Quand un enfant boit en cachette un vin terrible qui le laisse ivre de longues heures durant, ivre et sans connaissance, tordant au réveil son estomac jusqu'à plein rejet du liquide, ce vin n'a endormi que son ressentiment et une plainte sourde, sèche, jamais homologuée. Seule sa folie lui semblait douce, parmi l'herbe, comme le ruisseau voisin avec ses cailloux et son sable, ses taillis et ses saules penchés vers l'eau, ses canards libres de couiner. Voilà l'indemnité et le refuge du révolté grandissant !
Quatre ans plus tard, chaque injustice commise à ses dépens ou devant ses yeux lui mettra l'âme en deuil et en bataille.
Enfin, cigarette après cigarette, ce tas puant le mènera jusqu'au vertige et jusqu'aux nausées du vomissement, de nouveau. C'est ici que l'âge second touchera à son terme. Jeune homme mal gardé, quelques hommes montrés haineusement du doigt, héros malgré eux des travaux les plus ingrats ou les plus purs, lui rendront une parole éthérée et la santé difficile du cœur. L'Action de la justice est éteinte jugée séditieuse, par certaines ombres, est le moment fort de cette clarification.