La compréhension du discours se fait par association des indices sémantiques des mots avec un savoir préalable, en fonction d’une cohérence logique.
DANICA SELESKOVITCH
IL IMPORTE de bien distinguer les notions de «cohérence» et de «cohésion». La cohérence est la qualité d’un texte ou d’un énoncé dont tous les éléments sont interdépendants et forment un ensemble lié. Elle est fonction de divers éléments: enchaînement des énoncés, choix du vocabulaire, clarté et précision des rapports logiques, absence de disparates ou d’hiatus dans l’exposition et la progression des idées, etc. La cohérence se situe sur le plan logique, conceptuel.
Au sens propre, la cohésion est la force qui maintient unies les molécules d’un corps. Métaphoriquement, en linguistique, ce terme désigne la qualité linguistique d’un texte ou d’un énoncé assuré par les liens grammaticaux et lexicaux unissant les mots d’une phrase ou les phrases entre elles. La cohésion se situe donc sur le plan de la langue. Dans la phrase «La page est blanche», le sujet féminin singulier appelle un verbe singulier et un attribut féminin, genre qui conditionne aussi celui de l’article. Nous n’écririons pas normalement «Le page sont blancs».
La cohésion existe à l’intérieur des phrases, mais aussi entre les phrases. Les forces cohésives servant à unir les idées d’un texte sont implicites ou explicites (v. «charnière» et «déictique» dans le Glossaire). L’emploi judicieux des pronoms contribue, par exemple, à donner de la cohésion à un texte. Il en va de même du choix des éléments du lexique, dont il faut respecter le rapport générique/spécifique.
Cette distinction entre cohérence et cohésion nous est utile pour bien cerner la notion de texte. Selon les auteurs de Cohesion in English, on ne saurait établir un rapport d’homologie entre texte («unité de sens») et phrase («unité de forme»): «A text does not consist of sentences, it is realized by, or encoded in, sentences» (Halliday et Hasan, 1976: 2).
Ces mêmes auteurs proposent une définition sémantique du texte: une entité supraphrastique constituée de phrases dont les éléments sont cimentés par les forces cohésives de la grammaire et du lexique. La cohésion relève de ce qu’ils appellent la «texture», c’est-à-dire toute l’organisation formelle d’un texte, tous les points de suture qui cousent ensemble ses diverses parties et assurent sa continuité sémantique. Étymologiquement, «texte» vient du latin textus, qui signifie «tissé», «tissu». Il faut voir le texte comme un produit de tissage.
Nous pouvons donc définir le texte comme tout écrit de longueur variable qui forme un ensemble unifié du point de vue sémantique. «Le texte, écrit Robert Larose, est autre chose qu’une juxtaposition de phrases discrètes. Il est un tout indissociable des éléments qui le composent, dans lequel chaque niveau et chaque lien structurels contribuent à cimenter l’ensemble» (Larose, 1989: 290).
Tout texte se déroule selon une logique interne qui le rend cohérent (v. l’OS 9). Cette logique a un effet analogue aux poutres et aux poutrelles invisibles d’une charpente d’acier assurant la solidité d’un édifice. Dans une version traduite, la succession des énoncés doit suivre le mouvement de la pensée génératrice du texte original. La cohérence correspond à l’armature de l’édifice textuel, à l’interdépendance hiérarchisée de tous les éléments de cet édifice.
Un réviseur dira d’un traducteur habile à donner de la cohérence et de la cohésion à ses textes qu’«il a le sens de la phrase», qu’«il a un style fluide», ou encore que «ses traductions coulent bien». Ce réviseur entend par ces formules que le traducteur sait lier les idées les unes aux autres, soit par les liens sémantiques unissant les mots des phrases voisines, soit explicitement par des liens de cohésion grammaticaux tels que pronoms, conjonctions ou autres charnières. Il ne suffit pas de traduire correctement chaque mot, chaque énoncé, chaque effet stylistique isolé d’un texte. Il importe que l’ensemble forme un tout lié, «organique», pour ainsi dire.
La langue écrite est plus soucieuse de correction que la langue parlée; elle tend aussi à être plus serrée, plus concise, plus ordonnée. Soumise à une syntaxe rigoureuse, elle se plie aux règles de grammaire, d’orthographe et de ponctuation. Le bon traducteur, tout comme le bon rédacteur, cherche à donner à ses textes le plus de cohérence possible en enchaînant logiquement les idées qui les composent.
Les postulants au titre de traducteur, attentifs à résoudre les difficultés d’ordre lexical et syntaxique, oublient souvent de garder une vue d’ensemble du texte qu’ils traduisent. Cette tendance à traduire «au ras de mots» et «au ras de phrases» explique sans doute l’effet de dislocation dont souffrent leurs traductions. Le texte original semble avoir été traduit en «phrases détachées». Son allure est hachée, saccadée. L’exposition des idées est marquée d’hiatus, les rapports logiques n’ayant pas été clairement établis. Parfois même, ils portent à faux. Un cas typique et fréquent est l’emploi d’un pronom personnel sans antécédent. Cette faute d’inattention est l’indice d’un manque de rigueur dans l’enchaînement des phrases et des idées. La traduction française du passage ci-dessous en est une bonne illustration:
A few years ago, an acquaintance travelling in the Philippines was befriended by a couple of locals who showed him around and then bought him a drink. He began to feel woozy, so his pals helped him back to his hotel. The drink had been drugged, and when he awoke the next morning his money, passport and plane tickets were gone. It was a scary experience, not to mention a major hassle to replace the lost items.
Traduction incohérente
*Il y a quelques années, une connaissance voyageant aux Philippines, s’est fait aborder par des gens de la région. Ils lui firent visiter les lieux et lui offrirent un verre. Il commença à se sentir étourdi alors ses nouveaux amis le raccompagnèrent à l’hôtel. On avait mis de la drogue dans son verre. Le lendemain matin, lorsqu’il se réveilla, son argent, son passeport, ses billets d’avion avaient disparu. C’était une expérience angoissante sans parler des ennuis qu’occasionna le remplacement des effets volés.
Traduction cohérente
Il y a quelques années, un de mes amis en voyage aux Philippines se lia d’amitié avec deux Philippins qui lui firent visiter les environs avant de lui offrir un verre. Comme il se mit à ressentir des étourdissements — sa consommation contenait de la drogue —, ses nouveaux amis le raccompagnèrent à son hôtel. À son réveil, tout avait disparu: argent, passeport, billets d’avion. L’expérience fut terrifiante, sans compter tous les ennuis que lui occasionna le remplacement des effets volés.
Bien que la version incohérente (disloquée) transmette les principaux éléments de sens du texte de départ, elle présente de graves faiblesses d’articulation en raison d’un mauvais emploi anaphorique des pronoms. L’accumulation de solutions de continuité, même subtiles, dans la logique interne d’un texte finit par agacer le lecteur, qui doit préciser lui-même les liens de la pensée en rétablissant les rapports que le traducteur pressé ou négligent n’a pas pris soin d’exprimer clairement. En ce qui concerne les textes pragmatiques, la meilleure traduction demeure celle qui ressemble le moins à une traduction.
La cohérence et la cohésion déterminent dans une large mesure la lisibilité et la clarté d’un texte. Elles témoignent de la rigueur de pensée du traducteur et de son aptitude à communiquer intelligiblement un message. «La clarté est la politesse de l’homme de lettres», a écrit Jules Renard (1990) dans son Journal, le 7 octobre 1892. Elle est aussi la politesse du traducteur. Cette exigence ne signifie aucunement qu’il faille éviter au lecteur tout effort intellectuel en simplifiant à outrance la construction des paragraphes ou des phrases, ou encore le vocabulaire qui s’écarte de la langue courante.
Une langue n’est pas claire et logique en soi; ce sont ses usagers qui s’en servent d’une manière plus ou moins claire et logique. Par clarté, il faut entendre essentiellement la précision des rapports entre les idées. La réorganisation des concepts selon les lignes de force de l’original exige du traducteur une grande maîtrise du maniement du langage et une grande souplesse intellectuelle. Son aptitude à pratiquer cette gymnastique donne la mesure de sa compétence à reformuler un message. L’ordre logique ne correspond pas toujours à l’ordre direct et est dicté par le déroulement du texte. L’ordre des mots doit céder devant l’ordre des idées. Le choix des structures syntaxiques se fait en fonction de la dynamique interne du texte d’arrivée et non en fonction de la syntaxe du texte de départ, bien qu’il y ait souvent concordance à ce niveau.
Le troisième niveau du maniement du langage — la cohérence — est donc celui des transformations structurales commandées par la dynamique interne d’un message. Les innombrables rajustements textuels, dont certains sont obligés (servitudes), d’autres facultatifs (options), alimentent la réflexion du traducteur et révèlent ses qualités de rédacteur. L’aptitude à déceler parmi les idées d’un texte celles qui sont les points d’appui du développement et une grande dextérité à manipuler les concepts en les unissant par des liens logiques et grammaticaux sont sans conteste les qualités maîtresses des bons traducteurs. C’est à ce niveau que l’expression «maniement du langage» (v. le Glossaire) trouve tout son sens.
On pourrait reprendre le conseil que, dans son Art poétique, Nicolas Boileau (1967) prodiguait aux jeunes auteurs: «Avant donc que d’écrire, apprenez à penser» (vers 150) et l’appliquer aux futurs traducteurs: «Avant donc que de traduire, apprenez à penser.»
La traduction offre, en effet, toutes les difficultés inhérentes à la composition originale. En «recomposant» un texte dans une autre langue, le traducteur est soumis aux mêmes contraintes qu’un écrivain ou un rédacteur. La particularité de la traduction réside dans le fait que le traducteur doit assimiler une pensée qui n’est pas la sienne avant de la remodeler dans une autre langue.
On comprend mieux pourquoi certains bilingues font de mauvais traducteurs: les aptitudes nécessaires pour coordonner les trois niveaux du maniement du langage, et tout particulièrement le troisième, ne sont pas celles qui sont mobilisées pour s’exprimer verbalement dans une langue étrangère. La difficulté à traduire qu’éprouvent certains bilingues est la preuve que la traduction n’est pas une opération d’ordre linguistique uniquement, mais une activité intellectuelle complexe exigeant une grande maîtrise de la langue écrite.
Marianne Lederer a bien vu l’importance des liens logiques qui sous-tendent la trame de toute production écrite. «Si on traduit un texte phrase par phrase, en s’inspirant plus de la langue originale que du continuum de la pensée de l’écrivain, on juxtapose des éléments linguistiques isolés qui correspondent individuellement d’une langue à l’autre mais qui, assemblés, représentent un puzzle mal ajusté à la forme naturelle que prendrait la pensée dans l’autre langue» (Lederer, 1984a: 24). Il y a des paragraphes et des textes boiteux, tout comme il y a des phrases mal construites. L’intelligibilité d’un texte est fonction de la justesse et de la précision des liens unissant les éléments d’information entre eux. Le passage ci-dessous nous en fournit un exemple concret:
Physical fitness is the ability to carry out daily tasks with alertness. It is the ability to work under pressure without fatigue. It is a general state of well being. It is energy. It is the opposite of tiring from demanding physical or mental exertion.
Transposées littéralement en français, les cinq propositions indépendantes de ce paragraphe produisent un effet staccato monotone et prennent l’allure de litanies:
*Être en forme, c’est être capable de vaquer à ses occupations quotidiennes avec entrain. C’est être en mesure de travailler sous pression sans se fatiguer. C’est un état de bien-être général. C’est de l’énergie. C’est tout le contraire de l’état de fatigue ressenti à la suite d’un effort physique ou mental plus intense qu’à l’ordinaire.
La traduction cohérente ci-dessous fait ressortir la subordination des idées et a le mérite de dégager les liens logiques qui se tissent entre les phrases, tout en supprimant la cascade insipide d’auxiliaires «être». La juxtaposition de propositions indépendantes est avantageusement remplacée ici par la subordination des idées (v. l’OS 71).
Une personne en bonne forme physique peut vaquer à ses occupations quotidiennes avec entrain et travailler sous pression sans se fatiguer. Elle ressent un état de bien-être qui se traduit par un débordement d’énergie et une facilité accrue à supporter un effort physique ou mental plus intense qu’à l’ordinaire.
En appliquant les quelques conseils pratiques suivants, on parviendra à resserrer la cohérence de ses traductions tout en augmentant leur cohésion, leur clarté et leur lisibilité.
a. A drug addict is an extremely emotionally immature person. He has never grown up… he cannot cope with difficulties… he chooses to run from reality by using drugs. | a. Sur le plan émotif, le toxicomane est un grand enfant qui fuit les difficultés et tourne le dos à la réalité en se réfugiant dans la drogue. [Fusion de phrases, subordination] |
b. These two wands give extra length to hose. Attach wands to hose. Slide cleaning tool onto end of wand. [wand: tube rigide d’un aspirateur.] | b. Ces deux tubes servent de rallonges rigides au tuyau souple et reçoivent les accessoires. [Mots justes, traduction implicite, fusion de phrases] |
c. The “bourgeoisie” is obsessed by greed. Its sex life is insipid and prudish. Its family patterns are debased. Its slavish conformities of dress and grooming are degrading. Its vision of life is drab and joyless. | c. La bourgeoisie est obsédée par l’appât du lucre; sa vie sexuelle est puritaine et insipide; sa conception de la famille, avilissante; son conformisme vestimentaire, dégradant; sa conception de la vie, ennuyeuse et terne. [Style elliptique] |
d. Weather was the main factor responsible for a poor crop during the 1980 harvest. It adversely affected most coarse grains and oilseeds. | d. Les mauvaises conditions climatiques en 1980 ont été la principale cause de la piètre récolte de céréales secondaires et des graines oléagineuses. [Fusion de phrases] |
e. In the early days, balloons were not always regarded with delight. One was attacked by farmers armed with pitchforks. They trashed the creature from the sky and dragged its remains behind a horse. | e. À l’origine, les aérostats n’étaient pas toujours bien vus. L’un d’eux fut même attaqué par des fermiers armés de fourches qui rouèrent de coups la créature venue du ciel avant d’en atteler les restes à un cheval. [Subordination] |
Charolles, Michel (1978), «Introduction aux problèmes de la cohérence des textes».
Delisle, Jean (2007b), «La notion de “disparate” et la critique des traductions».
Vandaele, Sylvie (2002), «Métaphores conceptuelles en traduction biomédicale et cohérence».
Les exercices qui suivent portent sur les nombreuses causes d’incohérence et visent à montrer l’importance de tenir compte de la dynamique interne des textes.
Exercice 1. — Repérage des incohérences
Dans les passages suivants, décelez les incohérences et analysez-les.
1. Zaitun’s wages often came in the form of a bit of rice and occasionally vegetables. While she was away, which was most of the time, her daughters helped at home, looking after the others, cooking and keeping the house. Her sons worked from time to time at odd jobs, adding to the family income. The days were long and hard for Zaitun, and she never had a moment to herself. [Zaitun est une femme pauvre du Bangladesh.]
*Elle fut souvent payée sous forme d’un peu de riz et quelquefois d’un peu de légumes. Puisque Zaitun se trouva hors de chez elle la plupart du temps, ses filles s’occupèrent des autres enfants, faisaient la cuisine et gardèrent la maison. Quant à ses fils, ils vaquèrent de temps à autre à de petits travaux afin d’augmenter le revenu familial. Zaitun connut des jours longs et difficiles, sans l’ombre d’un instant à elle.
2. Since 1966, this old home has housed a restaurant.
*Depuis 1966, cette vieille maison a été transformée en restaurant.
3. Part-time employment, which has been swelled by 53,000 jobs in 16 months, continues to gain ground.
*Le niveau des emplois à temps partiel, qui a atteint le seuil de 53000 personnes depuis les seize derniers mois, a poursuivi son ascension.
4. “A business of my own”—it’s a magic phrase that haunts, intrigues, inspires, motivates and challenges so many of us. For some it remains a dream forever; for others it becomes a reality. Those five words are the ultimate expression of the free and independent spirit that has come to characterize Canadian business.
* «Avoir ma propre entreprise…», voilà des mots magiques qui hantent, intriguent, motivent et exaltent bien des gens. Pour certains, ce rêve ne se réalise jamais; pour d’autres, il devient réalité. Ces cinq mots sont la plus belle manifestation de l’esprit d’indépendance et de liberté qui caractérise le monde des affaires au Canada.
5. We all have friends, or know of people, who have “financial savvy.” They almost always have money when we’re struggling to make it to the next paycheque. What’s their secret? There is none—at least none that isn’t also available to you.
*Nous avons tous des amis ou avons entendu parler de gens qui ont le flair de l’argent. Tandis que la plupart d’entre nous pouvons difficilement se rendre jusqu’au prochain jour de paie, eux ont toujours de l’argent. Quel est leur secret? Il n’y en a pas, du moins aucun qui ne vous soit aussi accessible.
Exercice 2. — Télescopage d’expressions
Le télescopage de deux expressions toutes faites est aussi une source de solécismes, d’impropriétés et d’incohérences. Réécrivez les passages ci-dessous en éliminant les fautes de langue qu’ils renferment.
1. *L’orateur a su captiver l’attention de l’auditoire.
2. *Le conférencier a relaté le récit de son voyage aux antipodes.
3. * Parler des problèmes sociaux, c’est ouvrir une boîte de crabes.
4. *Il y a beaucoup de chemin à abattre avant de ramener le déficit à un niveau acceptable.
5. *La société met les droits des hommes et ceux des femmes sur le même pied d’égalité.
6. *Vous avez la mauvaise habitude de toujours chercher la petite bête noire.
7. *Après l’émeute, tout est rentré dans la normale.
8. *Il a fait tout en son possible pour réussir.
9. *Il a été acculé au pied du mur.
10. *Elle a levé la voile vers de nouveaux horizon.
11. *Ils ont ramené la question sur le feu des projecteurs.
12. *Toutes les décisions se prennent derrière des vases clos.
13. *À mi-chemin, il a retroussé chemin.
14. *Ce désintérêt pour l’histoire de la traduction juridique laisse tomber dans l’oubli des faits importants pour comprendre l’évolution de ce genre de traduction depuis le Moyen Âge.
15. *J’attire cette question à l’attention du comité.
Même lorsqu’elle est le résultat d’un lapsus, la déformation de locutions est aussi une source d’incohérences et souvent d’humour. Au Québec, on appelle «perronisme» cette forme de dérapage verbal, du nom d’un commentateur sportif (Jean Perron) qui a pratiqué ce «sport» avec une grande régularité (v. un large échantillon de ses «créations involontaires» sur le site www.increvables.com/perronismes.htm).
Tous les exemples suivants sont authentiques, bien qu’ils ne soient pas tous des perronismes: *Il a pris la foudre d’escampette. *Ils ont mis la charrue devant les œufs. *Le feu en vaut la chandelle. *Elle a bien vu qu’il y avait aiguille sous roche. *Cette fois-ci, ils sont accumulés au pied du mur. *Elle était complètement dénudée de talent. *Je ne suis pas très frivole de fruits de mer. *Il utilise des arguments abdominem. *Ce dossier a été reporté au calendrier grec. *Comment peut-on soutenir un gouvernement qui bafouille les droits de l’opposition? *Je ne suis pas le genre de gars à me mettre la tête dans l’autruche (v. Robitaille, 2012).
Exercice 3. — Élimination des incohérences
Avant de traduire le texte «Hypertension» de l’exercice 4 ci-dessous, décelez les incohérences que renferment les dix extraits suivants qui ont été mal traduits.
1. [§ 1] *L’hypertension ne consiste pas à se sentir nerveux, excitable, irritable, impatient ou extrêmement tendu, mais elle est plutôt définie comme de l’hypertension artérielle.
2. [§ 1] *La croyance répandue que l’hypertension est une maladie s’attaquant aux gens d’affaires travaillant constamment sous pression est une idée fausse.
3. [§ 1] *Même avec une attitude calme et accommodante, il n’est pas garanti qu’une personne échappera à la haute tension.
4. [§ 2] *Lorsqu’on ne stabilise pas l’hypertension pendant longtemps, les vaisseaux sanguins et les organes commencent à ressentir l’effet de l’effort continu.
5. [§ 3] *Lorsque le médecin nous passe la manchette autour du bras, la fait gonfler et ensuite laisse échapper l’air tout en écoutant avec son stéthoscope le sang qui circule dans le bras, sont toutes les étapes qui constituent un examen inoffensif qu’on peut subir et qui peut nous fournir les premières indications de tension artérielle élevée.
6. [§ 3] *Comment dépister l’hypertension? La première indication peut nous être fournie par le médecin. Celui-ci, lors d’un examen rapide et sans douleur, enroule la manchette du sphygmanomètre autour de votre bras, la gonfle et finalement relâche l’air en écoutant le débit sanguin à l’aide de son stéthoscope.
7. [§ 4] *Ce cycle vicieux peut être interrompu parfois en soignant une artère vers les reins rétrécie, l’ablation d’un rein ou le traitement de maladies de reins.
8. [§ 5] *Seul un faible pourcentage des hypertendus peuvent être guéris. Pour d’autres, le but de la thérapie est d’abaisser la tension artérielle et de la maintenir.
9. [§ 5] *Pour aider, le docteur peut suggérer: un changement dans les habitudes alimentaires, la pratique de sports, ou l’interdiction de fumer.
10. [§ 5] *Mais, pour la majorité des gens souffrant d’hypertension, ces simples changements ne sauraient suffire: seuls les médicaments peuvent arriver à les soulager.
Exercice 4
Traduisez de façon cohérente le texte «Hypertension».
Texte 17
Auteur: Anonyme
Source: Kidney Foundation of Canada
Genre de publication: Dépliant
Domaine: Médecine
Public visé: Grand public
Nombre de mots: 359
[§ 1] Hypertension is not being nervous, excitable, irritable, high-strung, impatient, or highly tense. Hypertension means high blood pressure. The common belief that high blood pressure is a disease of business executives who work under constant pressure is a misconception. High blood pressure is common in people in all types of occupations and with all types of personalities. A relaxed easy-going manner is no guarantee against high blood pressure.
[§ 2] When high blood pressure is uncontrolled for a long time, the constant strain on the blood vessels and organs of the body begins to take its toll. Such serious complications as stroke, heart disease, and kidney disease may result. Extensive medical studies have shown that high blood pressure may significantly shorten life expectancy. Most health experts agree that early detection and early treatment of high blood pressure can reduce the incidence of serious complications.
[§ 3] How is high blood pressure detected? The quick and painless test when the doctor puts a cuff around your arm, inflates the cuff, and then releases the air while listening with his stethoscope to the blood flow in your arm, often provides the first indication of high blood pressure.
[§ 4] In many diseases of the kidney, or when the arteries to the kidneys are narrowed, there is an increased production of a substance called renin. Renin activates another substance in the blood stream called angiotensin. This in turn causes constriction of blood vessels, thereby increasing blood pressure. Uncontrolled hypertension may cause further kidney damage, thus starting a vicious cycle in which blood pressure increases even further. This cycle can sometimes be broken by repairing a narrowed artery to a kidney, removal of a kidney or by treatment of the kidney disease. However, in most patients medication is required to bring the blood pressure under control and to break the cycle.
[§ 5] A small percentage of patients will have a curable form of hypertension. For others the goal of therapy is to bring the blood pressure under control and keep it there. In many cases, the doctor may suggest changes in diet, exercise, or eliminating smoking. These measures alone are usually not adequate for most people. Medication is often required.