La nouvelle est sans conteste le mode d’écriture que je préfère. Paradoxalement, alors que nombre de personnes se plaignent de n’avoir pas le temps de lire, elle trouve beaucoup moins de lecteurs que le roman malgré sa relative brièveté. Ce qui laisse à penser que bien des personnes se font sans nul doute de fausses idées sur ce qu’elle est : en aucun cas un conte, moins encore le résumé d’une œuvre plus conséquente que son auteur ne se serait pas senti le courage de mener à terme.
Ce recueil, le second que j’ai jamais réalisé, englobe des textes de différentes périodes, et de différents genres. Les uns ont été publiés dans des revues, d’autres dans des anthologies, certains enfin sont des inédits récents ou ressurgis d’un dossier où je les avais oubliés. L’amalgame de récits de science-fiction et d’histoires fantastiques auxquels s’ajoutent quelques textes plus ou moins inclassables peut tout à la fois en indisposer certains ou plaire à d’autres. Un auteur ne commande pas forcément à sa plume ; ce sont plutôt les débordements de son imagination ou les événements sociaux, politiques ou scientifiques qui le contraignent à coucher sur le papier ou sur l’écran de son ordinateur ces démangeaisons de l’écriture que j’appellerai le prurit de l’écrivain.
J’espère en tout cas que mon lecteur éprouvera autant de plaisir à lire ces récits que j’en ai eu à les écrire.
Jean-Pierre Fontana