Les selles… un sujet tabou !
S’il y a une chose que tout le monde a en commun, c’est bien de manger tous les jours. Et, si le corps fonctionnait de façon optimale, tous les gens iraient également à la selle chaque jour. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. La détresse intestinale est un problème très répandu. Pourtant, ce propos fait rarement les frais de la conversation. En effet, le mot selle n’est pas facile à introduire dans une discussion entre amis, et il est encore moins approprié d’en préciser les détails. Malgré une prétendue liberté d’expression, tout ce qui touche à la fonction intestinale reste un sujet pratiquement tabou. On en discute avec notre médecin, et même là, bien des patients n’osent pas le faire ou en taisent certains détails qui pourraient s’avérer importants.
Ce chapitre a pour but de vous informer du rôle de l’intestin et de son produit final, mais il n’abordera pas les maladies intestinales proprement dites. Si vous désirez en lire plus sur le sujet, mon livre Tout sur la santé de l’intestin (Québec-Livres, 2007 – 2e édition, 2012) saura répondre à toutes vos questions.
L’appareil digestif inclut la bouche, l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle (petit intestin), le côlon (gros intestin), le rectum et se termine par l’anus. La langue, les glandes salivaires, le pancréas, le foie et la vésicule biliaire participent également au processus de digestion.
À la suite de son passage dans l’estomac, le bol alimentaire se déverse dans l’intestin grêle en passant par le sphincter pylorique (pylore). Le petit intestin se divise en trois parties : le duodénum, le jéjunum et l’iléon. Malgré son nom, il est loin d’être petit, car s’il était allongé sur toute sa longueur, il s’étendrait sur près de 7 m. Le tonus musculaire de sa paroi le ramène à une longueur d’environ 2 m. C’est grâce aux villosités intestinales couvrant la paroi interne du petit intestin que se fait l’absorption des nutriments essentiels à la santé. Ce sont d’ailleurs ces petites saillies filiformes qui sont détruites chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque ou d’une intolérance au gluten (voir Intolérance au gluten, éditions Edimag). Les vitamines, les minéraux, les glucides, les lipides et la plupart des protéines sont assimilés par l’intestin grêle. La traversée du petit intestin prend de trois à six heures. Les nutriments sont ensuite absorbés par les capillaires sanguins et la lymphe, pour être distribués à travers l’organisme où ils assurent le métabolisme cellulaire. Toute maladie qui cause de l’inflammation ou endommage la muqueuse interne du petit intestin diminue sa capacité à absorber les éléments nutritifs essentiels à la santé.
Après son passage dans l’intestin grêle, le chyme (bol alimentaire sous forme de bouillie) transite vers le côlon en passant par la valvule iléo-cæcale. Le gros intestin mesure environ 1,8 m de long et, bien que le transit à travers celui-ci devrait se faire en 12 heures, il arrive très souvent qu’il soit plus lent. La prolongation des mécanismes de putréfaction et de fermentation en place dans le côlon peut causer des inconvénients, dont le ballonnement et la flatulence. Tout au long du trajet vers la sortie, la flore bactérienne du côlon synthétise certaines vitamines du groupe B et la vitamine K (essentielle à la coagulation). Outre son rôle d’élimination des déchets, le gros intestin doit aussi récupérer l’eau des résidus alimentaires et les électrolytes. Les matières fécales qui en résultent seront acheminées vers le rectum et éliminées par le sphincter anal (anus).
La durée moyenne du transit intestinal de la bouche à la défécation devrait être de 18 à 24 heures. Un moyen simple de le vérifier est de manger du maïs en grains et de surveiller son passage dans les selles. Il n’est pas rare que le transit intestinal prenne de deux à trois jours, ce qui indique un besoin criant pour plus de fibres et d’eau dans le régime alimentaire.
Les matières fécales sont constituées en grande partie de la desquamation de l’épithélium intestinal (cellules mortes), de fibres végétales non digérées, de bile, de cholestérol, de mucus et de bactéries. Elles contiennent aussi de 75 à 85 % d’eau, ce qui facilite leur progression dans l’intestin et leur évacuation. Un adulte devrait normalement évacuer de 150 à 200 g de selles chaque jour.
Une selle normale doit avoir une consistance lisse, solide, ni trop dure, ni trop molle et être facile à expulser. Chez un adulte, on peut s’attendre à ce qu’elle mesure approximativement de 12 à 18 cm pour un diamètre de 3 à 4 cm. Sa couleur peut varier d’un brun clair à plus foncé ; sa coloration est causée par la présence de bilirubine provenant du foie. L’odeur qu’elle dégage dépend de différents facteurs, dont l’alimentation, la prise de médicaments, la durée du transit intestinal et la présence d’infection. Normalement, elle ne devrait pas dégager d’odeur forte ni causer de brûlures rectales au passage.
Une personne en santé émet en moyenne une quinzaine de gaz intestinaux par jour et évacue ainsi de 1 000 à 1 500 ml d’air. Une quantité de gaz est aussi éliminée par la bouche par éructation. Les « pets » sont principalement composés d’azote, d’oxygène, de dioxyde de carbone provenant de l’air avalé ainsi que d’hydrogène et de méthane qui sont des sous-produits de la dégradation des aliments par la flore bactérienne dans le côlon. Fort heureusement pour nous, moins de 1 % des gaz sont malodorants. L’odeur nauséabonde des flatulences provient de la présence de soufre dans l’échappement gazeux. Les aliments riches en soufre comme les crucifères (brocoli, chou-fleur, chou), les oignons, l’ail, le navet, les légumineuses, les œufs et les produits laitiers sont responsables de ces petits désagréments olfactifs.
On estime que plus de 10 000 kg (23 000 lb) d’aliments solides seront digérés par l’appareil digestif au cours d’une vie. Il va sans dire que ce système doit fournir beaucoup d’efforts afin d’effectuer son travail correctement et sans ratés. Pourtant, nous nous en préoccupons peu. Ce n’est qu’au moment où il montre quelques signes de défaillance qu’on y pense. Et encore, on attend souvent très longtemps avant de consulter en essayant de se convaincre que tout devrait rentrer dans l’ordre bientôt. Les signaux en provenance de l’intestin doivent être pris au sérieux, car ils essaient de nous transmettre un message qui pourrait nous sauver la vie.
Avant de tirer la chasse d’eau, prenons le temps de noter l’apparence de ce qui se trouve au fond de la cuvette. Tout changement dans la consistance, la forme, la couleur, l’odeur, le volume ou la fréquence des selles devrait être considéré comme un signal d’alerte demandant notre attention. Bien que personne n’aime aborder ce sujet, la plupart d’entre nous se sont déjà posé des questions à propos de leurs selles.
Des traces rouges dans les selles inquiètent toujours la personne concernée parce qu’elles sont inévitablement associées au sang. Par contre, il n’y a pas toujours lieu de s’alarmer. Souvent, cette coloration découle tout simplement des aliments consommés, par exemple les betteraves rouges, le jus de tomate, un aliment ou une boisson contenant un colorant alimentaire de cette couleur. L’apparition de sang rouge clair sur le papier de toilette est fréquemment causée par la présence d’hémorroïdes qui, même si désagréables, ne menacent pas la vie de la personne. D’autre part, il arrive qu’un saignement rouge clair signale une complication plus importante telle qu’une fissure anale ou rectale, une inflammation du côlon (colite ulcéreuse, diverticulite, polype intestinal) ou le cancer du rectum.
Une selle dont la coloration rouge foncé tend vers le noir doit être considérée comme suspecte. Encore une fois, la consommation de certains aliments tels que les bleuets, les épinards, la réglisse et le boudin noir ou la prise de certains médicaments comme une supplémentation de fer peut être en cause. Les selles noires ne doivent jamais être prises à la légère, car à moins d’avoir consommé l’un des ingrédients précédemment cités, celles-ci ne sont pas normales. Il pourrait malheureusement s’agir de sang « digéré », c’est-à-dire d’un saignement, souvent d’odeur nauséabonde, qui provient du tube digestif haut (œsophage, estomac, duodénum). Consultez rapidement un médecin s’il y a présence de sang noir dans vos selles ou si le sang rouge clair persiste.
Les selles peuvent parfois prendre une coloration très pâle, jaune paille ou blanche. On peut s’attendre à avoir des selles blanches pour quelques jours après une radiographie du tube digestif qui a nécessité l’ingestion de baryum. Certains médicaments tels que les antiacides, les antidiarrhéiques et les suppléments de calcium peuvent aussi produire cet effet. Les selles très claires peuvent résulter d’une absence de sels biliaires, car c’est la bile qui donne cette coloration brune aux selles. Si tel est le cas, on parlera d’une selle acholique qui compte parmi les symptômes de plusieurs maladies du foie, de la vésicule biliaire et du pancréas, dont l’hépatite, la cirrhose, le cancer du foie, la pancréatite et le cancer du pancréas. Notez que la rétention biliaire s’accompagne habituellement d’une urine jaune foncé ou marron. On pourrait aussi observer d’autres signes de détresse tels que la nausée, l’ictère (teint et yeux jaunes), les démangeaisons et les malaises abdominaux.
La selle jaune résulte habituellement d’une dysfonction de la vésicule biliaire. C’est le cas lorsque l’un des conduits qui mènent la bile vers le foie et les intestins est obstrué par un ou des calculs biliaires. Certaines infections parasitaires peuvent aussi produire une diarrhée jaunâtre. Les selles pourraient également être plus jaunes, et parfois vertes, lors d’un épisode de diarrhée (indigestion, virus ou prise d’un laxatif) en raison de la rapidité du transit à travers l’intestin (la bile n’a pas le temps de passer du jaune au brun).
Même si, chez l’enfant qui est allaité, les selles vertes sont tout à fait normales (selon l’alimentation de la mère), chez l’adulte, elles peuvent dénoter une infection intestinale ou la maladie de Crohn. Elles peuvent aussi résulter d’une alimentation riche en légumes verts, de la prise de certains antibiotiques ou d’un supplément de fer.
Tout le monde connaît la consistance et la forme d’une selle normale, et la plupart d’entre nous ont déjà vécu un épisode de diarrhée et de constipation. Cela dit, certains facteurs peuvent intervenir pour changer la forme de la selle, dont un apport en fibres insuffisant, la diverticulose, le fait de forcer de façon excessive pour déféquer et les spasmes intestinaux. Certaines maladies (endométriose, fibrome utérin, tumeur) causent des masses dans l’abdomen qui compriment le côlon et altèrent l’apparence des selles. Elles prendront une forme plus mince lors de leur transit dans ce milieu au diamètre réduit. Les maladies inflammatoires de l’intestin comme la maladie de Crohn peuvent causer une sténose intestinale, c’est-à-dire que le passage à l’intérieur de l’intestin rétrécit. Il en résulte des selles en forme de rubans. L’activité péristaltique des personnes atteintes du syndrome du côlon irritable est fortement perturbée ; elles souffrent soit de la diarrhée, soit de la constipation ou d’une alternance entre les deux. Leurs selles prennent parfois l’apparence de rubans ou encore, à l’autre bout du spectre, de crottes de lapin. La survenue de selles de la minceur d’un crayon peut indiquer la croissance d’une masse cancéreuse dans le côlon et requiert une consultation médicale dans les plus brefs délais.
La diarrhée est l’évacuation plus fréquente et plus molle ou liquide de selles (plus de trois par jour). Elle apparaît lorsque le contenu gastrique passe trop rapidement à travers les intestins laissant trop peu de temps pour que l’eau en soit retirée. La crise diarrhéique qui persiste augmente les risques de déshydratation (perte de liquide et d’électrolytes) ; celle-ci peut avoir une issue fatale, surtout chez les jeunes enfants et les personnes âgées. Les signes de déshydratation incluent la sécheresse de la bouche, des yeux et de la peau, la faiblesse, les crampes musculaires et les urines plus foncées et plus rares. Vous êtes déshydraté si la peau ne reprend pas sa forme rapidement lorsqu’elle est pincée entre les doigts, puis relâchée. Les principales causes de la diarrhée sont l’intoxication alimentaire, l’infection virale, bactérienne ou fongique, l’effet indésirable d’un médicament, l’allergie alimentaire, la déficience enzymatique (lactase pour le lait), le syndrome du côlon irritable, la maladie cœliaque, les maladies inflammatoires de l’intestin et l’abus de laxatifs. La cause de la diarrhée doit être diagnostiquée et traitée afin d’éviter les complications.
La définition du mot constipation continue à semer la controverse dans les milieux où on a l’audace d’en discuter. Alors que certains affirment qu’un corps en santé devrait évacuer trois selles par jour, d’autres suggèrent que trois fois par semaine seraient suffisantes, pour autant que le tout passe facilement quand le besoin s’en fait sentir. La constipation apparaît lorsque les résidus alimentaires séjournent trop longtemps dans le côlon. Quand le transit intestinal est au ralenti, le liquide contenu dans les déchets est récupéré ; plus il se prolonge, plus les matières fécales sont sèches et dures, ce qui rend la défécation plus difficile.
La plupart des gens connaîtront un épisode de constipation à un moment donné au cours de leur vie. Les causes les plus fréquentes à prendre en considération sont le régime alimentaire à faible teneur en fibres, l’apport liquidien insuffisant et l’habitude de négliger une envie de déféquer (se retenir). La constipation peut aussi être occasionnée par la grossesse (pression de l’utérus sur l’intestin), l’hypothyroïdie, le syndrome du côlon irritable, l’obstruction intestinale (cicatrice, inflammation, tumeur), la prise de certains médicaments et l’usage abusif de laxatifs. N’hésitez pas à consulter un médecin si vous remarquez un changement notable dans vos habitudes intestinales ou dans l’apparence de vos selles.
La présence occasionnelle de particules d’aliments non digérés dans les selles n’est pas inquiétante. Certains aliments, comme le maïs, se retrouvent effectivement dans la cuvette. Par contre, si des morceaux d’aliments sont visibles à chacune des visites aux toilettes, un trouble de digestion ou d’assimilation pourrait être en cause. Cette problématique peut être associée à une mastication insuffisante, à des intolérances ou allergies alimentaires, à une « dysbiose » (déséquilibre de la flore intestinale), à la maladie cœliaque ou à une maladie inflammatoire de l’intestin.
L’odeur de vos selles peut dépendre de plusieurs facteurs, dont la régularité du transit intestinal, la diète, la prise de médicaments comme les antibiotiques, la présence d’infection ou d’une parasitose. Les matières fécales qui séjournent très longtemps dans le gros intestin dégagent souvent une odeur fétide qui est causée par la fermentation bactérienne et la putréfaction prolongées des résidus alimentaires. Certains aliments comme les légumineuses, le chou et le navet influencent l’odeur des excrétions.
Si, en plus d’être malodorantes, vos selles ont un aspect graisseux, pâteux, qu’elles sont très abondantes et qu’elles collent à la paroi de la cuvette, il pourrait s’agir d’une stéatorrhée. Il est aussi possible que la selle flotte ou que des gouttelettes de gras soient visibles sur la surface de l’eau. La stéatorrhée consiste en une évacuation excessive de matières grasses ; elle se manifeste lorsque l’organisme a de la difficulté à absorber les lipides. C’est un symptôme de malabsorption que l’on retrouve chez les personnes atteintes d’une intolérance au gluten, d’une maladie inflammatoire de l’intestin, d’une obstruction d’un canal biliaire ou, bien que plus rarement, de pathologies telles que l’inflammation ou le cancer de la vésicule biliaire, du foie ou du pancréas. Une visite médicale s’impose, puisqu’une malabsorption lipidique persistante peut mener à une carence nutritionnelle importante.
Des selles recouvertes de mucus ou de glaire peuvent être liées à des allergies ou à des intolérances alimentaires. L’émission de pus dans ou autour de la selle signale la présence d’un trouble intestinal qui nécessite une investigation. L’écoulement purulent pourrait indiquer l’infection bactérienne, le syndrome du côlon irritable, la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse.
Prenez donc le temps d’examiner vos selles avant de tirer la chasse d’eau. Rapportez tout sujet d’inquiétude à un médecin sans tarder. Méfiez-vous d’un changement important dans vos habitudes intestinales, surtout s’il est accompagné d’une perte de poids inexpliquée, d’un saignement rectal ou d’une douleur abdominale.
Un intestin encrassé qui ne se vide pas efficacement peut causer de nombreux symptômes, car les toxines qui ne sont pas éliminées retournent à la circulation sanguine et sont véhiculées partout dans le corps. Ceux-ci incluent le ballonnement, la flatulence, la nausée, la constipation, les hémorroïdes et autres problèmes digestifs, la fatigue, la léthargie, le manque de concentration, l’irritabilité, la dépression, l’insomnie, les maux de tête, la mauvaise haleine, la langue chargée, l’hypercholestérolémie, les problèmes de sinus, les problèmes de peau (acné, eczéma), une résistance amoindrie au rhume et à la grippe, les allergies, etc.
L’apport en éléments nutritifs essentiels (vitamines, minéraux, lipides, protéines, glucides) au bon fonctionnement de toutes les cellules du corps est assuré par la transformation des aliments en nutriments au cours de la digestion. Une grande partie de ce travail s’effectue sur le plan de l’intestin grêle, puis se termine dans le côlon. Ainsi, tous les organes reçoivent le carburant dont ils ont besoin pour atteindre un rendement optimal. Malgré son dur labeur pour nous aider à jouir pleinement de la vie, peu de gens s’attardent aux besoins particuliers de l’intestin. De plus, le corps humain peut continuer à fonctionner un long moment avant que les symptômes carentiels apparaissent.
Pour la majorité des gens, le rôle de l’intestin consiste avant tout à débarrasser le corps des résidus alimentaires, et ce, jusqu’au jour où il tombe en panne. Si la diarrhée et la constipation sont des signes de détresse évidents, un désordre lié à la muqueuse de l’intestin est beaucoup plus insidieux et difficile à détecter. Nous savons tous que la vitamine C stimule le système immunitaire, que la vitamine D et le calcium nous protègent de l’ostéoporose et que la santé des yeux est améliorée par la lutéine, mais qu’en est-il de l’intestin ? De quoi cet organe a-t-il besoin ?
Afin de s’acquitter de ses multiples fonctions, la muqueuse intestinale, c’est-à-dire la paroi interne de l’intestin, nécessite elle aussi un apport constant de toute une gamme de nutriments. En fait, la santé de tout l’organisme dépend de la capacité de l’intestin à accomplir son travail. Il faut donc fournir aux muqueuses gastro-intestinales les éléments nécessaires à leur propre réparation cellulaire afin de les aider à assumer au mieux leurs rôles de pourvoyeur nutritionnel et de vidangeur.
Alors que certains des éléments nutritifs qui soutiennent le bon fonctionnement de l’intestin sont fabriqués par l’organisme, la plupart d’entre eux proviennent de l’alimentation. On peut aussi avoir recours aux suppléments alimentaires afin de parer à certaines déficiences nutritionnelles. Voici une liste tirée de mon livre Tout sur la santé de l’intestin citant quelques-uns des nutriments essentiels dont l’intestin a besoin afin d’assumer ses nombreuses fonctions :
La vitamine A est essentielle à la régénération des cellules des muqueuses (membranes qui tapissent les cavités de l’organisme – bouche, nez, estomac) incluant celle du tractus intestinal. Lorsqu’il y a une carence en vitamine A, ces tissus spécialisés secrètent une scléroprotéine fibreuse appelée « kératine » au lieu du mucus nécessaire à la protection et à la lubrification. Bien qu’il soit normal de trouver la kératine dans les cheveux et les ongles, elle assèche et durcit les tissus épithéliaux, compromettant ou stoppant ainsi la bonne fonction des cellules, laissant la place à des tumeurs malignes. La vitamine A joue donc un rôle dans la prévention des maladies infectieuses et du cancer en protégeant les tissus épithéliaux de l’intestin ;
La vitamine C contribue à l’entretien de la paroi intestinale ;
La vitamine D régularise l’absorption de calcium et subséquemment du phosphore dans les cellules de la muqueuse intestinale (prévention de l’ostéoporose) ;
La vitamine E est un antioxydant qui aide à stabiliser et à protéger les muqueuses de l’intestin contre le dommage des radicaux libres ;
Le magnésium agit sur la transmission nerveuse sur le plan des muscles de l’intestin pour assurer sa motilité tout en favorisant et en régularisant les contractions intestinales ;
L’acide aminé L-glutamine et le zinc contribuent à réparer les dommages intestinaux et à réduire la perméabilité intestinale. Une barrière intestinale perméable laisse passer des protéines intruses dans la circulation sanguine, ce qui cause des allergies et ouvre la porte à certaines autres maladies ;
La lactoferrine est un facteur de croissance que l’on trouve dans le lait de vache (protéine de petit-lait) et le lait maternel (colostrum). Elle agit sur le plan de la muqueuse intestinale en renforçant les capacités de défense du système immunitaire. De plus, elle réduit l’inflammation entérique, participe au renouvellement de la paroi de l’intestin ainsi qu’au bon développement de la muqueuse de l’intestin grêle ;
Plusieurs vitamines du groupe B concourent à maintenir l’intestin en santé, dont la thiamine, la riboflavine, la niacine et l’acide pantothénique.
D’autres facteurs très importants pour la santé de l’intestin incluent un régime riche en fibres, une bonne hydratation, un apport suffisant d’acides gras essentiels ainsi que le maintien de l’équilibre de la flore intestinale.
Le sucre est l’une des principales causes des nombreuses maladies chroniques qui affectent la société occidentale. Ces « maladies de civilisation » incluent l’obésité, le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires. Plusieurs autres troubles sont engendrés par un excès de sucre dans l’alimentation, dont la fatigue chronique, l’affaiblissement des fonctions immunitaire et hormonale, la perturbation de la flore intestinale, diverses affections du côlon ainsi que la réduction des capacités d’apprentissage. Le potentiel addictif du sucre serait comparable à celui de la cocaïne ; des études ont démontré que le sucre active la même zone du cerveau que la consommation de certaines drogues.
Qui d’entre nous n’a pas déjà ressenti des papillons dans le ventre par rapport à une situation angoissante ou même excitante ? D’ailleurs, c’est en évoquant les différentes parties de l’appareil digestif que l’on dit : « Ça me reste au travers de la gorge », « Ça me reste sur l’estomac », « Je me fais de la bile », « J’ai l’estomac noué », « Je ne digère tout simplement pas ce coup de cochon », « Ça me fait chier », « J’en ai plein le cul ! ». Fidèle à son poste, le corps s’applique à faire son travail malgré les émotions, les sentiments et les pensées qui l’habitent. Cependant, il serait faux de dire que le système digestif n’en tient pas compte. Comme son rôle est de digérer, de transformer, d’absorber les aliments et d’évacuer les déchets, il fait de même avec les expériences de la vie, c’est-à-dire qu’il assimile ce qu’il peut et rejette le reste. Par le fait même, toutes les émotions discordantes telles que la colère, le ressentiment, la tristesse, la honte, la jalousie et la peur peuvent interférer dans le processus digestif et causer des problèmes intestinaux.
Chez certaines personnes, l’intestin est particulièrement réceptif aux stimuli émotionnels et mentaux. Par exemple, plusieurs problèmes intestinaux apparaissent à la suite d’une séparation (conjoint, enfant, associé), situation qui n’a tout simplement pas été digérée. La façon dont la personne aura choisi d’assimiler sa rupture (choix très souvent inconscient) et, peut-être serait-il plus juste de dire, refusé d’intégrer celle-ci, se reflétera sur l’intestin. Ainsi, si la personne se ronge de culpabilité quant à l’état des choses, elle pourrait développer une maladie de Crohn ou encore un ulcère au duodénum. Si, par contre, elle refuse de lâcher prise et cherche à retenir l’autre ou s’accroche à des biens matériels, l’intestin pourrait lui aussi refuser de laisser aller, ce qui donnerait lieu à la constipation.
Sans aucun doute, les deux intestins sont des organes sensibles et émotifs qui réagissent aux hauts et aux bas que la vie amène. Les troubles intestinaux sont souvent liés aux peurs (de déplaire, d’être rejeté) ou à des croyances profondément ancrées (religieuses, familiales, etc.) contre lesquelles l’esprit et, par le fait même, le corps se rebellent. Ainsi, la constipation peut être causée par le refus de lâcher prise par rapport à de vieux schémas de pensées, alors que le rejet d’une situation peut être le facteur déclenchant d’une diarrhée ou de la maladie de Crohn.
Lorsque l’intestin grêle est en cause, la personne peut avoir tendance à juger sévèrement la situation. Elle aura une opinion ferme sur le sujet selon sa propre notion de ce qui est bien ou non, en négligeant parfois ses besoins profonds. Cette difficulté à reconnaître ses vrais besoins peut mener à un état d’insatisfaction, à l’impression de passer à côté de quelque chose d’important ou à un sentiment de privation. En résumé, les problèmes liés à l’intestin grêle reflètent souvent une fermeture d’esprit. Ils expriment une difficulté à assimiler les circonstances que nous vivons actuellement et un refus d’aller vers l’avant.
Pour sa part, le côlon est plus sensible à notre capacité de lâcher prise quant à ce qui ne nous est plus nécessaire. S’il désire rester fidèle à son rôle de vidangeur, le gros intestin doit laisser circuler les événements de la vie. Or, si une personne ressent le besoin de tout retenir ou de contrôler une situation, certains dérèglements liés à cet organe, tels que la constipation, pourraient se manifester. La culpabilité, le regret et l’incapacité de lâcher prise sont assurément des émotions ayant une grande influence sur le gros intestin de bien des gens.
L’ expression guerre intestine semble bien décrire le rapport de force qui prend place en tout temps entre cet organe du corps physique et le psychisme. Voyons brièvement ce à quoi divers auteurs relient certains dysfonctionnements intestinaux :
La constipation serait liée à la peur de lâcher prise quant à nos principes, à nos valeurs, à nos possessions (quelqu’un ou quelque chose). La personne peut souffrir de jalousie et de possessivité tout en craignant le jugement d’autrui. Comme l’approbation des autres est très importante, le fait de contrôler son environnement lui donne une illusion de sécurité. Les enfants constipés ont souvent peur de déplaire à leurs parents ou à un professeur ; la peur sous-jacente est en fait celle de ne pas être aimés ou même d’être abandonnés.
La diarrhée est liée à une difficulté à assimiler une situation. Elle peut être provoquée par la peur d’aller de l’avant (la nervosité avant un spectacle) ou le désir de fuir une situation désagréable (l’emprise d’un conjoint, des parents). La personne peut se sentir prise au piège, désespérée, vivant quelque chose qui ne lui convient plus. Elle désire se libérer et rejette la situation au complet le plus rapidement possible en tirant la chasse d’eau.
La maladie de Crohn peut être la conséquence d’un manque d’estime de soi. La personne ne se sent pas « à la hauteur », elle se déprécie et brasse des idées noires. Elle doute de sa capacité à répondre aux attentes des autres, particulièrement de ceux qu’elle aime, mais elle se sent obligée d’essayer. Par ce fait, elle oscille entre la colère, le désespoir, la révolte et la culpabilité. Une carence affective ou matérielle ainsi que la peur du rejet et la peur de mourir peuvent venir assombrir le portrait. Elle se sent rejetée et rejette tout à son tour.
La colite ulcéreuse implique souvent l’incapacité de la personne à se choisir. Elle a de la difficulté à être elle-même avec les autres ; elle hésite entre ce qu’elle désire réellement et ce que les personnes de son entourage attendent d’elle. Leur approbation est très importante, car elle équivaut à l’amour ; elle ira jusqu’à contrôler ses gestes et ses actions dans le but de plaire. Elle peut se montrer très exigeante par rapport à elle-même. Elle réprime ses émotions et se soumet aux besoins d’autrui. Ses plus grandes peurs sont de déplaire et de perdre l’amour des autres, mais cette dépendance affective lui occasionne des sentiments d’impuissance, de frustration et de colère.
La diverticulite est l’inflammation des petites cavités (diverticules) de la muqueuse du gros intestin. Comme pour plusieurs des maladies se terminant en « ite », la diverticulite a un lien avec la colère. La personne se sent prisonnière d’une situation (conjoint, parents) dont elle voudrait s’échapper, mais soit elle n’ose pas le faire (de peur de leur faire de la peine), soit elle ne voit pas comment y arriver. Prise au piège, elle est tendue, peinée, méfiante et en colère.
Les hémorroïdes apparaissent dans la région du rectum et de l’anus, soit à la fin de l’appareil digestif. Elles peuvent refléter un sentiment d’obligation où nous nous forçons à demeurer dans une situation qui nous déplaît. La personne affligée n’arrive pas à évacuer une tension ou une colère souvent en lien avec des contraintes ou des responsabilités dont elle aimerait se libérer. Il s’agit parfois d’un sentiment de culpabilité non exprimée. La présence de saignement peut signaler une perte de joie.
Je souffre souvent de constipation, mais j’ai entendu dire qu’il n’est pas recommandé de prendre des laxatifs de façon régulière. Pourquoi ?
L’usage occasionnel d’un laxatif doux ne cause pas de problème. Par contre, certains laxatifs purgatifs plus violents utilisés pour contrer la constipation chronique peuvent interférer avec le réflexe normal de défécation. Le muscle intestinal peut alors devenir plus paresseux et dépendre de cette accélération péristaltique artificielle pour se vider.
En plus d’être irritant pour la paroi intestinale, jusqu’à parfois causer la diarrhée, l’abus de laxatifs est lié à d’autres effets indésirables tels que la douleur abdominale, le ballonnement, la flatulence, la nausée, le vomissement, la fatigue et la déshydratation. Si la diarrhée persiste, elle peut entraîner des carences en vitamines par malabsorption, une diminution de la concentration plasmatique de potassium, de calcium et de sodium (conséquence à prendre très au sérieux) ainsi qu’un affaiblissement et un ramollissement des os. Les laxatifs ne doivent en aucun cas être utilisés dans le but de maigrir.
Il est donc préférable de prévenir la constipation en modifiant certaines habitudes de vie : un régime à haute teneur en fibres, une bonne hydratation, un programme d’exercice régulier (marche quotidienne) et une bonne gestion du stress. Un supplément de fibres comme le psyllium peut aussi aider à régulariser la fonction intestinale. Il est important de respecter son corps et d’aller à la selle quand l’envie se présente.
Est-ce vrai qu’un pet peut prendre en feu ?
La réponse est oui ! Les gaz intestinaux renferment du méthane et de l’hydrogène qui sont tous deux des gaz inflammables et explosifs. Par contre, l’expérience n’est pas recommandée, car la jolie flamme bleue ainsi produite risque fort de vous causer une brûlure aux fesses.
Quelle est la cause des hémorroïdes ?
Les hémorroïdes sont de petites veines gorgées de sang situées à l’intérieur ou à l’extérieur du rectum. Près de la moitié des adultes de plus de cinquante ans ont des hémorroïdes. Elles sont provoquées par la compression constante ou répétée des veines rectales ou anales. La constipation est une grande cause d’hémorroïdes parce qu’elle oblige la personne à forcer pour expulser des selles dures qui compriment les veines. D’autres facteurs incluent la diarrhée, l’obésité, la grossesse, l’alimentation à faible teneur en fibres, les allergies ou intolérances alimentaires, la levée de poids lourds, les longues périodes en position assise, les relations sexuelles anales et la sédentarité.
Comment puis-je savoir si je souffre d’une intolérance au lactose ?
Le fait est que près de 75 % de la population souffre d’une intolérance au lactose à un degré ou à un autre. Il s’agit de l’absence ou d’une déficience en lactase, l’enzyme désignée pour digérer le sucre du lait. Les malaises ressentis sont plus ou moins sévères selon le seuil individuel de tolérance au lactose. Les symptômes incluent les crampes abdominales, le ballonnement, la diarrhée, la nausée, la flatulence, le mal de tête et l’acné.
Si vous pensez avoir de la difficulté à digérer le lactose, éliminez tous les produits laitiers et les aliments qui en contiennent pendant au moins dix jours. Tous les symptômes désagréables qui sont associés à l’intolérance au lactose devraient disparaître, sinon le problème est ailleurs. Si les symptômes disparaissent, il restera à découvrir si vous souffrez d’une intolérance au lactose ou d’une allergie au lait, car il ne faut pas confondre les deux. Si vous pouvez tolérer les produits laitiers identifiés sans lactose ou êtes capable de boire du lait en prenant un supplément de lactase en capsule ou en gouttes, le problème est résolu ; vous souffrez d’une intolérance au lactose. S’il s’agit d’une allergie au lait qui implique une réaction immunitaire aux protéines du lait, les symptômes persisteront.
Que sont les polypes et que puis-je faire pour les prévenir ?
Les polypes sont des excroissances bénignes qui se forment dans le côlon et le rectum. Il peut y avoir un ou quelques polypes à la fois, mais il arrive aussi qu’on en trouve des centaines. Leur taille peut varier de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Comme certains polypes intestinaux peuvent se cancériser avec le temps, le dépistage par coloscopie est recommandé chez les personnes de plus de cinquante ans, surtout s’il existe des antécédents familiaux de cancer du côlon. Par mesure de prévention, on procède à l’ablation de tous les polypes durant la coloscopie. Puisque la santé du côlon dépend surtout de l’alimentation et de la régularité du transit intestinal, on optera pour une diète riche en fibres (légumes, fruits, céréales complètes) tout en limitant la consommation de gras saturés, de sucre et d’alcool.
Depuis quelques mois, lorsque je passe des gaz intestinaux, j’ai un petit écoulement humide de l’anus dont l’odeur est gênante. Quelle en est la cause ?
Les gaz intestinaux laissent parfois passer un petit écoulement de selles molles ou graisseuses ou encore un peu de mucus près de l’anus. Ces « pets humides » peuvent être causés par une intolérance alimentaire, une infestation parasitaire (vers intestinaux), une infection fongique ou un manque d’enzymes digestives. Un professionnel de la santé pourra vous aider à déterminer la cause de votre désagrément et à établir le traitement adéquat.
Je souffre du syndrome du côlon irritable. Dois-je changer mon alimentation ?
Le syndrome du côlon irritable est un trouble fonctionnel de l’intestin lié à une hypersensibilité de ses contractions. L’intestin réagit comme si l’on avait détraqué le rythme normal de ses contractions péristaltiques. Chez certaines personnes, des contractions plus longues et plus fortes augmentent la vitesse de transit des aliments à travers l’intestin causant la diarrhée, alors que d’autres ont un rythme digestif ralenti et souffrent de constipation.
Le système digestif des personnes atteintes est particulièrement sensible à certains aliments, mais le stress, le tabagisme et la fluctuation hormonale semblent aussi être des facteurs aggravants importants. De ce fait, un grand nombre de femmes affirment souffrir des symptômes du côlon irritable une semaine avant le début de leurs règles.
Du côté de l’alimentation, il est préférable d’adopter un régime faible en matières grasses, mais riche en céréales à grains entiers comme le riz brun, le quinoa et le sarrasin. Il faut s’assurer de boire suffisamment d’eau. De plus, il est important d’identifier les aliments qui irritent l’intestin et déclenchent les symptômes ; ceux-ci s’avèrent souvent différents d’une personne à l’autre. Les aliments suspects pourraient inclure les produits laitiers, la caféine, les boissons gazeuses, les aliments gazogènes (légumineuses, oignon, ail, chou, brocoli, pruneau), le blé (gluten), le maïs, le sucre, le sorbitol, le xylitol, l’alcool ainsi que tout aliment auquel vous êtes intolérant ou allergique. Contrairement aux maladies inflammatoires intestinales, cette pathologie n’endommage pas la paroi de l’intestin et n’augmente pas les risques de cancer du côlon.
La forme de mes selles a changé ; elles sont aplaties comme un ruban. Est-ce que je dois m’en inquiéter ?
Les selles peuvent prendre la forme de rubans si la durée du transit intestinal a été accélérée comme c’est parfois le cas quand on souffre du syndrome du côlon irritable ou de la maladie de Crohn. Elle pourrait aussi indiquer une sténose intestinale où le passage à l’intérieur de l’intestin rétrécit progressivement. Il faut voir votre médecin aussitôt que possible afin d’évaluer l’état de santé de vos intestins.
Est-ce que la colite ulcéreuse augmente mes risques d’avoir un cancer du côlon ?
Les maladies inflammatoires de l’intestin dont fait partie la colite ulcéreuse peuvent effectivement accroître le risque de cancer du côlon. Par contre, d’autres facteurs sur lesquels vous avez le contrôle entrent aussi en ligne de compte. Une alimentation saine et équilibrée met toutes les chances de votre côté, alors que la consommation excessive de viandes, de charcuteries, de fritures, de sucre ainsi que le tabagisme et la consommation de boissons alcoolisées sont néfastes à la santé de votre intestin. Si vous avez plus de cinquante ans ou que votre médecin considère que vous êtes une personne à risque élevé, il pourrait vous recommander d’effectuer une coloscopie tous les deux ou trois ans ; celle-ci permet le dépistage précoce du cancer du côlon.
Comment savoir si mon enfant a des parasites ?
Presque tous les enfants auront des parasites intestinaux un jour ou l’autre. Les oxyures, petits vers blancs de 5 mm à 1 cm de long, se propagent facilement par l’intermédiaire du toucher. Le symptôme le plus remarquable est le prurit anal (démangeaison) qui dérange l’enfant surtout à l’heure du coucher, car les parasites s’activent en fin de journée. L’anus est souvent rouge et irrité. Si votre enfant est infecté, il pourrait avoir :
Des fringales, souvent sucrées, mais refuser de s’alimenter convenablement au repas ;
Un comportement irritable inhabituel ;
De la difficulté à s’endormir, un sommeil agité ou accompagné de cauchemars ;
Une toux sèche la nuit sans présence de rhume (souvent confondue avec des allergies) ;
De la douleur abdominale et de la diarrhée.
On peut observer ces petits vers en ouvrant doucement les rebords de l’anus de l’enfant, tout en éclairant la région avec une lampe de poche. Les oxyures ressemblent à de petits morceaux de fil blanc. D’ailleurs, si vous placez du ruban gommé sur l’anus de votre enfant au coucher, les vers y resteront collés.
D’autres symptômes liés à l’infestation parasitaire tant chez l’enfant que chez l’adulte sont la constipation, la flatulence, les selles nauséabondes, le ballonnement, certaines affections cutanées, la douleur musculaire et articulaire, les allergies, la nervosité, l’irritabilité, le grincement de dents et la fatigue. Il existe différentes sortes de parasites ; certains peuvent entraîner de sérieux problèmes de santé. Il faut être particulièrement vigilant si vous avez des symptômes après avoir voyagé dans un autre pays. Il est important de reconnaître le problème et de l’enrayer rapidement.
Après avoir subi des examens pour des maux de ventre et des diarrhées, j’ai appris que je souffrais d’intolérance au gluten. Je suis le régime sans gluten depuis dix-huit mois, mais comment savoir si mon intestin est guéri ?
Le gluten endommage la paroi de l’intestin grêle en détruisant les villosités intestinales qui permettent l’absorption des nutriments. Dès l’exclusion du gluten de l’alimentation, la muqueuse du petit intestin commence à guérir, et les villosités, à repousser. La seule manière de savoir de façon certaine ce qui se passe à l’intérieur de l’intestin est de subir une biopsie, une intervention à ne pas prendre à la légère, car elle comporte certains risques. En fait, si les symptômes disparaissent et que vous vous sentez de mieux en mieux, c’est un indice fiable que la guérison progresse. Certains malaises peuvent perdurer un certain temps ; il faut compter plusieurs mois et parfois même quelques années avant que tout entre dans l’ordre. Le temps nécessaire à la guérison de la paroi intestinale dépend de l’étendue du dommage, de la durée active de la maladie et du respect de la diète sans gluten.
J’ai dû prendre des antibiotiques pendant un mois et le médecin m’a ensuite recommandé de prendre des probiotiques ? De quoi s’agit-il au juste ?
Des milliards de bactéries d’espèces différentes vivent en symbiose dans l’intestin et constituent la flore intestinale. Celle-ci joue un rôle important dans le maintien de la santé en limitant la prolifération des espèces pathogènes. Malheureusement, les bactéries non pathogènes (souvent appelées les « bactéries amies ») peuvent être inhibées par plusieurs facteurs tels que le sucre, la caféine, les aliments raffinés, les boissons alcoolisées, les antibiotiques, les stéroïdes et la pilule contraceptive.
Le problème avec l’antibiothérapie est qu’elle détruit une partie de la flore intestinale, supprimant tant les bonnes bactéries que les espèces pathogènes. Une perturbation de ce fragile équilibre peut se manifester par des symptômes désagréables tels que le ballonnement, les brûlures d’estomac, la flatulence, la diarrhée, la constipation, la difficulté à digérer et la mycose (comme l’infection vaginale). Il est donc recommandé de prendre des probiotiques (bactéries amies) durant ou suivant la prise des antibiotiques afin de restaurer la flore intestinale et renforcer le système immunitaire.
J’ai souvent des selles molles qui se défont quand je tire la chasse d’eau. Dois-je m’en inquiéter ?
L’étron devrait normalement avoir une forme de banane et être de consistance solide, mais sans être dure. Il peut y avoir plusieurs causes à une selle molle qui se défait au contact de l’eau : un trouble d’absorption souvent causé par une allergie ou une intolérance alimentaire (produits laitiers, gluten, etc.), le syndrome du côlon irritable, une carence en fibres alimentaires ou la prise de certains médicaments. Si, en plus, les flatulences et les ballonnements sont présents et persistants, les symptômes peuvent suggérer une infection parasitaire ou fongique comme la candidose (Candida albicans).