C'est avenue Foch, à Paris, proche du bois de Boulogne, que je rencontrai une amie perdue de vue et de visage aussi. C'est elle qui me parla la première à travers mon hésitation et je fus franchement heureux de la retrouver un court moment. Nous marchâmes ensemble, manifestant notre plaisir, vers le petit chemin de fer du Bois où son jeune fils l'attendait. Elle s'était mariée, il y avait une quinzaine d'années, avec un industriel de Saint-Pair-sur-Mer dont elle avait eu cet enfant. Mari de type royal et un peu maussade. Elle s'arrêta soudain, et me pria, avec quelque gêne, d'écrire pour elle un poème, dans les semaines à venir, afin d'éclaircir son bonheur. Ses pommettes avaient rougi. Il s'agissait d'élever jusqu'à la compréhension de son mari, par un poème, la tendresse violente qui la liait depuis peu à une jeune femme qui plaisait à la fois à son fils et à sa belle-sœur. Son mari en prenait ombrage.
Ignorance ou présage ? Bizarre Chanson des étages, couverte d'embruns ! Je promis et je tins. Depuis elle erre parmi mes papiers mal rangés.