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Loring sortit du ministère de la Justice par une porte de côté et chercha un taxi. Il était presque cinq heures et demie, ce vendredi de printemps, et la circulation dans les rues de Washington était complètement bloquée. Loring attendit au bord du trottoir et leva la main gauche en espérant que le ciel lui viendrait en aide. Il allait renoncer quand un taxi, qui avait pourtant déjà pris un passager à quelques mètres de là, s’arrêta devant lui.

– Vous allez vers l’est, monsieur ? Mon client m’a dit que cela ne le dérangeait pas.

En pareille circonstance, Loring était toujours embarrassé. Inconsciemment il rentra son avant-bras dans sa manche afin de cacher sa main et la fine chaîne attachée à la poignée de la mallette.

– Non, merci. Je prends la direction du sud au prochain carrefour.

Il attendit que le taxi eût réintégré le flot ininterrompu des voitures avant de reprendre sa vaine attente.

Lorsqu’un cas de ce genre se présentait, son esprit était généralement en éveil, il savait se montrer à la hauteur. S’il avait été dans son état normal, il aurait scruté l’horizon à droite et à gauche, à l’affût des taxis déposant leurs clients, surveillant chaque coin de rue pour apercevoir un petit signal lumineux sur le toit d’un véhicule, indiquant que celui-ci venait de se libérer et qu’il serait à celui qui avait les jambes les plus rapides.

Ce jour-là, Ralph Loring n’avait aucune envie de courir. Il était obnubilé par une terrible réalité. Il venait d’assister à la condamnation à mort d’un homme. Un homme qu’il n’avait jamais rencontré, mais qu’il connaissait bien. Un homme de trente-trois ans qui habitait et travaillait dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, à cinq cents kilomètres de là, ignorait totalement l’existence de Loring, un homme qui de son côté, ne savait rien, et surtout pas que le ministère de la Justice s’intéressait à lui.

Loring ne parvenait pas à oublier la grande salle de conférences ni l’immense table rectangulaire où avaient pris place ceux qui avaient prononcé cette sentence.

Il avait vigoureusement protesté. C’était le moins qu’il pût faire pour cet inconnu, cet être qu’on allait manipuler avec précision de telle sorte qu’il se retrouverait dans une position intenable.

– Puis-je vous rappeler, monsieur Loring, lui avait dit un assistant du ministre de la Justice ancien rapporteur d’un tribunal de la Marine, qu’en toute situation de combat, on se doit d’assumer les risques élémentaires. On prévoit également un certain pourcentage de pertes.

– Les circonstances ne sont pas les mêmes. Cet homme n’est pas entraîné. Il ne saura ni qui est son ennemi ni où ce dernier se trouve. Comment le pourrait-il, du reste ? Nous-mêmes, nous ne le connaissons pas.

– C’est très bien ainsi.

Un autre assistant du ministre venait de prendre la parole. On l’avait recruté dans un quelconque cabinet de conseil juridique. Loring le soupçonnait fort d’adorer les comités en tous genres, étant incapable de prendre seul la moindre décision.

– Notre sujet est très adaptable. Regardez son profil psychologique : imparfait, mais adaptable à l’extrême. Voilà les conclusions exactes. Nous avons fait un choix logique.

– Imparfait, mais adaptable ! Pour l’amour du Ciel, qu’est-ce que cela veut dire ? Puis-je rappeler à cette commission que cela fait quinze ans que je travaille dans ce secteur. Les profils psychologiques ne sont que des lignes directrices, des jugements à l’emporte-pièce. Je n’enverrais pas plus un homme en mission d’infiltration sans le connaître à fond que je ne prendrais en charge les calculs de la NASA.

Le président de la commission, qui avait fait carrière dans la profession, avait répondu à Loring :

– Je comprends vos réserves. En temps normal, je serais d’accord avec vous, mais les circonstances présentes n’ont rien d’ordinaire. Nous disposons de trois semaines à peine. Le facteur temps nous contraint à négliger les précautions d’usage.

– C’est un risque que nous devons assumer, fit l’ancien rapporteur d’un ton pontifiant.

– Ce n’est pas vous qui l’assumerez, répliqua Loring.

– Voulez-vous être déchargé de cette affaire ? lui proposa le président, avec une sincérité désarmante.

– Non, monsieur. Je le ferai. Avec réticence. Je tiens à ce que ce soit consigné dans le procès-verbal.

– Encore un mot avant que nous ne nous séparions. Le conseiller juridique se pencha vers la table. Et ceci vient d’en haut. Nous sommes tombés d’accord pour considérer que notre sujet est motivé. Ce point est clair, d’après le profil. Qu’il soit également clair que toute aide apportée à cette commission par ledit sujet le sera librement, volontairement. Nous sommes vulnérables. Nous ne pouvons pas, j’insiste, nous ne pouvons absolument pas être tenus pour responsables. Si cela est possible, nous aimerions que le procès-verbal souligne que c’est le sujet qui est venu à nous.

Ralph Loring s’était détourné, dégoûté.

La circulation était encore plus dense, à présent. Loring avait décidé de rentrer à pied jusqu’à son appartement quand une Volvo blanche s’arrêta devant lui.

– Montez ! Vous avez l’air idiot avec votre main tendue.

– Oh, c’est vous ! Merci beaucoup.

Loring ouvrit la porte et se glissa sur le siège à côté du conducteur, puis il posa sa mallette sur ses genoux. Il n’avait plus besoin de dissimuler la fine chaîne noire autour de son poignet. Cranston travaillait dans la même branche que lui, comme spécialiste des itinéraires transcontinentaux. C’était Cranston qui avait fait le travail sur lequel reposait la mission dont la responsabilité incombait désormais à Loring.

– La réunion a été longue. Êtes-vous parvenus à quelque chose ?

– Le feu vert.

– Il était temps.

– Deux assistants du ministre de la Justice et un message inquiet de la Maison Blanche y ont fortement contribué.

– Bon ! La division géographique a reçu les derniers rapports de la Force de Méditerranée ce matin. Comme d’habitude, nous assistons à un complet bouleversement de nos sources d’information. Les secteurs d’Ankara et de Konya au nord, les projets de Sidi Barrani et de Rashid, et même les Algériens réduisent systématiquement leur production. Cela ne nous simplifiera pas la tâche.

– Mais qu’est-ce que vous voulez ? Je croyais que votre objectif était de les mettre en pièces. Vous n’êtes jamais satisfait.

– Vous ne le seriez pas non plus. Nous pouvons exercer un contrôle sur des places que nous connaissons. Mais que diable savons-nous d’endroits comme... Porto Belocruz, Pilcomayo et une demi-douzaine de noms à coucher dehors au Paraguay, au Brésil et au Guyana ? C’est une tout autre histoire, Ralph.

– Faites venir les spécialistes du SA. La CIA rampe à leur côté.

– Pas question. Nous n’avons pas la permission de demander de plans d’action.

– C’est stupide.

– C’est de l’espionnage. Nous restons propres. Nous nous en tenons strictement à Interpol-Hoyle. Pas de magouilles. Je pensais que vous le saviez.

– Tout à fait, répliqua Loring, quelque peu impatient. C’est quand même idiot.

– Vous vous occupez de la Nouvelle-Angleterre, États-Unis. Nous nous débrouillerons avec les pampas... ou le reste.

– La Nouvelle-Angleterre est un drôle de microcosme. C’est ce qui m’effraie. Que sont devenues toutes ces descriptions poétiques de clôtures rustiques, d’esprit yankee et de murs de brique couverts de lierre ?

– Une nouvelle poésie. Il faudra vous y mettre.

– Votre compassion me touche. Merci.

– Vous me semblez découragé.

– Nous n’en avons pas le temps...

– Nous ne l’avons jamais.

Cranston engagea la petite voiture sur une voie plus rapide qui se boucha au coin de l’avenue du Nebraska et de la dix-huitième rue. En soupirant il se mit au point mort et haussa les épaules. Il regarda Loring qui contemplait le pare-brise, sans la moindre expression.

– Au moins vous avez le feu vert. C’est déjà quelque chose.

– Bien sûr. Avec quelqu’un qui ne convient pas.

– Oh... je vois. C’est lui ?

Cranston fit un signe de tête en direction de la mallette de Loring.

– C’est lui. Depuis le jour de sa naissance.

– Comment s’appelle-t-il ?

– Matlock. James B. Matlock II. B pour Barbour, très vieille famille, deux très vieilles familles. James Matlock, licence, maîtrise, doctorat. Une autorité dans le domaine des influences sociales et politiques sur la littérature élisabéthaine. Qu’en dites-vous ?

– Mon Dieu ! Ce sont ses références ? Où commencera – t-il à poser des questions ? Aux thés confraternels pour professeurs à la retraite ?

– Non. De ce côté-là, ça va. Il est assez jeune. Ces références font partie de ce que la Sécurité appelle un profil imparfait mais adaptable ! Vous ne trouvez pas que c’est une jolie définition ?

– Inspirant. Qu’est-ce que cela signifie ?

– C’est censé décrire un homme peu sympathique. Probablement à cause d’un mauvais dossier militaire ou d’un divorce. Je suis sûr qu’il s’agit de l’armée. Mais en dépit de cet insurmontable handicap, il plaît.

– Il me plaît déjà.

– Le problème, c’est qu’à moi aussi, il me plaît.

Les deux hommes se turent.

Il était clair que Cranston était depuis suffisamment longtemps dans le métier pour savoir quand un professionnel devait réfléchir seul. Arriver à certaines conclusions – ou justifications – par lui-même. La plupart du temps, c’était simple.

Ralph Loring pensa à ce professeur dont la vie était racontée en détail dans sa mallette, détails sélectionnés à partir d’une banque de données. Il s’appelait James Barbour Matlock mais, derrière ce nom, l’homme refusait d’apparaître. Et ceci ennuyait Loring. L’existence de Matlock était faite de comportements illogiques, dérangeants et même violents.

C’était le fils de deux parents âgés, immensément riches, qui habitaient une jolie demeure à Scarsdale, dans l’État de New York. Son éducation avait été celle de la haute société de la côte Est : Andover et Amherst, lui permettant tout naturellement d’espérer exercer une profession en plein Manhattan, dans la banque, la bourse ou la publicité. Rien dans ses études antérieures, lycée ou faculté, n’indiquait la moindre déviation par rapport à ce schéma. Et son mariage avec une fille de Greenwich, d’un milieu social élevé, semblait au contraire le confirmer.

Et puis il se passa quelque chose dans la vie de James Barbour Matlock, et Loring aurait aimé comprendre. Il y eut d’abord le service militaire.

C’était au début des années soixante et, en acceptant que son temps sous les drapeaux fût prolongé de six mois, Matlock aurait très probablement pu s’asseoir confortablement derrière un bureau d’intendance, étant donné les relations de sa famille à Washington ou à New York. Au lieu de cela, son dossier ressemblait à celui d’un voyou : une longue suite d’infractions, de manquements à la discipline qui lui avaient garanti la moins enviable des affectations – le Viêt-nam et ses combats incessants et meurtriers. Quand il était dans le delta du Mékong, son comportement au feu lui avait valu de passer deux fois en cour martiale.

Il ne semblait pourtant pas qu’il y eût la moindre motivation idéologique derrière ses actes. Mauvaise adaptation apparemment, si ce n’était une totale inadaptation.

Son retour à la vie civile fut marqué par d’autres difficultés, avec ses parents, puis avec sa femme. De façon inexplicable James Barbour Matlock, dont les antécédents universitaires étaient honnêtes pour son milieu sans être époustouflants, déménagea dans un petit appartement sur les hauteurs de Morningside et s’inscrivit à l’université de Columbia.

Sa femme attendit trois mois et demi avant d’opter pour un divorce sans complications et sortir ainsi de l’existence de Matlock.

Les années qui suivirent ne donnaient que des informations très monotones. Matlock l’incorrigible était en passe de devenir Matlock l’érudit. Il travaillait du premier janvier au trente et un décembre, obtenant sa maîtrise au bout de quatorze mois, et son doctorat deux ans plus tard. Il se réconcilia alors avec ses parents. On lui confia un poste à la section de littérature anglaise de l’université de Carlyle, dans le Connecticut. Depuis lors, Matlock avait publié un certain nombre d’ouvrages et d’articles, et acquis une notoriété enviable dans la communauté universitaire. De toute évidence, il était très populaire, « adaptable à l’extrême » (stupide et maudite expression). Il était aisé sans être riche et ne manifestait plus aucun des signes de révolte qu’il avait montrés au cours des années soixante. Bien entendu, il avait peu de raisons d’être mécontent, pensa Loring. James Barbour Matlock II menait une petite vie très agréable. Il était pourvu de tout ce qu’il pouvait désirer, y compris une fille. Il avait une liaison discrète et sérieuse avec une étudiante diplômée du nom de Patricia Ballantyne. Ils ne vivaient pas ensemble, d’après les renseignements qu’on lui avait fournis, mais ils étaient amants. Il n’y avait, autant qu’on puisse l’affirmer, aucun mariage en perspective. La fille achevait un doctorat en archéologie et une douzaine de bourses diverses l’attendaient, qui l’enverraient vers des endroits lointains et des histoires originales. Patricia Ballantyne n’était pas faite pour le mariage. D’après les banques de données.

Et Matlock ? se demanda Ralph Loring. Que déduisait – il de ces faits ? Comment justifiait-il son choix ?

Ce n’était pas possible. Seul un professionnel confirmé pourrait rassembler les qualités requises par la situation actuelle. Les problèmes étaient beaucoup trop complexes, trop pleins de pièges pour un amateur.

Et, comble de l’ironie, si Matlock commettait des erreurs, tombait dans les pièges, peut-être parviendrait-il au but plus vite que n’importe quel professionnel ?

Mais il n’en reviendrait pas vivant.

– Pourquoi pensez-vous tous qu’il acceptera ?

Cranston se rapprochait de l’appartement de Loring. On avait piqué sa curiosité.

– Comment ? Excusez-moi, mais qu’avez-vous dit ?

– Pour quel motif le sujet accepterait-il ? Pourquoi serait-il d’accord ?

– A cause d’un cadet. De dix ans plus jeune, pour être précis. Les parents sont assez âgés. Très riches, très indifférents. Ce Matlock se considère comme responsable.

– De quoi ?

– Du frère. Il s’est tué, il y a trois ans, d’une overdose d’héroïne.

Dans la voiture qu’il avait louée, Ralph Loring longeait la rue large, bordée d’arbres, au-delà des vieilles et grandes maisons qui trônaient derrière leurs pelouses bien tondues. Certaines appartenaient à des associations d’étudiants, beaucoup moins toutefois que dix ans plus tôt. Le milieu fermé et mondain des années cinquante et du début des années soixante avait disparu. Quelques-unes de ces énormes demeures avaient été rebaptisées : la Maison, le Verseau (cela allait de soi), les Afros, le Warwick, Lumumba Hall.

L’université de Carlyle, Connecticut, était l’un de ces campus, de taille moyenne mais prestigieux, qui émaillaient le paysage de la Nouvelle-Angleterre.

Son administration, sous la conduite de son brillant président, le professeur Adrian Sealfont, restructurait la faculté, essayant de la moderniser, selon les critères de la seconde moitié du XXe siècle. On n’avait évité ni les contestations diverses, ni la prolifération de barbes et d’études africaines, qui venaient faire contrepoids à la richesse tranquille, aux clubs BCBG et aux régates parrainées par les anciens élèves. Le hard-rock et les thés dansants cherchaient le moyen de coexister.

Loring se dit, en regardant le paisible campus dans la lumière du soleil printanier, qu’il paraissait inconcevable qu’une telle communauté rencontrât de véritables problèmes.

En tout cas, certainement pas celui qui l’avait amené jusque-là.

Et pourtant...

Carlyle était une bombe à retardement qui, le jour où elle exploserait, entraînerait un nombre considérable de victimes. Et l’explosion, Loring le savait, était inévitable. Ce qui se produirait avant était imprévisible. C’était à lui d’envisager les éventualités les plus susceptibles de se réaliser. La clé, c’était James Barbour Matlock, licence, maîtrise, doctorat.

Loring dépassa le beau bâtiment à deux étages de la faculté, qui comprenait quatre appartements avec quatre entrées séparées. C’était l’une des meilleures maisons universitaires, généralement occupée par des familles jeunes et brillantes avant que celles-ci ne disposent des revenus nécessaires pour acquérir leurs propres logements. Matlock habitait au premier étage, côté ouest.

Loring fit le tour du pâté de maisons, et se gara de l’autre côté de la rue, non loin de la porte de Matlock. Il ne pouvait pas rester là longtemps. Il se tourna et se retourna sur son siège, surveillant les voitures qui passaient et les piétons, satisfait de n’être pas lui-même observé. C’était capital. Le dimanche, d’après le dossier de renseignements concernant Matlock, le jeune professeur lisait les journaux jusqu’à midi, puis il se rendait au nord de Carlyle, où Patricia occupait l’un des appartements mis à la disposition des étudiants ayant terminé le troisième cycle. Il ne se déplaçait que si elle n’avait pas passé la nuit avec lui. Dans ce cas, ils allaient tous les deux déjeuner à la campagne avant de rentrer chez Matlock ou d’aller se promener vers le sud, à Hartford ou à New Haven. Bien entendu, le programme n’était pas toujours le même. Ballantyne et Matlock partaient souvent ensemble, se faisant passer pour mari et femme lorsqu’ils s’inscrivaient dans les hôtels. Pas ce week-end-là. La surveillance dont ils avaient été l’objet avait confirmé ce fait.

Loring regarda sa montre. Il était une heure moins vingt, et Matlock était encore chez lui. Il ne lui restait que peu de temps. Quelques minutes plus tard, Loring était attendu au 217 Crescent Street. C’était là qu’il rencontrerait le contact qui lui permettrait de changer une seconde fois de véhicule. Il savait qu’il ne lui était pas nécessaire de contrôler Matlock « de visu ». Après tout, il avait lu le dossier à fond, regardé des tonnes de photos et même eu une brève conversation avec le professeur Sealfont, le président de l’université de Carlyle. Néanmoins, chaque agent avait ses propres méthodes de travail, et Loring avait l’habitude de surveiller un sujet quelques heures avant d’entrer en relation avec lui. Plusieurs de ses collègues du ministère de la Justice étaient persuadés que cela lui donnait un sentiment de puissance. Loring estimait, quant à lui, que cela lui donnait surtout une certaine confiance.

La porte de Matlock s’ouvrit et un individu de grande taille sortit en plein soleil. Il portait un pantalon kaki, un pull à col roulé et des mocassins. Loring vit qu’il était plutôt beau, avec un visage un peu anguleux et de longs cheveux blonds. L’homme, après avoir fermé sa porte à clé, mis ses lunettes de soleil et s’être avancé sur le trottoir, se tourna vers ce que Loring supposa être un petit parking. Quelques minutes plus tard, James Matlock quittait l’allée dans une voiture de sport, une Triumph.

L’agent du gouvernement se dit que son sujet avait une vie bien agréable. Des revenus suffisants, aucune responsabilité, un travail qui lui plaisait et même une liaison avec une fille séduisante.

Il se demanda s’il en irait de même dans trois semaines. Car l’univers de Matlock allait plonger dans l’abîme.