16
Sigmoune, le retour
Le lendemain, alors qu’Eleonora dormait encore, Aaron retrouva ses amis. Le pauvre Wyll avait mal à la tête. Il avait passablement abusé de la boisson la veille, mais cela ne l’empêchait pas d’être tout excité à l’idée d’ingurgiter l’étrange flacon qu’il avait retrouvé.
— Je suis sûr que ça va marcher ! répétait-il. Ma force va décupler, je serai aussi costaud que Barzhak !
— D’accord Wyll… mais, même si ça marche, ça ne va pas durer éternellement, lui dit Idarion.
— Trouvons quelque chose de suffisamment lourd pour que je puisse vérifier les effets de cette chose !
Athaël et Angus étaient aussi là, mais tout aussi sceptiques que leurs camarades.
— Là-bas, chez le forgeron, lança Isarn. Il y a une enclume, ça devrait faire l’affaire.
— Oui, essaie de la soulever d’abord, dit Aaron.
Wyll prit une grande inspiration et s’approcha de l’enclume qui devait peser pratiquement le double de son poids. Les poumons gonflés, il l’empoigna de chaque côté et tenta de la soulever. Elle décolla légèrement du tronc sur lequel elle était posée.
— Pfou… C’est super-lourd, s’exclama Wyll.
— Essaie avec cette fameuse potion maintenant, lança Idarion.
Wyll se mit en condition. Il s’échauffa rapidement en gesticulant et en sautillant sur place.
— Bon, c’est parti… murmura-t-il en saisissant l’éprouvette de sa poche.
Il ouvrit le bouchon et l’ingurgita d’une traite. Ses amis le fixaient, essayant de voir un quelconque changement ou une transformation. Le garçon saisit une nouvelle fois l’enclume. Déterminé, il ferma les yeux et la souleva de son socle. Cette fois-ci, elle décolla davantage, mais les premiers signes de faiblesses ne tardèrent pas à arriver. Une grosse veine se dessina sur son front, son visage devint écarlate. Brusquement, un homme sortit en trombe de la forge. Il s’agissait du propriétaire.
— Qu’est-ce que tu fais, malheureux ? hurla-t-il. Tu vas te casser le dos, peut-être même un pied si tu la lâches !
Au même moment, les mains moites de Wyll glissèrent et l’enclume s’enfonça dans le sol en terre battue. Celui-ci eut tout juste le réflexe d’écarter les pieds.
— Bon sang ! À quoi vous jouez ? lança le forgeron qui semblait furieux.
Personne n’osa prononcer le moindre mot, surtout pas Wyll qui semblait exténué par son effort.
— Allez, foutez-moi le camp ! J’ai suffisamment de travail et ce n’est pas un endroit pour s’amuser !
La main sur le bas du dos, Wyll suivit ses amis.
— Ça va Wyll ? demanda Idarion qui souriait de cette mésaventure.
— Si je retrouve ce charlatan, je lui tords le cou ! grommmela-t-il.
Ne voulant pas envenimer la chose, Aaron se contenta d’une petite tape sur le dos de son ami.
— Hé, par contre, je n’ai plus du tout mal à la tête, lança Wyll qui s’en était plaint à son réveil.
— C’est possible ça, dit Isarn. Je crois qu’ils utilisent beaucoup de plantes pour faire ces soi-disant potions magiques, certaines ont peut-être des vertues thérapeutiques pour le mal de tête. Ma mère fabrique tout le temps elle-même ses propres médicaments, je ne suis presque jamais malade.
— Ça justifie quand même pas leur prix ! renchérit Wyll qui était toujours un peu bougon.
— Allons boire quelque chose au Blaireau ventripotent, proposa Aaron.
Cela mit tout le monde d’accord et la journée prit une bien meilleure tournure. Malheureusement, Aaron devait veiller sur sa sœur et finit par retourner au château. Eleonora était assise sur l’une des grandes marches et profitait du soleil qui était rayonnant.
— Coucou Aaron, tu étais passé où ?
— J’étais avec Idarion, Wyll et les autres. Comme tu dormais paisiblement, j’ai préféré sortir pour ne pas te réveiller.
— Tu as vu comme il fait chaud aujourd’hui ? s’écria-t-elle.
— Oui, ça te dirait d’aller faire un tour à cheval ?
Eleonora se leva subitement.
— Sur un vrai cheval ? Vraiment ?
— Ben oui Ele’… un vrai cheval.
Voyant l’enthousiasme de sa sœur, Aaron décida d’aller directement à l’écurie d’Élangha. Sur le chemin, Eleonora avait déjà décidé de la couleur qu’elle voulait à son cheval et lui avait même donné un petit nom. Il devait être beige et blanc et s’appellerait Tulipe. Inutile de dire qu’il fallait trouver une jument. Devant la bâtisse transformée en écurie, un homme préparait une série de montures. Il s’arrêta en voyant Aaron.
— Bonjour jeune homme.
— Bonjour, répondit Aaron. Je suis un chevaucheur hurlant, j’ai été incorporé dans l’armée d’Élangha. J’aimerais savoir s’il serait possible d’emprunter une monture pour la journée.
L’homme le regarda durant plusieurs secondes avant de poser les yeux sur son amulette qu’il reconnut immédiatement.
— Pas de problème, je vais te trouver quelque chose. Attends-moi là.
— Une jument beige et blanc s’il vous plaît ! lança Eleonora.
L’homme se retourna en souriant.
— Je vais voir ce que je peux faire, Mademoiselle.
Quelques minutes s’écoulèrent, puis un hennissement se fit entendre à l’intérieur. L’homme sortit finalement, suivi par une magnifique jument qu’il tenait par la bride.
— Elle n’est pas beige, mais c’est la seule jument qu’il me reste !
Elle était entièrement brune, dans les tons clairs.
— Wouah… elle est belle ! lança Eleonora qui était en extase devant le magnifique cheval.
— Merci beaucoup, c’est parfait, dit Aaron. C’est comme si elle l’avait déjà adoptée.
— Je vous en prie, tout le plaisir est pour moi.
L’homme lui tendit gentiment la bride et leur souhaita une bonne journée.
— Je vous la ramènerai dans l’après-midi, précisa Aaron.
Eleonora trépignait d’impatience à l’idée de monter sur l’animal.
— Approche, je vais t’aider à monter. Accroche-toi bien à la bride une fois que tu seras sur son dos.
Il la prit au-dessous des bras et la souleva.
— Et voilà, serre bien les cuisses et agrippe-toi.
Ses yeux scintillaient. Ils empruntèrent le chemin le plus court pour parvenir à l’extérieur d’Élangha. De nombreux soldats patrouillaient toujours en permanence. Ceux placés au-dessus de la forteresse balayaient la grande plaine du regard et donnaient l’alerte lorsqu’ils suspectaient quelque chose. La majeure partie du temps, cela se faisait dans le calme pour éviter tout phénomène de panique.
— Halte ! lança un homme en armure.
Il retira son heaume et s’approcha du jeune homme.
— Êtes-vous citoyen de la ville ?
— Oui, enfin… nous venons des collines verdoyantes. Mais je suis un chevaucheur hurlant.
— Sous la responsabilité du commandant Vekna, je présume ?
— C’est exact.
— Très bien, soyez prudents et évitez toute balade nocturne.
Aaron hocha la tête, il n’avait absolument pas l’intention de s’attarder dehors la nuit. Ils longèrent l’allée qui reliait la cité à la plaine. En arrivant sur l’herbe encore recouverte de givre et d’une fine couche de neige, Aaron arrêta la jument.
— Où est-ce que tu préfères aller ? demanda Aaron à Eleonora. Nous pouvons longer la plaine en direction du nord ou aller à l’ouest.
Il voulait absolument éviter de prendre la direction du sud qui lui rappelait trop de mauvais souvenirs.
— Je veux aller vers la rivière là-bas, dit-elle en pointant l’ouest du doigt.
— Très bien. Attention, je vais monter sur Tulipe avec toi.
Le garçon prit place derrière sa sœur, puis il donna un léger coup de talon sur le flanc de la jument qui trotta aussitôt.
— C’est quand même joli ici, dit Eleonora pendant qu’ils descendaient la légère pente.
— Oui, c’est un très joli endroit et nous sommes en sécurité ici.
— J’aimerais bien que papa et maman soient avec nous… dit-elle d’une voix tremblante en baissant les yeux.
— Ils sont là Ele’… Ils veillent sur toi, de là-haut.
Aaron montra du doigt un nuage éclairé par le soleil. La jeune fille retrouva très vite son radieux sourire. Elle effleura la crinière hirsute de l’animal qui semblait apprécier la douceur de ses caresses. En traversant le petit pont de bois qui enjambait la rivière, ils s’arrêtèrent le temps de profiter du clapotis reposant de l’eau.
— Est-ce qu’il y a des grenouilles ici, Aaron ?
— Oui, mais seulement quand il fait chaud. On viendra les voir au printemps.
Un peu plus loin, Aaron regarda le ciel. C’était l’endroit d’où ils étaient partis pour rejoindre les terres oubliées. Il se remémora les bons moments passés durant ce voyage. Il avait particulièrement aimé la ville d’Eurris qui était totalement différente de ce qu’il pouvait voir plus au nord. Peut-être aurait-il l’occasion d’y retourner prochainement. En attendant, il profitait du moment partagé avec sa sœur. Une fois de plus, il ne s’était encore jamais aventuré plus loin que là où il se trouvait à ce moment. L’horizon était bien dégagé, à part quelques arbres dispersés ci et là, il n’y avait pas grand-chose. Néanmoins, Aaron restait prudent. Avec ce qu’il avait appris, il n’était pas censé quitter la ville sans avoir averti Barzhak ou Cyrus. Peut-être cela lui semblait-il encore trop abstrait pour y croire véritablement.
— Aaron… on va retourner chez nous bientôt ?
— Je ne crois pas, dit-il d’une voix teintée d’amertume. Il vaut mieux que nous restions à Élangha pour l’instant, tu comprends ?
— Est-ce qu’il y a des gens qui veulent nous faire du mal ?
— Je ne sais pas Ele’. Tout ce que tu dois savoir, c’est que je ne laisserai jamais personne te faire quoi que ce soit, d’accord ?
— D’accord… murmura-t-elle en hochant la tête.
— On va galoper, tu es prête ?
— Ouiii ! cria-t-elle.
Aaron donna quelques rapides coups de talons et la jument commença immédiatement à galoper. Le vent sifflait à leurs oreilles et le paysage commençait à défiler.
— Plus vite Tulipe, plus vite ! criait Eleonora.
L’animal traçait son chemin sur l’herbe teintée de blanc. Ils passèrent devant une ferme isolée. Juste devant, un homme était en train de couper du bois. Il s’arrêta un instant en les regardant défiler à toute vitesse, puis il haussa les épaules et continua son travail. Au loin, de grandes formes encore claires commencèrent à se dessiner.
— Est-ce que c’est des montagnes ?
— Oui Eleonora, mais je ne sais pas desquelles il s’agit.
Ils s’étaient déjà passablement éloignés de la ville qui avait disparu de leur champ de vision. Aaron décida de ralentir le rythme.
— On va descendre un moment de Tulipe pour qu’elle puisse aussi se reposer un peu, d’accord ?
— Ah oui, elle a l’air fatiguée… dit Eleonora en caressant les oreilles de la jument.
Ils descendirent sur le sol qui était relativement terreux à cet endroit et marchèrent un peu. En passant à proximité de buissons, Aaron sentit quelque chose de froid heurter sa nuque et entrer un peu dans son col.
— Qu’est-ce que… ? s’exclama Aaron en regardant derrière lui.
Il venait de recevoir une boule de neige, mais il n’y avait personne à part sa sœur… Perplexe, Aaron scruta les buissons environnants. Un léger bruissement se fit entendre, comme si quelqu’un ou quelque chose s’était agité.
— Il y a un animal, tu crois ? demanda Eleonora.
Le garçon mit son index devant sa bouche et tendit l’oreille. Il perçut un petit rire aigu.
— Qui est là ? lança-t-il.
Tout à coup, le petit bonhomme bondit de sa cachette.
— C’est moi, Sigi !
Il s’agissait de Sigmoune, le korrigan qu’Aaron avait déjà aperçu sur le trajet menant aux collines verdoyantes.
— Que faites-vous ici ? demanda Aaron qui était surpris de le revoir.
— Hé ben… euh… ze suis en vadrouille !
— Vous êtes constamment en train de vous promener, vous… Vous n’avez pas de chez vous ?
— Si, si ! Mais, ze suis un aventurier moi. Ze rentre à la maison seulement quand il n’y a plus de miam-miam dans ma sacoche.
Il frotta énergiquement l’une de ses oreilles qui dépassait de la même capuche qu’il portait la dernière fois.
— Et vous n’avez pas froid comme ça ? demanda Aaron en regardant ses petits orteils qui sortaient de ses chaussures trouées.
— Oh non… On est des durs, nous z’autres. Même si on vient du sud, c’est pas un peu de neige qui va nous faire peur !
Aaron hocha la tête.
— Bien, je vous souhaite une bonne promenade alors. Faites attention à vous.
Puis, ils lui tournèrent le dos et poursuivirent eux aussi leur chemin avec Tulipe.
— Hé… attendez ! lança la petite créature.
Le jeune homme fit mine de ne pas avoir entendu. Il n’avait rien contre lui mais il le trouvait étrange, et il ne voulait certainement pas l’avoir sur le dos toute la journée.
— Attendez-moi… Aaron ! cria-t-il d’une petite voix aiguë.
Le garçon s’arrêta net. Il se retourna lentement et fixa le korrigan.
— Vous connaissez mon nom ? lui demanda-t-il avec insistance.
— Oui, z’avoue… ze vous connais. Mais ne vous énervez par contre moi.
— Comment savez-vous qui je suis ? rétorqua Aaron.
— Monsieur, vous êtes le successeur de Dérénor Drayke voyons… son seul et unique fils.
Le korrigan s’inclina jusqu’à presque toucher le sol avec son nez.
— Lorsque je vous ai vu la première fois, reprit-il, j’ai tout de suite remarqué quelque chose d’inhabituel chez vous. J’avais déjà souvent entendu cette histoire à propos du seigneur Dérénor. Lorsque j’ai appris que son fils était en vie, j’ai compris que ça ne pouvait être que vous…
Eleonora regardait la petite créature et son frère avec de grands yeux.
— Vous faites erreur, je ne suis pas le fils de ce roi, répondit sèchement Aaron qui voulait protéger sa sœur et probablement lui-même.
— Mais… attendez ! lança Sigmoune qui tenait absolument à en parler.
— Ça suffit. À présent, laissez-nous !
Aaron et Eleonora s’étaient déjà un peu éloignés du petit korrigan qui secouait la tête désespérément.
— Aaron Drayke, votre peuple a besoin de vous !
La voix si fluette de la petite créature se transforma en voix rauque. À tel point qu’elle créa un écho qui résonna dans la plaine. Stupéfait, Aaron se retourna. Il sentit ses jambes qui tremblotaient.
— Je... je ne me sens pas encore prêt, dit-il à voix basse.
— Pas encore prêt ? lui demanda Sigi. Vous êtes prêt depuis le jour de votre naissance ! C’est votre esprit qui vous joue des tours, voilà tout. Vous êtes né pour devenir roi.
— Eleonora a besoin de moi, mes amis aussi, je ne peux pas tout laisser.
— Votre sœur et vos amis seront avec vous, ils vous soutiendront.
— Je vais y réfléchir, je vous le promets, répondit Aaron qui semblait touché.
— Z’ai foi en vous, ze sais que vous ferez le bon choix…
— Mais… qu’est-ce que cela va changer pour vous autres, korrigans ? Je veux dire par le fait que je devienne roi ou non.
Les traits de la créature se raidirent brusquement.
— Aaron… il en va de la survie du royaume. Vous ne le savez pas encore, mais nous traversons une période très sombre. Probablement la plus sombre et destructrice qu’il n’y ait jamais eu…
— De quoi parlez-vous ? demanda Aaron en fronçant les sourcils. Cela a-t-il un lien avec moi et le meurtre de ma famille ?
— Ze le crains, oui.
Un sentiment de culpabilité envahit Aaron. Ce n’était pas la première fois qu’il le ressentait, mais c’était toujours aussi désagréable.
— Tout cela n’est pas votre faute, vous n’y pouviez rien.
Aaron acquiesça sans grande conviction. Eleonora, quant à elle, demeurait silencieuse.
— Bien, nous devons vous laisser. Je pense qu’il est temps pour nous de retourner à Élangha. Je suis content d’avoir fait votre connaissance, Sigi.
— Tout le plaisir est pour moi, Aaron. Au revoir, jeune fille.
Le korrigan partit dans la direction opposée tandis qu’Aaron et Eleonora se remettaient en selle.
— Tu vas devenir roi, Aaron ? Ça veut dire que tu vas devoir partir ?
— C’est encore trop tôt pour le dire Ele’. Mais ne t’en fais pas, je ne t’abandonnerai jamais.
Aaron et Eleonora ramenèrent Tulipe à l’écurie de la ville. C’était une magnifique jument, la jeune fille aurait bien voulu la garder. Ils regagnèrent finalement le château.
— Ah, te voilà, dit une voix qu’Aaron reconnut immédiatement alors qu’il gravissait les dernières marches.
Le jeune homme se retourna avec un peu d’appréhension, c’était Cyrus Vekna.
— Bonjour Commandant, dit-il un peu gêné.
— Bonjour Aaron, tu as bien profité de cette petite balade ? lui demanda-t-il gentiment.
— Oui… je suis désolé de ne pas vous en avoir informé. Vous m’aviez dit de ne pas quitter la ville sans vous avertir.
— Ce n’est pas grave, je n’étais pas très loin de toute façon, dit-il en levant les yeux en l’air.
Aaron comprit que Cyrus les avait surveillés, lui et sa sœur depuis le ciel. Il était capable de voler sans faire le moindre bruit avec son dragon.
— J’ai vu que tu as fait la rencontre d’une petite créature, reprit-il.
— Oui, nous l’avions déjà croisé une fois avec Noïrym et Neoras.
Cyrus Vekna haussa un sourcil.
— Il se nomme Sigmoune. La première fois que nous l’avons rencontré, il n’était pas très loin des collines verdoyantes.
— Vers les collines verdoyantes et maintenant à côté d’Élangha… murmura Cyrus à lui-même. Tu sais ce qu’il faisait ?
— Non… il disait se promener. Mais il y certainement une autre raison qui expliquerait sa présence dans les environs. Par contre…
Aaron marqua une pause, il sentit sa gorge se serrer.
— Je t’écoute, dit Cyrus.
— Il semble tout savoir au sujet de vous savez quoi…
— Intéressant… Tu veux dire qu’il sait qui tu es ?
Aaron acquiesça.
— Les nouvelles vont vite, mais je ne suis pas vraiment étonné. De ce que j’ai pu voir, il ne semblait pas manifester d’agressivité.
— Non, pas du tout. Il a par contre insisté en me disant que j’étais fait pour être roi et que le peuple du royaume avait plus que jamais besoin de moi. Mais, comme je vous l’ai dit, je ne comprends pas mon rôle dans tout cela.
Cyrus Vekna décrocha un sourire.
— Ne t’en fais pas, tu comprendras tout lorsque le moment sera venu. Suis ton cœur et ton intuition, Aaron.