La paix de Dieu

« Place-moi comme un sceau sur ton cœur ;

L'amour est aussi fort que la mort. »

 

Cantique des cantiques 8:6

 

 

Dieu tout-puissant, tout est vide ! Je ne trouve aucun fondement à quoi que ce soit, rien sur quoi quelque chose puisse tenir. Le monde tournoie dans un vacuum de néant, et je (quoi que je sois !) ne suis pas séparé de ce vide.

 

Et nous passons nos vies à résister à ce néant ! Mais ce néant est qui nous sommes ! En fait, nous résistons à nous-même, nous résistons à la vie, et renions la base même de notre être, le sol même sur lequel nous marchons ! Et c'est ce qui est considéré comme normal ! Et celui qui voit ce néant et qui essaie de l'exprimer avec le langage, celui-là est l'homme délirant, le fou, le schizophrène, le psychotique... ou le mystique.

 

Comment exprimer le néant ? Comment nommer l'innommable ? Essayez d'en parler et immédiatement, vous supposez un objet pour pouvoir en parler.

 

Vous êtes coincé si vous en parlez, coincé si vous ne le faites pas.

 

Le silence semble être l'unique option.

*

 

Oui, oui. Le silence. Laissez-le... être. Laissez « tout » être. Tout est mon véritable soi, de toute façon. Tout cela.

 

Le monde n'est pas « là, dehors » pour que je le regarde ; non, le monde et « je » sommes un. Mon monde est le monde, il est moi, il est moi-même, il est « je ». Ces mots sont « moi » et je suis ces mots, et ce ne sont pas des mots et je ne suis pas moi, mais en apparence il y a moi et il y a des mots.

 

Là-dehors et là-dedans ne sont pas deux.

 

Oh, peu importe. Il ne sert à rien d'en parler. Les mots sont une partie du problème. Parler de quelque chose, implique qu'il existe quelque chose dont on peut parler, quelqu'un qui parle, et quelque chose dont on parle. Cela implique aussi une connaissance, un passé, un futur, et la division de la conscience qui est à la racine de l'illusion humaine.

 

Ah ! Se libérer de cette illusion ! Mais celui qui veut s'en libérer fait déjà partie de l'illusion, il est l'illusion-même ! On ne peut s'échapper !


En réalité, il n'est nullement besoin de s'échapper.
Acceptez-le – acceptez tout ! L'illusion, le soi, les pensées, le passé, le futur, la fuite, l'emprisonnement : acceptez-les, embrassez-les ! L'acceptation de tout est la mort ! Et mourir en cet instant, c'est vraiment vivre ! Lâchez toutes les pensées, toutes les idées préconçues, toutes les interprétations, et VOIR avec les yeux d'un enfant, avec les yeux d'un saint. VOIR ce qui est devant vous. Disparaître en faveur de CELA !

 

Se détendre dans l'instant, qui seul existe. Rien d'autre que cela. Rien que cela.

 

C'est en cela que réside notre salut, c'est en cela que réside la paix de Dieu.