Continuation du même sujet.
On a vu que, chez les Germains, on n'allait point à l'assemblée avant la majorité ; on était partie de la famille, et non pas de la république. Cela fit que les enfants de Clodomir, roi d'Orléans et conquérant de la Bourgogne, ne furent point déclarés rois ; parce que, dans l'âge tendre où ils étaient, ils ne pouvaient pas être présentés à l'assemblée. Ils n'étaient pas rois encore, mais ils devaient l'être lorsqu'ils seraient capables de porter les armes ; et cependant Clotilde leur aïeule gouvernait l'État1. Leurs oncles Clotaire et Childebert les égorgèrent, et partagèrent leur royaume. Cet exemple fut cause que, dans la suite, les princes pupilles furent déclarés rois, d'abord après la mort de leurs pères. Ainsi le duc Gondovalde sauva Childebert II de la cruauté de Chilpéric, et le fit déclarer roi2 à l'âge de cinq ans.
Mais, dans ce changement même, on suivit le premier esprit de la nation ; de sorte que les actes ne se passaient pas même au nom des rois pupilles. Aussi y eut-il, chez les Francs, une double administration ; l'une, qui regardait la personne du roi pupille ; et l'autre, qui regardait le royaume : et, dans les fiefs, il y eut une différence entre la tutelle et la baillie.