Introduction

INTRODUCTION

La Partie 1 présente la théorie générale de la médecine chinoise. Cette théorie générale comporte trois piliers :

La théorie du Yin et du Yang est très ancienne. Dans « Le livre des mutations » (Yi Jing, environ 700 AEC), le Yin et le Yang sont représentés respectivement par une ligne discontinue et une ligne continue. Les combinaisons possibles des Huit Trigrammes (chacun constitué de trois lignes) donnent 64 hexagrammes qui représentent les phénomènes innombrables de l’univers. La théorie du Yin et du Yang a été développée de façon systématique par l’une des nombreuses écoles de pensée qui ont fleuri à l’époque des Royaumes Combattants (476-221 AEC), à savoir l’« École du Yin et du Yang » dont le principal théoricien était Zou Yan (environ 350-270 AEC). L’application de la théorie du Yin et du Yang à la médecine s’est développée par la suite.

La première mention connue des Cinq Éléments (Wu Xing) remonte à la dynastie des Zhou (environ 1000-770 AEC)1. La théorie des Cinq Éléments ne s’est pas appliquée à la médecine chinoise dans la totalité de son évolution historique car sa popularité a crû et décrû au cours des siècles. À l’époque des Royaumes Combattants, cette théorie est devenue extrêmement populaire et elle s’est appliquée à la médecine, à l’astrologie, aux sciences naturelles, au calendrier, à la musique et même à la politique. Sa popularité était telle que la plupart des phénomènes étaient classés par groupe de cinq. À partir de la dynastie des Han, l’influence de la théorie des Cinq Éléments sur la médecine chinoise a commencé à décliner. Toutefois, cette théorie est restée un des principaux piliers de la médecine chinoise, ressurgissant dans bon nombre de ses aspects ; par exemple, les cinq couleurs pathologiques de la face, les cinq saveurs des plantes, les cinq organes Yin, entre autres.

Le concept de Qi est un concept absolument central, et constitue le cœur même de la pensée médicale chinoise. La nature changeante du Qi, qui oscille entre substance matérielle et force subtile éthérée, est au centre de la façon dont la médecine chinoise envisage le corps et l’esprit comme un tout indissociable. L’infinie variété des phénomènes de l’univers est le résultat de la réunion et de la dispersion perpétuelles du Qi, qui engendre des phénomènes comportant des degrés de matérialité divers. À toutes les époques, l’idée de l’agrégation et de la dispersion du Qi a été évoquée par de nombreux philosophes chinois. Le Qi est la base même des manifestations infinies de l’univers dans la vie, y compris dans les minéraux, les végétaux et les animaux (sans oublier les êtres humains).

1. Needham J 1977 Science and Civilization in China. Cambridge University Press, Cambridge, vol 2, p 232-242.