miraculeuses envoyées par Dieu à la nouvelle de mon infortune de quoi le vomir huit jours de plus

 

demi-flanc droit pied gauche main gauche pousse tire plat ventre malédictions muettes farfouiller dans la boue tous les demi-mètres huit fois par chevron soit trois mètres de parcours utile un peu moins crochue pour la prise la main plonge au lieu de la fange familière une fesse deux cris dont un muet fin de la première partie voilà comment c’était avant Pim