Chapitre Vingt-Six

Jack parvint à la faire descendre sur le pont inférieur.

Ils manquèrent dégringoler au bas de l’échelle qui menait au réfectoire. Sophie n’avait de cesse de s’accrocher à lui, l’embrassant passionnément, enflammant le sang dans ses veines au-delà de tout contrôle. Il était reconnaissant que ses hommes se soient soudain faits discrets.

Quand il atteignit enfin sa cabine, il ouvrit la porte d’un coup de pied, l’embrassant sans lui donner l’occasion de respirer, car il redoutait ce qu’elle aurait pu dire s’il s’arrêtait – il était terrifié à l’idée qu’elle recouvre ses esprits.

Il l’embrassait comme si sa vie en dépendait, car au fond c’était l’impression qu’il avait. S’il ne lui faisait pas l’amour sur-le-champ – en cet instant –, il allait se briser en un millier de misérables morceaux.

Il la désirait.

Il l’aimait.

— Sophia ! haleta-t-il.

Elle répondit par un murmure qui lui fit dévaler des frissons le long du dos.

Il ne voulait pas s’arrêter de l’embrasser, de la savourer, de la toucher...

Il pressa ses mains sur ses fesses, les plaquant pleinement contre son excitation, voulant lui faire comprendre ce qu’il souhaitait lui offrir.

— Jack, murmura-t-elle contre sa bouche.

Il interrompit leur baiser le temps d’embrasser son menton, son nez... et de murmurer contre sa joue :

— Oui, ma fleur ?

Il lui caressa les fesses... fermes, rondes et coquines... Il la voulait sous lui, nue. Il voulait ses jambes enroulées autour de lui.

Le cœur de Sophie martelait dans ses oreilles.

Son corps appelait férocement quelque chose.

Il avait trop de souvenirs, voulait quelque chose de plus... quelque chose que seul Jack pouvait lui donner, comprit-elle d’instinct.

— Je...

Elle ne savait pas quoi lui demander, à part l’implorer de ne jamais s’arrêter... mais elle fut incapable de parler. L’émotion lui serra la gorge et elle se sentit frémir quand il lui embrassa la gorge, la mordillant tendrement. La sensation de ses dents pressant doucement contre sa chair la fit bondir de plaisir. Ravie, elle bascula la tête en arrière.

— Jack, gémit-elle.

— Dites-moi ce que vous voulez, ma fleur...

Il fit descendre sa main entre leurs corps, caressant ses seins par-dessus sa chemise, lui tirant un gémissement.

— Vous êtes belle, murmura-t-il.

Elle ne pouvait pas protester, n’en avait pas envie.

Elle fit glisser ses jambes le long de celles de Jack, posant les pieds par terre pour se redresser, légèrement chancelante. Il agrippa ses épaules, puis dirigea ses mains vers le devant de sa chemise quand elle put se tenir seule debout. Il accrocha son regard en commençant à déboutonner le vêtement, et la respiration de Sophie s’accéléra. Elle déglutit convulsivement quand il libéra le premier bouton... avant de passer au suivant.

Son cœur martelait contre ses côtes.

Son regard ne la quitta pas tandis qu’il descendait le long de sa chemise, libérant tous les boutons jusqu’à ce que le tissu bâille sur sa poitrine. Il avait des yeux verts intenses, pleins de désir, luisant férocement.

Le visage de Sophie était cramoisi.

Prise d’une soudaine timidité, elle craignait de lui en montrer davantage. Et si elle ne lui plaisait pas ? S’il ne la trouvait pas à son goût ? Elle détourna le regard, mais il ne le permit pas. Il tendit la main, lui soulevant le menton de l’index.

— Savez-vous ce que je veux ? lui demanda-t-il d’une voix basse et suave.

Elle essaya de parler à travers la boule qui se formait dans sa gorge.

— Oui, dit-elle dans un souffle, le cœur battant.

Il inclina la tête, souriant lentement, visiblement diaboliquement satisfait de sa réponse, et Sophie ne put que se laisser faire, le laissant la déshabiller.

Il s’arrêta avant d’avoir ouvert son chemisier, et Sophie eut peur... peur qu’il continue... peur qu’il s’arrête.

Prenant une inspiration, elle se décida et se débarrassa du vêtement, le laissant glisser sur ses bras.

— Dieu ! s’exclama-t-il, fermant les yeux pendant un bref instant.

Ses narines se gonflèrent légèrement, son expression était intense. Il ouvrit alors les yeux, et son regard tomba sur sa poitrine.

Sophie retint son souffle pendant qu’il la regardait.

— Vous... êtes... si belle, lui dit-il.

Et il tendit des mains hésitantes pour la toucher. Ses paumes l’enveloppèrent, ses doigts la caressèrent... son pouce taquina doucement son mamelon, et ce fut au tour de Sophie de se perdre dans l’extase de son contact.

Elle ferma les yeux.

Elle ne voulait pas qu’il s’arrête.

Elle couvrit les mains de Jack des siennes, les pressant doucement contre son cœur. Elle en avait désespérément envie. Elle ne se réservait plus pour personne. Harlan ne faisait plus partie de sa vie. Elle ne se marierait probablement plus, à présent, et elle serait bien bête de repousser le seul homme qui lui avait fait ressentir... tant de choses.

Elle ne désirerait plus jamais quelqu’un d’autre.

Si ce moment-là devait être le dernier en sa compagnie, cela en vaudrait quand même la peine. Elle savourerait ce doux souvenir dans ses moments les plus intimes.

Avec un grognement de plaisir, Jack tomba à genoux devant Sophie, l’étreignant. Ses doigts enserrèrent ses fesses, l’attirant contre lui.

Au diable le hamac !

Ils n’avaient pas besoin de couche.

Il laissa courir ses mains sur elle. Avec un gémissement avide, il plaqua sa bouche contre elle, mordant à travers le tissu de ses pantalons. Ses narines se gonflèrent et sa langue la caressa à travers le tissu épais. Elle haleta doucement et se raidit.

Il ne voulait pas s’arrêter de la toucher.

— J’ai besoin de vous, Sophia, dit-il d’une voix rauque.

Seul le silence lui répondit.

Elle avait peur, ce qu’il ne voulait pas.

— Laissez-moi, l’implora-t-il. Laissez-moi vous aimer, Sophia...

Pour toute réponse, elle emmêla ses doigts dans sa chevelure, lui caressant la tête, et cette sensation enivrante lui fit tourner la tête. Son cœur caracola et il se mit immédiatement à déboutonner ses pantalons. Elle gémit doucement et il lui murmura des petits riens apaisants.

— Vous êtes belle, lui assura-t-il. Vous êtes tellement belle !

Il la déshabilla, baissant ses pantalons. Elle enfonça légèrement ses ongles dans son crâne et il sentit son corps se raidir.

Sophie gémit doucement.

Elle baissa les yeux vers lui et son cœur frémit dans sa poitrine en le voyant ainsi... à son contact... son visage pressé si audacieusement contre elle, enfoncé dans ses boucles sombres. Puis sa langue plongea doucement à l’intérieur, força sa douceur satinée entre ses jambes... c’était chaud et mouillé. Cette sensation délicieuse fit perdre à Sophie toutes les inhibitions auxquelles elle s’accrochait encore.

Ravalant une inspiration, elle ouvrit les jambes pour lui, le priant par ce mouvement de prendre ce qu’il voulait. Elle en avait désespérément envie... mais voulait aussi lui donner du plaisir...

Il l’attira à terre et Sophie ne résista pas. Il lui retira ses pantalons, déposant de doux baisers le long de ses cuisses... de ses mollets. Elle déglutit convulsivement quand il revint l’embrasser de façon encore plus intime... puis il se hissa vers ses lèvres.

Pendant un bref instant, il soutint son regard, ses yeux verts en fusion, puis il l’embrassa. Le cœur de Sophie fit un bond violent. Elle lui rendit son baiser, sentant sa saveur sur ses lèvres. Son pouls s’accéléra quand il approfondit le baiser, et ses doigts cherchèrent immédiatement les boutons des pantalons de Jack.

Elle voulait le voir, lui aussi.

Il gémit, ses propres doigts venant l’assister.

Quand les boutons furent défaits, Sophie l’étreignit, l’entraînant sur elle. Elle voulait le sentir, le connaître, l’aimer.

Jack avait manifestement réussi à se débarrasser de ses pantalons sans interrompre leur baiser. Il ne souhaitait rien de plus que d’être à l’intérieur d’elle, mais il voulait surtout lui donner du plaisir. Et il voulait qu’elle en ait envie autant que lui. Il ne voulait pas de regrets après coup. Ses mains cherchèrent et trouvèrent sa moiteur, ce qui fit bouillir son sang.

— Votre saveur me plaît, murmura-t-il.

La sentant frémir sous lui, il enfonça un doigt dans son corps.

— C’est là que j’ai envie d’être, Sophia.

Elle haleta doucement, frissonnant quand il enfonça son doigt plus profond.

— Le sentez-vous ? demanda-t-il, sachant très bien que oui.

Elle arqua le corps pour l’accepter. Fermant les yeux de plaisir, elle haleta doucement.

— Oui, gémit-elle en levant la tête vers lui, les yeux enfiévrés de désir.

Cette assurance lui plaisait. Elle était aussi passionnée que belle.

Il la pénétra davantage, plus fermement.

— Je veux être à l’intérieur de vous, lui dit-il un peu désespérément, ne lui laissant aucun doute quant à ses intentions. Ici.

Elle hocha la tête, manifestement incapable de parler, et il s’enfonça plus profond, s’arrêtant à la barrière au creux de son corps. Son cœur fit un bond quand il la découvrit et ses émotions s’affrontèrent.

Elle lui avait dit la vérité : Penn n’était pas son amant.

Sa respiration s’accéléra douloureusement et sa faim s’intensifia. Son corps était douloureux. Il voulait être le premier et le dernier à répandre sa semence en elle.

Il voulait qu’elle porte ses enfants, voulait qu’elle n’appartienne qu’à lui... pour toujours.

Il enfonça son visage contre sa gorge, l’embrassant en murmurant :

— C’est votre dernière chance pour tout arrêter, petite fleur... on ne pourra pas revenir là-dessus... dites-moi que vous en êtes sûre...

Il la sentit hocher la tête, et c’était suffisant.

Ses doigts caressèrent son hymen, attendant pour le rompre.

— Dites-moi oui, la pressa-t-il.

Elle poussa un petit cri, glissant ses mains autour de son cou. Elle enfonçait ses doigts dans sa nuque, mais il voulait l’entendre prononcer ces paroles.

— Dites-le-moi, Sophia, l’implora-t-il.

Sophie frémit sous lui. Son corps se serra autour de son doigt, avide de ce qu’il pourrait lui offrir. Il la caressa, lui donnant du plaisir jusqu’à ce qu’elle pousse un cri.

— Oui ! s’exclama-t-elle en inclinant les hanches pour l’attirer plus profond.

Ses doigts la pressèrent plus dur, plus profond, et elle gémit doucement.

La moiteur, la chaleur et la stupeur s’emparèrent d’elle.

La béatitude.

Et soudain, il se positionna sur elle... plaqua son corps sur elle.

Sophie ouvrit les yeux et plongea dans ceux de Jack, le souffle court.

— Le premier et le dernier, murmura-t-il de façon énigmatique.

Puis il ferma les yeux, s’enfonçant en elle.

Sophie se cambra pour le recevoir pleinement, poussant un cri de délice à la sensation satinée de son corps quand il la pénétra. Il la remplit délicieusement.

Elle voulut qu’il entre plus profond et lui agrippa les fesses, l’attirant à l’intérieur de son corps... à l’intérieur de son cœur.

Pour toujours.

Je vous aime, Jack, essaya-t-elle de dire. Mais son nom était le seul mot qui voulut bien sortir.

Puis elle se perdit dans les sensations invoquées par chacune de ses pénétrations. Elle soupirait doucement à chaque coup de reins et poussa un cri d’extase tandis que son corps suivait ce fil de plaisir grandissant. Il se déroula en elle, la taquinant encore et encore jusqu’à ce que son corps trouve sa délivrance.

Le monde explosa derrière ses paupières.

L’intense frémissement du corps de Sophie informa Jack de son plaisir. Ses frissons et son cri de passion le firent basculer. Son propre orgasme lui arracha un cri et il la serra contre lui, ressentant en cet instant une satisfaction intense dont il n’avait jusqu’alors jamais fait l’expérience.

Même s’il devait vivre mille fois, cet instant serait imprimé dans son esprit... s’il devait mourir demain, il mourrait satisfait.

Il n’avait vécu que pour ce moment.

À cet instant, il avait découvert ce qu’il avait cherché toute sa vie durant. Il le savait à présent, car pour la première fois, uni à la femme qu’il étreignait, il se sentait comblé.

Il avait cherché une vie entière ainsi que durant d’autres existences à travers son étude d’époques et de peuples révolus... dévouant sa vie tout entière à la découverte du sens de son existence et de celle de l’humanité en général... alors que la réponse se trouvait là, dans les bras de Sophie Vanderwahl.

Qu’il soit damné s’il la perdait maintenant.