CHRONOLOGIE

1777 (27 février) : Claire Louise Rose Bonne voit le jour à Brest. Elle est l'enfant unique d'Armand Guy Simon de Coëtnempren, conte de Kersaint, officier de marine issu d'une ancienne famille de la noblesse bretonne, et de Claire Louise Françoise de Paul d'Alesso d'Éragny, riche héritière originaire de la Martinique.

I789  : Claire est placée pendant deux ans au couvent de Panthémont, un des collèges pour jeunes filles les plus renommés de Paris.

1790 (18 octobre) : Le comte de Kersaint fonde la Société des Amis de la Constitution et de la Liberté et se lie aux Girondins. Il est membre de l'Assemblée législative, puis de la Convention.

1792 : Les parents de Claire se séparent. Le comte de Kersaint est nommé vice-amiral.

1793 (4 décembre) : Le comte de Kersaint, qui s'est opposé à l'exécution de Louis XVI, est condamné à mort par le tribunal révolutionnaire et, dès le jour suivant, monte à l'échafaud.

1794-1795  : Claire et sa mère se rendent à Philadelphie, puis en Martinique afin d'y récupérer la fortune maternelle. Revenues en Europe, elles rejoignent en Suisse une parente proche, Mme d'Ennery, et, en avril 1795, s'installent toutes les trois à Londres.

1797 (27 novembre) : Claire épouse Amédée Bretagne-Malo de Durfort (1771-1838), marquis puis duc de Duras, premier gentilhomme de la Chambre du roi, charge qu'il exerce auprès de Louis XVIII en exil.

1798 (19 juillet) : Naissance à Teddington de Claire Louise Augustine Félicie Maclovie, surnommée Félicie.

1799 (25 septembre) : Naissance à Teddington de Claire Henriette Philippine Benjamine, surnommée Clara.

1800 : Mme de Duras se rend en France en compagnie de sa fille Félicie pour faire rayer sa mère de la liste des émigrés, réclamer les biens de son père et rencontrer sa belle-mère, restée à Paris pendant la Révolution.

1806 : Mme de Duras est atteinte des premiers symptômes de la tuberculose.

1807 : Les Duras achètent le château d'Ussé, en Touraine, et l'année suivante ils se réinstallent en France.

1808  : Début de son amitié avec Chateaubriand.

1813 (30 septembre) : Félicie épouse Charles Léopold Henri de La Trémoille, prince de Talmont.

1814  : Avec la restauration de la monarchie, le duc de Duras, qui exerce désormais sa charge de premier gentilhomme de la Chambre du roi au Louvre, dispose d'un appartement de fonction aux Tuileries et d'un autre à Saint-Cloud, et siège à la Chambre des pairs. La duchesse tient donc salon au pavillon de Flore ainsi que chez elle, rue de Varenne.

1815 (mai-juin) : Pendant les Cent-Jours, les Duras suivent Louis XVIII en Belgique, où la mère de Claire meurt.

1817 (30 août) : Clara épouse Henri Louis comte de Chastellux, fait duc de Rauzun après son mariage. Félicie, qui en 1815 est devenue veuve, épouse, contre la volonté de sa mère, Auguste de Vergier, comte de La Rochejaquelein, et s'identifie entièrement à la cause des ultras légitimistes.

1821-1822  : À la suite d'une grave crise de dépression, Mme de Duras connaît une intense – bien que courte – saison de créativité littéraire. Après avoir rassemblé des Pensées de Louis XIV, qui paraîtront en 1827, elle rédige Ourika, Édouard et Olivier ou le Secret, dont elle donne lecture dans son salon, ainsi que plusieurs autres récits (Le Moine de Saint-Bernard, Mémoires de Sophie, Le Paria, Amélie et Pauline), qui sont inédits à ce jour.

1823-1824  : Claire se décide à faire imprimer Ourika dans une édition hors commerce, puis chez le libraire Ladvocat.

1825  : Édouard est publié, d'abord sous forme privée puis chez Ladvocat.

1826 (janvier) : Henri de Latouche publie un roman anonyme intitulé Olivier, en faisant croire qu'il s'agit du livre de Mme de Duras, dont ce n'est en réalité qu'un plagiat. La duchesse dément immédiatement en être l'auteur mais, redoutant le scandale, elle renonce à tout projet de publication.

Août : Depuis longtemps de santé médiocre, Mme de Duras est frappée d'hémiplégie.

1827 (juillet) : Dans l'espoir de recouvrer la santé, la duchesse se rend à Nice, mais le changement de climat n'entraîne aucune amélioration, et ses souffrances s'aggravent.

1828 (16 janvier) : Veillée par ses deux filles, Mme de Duras s'éteint à Nice.