Hans Memling, La Vierge à l’Enfant avec des anges
et des donateurs (panneau central du Triptyque Donne), vers 1478.

Huile sur chêne, 70,7 x 70,5 cm. The National Gallery, Londres.

 

 

IV. Les Œuvres
principales de Memling

 

 

Les Œuvres conservées en Belgique

Les tableaux les plus anciens pouvant être attribués à Memling sont le Portrait de Nicolas Spinelli et le Triptyque Donne (Illustration 1, 2, 3). Spinelli, né en 1430, se trouvait en Flandres en 1467 et 1468, au service de Charles le Courageux, comme graveur des sceaux, et probablement à Bruges, où habitaient certains membres de sa famille. Son portrait, anciennement en la possession du Baron Denon, fut, lors de la vente de sa collection en 1826, acheté par M. Van Ertborn, qui le légua au musée à Anvers. C’est un buste ; le visage, tourné aux trois-quarts vers la gauche, est celui d’un Italien énergique et robuste, de trente-cinq à quarante ans, avec les cheveux noirs s’échappant en boucles longues et épaisses, au-dessous d’un bonnet noir. Dans sa main gauche, il tient une pièce au profil de l’empereur Néron et à l’inscription : « NERO CLAVDius CAESAR AVGustus GERManicus Tribunicia Potestati IMPERator ».

Le triptyque de la famille Donne est une œuvre admirable. Le panneau central représente un groupe de neuf figures – la Sainte Vierge et l’Enfant, avec les anges, les donateurs et leurs saints protecteurs dans une galerie ouverte et spacieuse, où se trouvent des colonnes aux chapiteaux ornés d’écussons armoriaux portant, l’un, azur, un loup bondissant, avec une langue rouge visible, celui de Donne ; et l’autre, argent, portant une manche noire, celui de Hastings.

La Vierge, pleine de dignité, absorbée par sa méditation, trône sur un tabouret de cuivre, au-dessous d’un baldaquin. Elle porte une étoffe d’honneur, de brocard riche et ses pieds reposent sur un tapis d’Orient. De sa main droite elle soutient l’Enfant divin, assis sur ses genoux, et tient, dans sa main gauche, le Livre de Sagesse, sur les feuillets duquel repose la main gauche de l’Enfant. Il regarde au loin et tend sa main vers l’ange, à droite, qui a cessé de jouer du violon et élève une pomme rose ; le visage radieux d’avoir attiré l’attention de l’Enfant. Plus éloigné, sur les volets de l’œuvre, debout, sont saint Jean-Baptiste et saint Jean l'Evangéliste : l’un pointe vers l’agneau qu’il porte dans son bras gauche ; l’autre fait le signe de croix sur la coupe empoisonnée. Sur l’extérieur des volets, dans les niches, sont visibles des figures en grisaille : saint Christophe tenant un bâton, et portant sur ses épaules l’Enfant divin, qui tend sa main pour bénir saint Antoine, représenté sur l’autre panneau avec un livre et une cloche dans sa main droite, un bâton dans celle de gauche et un verrat à ses côtés.