Sophie se raidit en l’entendant, puis elle fit lentement volte-face.
— Vous êtes Jack MacAuley ?
Elle n’avait manifestement pas l’air de le croire et Jack savait que c’était bien plus que leur altercation sur les docks qui la poussait à le rejeter aussi complètement. Cela lui tapait sur les nerfs. Elle était sans doute une petite fille riche qui, à en juger par ses manières et sa robe, avait l’habitude qu’on lui accorde tout, quelles que soient les conséquences.
Apparemment, il avait quelque chose qu’elle désirait.
Et elle n’est pas près de l’avoir.
Même s’il n’avait jamais échangé d’insultes avec une paire de lèvres plus appétissantes que les siennes...
— C’est moi, reconnut-il.
Il vit alors les émotions qui passèrent sur son visage ; l’incertitude, l’horreur, la méfiance et enfin, quand elle serra sa bourse contre sa poitrine, une certaine suffisance. Sa curiosité était piquée, mais il attendait qu’elle prenne l’initiative de s’expliquer.
Elle inspira profondément et hocha la tête.
— Je vois.
Kell s’effaça, narguant toujours Jack d’un sourire. Ils étaient amis depuis trop longtemps.
— Je suppose que puisque nous n’avons pas commencé sous les meilleurs auspices, raisonna-t-elle, je dois être directe.
Quelle bonne idée.
— Mon nom est Sophie Vanderwahl, déclara-t-elle en s’avançant, tendant la main comme un gentleman l’aurait fait.
Jack croisa le regard de Kell par-dessus son épaule. Son ami haussa les sourcils, partagé entre l’amusement et la curiosité.
Le nom le sidéra un instant.
— Vanderwahl ? dit-il au bout d’un moment.
Elle garda la main tendue, attendant qu’il la lui serre.
— Oui, mon père est Maxwell Vanderwahl.
Une lueur de défi passa dans ses yeux ambrés.
Elle l’avait dit avec une telle suffisance que Jack aurait vraiment aimé la jeter hors de son navire sur son joli petit derrière. Sur les quais, quand il l’avait vue s’éloigner, ses délicieuses hanches avaient oscillé d’un mouvement immanquablement féminin – sans parler d’une arrogance qui surpassait l’égotisme de la plupart des hommes. Il avait manqué exploser de rire quand elle s’était rendu compte qu’elle avait perdu sa bourse. L’expression sur son visage quand elle s’était tournée vers lui avait valu la peine d’attendre.
Séduisante petite mégère.
Jack accepta sa poignée de main à contrecœur, même s’il ne put réprimer le sarcasme dans sa voix.
— Que me vaut ce surprenant honneur, Miss Vanderwahl ?
Il sentit son corps s’éveiller, une réaction importune à la chaleur de sa main dans la sienne. Il avait eu la même réaction quand il l’avait rencontrée sur les quais, bien qu’elle l’ait alors dévisagé avec une aversion non dissimulée. Ce manque de contrôle ne lui plaisait pas. Il préférait choisir les femmes qui l’attiraient.
Petite écervelée arrogante.
— J’aimerais obtenir une place à bord de votre...
Elle jeta un œil autour d’elle, fronçant le nez.
— … navire.
Son manque d’appréciation manifeste pour le vaisseau historique que Jack s’était procuré et sur lequel il avait passé de longues heures de labeur le provoquait.
— Vraiment ?
Il n’avait pas besoin de la distraction d’une femme à bord de son navire. Particulièrement alors qu’elle était la première à l’attirer depuis tellement, tellement longtemps.
Elle hocha la tête, résolue.
— Oui, vraiment ! Et je suis prête à vous offrir une somme conséquente en échange.
Elle balança ostensiblement le porte-monnaie devant elle.
— Ah oui ? demanda Jack avant de poursuivre sans cérémonie : Pourquoi diable ? Nous ne partons pas en croisière de plaisance, Miss Vanderwahl, et nous ne sommes pas non plus le yacht privé d’une pauvre petite fille riche voulant parader jusqu’au port de son choix !
— Mr. MacAuley ! protesta-t-elle. Nul besoin d’une telle impolitesse ! Et je n’aurais jamais pensé que ce soit ce genre de bateau, je vous l’assure !
— La réponse est non, dit Jack, refusant sa proposition sans discuter.
Il se tourna et s’éloigna, laissant Kell se débrouiller avec elle.
Il ne voulait pas qu’elle reste dans ses pattes.
Point final.
Il avait tout de suite compris qu’elle allait lui causer des ennuis. Elle mettrait son bateau sens dessus dessous plus rapidement qu’une mousson. Il se tourna pour descendre l’échelle qui menait au pont inférieur et se trouva face à elle, les mains sur les hanches, sa bourse se balançant au bout de sa main.
— Vous ne pouvez pas me dire non tout de suite ! l’informa-t-elle d’un ton quelque peu indigné. Je ne vous ai pas encore fait ma proposition.
— Je peux parfaitement et j’ai dit non, énonça-t-il d’un ton résolu.
Puis il se laissa tomber sur le pont inférieur pour ne plus la voir.
Il entendit le ricanement de Kell et réprima un juron quand il leva la tête et la vit qui baissait les yeux vers lui.
— Trois mille dollars ! s’exclama-t-elle. Je vous donnerai trois mille dollars, Mr. MacAuley !
— Non.
Il ne céderait pas.
Elle avait du culot de venir lui demander de l’aide alors que son fiancé était le fléau de son existence et que son père était l’allié de Penn.
Jack ne voulait rien avoir à faire avec eux.
— Cinq mille !
Jack se baissa pour entrer dans la salle à manger, l’ignorant toujours.
Le bateau avait été retapé pour ajouter un troisième niveau aux deux qu’il possédait déjà. Le pont inférieur abritait les cuisines, les quartiers du cuisinier, la cantine, deux cabines d’officiers ainsi que la cabine et la salle à manger du capitaine. Le niveau le plus bas était utilisé principalement comme soute et comportait également quatre petites cabines, dans lesquelles Jack se demandait comment des hommes adultes pouvaient dormir, sans parler de se tenir debout ou de pisser. Tout le monde dormirait dans le réfectoire, dans des hamacs suspendus au plafond qu’il faudrait décrocher tous les matins. C’était un dispositif primitif, mais qui ferait l’affaire.
Les quartiers inférieurs étaient cependant exigus, et Jack présageait un mal de dos permanent à devoir s’y déplacer. Seules la cuisine, la cabine du capitaine et sa salle à manger présentaient un moindre confort – c’est-à-dire la possibilité pour un homme adulte de se tenir debout.
Il entendit les pieds de la jeune femme atterrir sur le bois poli, puis ses petits pas délicats le suivirent. Il leva les yeux au ciel.
— Je vous donnerai cinq mille dollars !
— Je vous avais bien entendue et je n’ai pas besoin de votre argent, Miss Vanderwahl !
Il entendit un bruit sourd et présuma qu’elle s’était cogné la tête en entrant dans la cantine. Le plafond était bas.
— Aïe !
— Faites attention à votre tête, la prévint-il trop tard.
Puis il poursuivit sa route. Il ne put réprimer un sourire quand il l’entendit pousser un petit juron dans son dos. Une réaction très peu féminine, mais qui, malgré sa vulgarité, était absolument adorable.
— J’ai plutôt l’impression que vous avez réellement besoin de mon argent ! contra-t-elle d’un ton particulièrement déterminé.
Jack s’agrippa à un barreau de l’échelle qui menait à la salle à manger du capitaine, s’apprêtant à s’y hisser.
— Attendez, je vous en prie !
Elle semblait à présent frénétique.
— Je vous conjure de m’écouter, Mr. MacAuley !
Et pourquoi diable le devrait-il ?
Il grimpa jusqu’à mi-hauteur avant de s’arrêter. Ni son père ni son comité n’avaient jamais écouté un mot de ce qu’il leur avait dit. Il n’avait pas à écouter une seule parole de sa fille. Mais la curiosité l’arrêta.
— Je suis désespérée, Mr. MacAuley ! Je vous en prie !
Il baissa la tête vers elle, lui coulant un regard interrogateur.
— Désespérée ?
— Oui, je vous en prie ! l’implora-t-elle.
Jack découvrit alors qu’il aimait la voir en contreplongée, avec ses joues roses et son regard aussi incandescent que de l’or en fusion. Elle avait posé une main sur son front, le frottant doucement comme si elle apaisait une blessure. Elle s’était bel et bien cogné la tête et il aurait pu s’inquiéter si elle n’avait pas été aussi enflammée qu’elle l’avait été sur les quais. Méprisante, entêtée – non, passionnée – et désespérée, de son propre aveu.
La question était : pourquoi ce désespoir ?
— Vous avez une bosse sur la tête, Miss Vanderwahl.
Elle se couvrit délicatement le front de la main, fronçant les sourcils.
— Comme c’est gentil de votre part de me le faire remarquer.
Pourquoi voulait-elle faire le voyage et pourquoi avait-elle choisi Jack ?
— Je crois que vous allez avoir un bleu, la nargua-t-il, se disant qu’avec une telle beauté, elle était forcément vaniteuse.
Ses lèvres lui donnaient envie de l’embrasser.
— Un bon gros bleu, bien violet.
— Vraiment, Mr. MacAuley !
Elle lui jeta un regard noir, mais elle tint sa langue, et Jack ne put réprimer un sourire, voyant qu’elle avait du mal à contenir sa colère. Elle ne pouvait cependant pas dissimuler le feu qui brûlait dans ses yeux. Il aurait pu jurer qu’ils étaient en fusion.
Impertinente créature.
Elle semblait pourtant désespérée.
— Pourquoi ? insista-t-il. Pourquoi mon navire, Miss Vanderwahl ?
Elle inclina légèrement la tête en arrière, comme si elle ne savait soudainement plus quoi dire.
— Pourquoi ? répéta-t-elle, l’air stupéfaite.
— Oui, c’est-ce que j’aimerais savoir... pourquoi ?
— Eh bien, hésita-t-elle, pourquoi pas ?
Il reprit son ascension.
— Attendez ! Vous êtes en partance pour le Yucatan, n’est-ce pas ?
Jack eut le vague soupçon que Penn aurait pu l’envoyer pour les espionner. Il en croyait cet imbécile capable. Quelqu’un les avait surveillés, et Penn s’était fait un nom en s’appropriant les théories et les subventions des autres – celles de Jack en particulier.
Il s’arrêta, jetant un autre regard en contrebas.
— Ma destination n’est pas un secret, Miss Vanderwahl.
— Oui, oui, je sais... je sais... mais vous ne comprenez pas.
Elle pressait toujours la main sur son front et afficha une mine pitoyable.
— Je dois partir avec vous !
— Vous devez ?
— Oui ! Voyez-vous, je ne peux pas demeurer loin de Harlan si longtemps, et je crois que je vais mourir si je ne le vois pas au plus vite !
Un sentiment d’irritation monta en lui.
La dernière chose dont Jack avait besoin en ce moment était d’une fille riche et gâtée qui s’ennuyait de son fiancé, particulièrement lorsque ledit fiancé lui avait dérobé des subventions sous le nez, des promesses de financement que Jack s’était escrimé à obtenir.
Harlan Penn avait travaillé avec lui pendant un an, avait été au courant de toutes les recherches de Jack. Ce dernier, à deux doigts d’obtenir un financement, s’était échiné pour convaincre les personnes en place. Puis Harlan était allé les trouver, tournant les recherches de Jack contre celui-ci, mais à son propre avantage, lui dérobant sous le nez l’argent que Jack avait escompté. Avant l’interférence de Penn, les théories de Jack avaient été « audacieuses et innovantes, libres de tout préjugé ». Après, on l’avait traité de blasphémateur et de charlatan, et accusé de seulement vouloir se faire connaître. Penn avait parfaitement su quoi dire pour les faire changer de position. Il avait souligné des idées radicales parmi les théories de Jack et les avait retournées contre lui, sa seule preuve contradictoire étant la théologie traditionnelle, puis il était parti avec le reste, se les appropriant.
— Je vous donnerai sept mille dollars ! s’exclama-t-elle. Sept mille dollars, et le premier millier est ici !
Elle lui tendit sa bourse.
Alors voilà pourquoi elle avait eu l’air si suffisante ; cette satanée besace était remplie d’un pot-de-vin. Tout le monde a un prix, et elle s’était dit qu’il se contenterait d’une belle somme d’argent.
— Je me suis permis d’ouvrir un compte à votre nom à ma banque, poursuivit-elle d’un ton présomptueux. Et je peux y déposer le reste immédiatement !
Diable, c’est tentant.
Mais il n’emmènerait même pas cette petite idiote à son propre enterrement, alors encore moins retrouver l’homme qu’il détestait le plus au monde.
Tout le monde savait, hormis manifestement sa délicate fiancée et la marionnette qui lui servait de futur beau-père, que Harlan Penn utilisait les recherches académiques comme prétexte. Il ne prenait pas plus ses études au sérieux que sa fiancée. Il avait accompagné Jack durant son premier voyage au Yucatan et avait passé la majeure partie de son temps à recevoir des femmes dans sa tente au lieu de travailler. Penn était paresseux et très porté sur la chose, seulement centré sur ses propres plaisirs. Jack avait eu de la peine pour la fiancée que Penn ne mentionnait jamais. Même à l’époque, il lui avait semblé évident que c’était avec la fortune de Maxwell Vanderwahl que Penn avait bien l’intention de se marier.
Cela le dérangeait cependant de la voir jeter son argent par les fenêtres alors que lui s’était quasiment vidé les poches pour ce simple petit rafiot. Il avait tant dû piocher dans ses réserves personnelles qu’il n’avait même pas pu financer l’ensemble des réparations dont le bateau avait besoin. La majeure partie de son équipage étaient des bénévoles tout aussi engagés dans leur expédition qu’il l’était ; des savants, pas des matelots, qui tenaient assez à ce voyage pour mettre entre parenthèses des broutilles telles que leur confort et leur rémunération.
— Que je comprenne bien... Vous voulez que je vous emmène au Yucatan parce que votre petit ami vous manque tellement que vous ne pouvez pas vivre sans lui ?
Quelque chose qui ressemblait à de la fureur passa alors dans son regard, mais si rapidement que Jack se demanda s’il ne l’avait pas imaginé.
— Oui, répondit-elle fermement.
— Non ! explosa Jack. Demandez à votre papa de vous emmener !
Il l’ignora une bonne fois pour toutes, se hissant jusqu’en haut de l’échelle, maugréant quelque chose sur l’assurance exagérée des hommes – et des femmes – riches. Il aurait aimé allumer un bûcher pour incendier tous les billets du monde.
— Vous ne comprenez pas ! s’écria-t-elle.
Il entendit alors l’échelle craquer sous le poids léger de la jeune femme. Il se promit de se souvenir de la réparer avant que quelqu’un ne fasse une mauvaise chute.
— Mon père ne me laisserait jamais partir !
Jack se tourna vers elle, lui jetant son regard le plus féroce, espérant lui faire peur. Elle se rapprochait de sa cabine et, dans son état actuel, il aurait été enclin à lui dire oui, à l’entraîner dans son lit et à la séduire pour faire fondre son arrogance.
D’ailleurs, il aurait presque aimé le faire juste pour rendre la monnaie de sa pièce à son traître de fiancé. Mais il préférait se dire qu’il était au-dessus de cela.
Il préférait, oui, mais cette moue boudeuse ne demandait qu’à être embrassée. Harlan l’avait-il déjà embrassée ? Jack n’était pas à proprement parler un gentleman. Il n’était pas né dans un monde de bonnes manières et de termes recherchés. Kell et lui venaient d’un monde bien différent de celui de la jeune femme.
— Votre père n’est peut-être pas entièrement un idiot, après tout, suggéra-t-il.
— Je vous demande pardon !
— Pauvre petite fille riche... vous devriez écouter votre papa !
Elle hésita une seconde à peine avant de se hisser sur le pont.
— Ce n’est vraiment pas gentil ! lui reprocha-t-elle.
Jack la regarda d’un air incrédule et dut se retenir de la prendre dans ses bras et de l’embrasser fougueusement pour lui apprendre une bonne leçon : ne pas suivre des hommes inconnus jusque sur le seuil de leur chambre.
Elle était campée devant lui, refusant de céder, sans crainte aucune, et il se dit que c’était ou bien stupide ou alors véritablement désespéré – le genre de désespoir qui vous rend complètement idiot.
Elle tendit la main et la posa timidement sur son bras, mais Jack sentit la supplique à travers ce léger contact.
— Mr. MacAuley. Je vous en prie. Vous ne comprenez pas à quel point c’est important pour moi. Je vous en prie... Je vous en prie...
Jack flancha soudain, lisant la sincérité dans son regard.
Penn ne méritait pas une telle loyauté. Il ne méritait pas la passion si apparente dans sa résolution.
— Je vous donnerai dix mille dollars, offrit-elle.
Il sut alors qu’elle avait atteint sa limite. L’espace d’une seconde, il vit de la peur dans ses yeux alors qu’elle attendait sa réponse.
— C’est peut-être la chose la plus importante que j’ai jamais faite de toute ma vie ! l’implora-t-elle. Je vous en prie... Je me rendrai utile. Je ferai tout ce que vous me direz... s’il vous plaît...
Par tous les saints du paradis !
Si Sophie Vanderwahl voulait gaspiller son argent pour passer deux semaines à vomir tripes et boyaux par-dessus un bastingage, qui était-il pour l’en empêcher ?
Jack avait des principes, mais il n’était pas stupide. Cet argent pouvait lui être utile, et son équipage aurait besoin d’une rémunération.
— Très bien, bon sang ! dit-il en maugréant.
Le regard de la jeune femme s’éclaira.
Avec la lumière qui descendait sur eux à travers les filets, ses yeux ressemblaient presque à deux pépites d’or mouchetées d’émeraude.
C’était beau.
— Quoi ? Vous avez vraiment dit oui ?
Elle battit joyeusement des mains.
Jack allait le regretter amèrement, il le voyait déjà, et qu’il soit damné s’il allait laisser l’enthousiasme de la jeune femme refroidir son irritation. Alors il lui dit fermement :
— Présentez-vous demain avant quatre heures de l’après-midi, avec vos bagages et prête à partir, ou je lève les voiles sans vous !
Elle poussa un cri si fort que le son fit grimacer Jack, puis elle se jeta sur lui avec la force d’un boulet de canon.
La sensation de son corps plaqué contre le sien le fit frissonner. Il la laissa le prendre dans ses bras tandis qu’elle riait joyeusement, n’osant pas la toucher. Il gardait les bras tendus, ses sens en émoi.
— J’ai déjà fait mes bagages !
Elle faisait des bonds, l’étreignant joyeusement, enroulant ses bras autour de son cou, l’étranglant.
— Oh, merci ! Merci ! Vous n’allez pas le regretter ! Pas du tout ! Je le promets !
C’était déjà le cas.
À chaque petit saut de joie, il sentait ses mamelons, durcis par l’excitation, à travers sa robe. Cette sensation le torturait impitoyablement.
Il leva les yeux vers les filets, essayant de se reprendre, retenant sa respiration, essayant de ne prêter attention à rien... pas à sa douce fragrance féminine ou à la senteur mentholée de son souffle... et particulièrement pas à la soudaine explosion de chaleur dans son entrejambe... et il vit Kell qui les observait.
Ce saligaud arborait un grand sourire.