Conclusion

 

Tout au long de ce livre, vous avez pu constater que le corps manifeste son désaccord, pour ne pas dire son désarroi, par des signes et des symptômes. Il s’avère très difficile de parler de « santé » en passant outre de telles manifestations. On ne cesse de s’étonner de la complexité de ce véhicule terrestre où sont imbriqués les aspects physique, mental, émotionnel et spirituel. Arriverons-nous un jour à prévenir ou à stopper la maladie en écoutant les messages de notre corps ? Certaines personnes affirment que c’est exactement ce qui leur est arrivé. Sinon, comment expliquer les cas de guérison spontanée de maladies graves comme le cancer ?

Nous connaissons tous des gens en parfaite santé qui se plaignent constamment d’être épuisés, de se sentir mal dans leur peau. Peut-être sont-ils rassurés momentanément par des résultats d’examens qui respectent les normes, et ce, malgré les signaux d’alarme toujours émis par leur corps. Nous oublions parfois que les paramètres préétablis par l’homme (taux de glycémie, d’hémoglobine, de cholestérol, etc.) peuvent difficilement évaluer la profondeur d’une détresse émotionnelle ou spirituelle. Une évaluation complète de la santé doit prendre en compte les autres facteurs de vie : l’alimentation, la vie de couple, les inquiétudes financières, les difficultés liées à l’emploi. En plus de voir à respecter ses exigences physiques, le corps humain nécessite qu’un minimum d’attention soit porté à satisfaire ses autres désirs et aspirations. C’est un aspect primordial de la santé qui est trop souvent négligé.

La santé est un état de grâce que l’on a tendance à tenir pour acquis. Ce n’est souvent qu’une fois qu’elle est menacée que l’on réalise à quel point on y tient. Pourvu d’une grande sagesse, le corps humain s’efforce par tous les moyens à sa disposition de se faire entendre. En fait, il commence souvent par nous envoyer des signes plutôt subtils tels que de la fatigue, des maux de tête, un léger inconfort dans une région du corps, une sensation de mal-être ou de dépression. Soyons honnêtes, de tels signaux sont la plupart de temps balayés du revers de la main, alors que nous nous appliquons à traverser les vicissitudes de la vie. Ce n’est qu’après coup, en réexaminant notre parcours, que nous en comprendrons la signification. Entre-temps, voilà que le corps, bien décidé à se faire entendre, multiplie ses cris à l’aide. Les symptômes apparaissent l’un après l’autre, ou s’unissent pour former une pathologie multisymptomatique déroutante. N’est-ce pas le cas de la fibromyalgie qui est définie par un sentiment d’épuisement perpétuel, autant physique que psychique ? Et que dire des nombreuses maladies dégénératives ? Elles ne sont sûrement pas apparues du jour au lendemain sans crier gare !

Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) confirme que les maladies non transmissibles (MNT), dont les cardiopathies, le cancer, les maladies respiratoires et le diabète sont aujourd’hui la première cause de mortalité à travers le monde. Il s’agit d’une épidémie invisible qui fauche des vies inutilement, car plusieurs d’entre elles pourraient être épargnées par une saine gestion des habitudes de vie. D’après un rapport publié par l’OMS, 36 millions des 57 millions (63 %) des décès rapportés en 2008 à l’échelle mondiale étaient causés par des MNT, notamment 48 % dus aux maladies cardiovasculaires, 21 % aux cancers, 12 % aux pathologies respiratoires chroniques et 3 % au diabète. Ces quatre classifications de maladies représentent à elles seules plus de 80 % des décès par MNT. Il s’agit pourtant de maladies liées au mode de vie et celui-ci constitue un paramètre tout à fait modifiable. Les quatre grands facteurs de risque identifiés sont le tabagisme, la sédentarité, la consommation excessive d’alcool et le régime alimentaire déséquilibré10.

La santé n’est rien d’autre qu’un équilibre de vie qui regroupe toutes les sphères de celle-ci. Pour la conserver, il est essentiel d’être attentif aux messages de son corps afin de pouvoir répondre à ses moindres besoins. Ceux-ci diffèrent d’une personne à l’autre, ce qui explique pourquoi un régime miracle pour une personne ne convient aucunement à une autre. Alors qu’un individu peine à marcher quelques kilomètres par jour, un autre s’épanouit à courir un marathon. Être à l’écoute de notre corps ne se limite pas à attendre qu’il nous envoie des signaux de détresse. Il s’agit plutôt de le respecter en choisissant avec soin tout ce qui lui est destiné, tant l’alimentation, l’exercice, le repos que les émotions qui le nourrissent.

Ce livre ne fait qu’effleurer la multitude de signes et de symptômes envoyés par le corps, son but étant d’éveiller nos sens afin que nous puissions devenir plus réceptifs aux messages physiques et émotionnels qu’il nous transmet. La vie est un chemin fascinant qui est encore plus agréable lorsque nous sommes réellement à l’écoute de notre corps et de ses besoins.