Chapitre 5

« Mes règles sont-elles normales ? »

La femme, dans toute sa beauté et sa douceur, est un être doté d’un système hormonal d’une grande complexité, mais en même temps d’une grande fragilité. Combien de femmes ont vu leurs règles se déclencher la journée même de leur mariage malgré avoir tout fait pour bien prévoir la nuit de noces ? Ne vous est-il pas déjà arrivé de commencer vos menstruations avant la date prévue après avoir vécu une émotion forte ? Ces deux exemples démontrent la précarité de l’équilibre hormonal chez la femme. Plusieurs facteurs externes comme le stress accumulé, la fatigue, la grippe, l’alimentation, la consommation excessive de caféine ou d’alcool, les voyages ou la prise de certains médicaments peuvent engendrer un dérèglement des hormones féminines et modifier le rythme du cycle menstruel. Ainsi, la femme sera sujette à de grandes fluctuations hormonales tout au long de sa vie, et ce, de la puberté à la postménopause.

Le cycle menstruel

Bien que le but de ce chapitre ne soit pas de vous entretenir des fins détails de la régulation hormonale du cycle féminin, nous allons aborder très brièvement le sujet en commençant par expliquer ce qu’est une hormone. Il s’agit d’une substance chimique, sécrétée par un organe ou une glande, qui joue le rôle de messager dans l’organisme humain. L’hormone est déversée dans la circulation sanguine vers une autre partie du corps parfois assez éloignée de son point de départ. Elle exerce une action spécifique sur un tissu ou un autre organe en régulant son activité.

Les ovaires produisent les hormones sexuelles féminines, dont l’œstrogène, la progestérone et la testostérone, mais le véritable chef d’orchestre se trouve dans le cerveau. L’hypothalamus sécrète une neurohormone appelée la « gonadolibérine » (GnRH) qui stimule l’hypophyse à produire à son tour deux hormones : l’hormone folliculo-stimulante (FSH) et l’hormone lutéinisante (LH). Par ces hormones, les ovaires reçoivent le message de commencer à sécréter plus d’œstrogène afin d’assurer la croissance des follicules et du corps jaune. C’est la phase folliculaire qui dure environ quatorze jours (sur un cycle de vingt-huit jours) ; le pic d’œstrogène est atteint la journée avant l’ovulation. À ce stade, il y a également une petite sécrétion de testostérone qui est connue pour son effet stimulant sur la libido.

La deuxième phase du cycle débute dès l’ovulation, alors que les taux d’œstrogène commencent à diminuer. Il s’agit de la phase lutéale qui s’étend jusqu’au début des prochaines règles. À ce moment-ci, la progestérone prend le relais. Elle est sécrétée par le « corps jaune » (nom donné au follicule rompu qui vient de libérer l’ovule). Le rôle de la progestérone est de préparer l’utérus pour l’implantation de l’ovule fécondé. Sans fécondation, les taux d’œstrogène et de progestérone chutent progressivement jusqu’au déclenchement des règles. La muqueuse utérine, appelée l’« endomètre », se détache et s’écoule par le vagin sous forme de sang. C’est le début d’un nouveau cycle (jour 1).

Le jour de l’ovulation, l’ovaire libère un ovule mature qui est propulsé dans la trompe de Fallope, en chemin vers l’utérus. C’est durant ce parcours qu’il pourra être fécondé par un spermatozoïde pour former un œuf. L’ovule a une durée de vie d’environ 24 heures, alors que les spermatozoïdes peuvent survivre de 3 à 5 jours dans le col de l’utérus. La période de fertilité où l’on peut concevoir s’étend donc de 4 jours avant l’ovulation jusqu’à 24 heures après celle-ci.

Les premières règles font généralement leur apparition vers douze ou treize ans, mais parfois aussi tôt qu’à neuf ans. Plus rarement, les règles se font attendre jusqu’à seize ou dix-sept ans. Le cycle menstruel a une durée moyenne de 28 jours, bien qu’il varie d’une femme à l’autre et parfois d’un mois à l’autre. Certaines femmes ont des cycles très courts de 21 jours, alors que d’autres voient les leurs se prolonger jusqu’à 35, et parfois même 40 jours. Les adolescentes et les femmes dans la quarantaine (préménopause) ont souvent des cycles menstruels longs et irréguliers. De plus, plusieurs jeunes filles doivent attendre de deux à trois ans avant d’avoir des règles régulières.

Tout au long de sa vie, la femme sera sous l’influence des fluctuations hormonales. Alors que bien des femmes suivent ce rythme sans problème, d’autres trouveront le parcours plus difficile par moments. Certaines auront à affronter les symptômes du syndrome prémenstruel, la dysménorrhée, les troubles de fertilité ou des désagréments à l’approche de la ménopause. Fort heureusement, il y a plusieurs solutions naturelles pour vous aider à surmonter ces difficultés. Mon livre, L’endométriose (Québec-Livres, 2011), vous apprendra comment rétablir l’équilibre hormonal dans votre corps afin que vous puissiez reprendre le contrôle de votre vie, et ce, même si vous ne souffrez pas de cette maladie.

Il est tout à fait normal d’avoir des pertes vaginales. La muqueuse du vagin est un milieu naturellement humide qui doit rester bien hydraté pour vous éviter l’inconfort. La couleur et la consistance de ses sécrétions varient au fil du cycle menstruel. Après les règles, l’écoulement vaginal est habituellement d’un blanc jaunâtre et pratiquement inodore. Les sécrétions changent d’apparence quelques jours avant l’ovulation ; la glaire cervicale prend alors une consistance plus visqueuse et élastique rappelant le blanc d’œuf. Des pertes vaginales irritantes, malodorantes, très abondantes ou d’aspect anormal (changement de couleur, présence de pus, pertes ressemblant à du fromage cottage) et des démangeaisons pourraient signaler la présence d’une infection. Elles peuvent être associées à une sensation de brûlure à la miction, à la douleur lors des relations sexuelles et à une rougeur, un gonflement ou une irritation de la vulve.

Les saignements vaginaux

Les saignements vaginaux appartiennent assurément au rang des sujets à proscrire quand vient le temps des discussions entre amis. Pourtant, la grande majorité des femmes de douze à cinquante-deux ans ont des règles tous les mois.

Bien que l’écoulement vaginal diffère d’une femme à l’autre, tant en apparence qu’en quantité, les règles durent habituellement de trois à sept jours. Les premiers jours, le sang s’écoule rapidement et est la plupart du temps d’une couleur rouge vif. Après quelques jours, la vitesse d’évacuation sanguine diminue ; il arrive que la couleur du sang s’assombrisse puisqu’il a plus de temps pour s’oxyder. Celui-ci peut alors prendre une teinte brune ou presque noire. L’écoulement des derniers jours des règles a souvent une coloration plus rosée. Certaines femmes passent des caillots de sang de différentes grosseurs ; ils ont l’apparence de morceaux de foie, bien qu’en fait, il s’agisse simplement de sang qui a séjourné dans l’utérus plus longtemps et qui a eu le temps de coaguler. Si, par contre, le sang expulsé dès les premières journées des règles est d’une couleur foncée tirant sur le brun, cela peut suggérer un encrassement de l’organisme. La quantité de sang normalement perdu durant la période de menstruation est d’environ 60 ml (4 cuillères à soupe).

La ménorragie

Certaines femmes souffrent de ménorragie, c’est-à-dire qu’elles ont un écoulement de sang menstruel exagéré ; elles peuvent en perdre jusqu’à 90 ml (6 cuillères à soupe) ou plus sur 7 jours. Lorsqu’elles sont exposées à cet environnement humide et au port de protection sanitaire de façon prolongée, les muqueuses sensibles du périnée peuvent devenir irritées et fissurées causant davantage d’inconfort. De plus, des saignements très abondants peuvent éventuellement mener à l’anémie. C’est un problème très courant chez la femme qui se manifeste, entre autres, par une grande fatigue, la pâleur du teint, l’essoufflement, les palpitations cardiaques, le manque de concentration, les extrémités froides et les troubles de fertilité.

Il est difficile d’évaluer de façon précise la quantité de sang perdu durant les règles et il est d’ailleurs peu important de le faire si la femme se sent bien. Elle sera la première à s’inquiéter si son état s’aggrave. Les situations suivantes peuvent signaler un problème plus sérieux et nécessitent une consultation avec un professionnel de la santé :

La ménorragie peut avoir plusieurs causes, dont le déséquilibre hormonal, une contraception ou un traitement hormonal mal toléré, le stérilet, la présence de tumeurs bénignes comme des fibromes ou des polypes utérins, l’endométriose, l’adénomyose, la prise de certains médicaments et certaines maladies dont l’hypothyroïdie.

L’aménorrhée

L’aménorrhée est l’absence de règles chez la femme en âge de procréer. Elle peut être un signe révélateur d’un trouble de santé sous-jacent, excepté si la femme est enceinte, allaite ou approche l’âge de la ménopause. Certaines jeunes filles accusent un retard de puberté et voient leurs premières règles arriver vers seize ou dix-sept ans. Il n’y a pas à s’inquiéter si le développement des caractères sexuels secondaires est présent (développement des seins, pilosité pubienne et des aisselles). La femme qui utilise un moyen contraceptif devrait subir un test de grossesse si ses règles tardent plus d’une semaine afin de s’assurer un suivi approprié en cas de grossesse inattendue.

Le corps humain est une entité d’une grande sagesse ; lorsqu’il y a une moins grande disponibilité d’énergie, il ferme les canaux non essentiels à sa survie. Ainsi, il arrive que les règles, qui peuvent être considérées comme une perte d’énergie, cessent quand le corps manque de vitalité. Les règles peuvent être absentes si la femme a un faible apport calorique (anorexie), souffre de dénutrition (malbouffe exagérée, boulimie, maladie causant un trouble d’absorption des nutriments), exerce une activité intensive (marathon, course à pied, danse) ou est sujette à un amaigrissement important à la suite d’une diète ou d’une maladie chronique ou inflammatoire (cancer, arthrite rhumatoïde).

La reprise normale des règles après l’arrêt d’un moyen contraceptif peut prendre plusieurs mois. Il n’est pas rare que six à douze mois soient nécessaires au corps afin de rétablir son équilibre hormonal.

D’autres causes d’aménorrhée incluent :

La plupart du temps, tout rentrera dans l’ordre sans intervention spécifique. Une alimentation saine et équilibrée, le maintien d’un poids santé et d’un bon équilibre de vie (gestion du stress, exercice modéré, repos adéquat) suffisent souvent à donner au corps l’énergie dont il a besoin pour régulariser le cycle menstruel. Un suivi médical peut s’avérer utile pour déceler la cause de l’aménorrhée et instaurer un traitement si nécessaire. Certaines plantes médicinales peuvent aider à rétablir l’équilibre hormonal.

Les saignements anormaux

La métrorragie est le nom qui désigne tout saignement d’origine utérine qui survient entre les règles, quelle que soit son importance. Bien que certaines femmes aient de petites pertes sanguinolentes au moment de l’ovulation, tout autre saignement vaginal entre les menstruations devrait être considéré comme suspect et justifie une investigation approfondie. Les causes les plus fréquentes incluent :

L’allergie au sperme est un fait réel, bien qu’extrêmement rare. Il s’agit d’une hypersensibilité à une composante protéinée contenue dans le liquide séminal. Les réactions découlant du contact avec le sperme peuvent être locales (démangeaison vaginale, sensation de brûlure après la relation, œdème) ou systémiques (urticaire, difficultés respiratoires) pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique. Elles apparaissent peu de temps après le rapport, soit dans les minutes qui suivent ou au maximum une heure. Dans près de 50 % des cas, elles se manifestent dès la première relation. Le traitement inclut le port d’un préservatif ainsi que la désensibilisation par voie injectable ou vaginale9.

Les règles douloureuses

Le terme dysménorrhée est utilisé pour désigner des menstruations difficiles et douloureuses. Bien que plusieurs femmes ressentent quelques légères crampes abdominales au début de leurs règles, d’autres souffrent de douleurs plus intenses irradiant dans le dos, l’intérieur des cuisses, les hanches, le rectum et le vagin. Ces malaises, parfois violents, sont souvent associés à d’autres symptômes tels que des maux de tête, des nausées, des vomissements, de la diarrhée, des étourdissements et une sensation de grande faiblesse.

Malheureusement, les problèmes féminins, surtout quand ils semblent aussi anodins que les crampes menstruelles, ne suscitent pas beaucoup de sympathie. La jeune femme apprend rapidement à taire ses souffrances et peut même trouver embarrassant d’en discuter avec son médecin traitant. La perception de la douleur étant très subjective, il est difficile pour qui que ce soit de l’évaluer. Pourtant, la douleur menstruelle qui empêche la femme de s’acquitter de ses activités habituelles n’est pas normale. Elle pourrait évoquer un problème sous-jacent et justifie une consultation médicale afin de déterminer rapidement un plan de traitement.

Il y a plusieurs causes possibles à la dysménorrhée, dont le déséquilibre hormonal, le fibrome utérin, les lésions ovariennes, l’endométriose, l’adénomyose, une infection génitale chronique comme la salpingite (infection des trompes de Fallope), une infection transmissible sexuellement, le port d’un stérilet au cuivre ou une malformation des organes génitaux (rétroversion de l’utérus). Certaines habitudes de vie peuvent aggraver la douleur menstruelle. L’alimentation, le manque d’exercice, le tabagisme, l’anxiété et le stress sont des facteurs importants et facilement modifiables.

Des études ont démontré que la consommation de certains aliments, dont le sucre, la caféine et le gluten – protéine contenue dans le blé, l’avoine, le seigle, l’orge, le triticale, l’épeautre et le kamut –, pouvait augmenter les symptômes liés au syndrome prémenstruel et aux règles. Ces aliments encouragent la production de prostaglandines pro-inflammatoires et favorisent la douleur. D’autres modifications alimentaires peuvent contribuer à prévenir et à soulager la douleur menstruelle. Ainsi, il est recommandé de limiter sa consommation de gras saturés (graisses d’origine animale, beurre, margarine, fromage) et de manger davantage d’aliments riches en oméga-3 : les poissons gras comme le maquereau, le saumon, la sardine et le hareng, les noix ainsi que l’huile et les graines de lin. Ces acides gras essentiels ne sont pas synthétisés par le corps et doivent provenir de l’alimentation ; ils ont un effet anti-inflammatoire qui aide à réduire les crampes menstruelles.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène), les bains chauds, l’application d’un coussin chauffant sur le ventre ou le dos, l’exercice, la gestion du stress et le repos permettent de soulager temporairement l’inconfort de la dysménorrhée. L’acupuncture est un traitement complémentaire qui apporte un soulagement durable à un grand nombre de femmes. Certaines plantes médicinales telles que l’achillée millefeuille, l’actée à grappes noires et le « Dong Quai » peuvent être d’un grand secours pour diminuer les symptômes du syndrome menstruel. Bien que naturelles, celles-ci contiennent des composés hormonaux qui peuvent interagir avec certains médicaments. Il est donc préférable de consulter un professionnel de la santé afin de s’assurer un traitement personnalisé.

En contact avec sa féminité

Depuis toujours, l’arrivée du cycle menstruel est un événement marquant dans la vie de la jeune fille ; les premières règles viennent définir son rôle futur dans la société. Si l’on s’en tient à la tradition, elle est maintenant appelée à être, un jour, une épouse et une mère. Du jour au lendemain, la jeune fille doit renoncer à une enfance où primaient l’insouciance et la liberté pour faire face à une féminité obligée avec tout ce que cela implique. Même s’il fut un temps où la femme était une créature soumise et obéissante destinée à la vie religieuse ou à la maternité et à la famille, ce rôle restrictif semble moins convenir à la femme libérée du XXIe siècle. Il est fort possible que plusieurs des problèmes liés aux cycles menstruels de la femme reflètent une difficulté à assumer sa condition féminine ; elle se sent contrainte de suivre un chemin prédéterminé et de se soumettre aux « règles » imposées par la société.

La dysménorrhée est souvent décrite comme un rejet de sa féminité ou un refus de l’assumer. Il s’agirait d’un sentiment, le plus souvent inconscient, d’indignation, de rancune, de révolte et même de colère par rapport à la place destinée à la femme dans la société. Elle peut avoir de la difficulté à accepter d’être « juste une femme » si sa mère était une épouse soumise et dominée par son mari. Elle peut en vouloir à l’homme qui n’a pas ces mêmes restrictions, surtout si elle a des frères qui ont profité de plus de privilèges. Chez la victime de sévices sexuels, toutes les émotions liées à cette expérience traumatisante peuvent resurgir à chacun des cycles menstruels sous forme de douleur ; elle aura tendance à rejeter sa féminité, car, pour elle, être une femme veut dire être fragile et vulnérable.

Chez la jeune fille en âge d’avoir ses règles, mais qui ne les a pas encore débutées, l’aménorrhée peut être liée à la peur de tomber enceinte, surtout si elle subit des agressions sexuelles. Le fait de vivre un traumatisme ou un grand choc (accident, décès d’un proche) peut aussi supprimer les menstruations pendant un temps. La femme peut avoir peur de procréer si elle manque de confiance en son conjoint. De même, si elle a été témoin de la vie malheureuse de sa mère avec son père, elle peut rejeter sa féminité et cesser d’avoir ses règles pour ne pas reproduire le même scénario.

La ménorragie désigne un saignement menstruel très abondant ou d’une durée prolongée. L’hémorragie peut symboliser une perte de joie de vivre en rapport avec l’enfantement. Il peut s’agir, par exemple, d’une femme qui désire un enfant, mais qui porte un stérilet à contrecœur parce que son mari n’en veut pas, ou encore d’une femme qui veut des enfants, mais qui est infertile. Elle ne peut pas contrôler la perte de sang ; elle a la sensation que quelque chose d’important dans sa vie lui échappe. Elle a du mal à accepter de vivre une telle situation. D’ailleurs, la ménorragie apparaît souvent au moment de la ménopause quand la femme doit faire le deuil de son désir d’enfanter.

Les fibromes utérins, qui peuvent également être responsables des saignements excessifs, sont liés à des sentiments longuement refoulés de tristesse, de frustration, de culpabilité ou de honte en lien avec la féminité, la sexualité et la maternité. Ces émotions non exprimées peuvent découler du fait d’avoir été victime de violence sexuelle, de l’interruption volontaire d’une grossesse, de la perte d’un enfant ou d’une mésentente profonde non réglée avec le conjoint.

L’utérus représente le nid, le foyer, le refuge ; il symbolise la femme dans toute sa créativité, dans sa capacité d’enfanter. Pour sa part, le col de l’utérus, qui est en contact avec le sexe du partenaire, représente la sexualité. Ainsi, l’inflammation du col (cervicite) peut résulter de difficultés éprouvées dans le couple. Le cancer du col de l’utérus peut être en lien avec une relation de couple néfaste, destructrice. Selon Claudia Rainville, il peut être le résultat d’une « profonde déception vécue avec un partenaire sexuel qu’on aime énormément ». La femme pourrait se sentir blessée, frustrée, impuissante et en perte de contrôle en apprenant, par exemple, que son partenaire ne l’aime plus, qu’il est amoureux d’une autre ou qu’il est marié.

Le cancer qui s’attaque au col de l’utérus peut découler de sentiments intenses reliés à la relation de couple, au foyer et aux enfants. Des émotions toxiques telles que la tristesse, la peur, l’insécurité, la culpabilité et la colère entraînent une dévalorisation de la femme par rapport à une situation hors de son contrôle. Il peut s’agir de son incapacité à avoir un enfant, de la perte d’un enfant, d’une difficulté avec l’un de ses enfants ou petits-enfants ou d’une mésentente conjugale non réglée.

Questions et réponses

Est-ce vrai que les femmes qui ont des règles douloureuses ont moins de douleurs menstruelles après une grossesse ?

En effet, un grand nombre de femmes ont moins ou plus du tout de crampes menstruelles après la naissance de leur enfant. Celles-ci sont causées par l’utérus qui se contracte pour évacuer le flux menstruel. Après l’accouchement, le col utérin est plus ouvert et moins de contractions sont nécessaires pour éliminer les résidus de l’endomètre.

Pour les femmes atteintes d’endométriose, les neuf mois de grossesse permettent habituellement une régression de la maladie. Durant cette période, le corps sécrète de grandes quantités de progestérone et une forme inoffensive d’œstrogène (œstriol). Celui-ci, contrairement à l’estradiol, ne favorise pas la prolifération des lésions d’endométriose. De plus, ce temps de répit de la maladie peut être prolongé en pratiquant l’allaitement régulier qui bloque généralement les règles.

Combien de temps les menstruations prennent-elles à revenir après un accouchement ?

Le retour des règles après un accouchement survient normalement entre six et huit semaines. Ce délai est prolongé chez les femmes qui allaitent de façon régulière. L’hormone prolactine, qui est sécrétée en grande quantité durant la grossesse et l’allaitement, inhibe l’ovulation ; elle atteint son taux maximal au moment de l’accouchement, puis retombe à son niveau normal après environ huit jours. La succion du mamelon augmente sa sécrétion jusqu’à environ trois mois après l’accouchement. Ainsi, l’allaitement perturbe le cycle menstruel et bloque habituellement l’ovulation, mais il ne peut pas être utilisé comme une méthode de contraception fiable. Il n’est pas exclu qu’une femme tombe enceinte dès le mois qui suit sa grossesse.

À quel âge devrais-je passer mon premier test Pap ?

Le test Pap, que l’on appelle aussi « frottis cervico-vaginal » ou « cytologie vaginale », est utilisé pour détecter des anomalies dans les cellules du col utérin. C’est un examen sans douleur que l’on pratique au cours de l’examen pelvien. On recommande aux jeunes femmes qui sont sexuellement actives de passer un test Pap à partir de 21 ans ou dans les trois ans qui suivent leur première relation sexuelle, et cela, même si leur partenaire est une femme. L’examen gynécologique est aussi conseillé si vous avez des décharges vaginales ou des saignements anormaux durant ou entre les règles ou si vous souffrez de douleurs menstruelles importantes ou de douleur pelvienne.

J’ai eu mes premières règles à douze ans et chaque mois, depuis, j’ai très mal au ventre et au bas du dos au point de devoir rester couchée un jour ou deux ; j’ai maintenant vingt et un ans. Les saignements sont de plus en plus abondants depuis la dernière année et j’ai de la douleur lors des relations sexuelles, surtout lors de la pénétration profonde. Le médecin me dit que les règles douloureuses sont fréquentes à mon âge et que cela s’améliorera quand j’aurai eu un enfant. La sœur de ma mère souffre d’endométriose et ses symptômes sont semblables aux miens. Qu’en pensez-vous ?

Il serait important que vous consultiez rapidement un gynécologue afin de déterminer si vos symptômes ne cachent pas une maladie sous-jacente. Les règles sont un processus normal du corps, et bien qu’elles puissent causer quelques désagréments chez certaines femmes (fatigue, inconfort modéré à cause des crampes menstruelles), elles ne devraient pas vous empêcher de vaquer à vos occupations habituelles. La dyspareunie, le terme désignant la douleur pendant ou après les rapports sexuels, fait partie des nombreux symptômes de l’endométriose. On sait maintenant que cette maladie peut se manifester très tôt, même à l’adolescence, et a tendance à s’aggraver avec le temps.

L’endométriose est caractérisée par le développement de tissu ressemblant à l’endomètre en dehors de l’utérus (ovaires, trompes de Fallope, vessie, intestin, etc.). Ces implants évoluent selon les différentes phases du cycle menstruel et saignent lorsque la femme a ses règles. Comme ces sécrétions anormales ne peuvent pas être expulsées à l’extérieur du corps, elles provoquent de l’inflammation en lien avec la douleur ressentie. Pour plus d’informations sur cette maladie, consultez mon livre L’endométriose.

Est-ce que la pilule contraceptive entraîne plusieurs effets indésirables ?

Malheureusement, la réponse est oui. Bien que la plupart des femmes tolèrent bien la prise de la pilule anovulante, d’autres ont plus de difficulté à s’adapter à ce traitement hormonal. Un petit nombre d’entre elles souffrent d’effets secondaires sérieux au point de mettre leur vie en péril. Les femmes qui fument devraient s’abstenir de prendre la pilule, car le tabagisme accroît les risques de souffrir d’accidents cardiovasculaires. Le surpoids, l’hypertension, l’hypercholestérolémie, le diabète et les anomalies de la coagulation sanguine (antécédent de thrombose) sont d’autres facteurs qui augmentent les risques de formation de caillots de sang.

Les effets indésirables diffèrent d’une femme à l’autre selon l’état de santé et la tolérance aux hormones. Les symptômes les plus fréquents sont les saignements entre les règles si le traitement n’est pas bien dosé (ou si une pilule est oubliée), la prise de poids, les sautes d’humeur, les maux de tête, les nausées, les ballonnements, la rétention d’eau, la sensibilité des seins et la baisse de la libido (parfois une augmentation de celle-ci).

La prise de la pilule contraceptive peut entraîner des complications très sérieuses telles que la crise cardiaque et l’accident vasculaire cérébral (à la suite de la formation d’un caillot de sang). Les symptômes suivants nécessitent un suivi médical immédiat : douleur dans la poitrine, souffle court, expectoration sanguinolente, migraines, surtout si elles sont associées à des vertiges ou à des absences, douleur abdominale importante, douleur aiguë dans les jambes (phlébite), troubles de la vision, troubles d’élocution, écoulements vaginaux ou mammaires, masse au sein.

J’ai fait une fausse couche l’an passé et depuis je n’arrive plus à tomber enceinte. Depuis environ deux ans, mes règles sont irrégulières et quand je les ai, les saignements sont très abondants et durent longtemps. Je suis toujours fatiguée et nerveuse ; je ne semble jamais pouvoir me reposer suffisamment. J’ai aussi pris 8 kg sans raison et je n’arrive pas à m’en débarrasser. Est-ce que ces problèmes ont un lien entre eux ?

Vos symptômes pourraient indiquer un hypofonctionnement de la glande thyroïde. L’hypothyroïdie se manifeste par toute une foule de symptômes, dont la fatigue constante, le manque d’énergie et de vitalité, le sommeil non réparateur, la frilosité (alors que les autres n’ont pas froid), les mains et les pieds froids, la perte des cheveux et des poils, la prise de poids sans raison apparente, la nervosité et la dépression.

Les hormones thyroïdiennes sont nécessaires à la production des hormones féminines (œstrogène et progestérone). Lorsque la glande thyroïde fonctionne au ralenti, la concentration sanguine de ces hormones diminue. Les problèmes qui en découlent affectent particulièrement la femme : syndrome prémenstruel, règles irrégulières, absence des règles, écoulement menstruel exagéré, anovulation, troubles de conception, risque accru de fausse couche. La grossesse requiert des taux de thyroxine plus importants, car la mère doit combler ses propres besoins en plus de ceux du fœtus. La thyroïde doit donc fonctionner à plein rendement afin de pourvoir à ces exigences. Il est à noter que l’hypothyroïdie peut également causer l’infertilité chez l’homme. Les dérèglements de la glande thyroïde sont décelés par un bilan sanguin et les symptômes régressent rapidement après le début du traitement.

Est-ce que les saignements après les relations peuvent être attribuables à l’utilisation du condom ?

Le vagin est une partie sensible de l’anatomie féminine ; sa paroi peut facilement subir de petites déchirures lors des relations sexuelles, surtout s’il y a un manque de lubrification. Ces saignements sont habituellement légers, parfois accompagnés d’une sensation de brûlure et durent moins d’une journée ou deux. Si les saignements s’avèrent plus importants, il est conseillé de consulter le médecin. L’utilisation d’un condom non lubrifié peut contribuer à cet inconfort. Il est aussi possible de réagir au spermicide ou au lubrifiant dont certains condoms sont enduits.

Vous pouvez suspecter une allergie au latex si les symptômes apparaissent durant ou immédiatement après une relation sexuelle avec condom ou lors d’un examen gynécologique (gant de latex). Comme avec toute autre réaction allergique, il peut y avoir de la rougeur, de l’enflure (sensation de raideur), une sensation de brûlure ou de démangeaison. Certaines personnes peuvent souffrir de symptômes plus sévères susceptibles d’affecter le corps en entier et nécessitent des soins médicaux immédiats : urticaire, palpitations, étourdissements, congestion, difficultés respiratoires, baisse de la pression sanguine, perte de conscience allant jusqu’au choc anaphylactique. Fort heureusement, il existe maintenant des préservatifs en polyuréthane qui ne provoquent pas d’allergie.