Des lois civiles propres à mettre un peu de liberté
dans le gouvernement despotique.
Quoique le gouvernement despotique, dans sa nature, soit partout le même ; cependant, des circonstances, une opinion de religion, un préjugé, des exemples reçus, un tour d'esprit, des manières, des mœurs, peuvent y mettre des différences considérables.
Il est bon que de certaines idées s'y soient établies. Ainsi, à la Chine, le prince est regardé comme le père du peuple ; et, dans les commencements de l'empire des Arabes, le prince en était le prédicateur1.
Il convient qu'il y ait quelque livre sacré qui serve de règle, comme l'alcoran chez les Arabes, les livres de Zoroastie chez les Perses, le védam chez les Indiens, les livres classiques chez les Chinois. Le code religieux supplée au code civil, et fixe l'arbitraire.
Il n'est pas mal que, dans les cas douteux, les juges consultent les ministres de la religion2. Aussi, en Turquie, les cadis interrogent-ils les mollachs. Que si le cas mérite la mort, il peut être convenable que le juge particulier, s'il y en a, prenne l'avis du gouverneur ; afin que le pouvoir civil et l'ecclésiastique soient encore tempérés par l'autorité politique.