1er mars


Des pubs s’étalent sur le miroir de la salle de bains, miroitant à travers la vapeur de la douche : Popeye’s Fried Chicken, Grand Buffet Chinois, j’accepte le supplément de dix dollars pour réserver un taxi en me servant de l’écran tactile du miroir tandis que je me brosse les dents – ces trucs ne marchant jamais, je suis contraint d’appuyer deux fois, si bien que je me demande si je n’ai pas aussi payé deux fois. Des coupons pour les magasins Wharf Central, Bay Company ou Anchorage couvrent les murs et le plafond, se distordant par pixellisation chaque fois que le wifi a un hoquet. Des flux locaux : un tueur de flics éventre quatre agents, VoyeurTube a obtenu des vidéos en caméra cachée dans les cabines d’essayage de J. Crew. Gavril m’a prêté un costume Caraceni pour mes réunions – il a affirmé que je ne serais pas pris au sérieux si j’arrivais habillé dans mon style habituel et il m’a recommandé de retenir la marque au cas où on me poserait la question. Il m’a aussi conseillé de laisser ouverts les boutons du haut de ma chemise, mais c’est un look que je ne peux pas assumer – exposer le triangle supérieur de mon torse blafard et mes poils clairsemés –, je boutonne donc mon col. Les coupons se modifient : Parc national de Redwood, randonnées cyclistes, logement, des implants de collagène dans le cul pour changer votre triste sac dégonflé en un superbe ballon. Un café au distributeur House of Bagels dans le hall de l’hôtel. J’attends mon taxi dehors – il fait un temps magnifique.

Arrive un AutoTaxi pour touristes, sans chauffeur. Sa voix de velours crépite dans les haut-parleurs.

« Destination ?

– Fort Point, lui dis-je en consultant le programme de Zhou.

– Destination ?

– Fort. Point.

– Calcul du trajet, annonce-t-il en se synchronisant avec mon profil avant de s’insérer dans la circulation. Bienvenue à San Francisco… »

La topographie des lieux évoque de superbes ruines blanchies au soleil, une éviscération économique – quartiers résidentiels étendus, des constructions bâclées en QuickCrete, des champs de maisons en containers maritimes empilés pour former des tours métalliques rouillées. Des immeubles avec des fenêtres en meurtrières. Des étendues beiges de gazon mort. Une voiture a été incendiée au milieu d’un jardin d’enfants, la fumée et les flammes évoquent les feux de pétrole en Iran et en Irak, après la guerre d’Israël. L’iLux repère ma position et infiltre des notifications entre les flux – m’avertissant que je vais sûrement être retardé.

« Quelle est la cause du retard ? »

Le taxi cherche, diffuse les gros titres appropriés… ce matin, une explosion dans un bus municipal… On craint plusieurs dizaines de morts… Trente-six morts avérés, vingt et un blessés, on s’attend à ce que le nombre de tués augmente…

« Nom de Dieu…

– Nous allons sûrement prendre du retard », dit le taxi.

J’épingle le rapport d’infos à une carte de la ville, que je superpose au trajet du taxi vers Fort Point : il semble que nous devions passer sur les lieux de l’attentat. Coincés dans un bouchon à respirer un air pollué ou empoisonné par la puanteur chimique de la voiture en feu de tout à l’heure. Des gros titres passent devant mes yeux : explosion d’une bombe artisanale sur la route Double Rock, des kilomètres d’encombrements. Guerre des gangs, des flashs d’infos à production participative, querelle de cartels, tandis que nous avançons au pas, je me crée un compte chez AutoTaxi et prends un forfait d’une semaine plutôt que de payer au compteur. Quand nous atteignons le premier barrage de police, je vois le bus détruit sur notre droite. Les flics nous font passer entre leurs barricades – la scène reste sinistre malgré les feux éteints : le squelette noirci d’un bus à soufflet, les vitres pulvérisées, les cadavres étendus sur le trottoir, enveloppés de draps. Certains des profils sociaux des victimes, encore allumés, se mettent à jour rapidement bien qu’ils concernent des morts. Il y a sur les lieux ambulances et voitures de pompiers, mais les infirmiers bavardent avec un groupe de policiers en tenue de combat – tout le monde se marre à présent qu’il ne reste plus personne à sauver.

Le taxi se retrouve sur une file unique. Trois flics blancs au crâne rasé, portant Ray-Ban, maintiennent à terre un adolescent noir aux poignets liés par un collier de serrage en plastique. Un arsenal d’armes automatiques s’étale le long du trottoir, de petits sacs de cocaïne et des briques de caramel sur le capot d’une Camry. Des étiquettes lévitent au-dessus de chaque arme : AK-47, FN SCAR Mk 17, M72 LAW. Le neurospam augmente les flics : Esposito, Stewart, Klein, numéros de badge et états de service, les accusations en temps réel à mesure qu’elles sont portées contre le jeune. Déjà, les commentaires explosent, CitizenWatch, SFAnti, 4thState, SFLibertarian dénoncent une violence raciste, attachent aux flics des accusations motivant la désobéissance civile et déposent des plaintes citoyennes – les dossiers des policiers apparaissent dans le neurospam, toutes les plaintes, tous les jugements, toutes les évaluations officielles. Des groupes importants se sont rassemblés, observant la scène d’un air blasé.

« Toutes les mesures sont prises pour assurer votre sécurité, dit le taxi. J’ai calculé un itinéraire sûr… »

Quelques pâtés de maisons plus loin, la circulation accélère un peu – devantures vides, fenêtres condamnées, voitures abandonnées, taguées : Chaloupe dans tous les clus et 187 $-T et Dieu ets Amour. Nous traversons un carrefour et le décor se modifie au point que j’ai l’impression d’arriver dans une ville différente : des étiquettes intelligentes sur les boutiques, des coupons offrant des échantillons gratuits de laits de poule au Fourbarrel Coffee, les bagels Einstein Bros., des offres deux pour le prix d’un chez Gap et Burberry. La rue s’étrécit comme si nous roulions à travers un canyon d’or, Bulgari, Louis Vuitton et Gucci, des femmes portant à peine plus que des minibikinis et dont les profils sociaux annoncent la disponibilité. Je lève les yeux vers un ciel bleu brillant, où sourit un visage superbe, un modèle pour la citation de Bovary « Tout ce que vous avez toujours voulu ». Le pont du Golden Gate se profile, identique aux innombrables photos que j’ai vues de lui, les piliers rouges et les câbles tendus étincelants sous le soleil, quasi irréels tant ils sont bien définis. Le taxi franchit les barrages de sécurité de Fort Point et s’arrête dans une allée circulaire.

« Bon après-midi, dit-il. Trouvez votre fin heureuse à San Francisco ! »

Un flanc de colline escarpé, un bouquet de pins. Les embruns de l’océan qui sont le parfum de la baie. Des voitures en double file dans les parkings, le chemin ensoleillé qui descend jusqu’au fort, à la base du pont, noir de joggers et de promeneurs de chiens. Le fort arrive en vue, espèce de boîte en briques plate, coincée sous une des gigantesques arches du pont, et des pop-up NPS. Gov/FortPoint montent comme des bulles vers les points de maçonnerie intéressants, fournissent des liens menant à des articles consacrés à l’édifice – le Castillo de San Joaquin, 1865, le CSS Shenandoah –, et font clignoter leurs demandes de donations pour la préservation du fonds et l’expansion future du musée. Visiter le fort revient à errer dans des catacombes : des couloirs et des arches de pierre, le rugissement de l’océan et le cri des mouettes mêlés, se répercutant sur l’architecture répétitive en un écho assourdissant qui retire toute beauté au site. Des panneaux me guident jusqu’au sous-sol, dans des passages souterrains isolés par des cordons pour la séance de photos. Une assistante de production attend sur une chaise pliante. Dès qu’elle me voit, elle m’explique que j’ai pénétré dans une zone réservée.

« Je suis ici pour voir Cao-Xing, dis-je. Je crois qu’elle est au courant de ma venue. » Mais le visage de l’assistante ne s’éclaire pas avant que je ne dise : « Kelly Lee…

– Oui, bien sûr, opine-t-elle en comparant mon profil à sa liste. Dominic ? John Dominic ? Prenez le couloir, là. Ils sont en plein milieu d’une séance, alors restez au large jusqu’à ce qu’ils fassent une pause. Kelly y est déjà… »

L’air des couloirs sent le renfermé, et les briques sont froides. Les bruits extérieurs, l’océan, les mouettes et les touristes, sont étouffés, le seul qu’on entende ici est l’écho de mes pas et de ce que j’imagine être mes battements de cœur se répercutant sur les briques. La perspective de la voir me rend nerveux, comme si j’allais rencontrer quelqu’un que j’ai connu intimement mais de loin. Vais-je seulement la reconnaître ? Je marche jusqu’à entendre des chuchotements furtifs d’obturateurs et des voix contenues. Un dernier tournant du couloir me dépose sur le site de la séance photos – on a figuré un cachot : des projecteurs de studio braqués vers la voûte créent des ombres troublantes sur les murs ; des chaînes massives pendent du plafond et s’enroulent sur le sol. Seules une demi-douzaine de personnes travaillent là – réglant des éclairages, attendant à une table de maquillage installée sous une tente automatique, s’activant sur un poste informatique presque identique à celui qu’utilise Gavril chez lui. Le photographe, un jeunot, cherche à genoux le bon angle de prise de vue. Zhou – Kelly – est là avec deux autres femmes, toutes les trois couvertes de peinture dorée, nues sauf pour une dentelle de chaînes en or, le corps semé de lignes plus brillantes finement tracées à la feuille d’or. Les yeux peints en noir fumée. Elles sont allongées au milieu de la poussière et des chaînes, les membres emmêlés, regardant tels des démons tirés d’un très long sommeil le photographe s’agiter devant elles. Elles écartent les mâchoires comme pour l’avaler. L’intérieur de leur bouche, y compris les dents, est teint d’écarlate.

« Pause. On reprend dans un quart d’heure. »

Un assistant allume un trio de radiateurs portables, un autre propose aux femmes des gobelets d’eau, à la paille. Le photographe inspecte ses images sur le moniteur. Il critique des aspects de l’éclairage, affirme que la scène ne rendra rien quand on sculptera cet environnement pour les flux. Je m’approche de Zhou.

« Excusez-moi… Kelly ? »

Elle sourit.

« Oui ? »

Étrange sensation que de lui parler – j’ai tellement l’habitude de la voir à la place d’Albion que j’en viens à me demander si la fille de Waverly est ou a été ici, si un éclair de cheveux assorti à l’écarlate de sa bouche m’apparaîtrait pour peu que Kelly se tourne assez rapidement, comme s’il existait un autre monde, plus réel, couvert par celui dans lequel nous vivons.

« Je suis… euh, dis-je, déglutissant. Excusez-moi, je suis… je m’appelle John Dominic Blaxton…

– Oh, monsieur Blaxton, dit-elle. Je suis Kelly Lee… Je vous serrerais bien la main mais j’ai les doigts couverts de ce truc-là. Quatre heures ce matin dans le fauteuil de maquillage pour me l’appliquer… »

Elle lève les mains pour que je constate leur coloration dorée. Les deux autres mannequins ont entamé une conversation sur le thème du sushi, tandis qu’une maquilleuse retouche leur éclat à la bombe de peinture métallisée.

« Pas de problème », lui dis-je tandis que nos neurospams mettent à jour nos listes d’amis et les synchronisent – notre rapport le plus proche est le lien de Nirvana Modeling vers Gavril. Quand Kelly remarque que je fais partie des amis de ce dernier, elle s’exclame :

« Sans déconner, vous êtes ami avec Gavril ? Oh, mon Dieu, je relaie son blog sur mon compte Lucy. Il fait des trucs géniaux…

– Pensez à conclure, lance le photographe.

– Que puis-je pour vous, monsieur Blaxton ? demande Kelly. Nirvana a dû vous envoyer mon book, mais j’ai d’autres exemples à vous montrer si vous voulez en voir davantage… »

Tout en elle m’est familier pour l’avoir vu dans la Ville, mais seulement comme peut paraître familier un rêve d’un endroit inconnu.

« J’ai des raisons de croire que vous pouvez m’aider à trouver un dénommé Mook…

– Mook ? répète-t-elle.

– Vous avez travaillé avec lui.

– Écoutez, je n’ai vraiment pas de temps à perdre à… »

Elle s’est raidie, son attitude s’est faite revêche.

« Cet homme m’a tout pris, lui dis-je, m’efforçant de rester calme.

– Si vous voulez me donner du travail, passez par l’agence, dit-elle. Je ne travaille que par son intermédiaire.

– Je peux vous payer pour votre temps. Je ne suis pas riche, mais je vous donnerai tout ce que j’ai si vous m’aidez. J’ai besoin de lui parler…

– Pas question de me mêler de ce genre d’histoire, dit-elle. Je croyais que vous vous intéressiez à moi d’un point de vue professionnel. Je me ferai un plaisir de vous envoyer mon book si ça peut vous aider. Pour m’engager, passez par l’agence…

– Poussez-vous, s’il vous plaît, ordonne le photographe – et je recule en dehors du cercle de lumière.

– Il va vraiment falloir que vous partiez, me lance un des assistants.

– Y a qu’à appeler les flics. Il est dans une propriété privée.

– Je ne veux aucun ennui, leur dis-je. Je peux vous mettre en relation avec Gavril, Kelly. Qu’est-ce que vous voulez ? Je sais qu’il travaille sur Anthropologie, en ce moment, ça, je le sais. J’ai juste besoin de quelques renseignements sur un type. S’il vous plaît ! Je peux vous arranger ça.

– On en parlera après, dit-elle. Je ne veux pas saloper le boulot que j’ai déjà…

– Pas de problème, d’accord. Je… après la séance. Je vous attendrai dehors. »

Je sors du cachot à reculons. J’entends un éclat de rire des modèles – à mon sujet, je suppose, pour évacuer la tension. Une vague de honte, de haine et de sueurs froides me submerge. J’ai merdé… Theresa, j’ai merdé. Tandis que je remonte du fort, l’aura de la séance photos s’évanouit : quand je me retrouve en plein soleil, fouetté par le vent qui vient de la baie, j’ai l’impression d’avoir visité les appartements d’une déesse et gâché ma chance d’obtenir sa grâce. J’attends trois heures sur un banc, dans un parc, près d’un canon de deux cents ans d’âge. Le bureau de renseignements de Fort Point me balance si souvent des pings que je manque presque celui de Kelly quand il arrive. Elle me demande si je suis encore dans le coin puis me dit de venir la retrouver. Dès qu’elle a marqué sa position, je suis des flèches flottantes dans le neurospam qui me dirigent vers elle.

Au moment où vous me voyez, texte-t-elle, déconnectez-vous.

Je la trouve assise sur un banc du parc, toujours peinte, les traits à la feuille d’or étincelant au soleil, mais couverte d’un manteau en laine rouge. Des touristes demandent à la prendre en photo ; elle a un sourire hésitant avant de le leur permettre. Je me déconnecte.

« Désolé pour le dérangement que j’ai causé, lui dis-je. Là-bas. »

Elle se lève. Presque aussi grande que moi, mais mince. Elle allume une cigarette et me demande de marcher avec elle jusqu’au bord de l’eau. Nous ne parlons pas, et je prends conscience de l’attention qu’elle suscite dans les groupes que nous croisons – elle doit de toute façon être habituée à se faire remarquer, mais, ainsi dorée, elle évoque une extraterrestre au milieu d’une race d’êtres inférieurs. La plupart ne la fixent pas ouvertement mais je surprends tout de même plusieurs personnes à la lorgner sans vergogne, sans doute en train de la filmer avec leur caméra rétinienne. Il existe des flux payants, comme Ingénues impromptues ou Filles de la vie réelle, bourrés de vidéos créées ainsi : des femmes filmées à leur insu et servies via le neurospam à des hommes qui, dans leur intimité, les dévorent tout entières. Au bord de l’eau, Kelly prend une autre bouffée de sa cigarette tandis que je regarde bouche bée le pont du Golden Gate s’étendre au-dessus de nous vers les collines lointaines, et m’émerveille de son immensité. Comment des hommes qui vivaient dans un autre siècle que le mien ont-ils pu construire cet ouvrage, ou seulement en rêver ?

« Il ne s’appelle pas Mook, dit-elle.

– Je ne sais pas comment il s’appelle. Je ne sais rien de lui…

– Parfait. Nous l’appellerons donc Mook. Le travail que j’effectue pour lui est entièrement privé, et au noir. Si l’agence était au courant, je me ferais virer, et je ne peux pas me le permettre. Elle possède mon image. Les trucs pour Mook sont d’un autre ordre…

– Je comprends, dis-je. Je n’aurais pas dû débarquer comme ça. J’aurais dû vous dire d’entrée de quoi j’avais besoin.

– Pas grave. Si vous me l’aviez dit d’entrée, je vous aurais répondu d’aller vous faire foutre. On est ensemble maintenant, cela dit. Et si vous êtes en rapport avec Gavril d’une manière ou d’une autre, si ça c’est vrai, ça vous donne des droits…

– C’est mon cousin. Je ne suis pas du métier.

– Je ne veux pas discuter ici, dit-elle. Je ne veux pas que les gens avec qui je bossais aujourd’hui se mettent à spéculer sur votre identité. Je veux qu’ils oublient le nom Mook, qu’ils oublient tout de cet après-midi. Je suis sérieuse : si la rumeur se répand que je travaille en dehors de l’agence, ma carrière est foutue. Je n’ai que quelques années devant moi avant d’être remplacée par des filles plus jeunes, alors il faut que je bosse un maximum. Je ne peux pas me permettre de merder.

– Je n’avais pas l’intention de vous valoir des ennuis », lui dis-je.

Elle tire une dernière bouffée avant d’éteindre la cigarette et de conserver le reste pour plus tard.

« Et merde, dit-elle. Voilà ce que vous pouvez faire pour moi. Foutez le camp d’ici. Dites à mon agent que vous m’avez rencontrée et que je vous ai plu, que j’ai été aimable, que j’ai tout à fait le look qui convient, et que m’engager vous intéresse, mais que vous le rappellerez…

– Je peux faire ça.

– Quant à nous deux, dit-elle, faites-moi engager par Gavril. Qu’il propose un contrat à mon agence. Si je dois risquer mon boulot avec Mook, il me faut quelque chose de mieux à la place – et Gavril me l’apportera. Si le contrat passe, je vous appelle et vous pourrez m’inviter à dîner. On causera à ce moment-là, d’accord ? Je vous appelle… »

Je ne veux pas la regarder partir. Je veux croire que je la reverrai et qu’elle m’apprendra tout. Je contemple donc la mer, les vagues qui se fracassent sur les brise-lames, les enfants qui s’enfuient en riant devant l’écume blanche. Dans l’AutoTaxi, je laisse un message à un assistant administratif de Nirvana, répétant ce que Kelly m’a soufflé – j’ai aimé ce que j’ai vu, je suis intéressé, je les recontacterai. J’essaie ensuite de contacter Gavril. Comme il ne répond pas, je lui écris un email où je lui raconte tout ce qui s’est passé.

Des Chicken McNuggets comme dîner, un marathon de vieux épisodes de Battlestar Galactica à la télé, puis je paie quelques minutes de connexion satellite pour consulter mes comptes.

Gavril m’a répondu : L’amour est le désir irrésistible d’être irrésistiblement désiré 1