DANS CE CHAPITRE :
» Connaître les pièges
» Les conditions de l’interrogatoire
» Les cinq erreurs du praticien
» L’interrogatoire sur les symptômes ou la « chanson des dix questions »
Après avoir abordé ensemble le diagnostic par l’examen visuel, nous allons voir à présent le diagnostic par l’interrogatoire, à savoir le fait d’interroger le patient sur son ressenti, sur les symptômes qu’il peut présenter, comprendre l’histoire de ses symptômes, bref, se faire une idée exacte de l’état du patient.
L’interrogatoire se dit Wen Zhen en chinois. C’est évidemment une étape indispensable pour bien cerner et comprendre la pathologie. Grâce à cet interrogatoire, le
praticien va tout de suite entrer en contact, échanger avec son patient.
Les Chinois ont d’ailleurs l’habitude de dire que l’adresse, le tact, la façon dont le praticien conduit cet interrogatoire influence profondément le résultat du traitement.
On peut considérer qu’il y a globalement deux étapes dans cette méthode d’investigation :
» Une première partie que l’on pourrait intituler « la collecte des informations générales ». C’est une vraie conversation entre le praticien et son patient qui va permettre de connaître les causes profondes de la maladie. Seront alors abordés à bâtons rompus les problèmes familiaux, l’environnement, le cadre de vie, les origines, le travail, la vie émotionnelle, etc.
» Une deuxième partie qui va être un interrogatoire sur les symptômes. Cet interrogatoire aura pour but d’identifier les tableaux de déséquilibre prédominant. Chaque maladie a des symptômes principaux et secondaires, et cet interrogatoire va aussi bien se concentrer sur l’aspect systémique comme celui des Ba Gong par exemple (voir chapitre 3), que sur l’analyse des symptômes principaux et secondaires.
» Cela ne doit pas être une méthode exclusive. En effet certains praticiens sont
tentés d’utiliser uniquement cette méthode et appliquer ensuite des traitements types,
préétablis. Certes, dans certains cas, cela peut s’avérer suffisant. En effet, certaines
maladies courantes ne nécessitent qu’un traitement simple. Toutefois, il faut se
rappeler qu’un même symptôme peut résulter de causes différentes, et ne se fier qu’à
ce mode d’investigation peut conduire le praticien à se tromper lourdement dans son
diagnostic.
» La non-coopération du patient. De nombreux patients ne peuvent ou ne veulent pas décrire exactement leur trouble. Un homme triste qui éprouve en permanence le besoin de pleurer, mais dont l’éducation le force à rester sur sa réserve peut carrément nier l’existence de ce signe, même à lui-même. De ce fait, il prive le praticien d’un indice très utile pour la localisation de la maladie, ici en l’occurrence les poumons.
» Le patient qui se prend pour un médecin. Fréquemment, le patient ne révèle que les symptômes qui lui paraissent pertinents, donnant un tableau incomplet ou erroné de la situation. De ce fait, au cours de l’interrogatoire, le praticien doit veiller attentivement à recueillir la description précise de tous les symptômes ainsi que l’histoire de la maladie. Si l’interrogatoire est superficiel et manque d’intérêt, le patient aura évidemment une impression défavorable.
» L’interrogatoire doit être conduit de manière ordonnée et systématique. Nous savons que la médecine chinoise est fondée sur l’unité du corps, sa relation avec l’environnement et surtout l’impact que peuvent avoir les émotions sur l’équilibre des organes. Étant donné l’interférence de plusieurs facteurs, chaque symptôme est généralement la conséquence naturelle d’une perturbation principale. Par conséquent, la possibilité pour deux maladies différentes d’exister simultanément dans le corps est très réduite. Les symptômes recueillis, entre autres par l’interrogatoire, sont utiles en tant qu’indice de la nature ou de la cause de la perturbation. Il ne faut jamais écarter un symptôme qui semble sans relation avec le problème présent ni accepter que le patient raconte toute son histoire médicale.
Ces deux dangers peuvent être réduits en utilisant un interrogatoire méthodique que nous allons maintenant aborder.
Dans le Nei Jing, il est dit : « lorsque l’on veut interroger quelqu’un, il faut d’abord fermer les portes et les fenêtres et c’est à ce moment-là que commence l’interrogatoire ».
Un interrogatoire doit se faire dans de bonnes conditions, lorsqu’on a créé un environnement adéquat. Dans le cas contraire, le patient n’aura pas la concentration nécessaire pour répondre précisément à nos questions.
Le praticien dans cet environnement doit se sentir dans ses murs, il doit se sentir à l’aise. De même le patient, quand il pénètre dans cette pièce doit, par le décor et l’ambiance qui se dégage, tout de suite être mis en condition. Le décorum, le lieu doivent déjà inspirer et générer un sentiment de calme et de quiétude.
Patient et praticien doivent être calmes tous les deux. Et surtout, le praticien doit
dégager un sentiment de calme, de tranquillité qui favorisera les futurs échanges. Et
en plus d’être calme, le praticien doit être attentif, concentré.
N’oublions pas que le praticien joue un rôle d’inspecteur, d’enquêteur et qu’il devra être concentré au maximum pour qu’aucun symptôme, qu’aucun signe ne puisse lui échapper.
Il faut aussi que le praticien fasse preuve de patience et de concentration pour poser
les questions de façon très précise. Dans notre monde actuel, au moins pendant
l’interrogatoire de la première séance, il serait peut-être opportun de ne pas répondre
au téléphone et d’être entièrement à l’écoute du patient.
Ce qui peut être compliqué au départ, mais on en prend relativement vite l’habitude, pendant la consultation, on ne devrait accepter, sauf cas particulier, aucune tierce personne. Il est important d’être seul avec le patient. En effet, si l’interrogatoire porte sur des détails de sa vie privée, il est probable qu’il n’ait pas envie de parler, de dévoiler ce qu’il a sur le cœur devant quelqu’un d’autre. Si une autre personne est présente, il est non seulement probable que le patient ne dise pas tout, mais il peut même travestir la vérité.
Voici les cinq questions primordiales que le praticien posera d’emblée à son patient. Ne pas les poser, ou en omettre une, serait une erreur de sa part.
La première question en dehors de son curriculum vitae concernera ses origines. Où est-il né, quel est son berceau familial ? Ce type de questions est très important. En effet, certaines pathologies, certaines maladies ne se développent que dans certaines régions. Si on prend par exemple le goitre, il est fréquent de trouver ce type de pathologie dans les régions montagneuses alors que les rhumatismes, surtout liés à l’humidité, se développeront, eux, dans les régions en bord de mer, dans les régions côtières.
Donc quand on demande à une personne sa région d’origine, non seulement on
peut connaître les maladies les plus fréquentes dans ladite région, mais on peut
également tirer certaines conclusions sur le climat, les habitudes alimentaires. Par
exemple, dans certaines régions, les gens aiment bien manger épicé, dans d’autres,
ils préféreront plutôt le salé. Les habitudes alimentaires influencent largement le
fonctionnement de la digestion.
Par exemple si la personne doit utiliser énormément sa force physique pendant son travail, mais que cette situation est relativement récente, elle peut alors facilement blesser son énergie, son souffle, son Qi. Si la personne reste en permanence assise, si elle ne fait pas assez travailler son corps, il est dit « qu’elle blesse sa Rate » elle aura des problèmes liés à la digestion du bol alimentaire.
Un autre exemple : des acouphènes ou l’apparition de surdité ne sont pas obligatoirement à mettre en relation avec le déséquilibre des organes internes. C’est l’environnement où règne un bruit excessif permanent qui peut en être la cause.
L’étape suivante de l’interrogatoire doit porter sur la façon de vivre, les habitudes de lever et de coucher et les habitudes alimentaires. Toutes les réponses à ces questions seront autant d’indices pour le fin limier que le praticien devient. Nous sommes ici toujours à la recherche de l’arme du crime.
Si au cours de cet interrogatoire, la personne vous dit qu’elle aime manger sucré, cela peut blesser sa Rate, si elle est attirée par le sel, cela blessera ses Reins. Si, au contraire, c’est la saveur acide qui prédomine dans son alimentation, c’est le Foie qui sera lésé. Si c’est la saveur piquante qui est prise en excès, cela blessera ses Poumons et trop de saveur amère finira par blesser son Cœur. Il est donc fondamental d’interroger le patient sur ses habitudes alimentaires, voir ce que la personne mange le plus, s’enquérir de ses envies.
Si un individu est parfaitement sain et bien réglé, une envie passagère que lui envoie
son organisme doit effectivement être suivie. Par la diététique, le corps tente de se
régulariser. En revanche, si les déséquilibres sont déjà présents depuis longtemps,
s’ils sont entrés dans la chronicité, suivre ses envies amène le corps vers son autodestruction. L’insuffisant rénal sera attiré par le salé, et plus il en prend, plus il fatigue
ses reins. La personne peut aussi boire beaucoup trop et dépasser quotidiennement,
et souvent de façon exagérée, le litre suffisant à notre apport hydrique quotidien. Si
elle a l’habitude de boire du thé et qu’elle en prend beaucoup trop, cela peut aussi se
transformer en Tan-humidité.
Si le patient à des heures de lever et de coucher totalement déséquilibré, il finit par ne plus pouvoir recharger sa batterie. Il perd alors la capacité d’autorégulation de son organisme.
Il est important ensuite de s’intéresser à l’état affectif du patient, à son état d’esprit. Il faut très rapidement se faire une idée de son état sentimental, de ses émotions dominantes, tant par le passé qu’au moment présent. Ce questionnement est central. C’est la quatrième erreur à ne pas commettre. Dans le cas contraire, on serait amené à traiter la cime, la surface de la maladie et non pas la racine, de cette même maladie.
UNE CITATION DU NEI JING
« Si l’aspect extérieur du corps donne l’impression d’une personne heureuse, si elle paraît tranquille, mais que son sentiment profond, que sa vie est triste, c’est une cause de maladie.
Si l’aspect extérieur du corps donne l’impression d’une personne heureuse, que l’émotion qui domine est la joie, mais si cette joie devient excessive, elle peut également amener une maladie.
Si d’apparence la personne est tranquille, heureuse, mais que ses émotions sont plutôt amères, cela amène une maladie dans les vaisseaux, les Mai.
Si d’apparence la personne est plutôt triste sur le plan physique, parce qu’elle a, entre autres, une vie difficile, mais que sur le plan émotionnel elle est plutôt de tempérament joyeux, la maladie se portera plutôt dans les tendons.
Si d’apparence la personne est plutôt triste et également sur le plan émotionnel, la maladie se portera sur la gorge.
Si le corps subit souvent des frayeurs ou de la peur, il peut se produire des maladies par obstruction de vaisseaux des Jing Luo. »
En effet, nous devons demander au patient dans quelles circonstances il a remarqué ce mal, comment celui-ci est-il apparu ? C’est la recherche de la cause première de la maladie.
» Si par exemple le patient revient d’un pays chaud et humide et qu’il consulte pour des problèmes de diarrhées et de douleurs dans le ventre ; le diagnostic de pénétration de chaleur-humidité sera évident.
» S’il revient du ski et que lors de son retour il a senti qu’il avait de la fièvre ; on sait qu’il a été attaqué par la perversité froide.
» Si le patient, avant que sa maladie n’apparaisse, s’était violemment disputé et fortement mis en colère ; la cause de sa maladie est une impulsion émotionnelle.
» S’il explique qu’après un repas très copieux il ne s’est pas senti très bien et qu’il est ensuite tombé malade ; son problème est alors sûrement d’origine alimentaire.
S’enquérir aussi sur les médicaments qu’il prend. Il faut savoir que la prise de
pharmacopée au long cours, surtout en chimie moderne, et en particulier pour des
traitements hypotenseurs ou pour des traitements de dépression favorise l’apparition de stagnation de sang et d’énergie accompagnée de symptômes de froid interne.
Ces médicaments en effet sont de nature très froide, et risquent d’entraîner des
symptômes qui masqueront la symptomatologie première de la maladie. Il faut tenir
compte de cela pour avoir une idée du pourquoi de l’état actuel du patient.
Donc, pour se faire une idée précise de la maladie, il faut :
» En rechercher son origine ;
» Comprendre son évolution ;
» Et en déduire un traitement.
Dans la première partie de l’interrogatoire, nous nous sommes intéressés au passé du patient, à l’historique et à l’évolution de la maladie. C’est une véritable conversation avec notre patient, conversation qui d’ailleurs peut très bien avoir lieu en deuxième partie de séance ou en deuxième séance. Tout est une question d’appréciation et de contact patient-praticien.
Dans la deuxième partie, nous allons nous attacher à la situation actuelle, aux signes
que le patient présente sur le moment. Cet interrogatoire symptomatologique, lui,
sera très ciblé, les questions devront être très rapides et on ne laissera pas le temps
au patient de disserter trop longtemps et de s’embarquer dans des réponses qui, en
quelque sorte, finiraient par noyer le poisson. Cela sera presque du oui ou non.
Dans le travail d’enquêteur du praticien, le cadrage de la maladie consistera à « enfermer » le patient dans la théorie des Ba Gang, le résultat recherché étant de savoir si la maladie ou le symptôme est Yin ou Yang, interne, Li ou externe, Xu ou Shi, c’est-à-dire plénitude ou de faiblesse, et enfin si elle est chaude, Re, ou froide, Han. Il veut aussi savoir si la maladie se situe dans tel ou tel méridien, ou dans tel ou tel organe, c’est pourquoi les questions doivent être focalisées sur ces différents points.
Et le praticien va se servir pour cela d’une série de questions et plus particulièrement de « la pratique des dix questions ». Cette pratique a été lancée par Zhang Jing Yue (1563-1640). Cet auteur est l’une des grandes figures de la médecine chinoise. C’est l’un des plus célèbres commentateurs du Nei Jing et on lui doit de nombreux éclaircissements sur des sujets difficiles. Les dix questions proposées par Zhang Jing Yue portent sur :
» Le froid et la chaleur ;
» La transpiration ;
» Les douleurs ;
» Les urines et les selles ;
» L’appétit et les saveurs buccales ;
» Les sensations au niveau du thorax et de l’abdomen ;
» L’audition ;
» La soif ;
» Le sommeil et les rêves ;
» Le comportement gynécologique.
C’est ce que l’on appelle la chanson des « dix questions ». Passons-les maintenant en revue.
Cette question est essentielle lors du diagnostic par l’interrogatoire.
» S’il dit qu’il a peur du froid et qu’il a de la fièvre, les maladies de cause externe présentent souvent ces symptômes.
» Si c’était le vent qui était en question, il dirait simplement qu’il n’aime pas le vent, mais dès qu’il ferme la porte, il ne le craint plus, on dit alors qu’il a peur du vent.
» En revanche, si c’est le vent et le froid qui avaient attaqué le corps simultanément, la personne aurait peur du froid et en même temps peur du vent.
» Si après avoir été couverte, la personne n’a plus peur du froid, il s’agit très certainement d’une pathologie de cause externe. Mais si malgré la couverture, elle continue à avoir froid, on peut en conclure que l’on se trouve devant une insuffisance de Yang du corps et que l’on a à faire à une cause interne.
» On devra avoir le même type d’investigation pour la crainte de la chaleur. Par exemple pour une fièvre de cause externe, la chaleur monte progressivement et quand la perversité est éliminée, la chaleur retombe assez vite. Dans ce cas de pathologie externe, la chaleur se trouve en surface de peau, en surface du corps.
La palpation de la main est importante. Si c’est surtout le dos de la main qui présente
de la chaleur, nous sommes sûrement en présence d’une cause externe. En revanche,
si c’est la paume de la main qui est chaude, il s’agit sûrement d’une maladie d’origine interne. Le thorax et le ventre peuvent aussi être chauds.
Nous savons que la sueur sort des pores de la peau. Les pores sont contrôlés par le Poumon. Le Poumon contrôle également le souffle, le Qi mais aussi l’énergie protectrice, Wei Qi. Cette énergie, ce Wei Qi permet de resserrer les pores de la peau pour protéger le corps des attaques externes de froid et de chaud. Une autre fonction très importante de Wei Qi est de ne pas laisser la chaleur du corps, le Yang, sortir s’échapper.
Ce n’est qu’une transpiration excessive qui devra attirer l’attention. Quand on pose la question sur la transpiration, il y a deux cas possibles, ou un excès de transpiration ou au contraire un manque de transpiration encore appelé anhidrose. Et cette transpiration peut provenir d’une attaque externe ou d’un problème interne.
Prenons quelques exemples de transpiration d’origine externe :
» S’il y a beaucoup de chaleur et pas de transpiration, l’énergie protectrice n’est pas suffisante pour évacuer l’excès de Yang. Cela signera alors une atteinte du Poumon.
» Si la perversité froide pénètre dans l’organisme, ce froid va avoir pour action de fermer
les pores de la peau. Cet « enfermement du froid » va alors se transformer en feu.
La personne aura mal de tête, ses pouls seront flottants et serrés. Il y a trop de Yang
dans le corps qui n’arrive pas à s’échapper. La personne aura mal aux articulations, un
peu partout dans le corps. Il est important de demander à notre patient s’il a transpiré
après avoir pris froid. Si ce n’est pas le cas, cela confirme évidemment le diagnostic de
pénétration du froid dans le corps.
» Si, au moment de l’attaque du froid votre Xie Qi, votre barrière de défense est assez forte, à ce moment-là il y aura transpiration. C’est un bon signe puisque le corps rejette la perversité vers l’extérieur. On aura alors dans l’ordre température avant la transpiration qui montre qu’il y a une lutte entre l’énergie perverse et l’énergie droite, ensuite transpiration et élimination : le froid sort du corps. Le patient est alors guéri.
Voyons maintenant quelques exemples de causes internes qui peuvent provoquer la transpiration. La sueur, la transpiration sont le liquide du Cœur. Or comme le Cœur contrôle le sang, le sang contrôle la transpiration. Quand on transpire trop, les liquides, l’eau dans le sang sont diminués et donc la qualité du sang se détériore, et par voie de conséquence le cœur peut aussi être affecté.
C’est pourquoi le Nei Jing dit qu’il faut surveiller le cœur pour toutes ces maladies de cause interne qui déclenchent une transpiration excessive. Il ne faut pas laisser la personne trop transpirer.
LES DANGERS DU SAUNA À TOUT VA !
Dans les règles d’hygiène de vie enseignées par le Pr Leung, il y a bien sûr le problème lié à une transpiration excessive. Il ne sert à rien, et même cela peut devenir très nocif, de déclencher par des efforts excessifs, une transpiration trop abondante. Il nous mettait en particulier en garde contre des pratiques comme le sauna.
Une dizaine de minutes peuvent effectivement permettre à la peau de se libérer de ses toxines. En revanche quand on le pratique trop souvent, ou a fortiori trop longtemps, nous risquons d’épuiser notre sang, donc notre Cœur. Tout ceci est donc à méditer surtout pour des personnes qui ont déjà des problèmes cardiaques.
Si l’énergie Yang dans le corps n’est pas suffisante, cette énergie protectrice n’arrivera pas à jouer son rôle de barrière. Cette transpiration, contrairement à celle de cause externe, n’a pas de goût, ni d’odeur, ni de saveur et le corps ne présente pas de fièvre même quand on transpire. Il a même tendance à être plutôt froid.
La transpiration à cause d’un manque de Yin est une transpiration nocturne uniquement. Dans la journée, il n’y aura pas d’épisode de transpiration. C’est seulement la
nuit quand la personne dort qu’elle se produit. Quand elle se réveille, le corps est tout
mouillé. On appelle cela une « transpiration dérobée ».
Il existe des localisations quant à la transpiration.
» Une transpiration des mains uniquement provient souvent d’un vide de Qi du Poumon ou du Cœur, ou de la chaleur du Poumon ou du Cœur.
» Une transpiration de la poitrine signe le cas d’un syndrome de Yin.
» Si le patient présente de la lassitude, qu’il est plus ou moins anorexique, qu’il a des palpitations et de l’insomnie, il s’agit d’un vide de Rate et du Cœur. Mais cela peut aussi être un problème Rein Cœur si en plus des palpitations et de l’insomnie, il rêve beaucoup et qu’il souffre des lombes et des genoux.
Donc dans l’interrogatoire sur la transpiration il faudra se renseigner sur son horaire, sa localisation, sa quantité, son goût et sur les principaux signes associés.
La douleur est un symptôme subjectif fréquemment rencontré en clinique. Elle peut survenir dans n’importe quelle région du corps.
Puisque chaque partie de l’organisme est en relation avec un des « cinq organes pleins ou six organes creux », les « cinq Zang six Fu », un méridien ou une branche collatérale, en distinguant la localisation des douleurs, il est possible de connaître précisément quel est l’organe ou le méridien concerné par cette manifestation pathologique.
Prenons l’exemple des maux de tête, symptôme plus que fréquent dans nos sociétés occidentales. Quand, au cours de l’interrogatoire une personne dit souffrir de maux de tête, il convient de différencier les douleurs d’origine externe, de celles d’origine interne.
Les maux de tête de cause externe sont avant tout dus à la perversité froide.
» Si c’est le vent qui est en cause, la personne a rarement mal tout de suite, cela ne vient
qu’après.
» La chaleur de l’été peut aussi être en cause. Vous connaissez bien sûr ce que l’on appelle le « coup de chaleur ». Si tel est le cas, en plus du mal de tête qui pourra être important, la personne aura soif et elle transpirera spontanément.
» Il peut aussi y avoir un feu dans le corps qui monte, de même que du Tan qui obstrue les Jing Luo, les méridiens, et qui provoque du feu qui monte.
Quant aux maux de tête de cause interne, il y a souvent une notion de chronicité qui entre en jeu.
» Si la cause est une chaleur interne, les maux de tête peuvent s’accompagner de symptômes liés aux yeux, aux oreilles, au nez ou à la gorge.
» Si la chaleur est dans le Poumon, en dehors du mal de tête, souvent à l’intérieur du nez il y a des boutons.
» Si la cause est liée à un Yang excessif du Rein, en dehors du mal de tête il y aura des problèmes au niveau des oreilles.
» Si le feu est dans le Foie, cela s’accompagne alors de sclérotique rouge avec une inflammation de l’œil.
» Les maux de tête de cause interne peuvent aussi être la conséquence d’un manque de Yin, d’un Yin Xu.
» Une absorption excessive d’alcool va exciter le Yang. Cette excitation du Yang va blesser le Yin du corps.
» On peut retrouver un problème similaire dans le cas d’une activité sexuelle excessive, ou tout au moins en cas d’éjaculation à répétition. Dans ce cas, il y a une perte de Jing Ye, l’eau du Rein devient insuffisante et le Yang monte, ce qui peut provoquer des céphalées.
» En cas de surmenage, le Zhong Qi, « l’énergie du centre », n’est pas suffisant, et dans ce cas la Rate est blessée. Le Yang va alors monter et provoquer ces douleurs.
Un autre cas de mal de tête qui se retrouve souvent chez la femme, plus que chez
l’homme, c’est quand le sang circule mal. Il faut savoir que le starter des règles en
médecine chinoise se trouve être l’énergie du Foie. C’est le Yang du Foie qui pousse
le sang à sortir. Mais s’il y a un état de stagnation d’énergie au niveau du Foie sous
l’effet par exemple, de blocage émotionnel, d’émotions intériorisées, il n’y a pas
assez de Yang mobilisable pour déclencher les règles et surtout il n’y a pas assez
de Yang au niveau de la tête. Trop de Yin par manque de Yang au niveau de la tête
favorise la stagnation qui déclenche le mal de tête.
Le diagnostic par l’interrogatoire devra s’intéresser aussi sur l’intensité de la douleur et sa localisation.
En cas d’attaque externe, le mal de tête apparaît très vite, dès que le corps est attaqué par la perversité et c’est une douleur violente, aiguë. Il dure juste le temps de l’attaque externe et de la bataille que le corps est en train de livrer. Autre particularité, il n’est pas répétitif, sauf si une autre attaque se produit.
En revanche, quand il s’agit d’une pathologie interne, par exemple si nous reprenons
l’exemple de notre Yin Xu de la femme pendant ses menstrues, ces maux de tête
peuvent être répétitifs et leur répétition peut devenir chronique, durer des années
avec quelquefois des périodes de rémission. Les maux de tête peuvent alors être
très violents. Quant à la localisation, elle suivra souvent le trajet des méridiens. Par
exemple une douleur temporale, là où passe le méridien de la Vésicule biliaire, sera
très souvent à mettre en relation avec une stagnation au niveau de l’énergie du Foie.
Pour une douleur dans le corps en général, il faut donc déjà établir des différences entre les symptômes externes et les symptômes internes. Ensuite, voir si ces douleurs sont liées au chaud ou au froid. Ce n’est pas aussi facile que cela. On ne peut pas considérer un seul symptôme pour tirer des conclusions trop rapides sur la maladie.
En cas de douleurs provoquées par un élément externe comme le froid ou le vent, celles-ci ne sont pas figées à un endroit ; elles peuvent se déplacer dans tout le corps. Par exemple, si une douleur commence à l’épaule, elle peut se déplacer dans le dos, dans le thorax, aux mains ou aux pieds. La douleur est bien là, mais il n’y a pas de signes extérieurs comme des gonflements ou de la rougeur.
Un excès de chaleur à l’intérieur du corps peut produire ce type de douleur. L’organisme essaye d’éliminer cette chaleur, et cela peut provoquer des douleurs dans tout le corps et dans les os. Des symptômes comme la peur de la chaleur, des transpirations spontanées peuvent alors apparaître.
Cette chaleur peut aussi provenir de l’humidité qui est restée trop longtemps à l’intérieur du corps. On dit alors que l’humidité se transforme en chaleur.
Il peut aussi y avoir la production de ce que l’on appelle « un feu pervers ». Du Tan présent à l’intérieur du corps sous l’effet de la stagnation a pu se transformer en feu.
Des aliments qui sont « restés sur le ventre » comme on dit, une mauvaise digestion après avoir congestionné l’estomac a pu être à l’origine de la production de feu. Et ce feu peut provoquer des douleurs dans tout le corps.
On peut aussi se trouver devant un cas où une personne ne craint ni le froid ni le chaud, elle n’a pas de fièvre, mais seulement mal dans les os. Cette douleur a pour particularité d’être très concentrée. On dit alors que c’est une maladie Yin Han, une maladie causée par un froid interne. L’élément Yang n’arrive plus à équilibrer le Yin. Ce Yin est devenu du froid et stagne à un endroit précis du corps. À cet endroit, la douleur est transfixiante, aiguë, elle ne se déplace pas. Cette douleur apparaît donc parce qu’il n’y a pas assez d’énergie Yang. En la matière, le traitement est assez facile. Il suffit pour augmenter le Yang de chauffer les aiguilles.
LA DOULEUR ÉMOTIONNELLE
Une douleur peut avoir un support émotionnel non négligeable. Si nous prenons comme autre exemple les douleurs des cancers, elles peuvent être classifiées en deux groupes : une douleur directe qui apparaît dès le début de la maladie et qui est liée à une compression d’un nerf, ou une stagnation qui génère de l’inflammation. La seconde est de type Jing Sheng, mentale, et est provoquée par une tension psychologique, par l’inquiétude. Sur le plan thérapeutique, le praticien devra non seulement traiter les douleurs directes qui elles sont bien réelles. Mais il faudra aussi mettre en œuvre des méthodes psychologiques destinées à faire face aux douleurs de type Jing Sheng pour ainsi arriver à les éliminer. Si on ne met pas en œuvre ces méthodes, on n’arrivera pas à guérir ces douleurs.
Mictions et défécations sont deux méthodes utilisées par l’homme pour évacuer les excès accumulés dans le corps. D’après le Nei Jing, c’est le Rein qui contrôle la miction et la défécation. On sait que les selles sont évacuées par le gros intestin et l’urine par la Vessie, deux organes situés au niveau du Foyer inférieur. Ces deux organes sont tous les deux des Fu, c’est-à-dire des organes Yang, creux, réceptacles. Ces organes ne fonctionnent que quand ils reçoivent des ordres, ils n’ont pas le pouvoir de s’autocontrôler. C’est pour cela que le Nei Jing dit que « le Rein a le pouvoir de contrôler les deux, car le Foyer inférieur est contrôlé par le Rein ».
La défécation, bien que directement dirigée par le gros intestin, est intimement liée aussi aux fonctions de la Rate et de l’Estomac qui digèrent, transportent, transforment. Mais également aux fonctions du Foie qui transmet et disperse, par le feu de Ming Men contenu dans le Rein, qui réchauffe l’organisme. Mais aussi par l’énergie du Poumon qui nettoie et fait descendre l’énergie, le Qi. N’oublions pas l’existence du couple Poumon-Gros Intestin. En interrogeant le patient sur ses selles, le praticien peut très souvent obtenir des renseignements très précieux sur sa maladie.
» Quand il y a trop de chaleur dans le Poumon, les liquides sont évaporés. Cela déclenche une sécheresse au niveau du Gros Intestin, et donc de la constipation. (Attention aux fumeurs invétérés).
» Un autre cas à envisager, c’est le cas où le Poumon est Xu, faible. S’il n’a pas assez d’énergie, si l’énergie dans le Foyer supérieur ne circule pas bien, n’est pas libre, l’énergie dans le Foyer inférieur n’est pas libre non plus. Cela aura une répercussion aussi sur les selles.
» Dans le cas de Poumon Xu, les selles sont soit normales, soit molles, mais pas de diarrhée pour autant. Le ventre n’est pas gonflé, les selles sont rares, peu volumineuses. Il y a seulement une fabrication anormalement basse de selles.
» En revanche, dans le Poumon Shi, le ventre est gonflé, les selles sont sèches et dures. Il y a stagnation du volume des selles avec mauvaise progression dans la partie terminale du tube.
» Une autre situation est liée à la Rate. S’il y a de la chaleur dans la Rate et s’il n’y a pas assez de liquides qui entrent dans le Gros Intestin, ils sont trop secs pour évacuer. Dans les textes anciens, on parle de chaleur dans le Yang Ming. Il pourra à ce moment-là y avoir des gonflements et des douleurs dans le ventre.
» Si les selles sont molles, pâteuses, cela peut provenir d’une cause externe. À ce moment-là, ce seront l’humidité et la tiédeur qui seront incriminées.
» Un effondrement de l’énergie de la Rate peut être à l’origine de selles molles à répétition.
HISTOIRE DU FUMEUR DE CANNABIS,
PIÉGÉ PAR SON PRATICIEN
Il faut savoir que le cannabis entre dans de nombreuses formules de pharmacopée traditionnelle, dans le but de tonifier l’énergie de la Rate. Mais comme en tout, l’excès se retourne contre l’organisme et fait s’effondrer cette même énergie.
Il s’agit d’un jeune, autour de la vingtaine. Il est plutôt pâle, maigre. Ces yeux ne sont pas très mobiles. Il ne respire pas la pleine santé. Il consulte pour un état de fatigue quasi permanent. Le praticien a déjà « l’intuition ». Question : « Comment allez-vous à la selle ? » Réponse : « Normalement. » S’il ne va pas plus loin dans son questionnement, il passe à côté du problème. Question : « Combien de fois par jour ? » Réponse : « Ben, deux, trois fois ! » Question : « Et vos selles sont dures ou molles ? » Réponse : « Toujours molles. » Réaction du praticien : « Bon, allons direct au but (il a déjà la réponse en tête) : combien de joints fumez-vous dans la journée ? » Le patient est pris de court et est obligé de répondre par l’affirmative. Il présente tous les symptômes d’un épuisement de l’énergie de la Rate.
Il est important de questionner le malade sur la présence ou l’absence de miction, de s’enquérir de la fréquence, de la couleur et de la quantité de celle-ci, de savoir si les urines sont claires ou troubles, si elles s’écoulent normalement ou non et si elles s’accompagnent de douleurs. Les urines proviennent des liquides organiques, Jin Ye. Le Poumon est la source supérieure de l’eau. Il a pour fonction de maintenir et de dégager la voie de l’eau. La Rate régit le transport et la transformation de l’eau et de l’humidité. Le Rein s’occupe de la circulation de l’eau et des liquides, et est chargé des selles et des urines. La Vessie stocke les urines.
Une personne normalement constituée urine trois à cinq fois par jour et de zéro et au grand maximum une fois par nuit. La fréquence et le volume urinaire sont influencés par des facteurs tels que le volume de boissons absorbées, la température corporelle, les efforts physiques, la transpiration et l’âge.
Il est bon de rappeler ici qu’en Occident nous consommons beaucoup trop de liquides.
Si on compte l’eau contenue dans les aliments, l’eau qui pénètre par l’air que l’on
respire et par la peau, nous ne devrions pas boire plus d’un litre dans la journée, à
condition de boire en petites quantités fractionnées, sans prendre un gros bol en
une seule fois et en évitant de boire pendant les repas, sous peine de noyer son bol
alimentaire. Je vous renvoie au chapitre consacré à ce problème récurrent dans notre
diététique moderne (voir chapitre 20).
Les Reins sont une machine à filtrer les déchets et non pas les liquides.
Normalement les urines doivent être légèrement jaunes, jaune paille.
» Si la couleur est trop jaune, et si une chaleur se dégage de l’urine à la miction, cela montre qu’il y a de la chaleur dans la Vessie ou du feu dans le Cœur.
» Si l’énergie est déficiente, la couleur de l’urine change d’une miction à l’autre.
» S’il y a du feu dans le Cœur et l’Intestin grêle, l’urine peut être aussi jaune foncé.
» S’il n’y a pas assez d’énergie Yang dans le corps, si cette énergie n’est pas suffisante pour faire s’évaporer les liquides, à ce moment-là les urines seront anormalement claires. C’est une maladie froide. L’urine peut alors être aussi claire que de l’eau. À ce moment-là, la quantité d’urine peut être beaucoup plus importante, la fréquence des mictions plus élevée, et il peut même y avoir perte de contrôle.
» Si la personne a une miction incomplète en goutte-à-goutte, c’est lié à un vide du Qi du Rein et à son incapacité de contrôler le sphincter de la Vessie. Cela peut se rencontrer en cas de sénilité ou de maladie chronique.
» Une miction douloureuse et obstructive, avec une sensation de brûlure et ayant un caractère d’urgence correspond à une accumulation de chaleur-humidité, comme en cas de cystite.
» L’énurésie, ou miction spontanée pendant le sommeil, est due à une insuffisance du Qi du Rein qui ne peut pas contrôler la Vessie. Cela survient dans un contexte de déséquilibre entre le Yin nocturne et le Yang diurne notamment chez l’enfant.
La cinquième question concerne les habitudes alimentaires et les différents goûts susceptibles d’apparaître dans la bouche.
Commençons donc par les habitudes alimentaires. Nous savons que les aliments après avoir été mastiqués, après s’être imprégnés de la salive buccale, une sorte de prédigestion, vont ensuite pénétrer dans l’estomac. L’estomac a une relation interne-externe avec la Rate : par l’observation des habitudes alimentaires, on peut obtenir des renseignements sur le fonctionnement de la Rate et de l’Estomac, ainsi que plusieurs autres informations intéressantes.
» Si l’appétit est réduit au cours des maladies chroniques, s’il est accompagné de dépression mentale, d’un teint brouillé, d’une langue pâle et d’un pouls faible, cela signe une faiblesse de la Rate-Pancréas et de l’Estomac, et ce n’est pas d’un très bon pronostic.
» L’indigestion, comme l’appétit réduit avec lourdeur de la tête, distension épigastrique et abdominale, enduit jaune et gras sur la langue est avant tout dû à un excès d’humidité encombrant la Rate.
» L’anorexie, signifie une aversion vis-à-vis des aliments et de leur odeur. Ce symptôme se rencontre évidemment dans les intoxications alimentaires, mais, dans les cas chroniques, on peut également le rencontrer en cas de rétention de nourriture. Si le dégoût de nourriture s’accompagne d’un enduit très épais et collant, cela provient d’un excès d’humidité dans le Foyer moyen qui affecte le Foie et la Vésicule biliaire, l’Estomac et la Rate.
» L’anorexie et les vomissements de la femme enceinte signent une montée à contre-courant de l’énergie du Foie.
» Enfin, l’anorexie mentale fait un peu partie du tableau de la dépression. Il s’agit très souvent d’un trouble obsessionnel compulsif lié au Foie et dû à un blocage, une nouure de celui-ci consécutive à des blocages émotionnels.
» Par ailleurs, durant le développement d’une maladie, la restauration progressive de l’appétit annonce l’amélioration du Qi de l’estomac et donc une guérison prochaine. Alors que la diminution graduelle de l’appétit annonce une augmentation de la faiblesse de l’Estomac et de la Rate et donc une aggravation de la pathologie.
» Lors d’une maladie chronique, si le patient mange peu et recouvre soudainement l’appétit et mange abondamment, c’est un signe d’épuisement prochain du Foyer moyen, de la Rate et de l’Estomac. C’est ce que l’on appelle en chinois « la fin du centre ». Ce sont les « dernières lueurs avant la fin », un peu le chant du cygne.
Ensuite, il faut s’attarder aux goûts particuliers qui peuvent apparaître dans la bouche.
» Si un goût amer apparaît dans la bouche, il s’agit d’un excès de feu dans le Foie et la
Vésicule biliaire, ou de la remontée à contre-courant de l’énergie de la Vésicule biliaire.
» Un goût salé peut être dû à une maladie de nature froide, ou à un vide de Qi du Rein avec renvoi du froid-humidité vers le haut.
» Un goût acide est souvent dû aux aliments. Cela peut être une régurgitation acide le plus souvent provoquée par l’attaque du Qi du Foie sur l’Estomac et l’incapacité du Qi de l’Estomac à descendre.
» Un goût sucré traduit de l’humidité chaleur résultant d’un excès d’absorption de sucreries et de mets trop riches. Il y a accumulation de chaleur-humidité au niveau de la Rate et de l’Estomac, et c’est « l’énergie des céréales qui vient envahir la bouche ».
» Un goût fade est lié à un état Xu du Foie et de l’Estomac ou lors d’un syndrome froid.
Donc, le goût que ressent le patient dans la bouche peut donner de précieux renseignements au praticien.
Si la personne sent que son thorax est gonflé, plein, oppressé, cela montre que l’énergie ne circule pas bien. Dans ce cas, le praticien dans les méthodes de traitement qu’il met en œuvre, évitera de tonifier pour ne pas aggraver le cas. Cette mauvaise circulation, cette congestion peuvent être dues à la faiblesse de l’énergie ou à l’obstruction par le Tan.
Une oppression thoracique avec crachats est causée par une stagnation de Tan-humidité et une obstruction du Qi du Poumon.
L’oppression thoracique avec palpitation et souffle court est liée à un état Xu du Cœur et du Qi du Poumon ou un Yang Xu, une faiblesse de Yang du Foyer supérieur.
L’oppression thoracique accompagnée de soupirs fréquents est due à des troubles psycho-émotionnels et à la stagnation du Qi du Foie.
Lorsque le cœur bat rapidement, et que ce battement est ressenti de la poitrine jusqu’au nombril, et ce, pendant une longue durée de temps, il s’agit réellement de palpitations pathologiques qui peuvent être la conséquence :
» D’un vide de sang ;
» D’un vide du Yin qui favorise l’apparition d’un feu qui perturbe le Shen dans le cœur.
Un vide du Qi et du Yang du Cœur peut aussi, en privant le cœur de « chaleur saine » déclencher ce type de symptômes.
On trouve encore l’état Xu de la Rate et du Yang du Rein qui favorise un envahissement du cœur par l’eau.
Et enfin, l’obstruction des vaisseaux du cœur, les fameuses coronaires, par du Tan qui empêche le sang de circuler librement.
Après le thorax, nous devons nous intéresser à la partie supérieure de l’abdomen qui correspond au Foie et à la Rate.
Dans le cas de gonflement de l’abdomen, il y a lieu de distinguer entre les états Xu, de faiblesse et les états Shi, de plénitude.
Comme pour le thorax, lorsqu’il est rempli, dur, gonflé et douloureux. C’est évidemment un cas Shi.
» S’il y a une douleur sourde dans l’abdomen, qu’il n’est pas dur, on appelle cela Pei, c’est un gonflement dû au gaz. Il y a présence d’eau. C’est un cas Xu.
» Si la distension abdominale est due à un état Xu de la Rate-Estomac, elle est calmée par
la pression, la palpation ou une chaleur locale, une bouillotte par exemple. On a affaire
à une faiblesse du Yang Qi de la Rate.
» En revanche, si elle est due à un excès de chaleur, le patient ne supportera pas la pression. C’est dû, entre autres, à de la rétention de nourriture dans l’estomac et les intestins empêchant la circulation de Qi.
Le praticien ne peut pas se fier à 100 % aux dires du patient. Quand celui-ci dit que le ventre est gonflé, il faut voir s’il l’est réellement. On peut voir si sous la peau, il y a de l’eau qui stagne. Quand on palpe avec la main, quand on appuie sur la peau, on observe une dépression. On regarde si elle persiste ou non, ainsi que la vitesse à laquelle s’effectue la remontée. On peut alors déterminer si la cause est de la faiblesse de l’énergie ou de l’eau stagnante.
Les vertiges se disent Tou Yun en chinois. C’est une sensation subjective du patient que son corps entier ou que le paysage tourne autour de lui. Souvent les vertiges s’accompagnent de troubles de la vue. En effet, en cas de vertiges on a l’impression de ne pas avoir la vision claire.
Pour la médecine chinoise, le principal responsable des vertiges est le Foie. Le Foie,
c’est du bois. L’élément Yang du Foie doit monter de façon harmonieuse. S’il monte
de trop ou s’il ne monte pas assez, cela donne des vertiges. Ce déséquilibre Yin-Yang
dans le Foie est provoqué le plus souvent par le Rein. L’eau du Rein n’est pas suffisante pour nourrir le bois du Foie. Ainsi :
» Le vertige par échappement du feu du Foie est accompagné de sensations de distensions au niveau du crâne, des joues et des yeux rouges, des troubles de l’humeur allant de l’hyper susceptibilité à l’angoisse, des douleurs sur les flancs, trajets du méridien de la VB, et de la bouche amère.
» En cas d’excès de Yang du Foie, s’il y a présence de vertiges, on aura aussi des douleurs de type distension du crâne, des acouphènes, des faiblesses au niveau des genoux. Les vertiges de Ménière entrent dans ce cadre.
» Le vertige peut aussi être dû au Tan et à l’incapacité au Yang de monter. Il est accompagné de lourdeurs de tête, de l’oppression thoracique, de nausées et de lourdeurs dans les jambes. C’est ce que l’on appelle des vertiges positionnels.
» Le vertige par vide de Qi et de sang est suivi de lassitude mentale, de souffle court, de léthargie. Il est aggravé par le stress.
» Enfin, le vertige par vide du Jing du Rein donne une sensation de vide, des acouphènes, des pertes de mémoire, de la faiblesse des articulations et des genoux.
» Dans un autre cas, la personne n’a pas de vertiges, ni mal de tête. Elle sent simplement comme un fardeau sur sa tête, elle a la « tête lourde ». C’est souvent lié au fait que la partie supérieure du corps est Xu. D’après le Nei Jing, si la partie supérieure du corps n’a pas suffisamment d’énergie, le cerveau n’est pas assez nourri, la tête tombe, elle est lourde. Le Yang ne monte pas assez, il n’apporte pas assez de nourriture à la tête.
Les acouphènes se disent Er Ming en chinois. Le praticien doit demander au patient s’il entend bien distinctement. Il y a plusieurs cas de surdités :
» Des causes externes comme trop de bruits extérieurs, des attaques externes mal soignées (otites à répétition).
» Les causes internes sont souvent liées au Rein, car le Rein a pour orifice de sortie les oreilles. L’énergie Yang du Rein est faible, cette énergie n’arrive pas à monter. Les oreilles n’ont pas assez d’acuité. La faiblesse des autres organes peut être à l’origine de surdité progressive. L’âge va contribuer évidemment à l’apparition de tels symptômes.
En plus de la surdité, il peut y avoir des problèmes d’acouphènes, qui sont des bruits dans l’oreille interne de type « chant de cigale » ou de « bourdonnement comme la marée montante et descendante » :
» Les acouphènes, comme le coassement du crapaud ou le bruit des vagues de la marée,
qui ne sont pas réduits par la pression locale de l’oreille sont dus à un feu de la Vésicule
biliaire qui perturbe les orifices supérieurs.
» Les acouphènes progressifs et bas de type bruit de cigales et qui sont calmés par la pression de l’oreille sont dus à un syndrome de vide du Foie et du Rein, à un excès du Yang du Foie ou à une déficience du Jing du Rein.
La soif, Kou Ke en chinois, signifie le désir de boire, mais également la quantité
d’eau nécessaire pour étancher sa soif. Normalement, quand on est en bonne santé,
quand on boit régulièrement en petites quantités fractionnées des boissons tièdes ou
chaudes, on ne devrait jamais avoir soif. La soif est un symptôme de « trop tard » :
on est resté trop longtemps sans boire, et l’on joue au chameau. Ou alors c’est un
symptôme pathologique, la plupart du temps de chaleur interne.
» Si le patient a la bouche sèche, qu’il a soif, qu’il a envie de boire ou qu’il désire des boissons froides, cela indique une chaleur qui endommage le Yin. Les liquides physiologiques deviennent insuffisants.
» Si le patient a la bouche sèche, qu’il a soif et qu’il désire des boissons chaudes en petites quantités ou bien s’il a soif, mais pas envie de boire, et qu’en plus il a des difficultés mictionnelles, c’est qu’il y a une stagnation d’eau interne.
» S’il n’y a pas de difficultés mictionnelles, ces symptômes sont la conséquence de la pénétration de la chaleur, d’une maladie de tiédeur dans le sang. Ce dernier s’évapore, se transforme et monte comme une marée, provoquant la sensation de soif sans envie de boire.
» En l’absence de forte fièvre, une soif avec désir de boire beaucoup, accompagné d’un débit urinaire important est un signe de diabète, Xiao Ke en chinois.
Interroger un patient sur son sommeil revient essentiellement à lui demander s’il est sujet à l’insomnie, Shi Mian, ou à l’hypersomnie, Duo Shui. En général, les personnes âgées ont besoin de moins de sommeil que les jeunes. C’est un aspect physiologique normal.
L’insomnie est caractérisée par un temps de sommeil trop court, ou un endormissement difficile ou encore une facilité à se réveiller. Voyons ces différents cas :
» Le patient n’arrive pas à s’endormir. Il tourne dans son lit, a des milliers d’idées parasites. Il peut y avoir des impatiences au niveau des jambes. À ce moment-là, c’est le feu du Cœur qui monte de trop. Soit le sang du Cœur est insuffisant, soit l’eau du Rein ne contrôle plus le feu du Cœur qui s’embrase.
» Le patient s’endort parce qu’il est fatigué, puis il se réveille en deuxième partie de
nuit sans pouvoir se rendormir ensuite. C’est souvent alors un problème lié à une
faiblesse du Yin du Foie. Le Hun contenu dans le foie a tendance à vouloir en sortir. On
dit qu’il perd son ancrage, et c’est l’insomnie qui apparaît. Un vide de Vésicule biliaire
déclenchera chez lui un réveil très tôt le matin.
» Un autre cas : la personne s’endort, se réveille, s’endort encore… souvent à ce moment-là, on trouve des pathologies de type plénitude. Son estomac n’est jamais vide. Il mange trop !
» Les insomnies d’origine Xu sont souvent dues au Cœur. Cela peut-être le sang du Cœur qui est insuffisant. Quand il n’y a pas assez de sang, le Cœur manque de nourriture : il est troublé, perturbé, inquiet. Le sommeil est alors intermittent. Il y a aussi le feu dans le Cœur qui peut déclencher de l’insomnie. Il y a trop de feu dans le Cœur, le sang est trop abondant, le Yang monte et on n’arrive pas à s’endormir.
» Quand la personne est tendue, nerveuse, c’est un signe de tension de la Vésicule biliaire. Il y a une concentration de feu dans la Vésicule et si ce feu monte de trop, l’insomnie apparaît.
» Si la personne a trop de soucis, cela blesse sa Rate. La Rate produit également du sang. La personne blesse donc son sang et cela provoque aussi de l’insomnie.
» On peut aussi avoir des insomnies temporaires après avoir trop mangé. Dans ce cas, il y a aussi des gonflements dus aux troubles de la digestion.
En MTC, il n’est pas judicieux de donner systématiquement des somnifères dans les
cas où les personnes ne dorment pas. Par exemple, si la personne a une insuffisance
au niveau du Cœur, si on lui donne des calmants pour qu’elle dorme une ou deux
nuits, cela ne sert ni n’arrange rien. L’essentiel ici est de rétablir l’équilibre du Cœur
pour qu’elle redorme.
À l’opposé de l’insomnie, nous avons l’hypersomnie, qui se dit Duo Shui, ce que l’on peut aussi appeler la somnolence, Shi Shui, qui signifie en chinois « se livrer sans retenue au sommeil ».
» La première cause est un excès de fatigue. Si la personne est trop fatiguée, trop surmenée, elle blesse sa Rate. Si l’énergie de la Rate est faible, la personne a toujours envie de dormir. C’est ce que l’on peut appeler « le coup de pompe ».
» Si la Rate est engorgée d’humidité, cette humidité peut rendre le corps lourd et on a alors toujours envie de dormir. Souvent le besoin de dormir apparaît après un repas.
SIESTE OU PAS SIESTE ?
La somnolence après un repas est souvent liée à un état de « trop-plein de l’Estomac ». L’organisme se rendant compte qu’il n’a pas assez d’énergie pour digérer son bol alimentaire (une digestion peut épuiser de moitié la batterie du Rein !) vous donne comme symptôme signal d’alarme le besoin de faire la sieste. Je ne parle pas ici de la « sieste crapuleuse » bien évidemment. À ce moment-là, 20-30 minutes de sieste sont tout à fait bénéfiques. Cette sieste peut être ramenée à 10 minutes de relaxation (voir le chapitre qui lui est consacré) qui équivalent à 3 heures de sommeil ! Mais attention : si vous faites une sieste de plus de 40 minutes ; le bol alimentaire va pourrir dans votre estomac. Vous obtiendrez l’effet contraire à celui escompté.
» Après une maladie, il peut y avoir beaucoup de fatigues accumulées et envie de dormir. C’est alors un bon signe. Dormir beaucoup aide dans ce cas à rétablir l’élément Yin. Dans cette circonstance, l’envie de dormir n’est pas une maladie. C’est une convalescence. C’est le meilleur médicament du burn out.
» Il existe un état de mi-sommeil et de mi-éveil par extrême lassitude mentale, comme au décours d’une dépression. La cause en est alors un vide de sang du Cœur et du Yang du Rein, ainsi qu’un excès de froid à l’intérieur du corps. Le patient peut s’endormir dès qu’il ferme les yeux et se réveiller dès qu’on l’appelle.
Qu’en est-il du rêve ? L’excès de rêve s’appelle Ye You en chinois, qui veut dire « se promener la nuit ». C’est une perturbation très courante du sommeil qui est généralement due à un facteur pathogène qui perturbe le Hun contenu dans le Foie. Il peut alors s’agir de perversités comme le feu, le Tan, l’excès de chaleur, de Yang. La cause en est souvent un vide de Yin. Le rêve représente un état normal, physiologique du sommeil. Théoriquement, quand on est en bonne santé, on ne doit pas se souvenir que l’on a rêvé.
Quand la quantité de rêves devient trop importante, que ces rêves soient agréables ou désagréables, ou a fortiori quand il y a des rêves à tendance émotionnelle excessive comme les cauchemars, à ce moment-là le patient peut se réveiller. Le questionnement sur ces rêves peut alors nous donner des renseignements précieux.
» Si des rêves de colère et de violence sont récurrents, c’est le Foie-Vésicule biliaire qui est alors à incriminer.
» Si les rêves sont à dominante érotique, et a fortiori s’il y a des fuites séminales durant la nuit, il s’agit alors d’une faiblesse du Rein.
» Si les rêves sont de nature triste, c’est le Poumon qui est incriminé et ainsi de suite.
Nous terminons cette étude sur les « dix questions » par un questionnement particulier sur les comportements gynécologiques.
Commençons par les menstruations, Yue Jing en chinois. C’est un écoulement utérin mensuel, de sang non coagulé chez la femme en âge de procréer.
L’interrogatoire sur les menstrues comporte les modalités du cycle, la durée des règles, leur quantité, leur couleur, leur nature et les symptômes accompagnateurs.
Les femmes appartiennent à l’élément Yin. Le Yin est en relation avec la lune. C’est
pourquoi il y a des règles tous les 28 jours.
» Si les règles viennent plus tôt, si elles sont en avance, si leur cycle est court, on peut se demander s’il n’y a pas de la chaleur dans le sang ou si on ne se trouve pas devant un cas d’insuffisance de Yin.
» En revanche, si le cycle est long, mais que les règles sont normales, cela montre alors que le sang n’est pas suffisant, ou alors que la personne est faible. L’élément Yang n’est pas assez fort pour faire sortir le sang.
» Si une femme n’a pas ses règles pendant des mois, qu’il y ait un arrêt de la menstruation, il y a obstruction de sang dans les méridiens. Dans ce cas, il peut y avoir aussi de la toux, de la fièvre, des vomissements de sang, des douleurs au ventre.
» Mais s’il n’y a pas de règles et que tout par ailleurs est normal, il ne faut pas oublier que la femme peut déjà être enceinte. Si le pouls comme nous le verrons est Hua, glissant, cela signe alors une grossesse !
» Une quantité accrue et abondante des règles est souvent due à de la chaleur dans le sang qui lèse les méridiens Ren Mai et Zhong Mai, ou à l’insuffisance d’énergie qui ne peut pas retenir le sang.
» À l’inverse, un écoulement de sang moins important que la normale est dû à l’insuffisance de la production et de la transformation provoquant une déficience de sang, ou alors à une stagnation de froid, de sang ou de Tan.
» La couleur normale des règles est rouge et leur consistance ne doit être ni trop fluide, ni trop épaisse. Il ne doit pas y avoir présence de caillots de sang. Les règles de couleur rouge pâle et de consistance fluide sont souvent la conséquence d’un « sang insuffisant et peu prospère ». C’est un symptôme Xu.
» Les menstrues rouge foncé et de consistance épaisse sont un symptôme de plénitude Shi due à la « chaleur interne dans le sang ».
» Les règles de couleur violet sombre accompagnées de caillots sont dues à une stagnation de froid provoquant un blocage du sang.
» Si les règles sont douloureuses, cela signe souvent un blocage du Qi du Foie. Il faut se
rappeler que le Foie en médecine chinoise est considéré comme le starter des règles.
Quand par exemple, sous l’effet de blocages émotionnels nous sommes devant un
tableau de nouure du Foie, de stagnation de sang et d’énergie au niveau du Foie, on
peut avoir des douleurs et des gonflements au niveau de la poitrine et des douleurs
abdominales pendant ou avant les règles.
» En temps normal, les parois du vagin de la femme sont humectées par des sécrétions de couleur blanc laiteux, sans odeur. Si ces sécrétions sont excessives et ne s’arrêtent pas, il s’agit de pertes vaginales. Des pertes abondantes, de couleurs blanches, claires et fluides comme des larmes, sont dues à l’écoulement de l’humidité, conséquence d’une insuffisance de la Rate.
» Des pertes jaunes, collantes, épaisses et nauséabondes, s’accompagnant de temps en temps de démangeaisons et de douleurs au niveau des organes génitaux externes sont provoquées par l’écoulement de chaleur-humidité vers le bas du corps.
» Des pertes rouges incessantes et d’odeur légèrement nauséabonde correspondent à la stagnation de la chaleur dans le méridien du Foie.
» Des pertes abondantes, de couleur terne et sombre, de consistance fluide, s’accompagnant de sensation de mollesse et de froid au niveau lombaire et abdominal, reflètent une insuffisance du Rein.