Le soleil du matin commence à percer, baignant arbres, fleurs et oiseaux d'une lumière chaude et dorée. Quel merveilleux rappel (bien qu'aucun rappel, bien sûr, ne soit nécessaire) : il n'y a tout simplement rien à atteindre, nulle part où aller, rien à faire... et personne, ici, qui sache quoi que ce soit...
« Rien à atteindre ». Oui, j'ai lutté bien longtemps avec ce concept ! Pauvre moi, faisant tant d'efforts pour cette ultime expérience d'éveil, celle qui aurait définitivement clos l'affaire ! Le gâteau n'était pas suffisant, je voulais également la cerise ! Mais un jour, apparemment, le besoin de l'illumination s'est simplement évanoui. Et ce qui reste, je n'ai pas le moyen de savoir. Il n'y a que cela ; et toute idée de « cela » se dissout.
La libération à chaque instant, l'éveil à chaque instant, et personne, ici, pour le connaître. Personne, ici pour l'expérimenter ! Absolument personne !
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Je suppose que le « saut final » (et il n'y a pas de sauts) a été l'illumination du besoin d'être illuminé, l'éveil du besoin d'être éveillé. Et l'unique raison pour laquelle je ne pouvais pas « comprendre », c'est... que « je » essayais.
C'est comme essayer de ne pas respirer. C'est sans espoir.
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Il n'y a jamais et toujours que cela – ce qui est clairement donné dans l'instant. Le bruit des touches du clavier sous mes doigts. Respirer. Une légère douleur dans le dos. Le bourdonnement du ventilateur de l'ordinateur. Les factures qui s'amoncellent sur la table de la cuisine. Les voix, les visages, le bruit, la chaleur. Rien que cela ! C'est tout !
Qui aurait cru que l'illumination c'était cela ? Que cette « chose » même, que nous passons nos vies à rechercher, soit là ; elle était là pendant tout ce temps, littéralement sous nos yeux, nous fixant littéralement du regard.
Véritablement, tout est la manifestation de l'amour inconditionnel. Tout est Un Esprit, tout est Dieu, c'est le Nirvana, la Conscience, l'Unité, le Royaume des Cieux (appelez le comme vous le voulez) – TOUT. Le sacré et le profane, le vivant et le mourant, la peur, la culpabilité, la souffrance, la compassion, les décapitations en Irak, les famines de masse, les corps ravagés par le cancer, la recherche de l'illumination, la frustration de ne pas « comprendre », payer les factures, nourrir le chat, caresser le chat, être mordu par le chat, TOUT ! (D'accord, j'aurais pu faire sans être mordu par le chat...)
Oh – expérimenter la vie, l'expérimenter complètement, dans toute sa magnificence, sans aucun concept de ce qu'elle devrait être !
C'est le pur amour inconditionnel. Tout. Rien n'est exclu.
Et ce n'est que cela.
Et c'est étonnant.
Et c'est absolument, absolument ordinaire.
La vie quotidienne EST libération, et rien de plus n'a besoin d'être dit.