Chapitre XX

Des lois favorables à la liberté du citoyen,
dans la république.

Il arrive souvent, dans les États populaires, que les accusations sont publiques, et qu'il est permis à tout homme d'accuser qui il veut. Cela a fait établir des lois propres à défendre l'innocence des citoyens. À Athènes, l'accusateur qui n'avait point pour lui la cinquième partie des suffrages payait une amende de mille dragmes. Eschines, qui avait accusé Ctésiphon, y fut condamné1. À Rome, l'injuste accusateur était noté d'infamie2 ; on lui imprimait la lettre K sur le front. On donnait des gardes à l'accusateur, pour qu'il fût hors d'état de corrompre les juges ou les témoins3.

J'ai déjà parlé de cette loi athénienne et romaine, qui permettait à l'accusé de se retirer avant le jugement.