Publié le 29 octobre à 10 h 27 par Nam
Humeur : Emballée

> Eurêka !

La nuit m’a porté conseil, je suis sûre d’avoir trouvé l’idée du siècle pour mon costume d’Halloween (d’accord, seulement l’idée de la semaine !).

Je vais me faire une robe avec… des réglisses rouges !ImagesGenre, complètement recouverte ! Ce qu’il me faut : une robe et des réglisses rouges (ce que j’ai à la tonne). Il me reste quatre boîtes. C’est trop indécent d’envisager de les manger. Alors je vais les utiliser comme déguisement.

J’ai déniché une veille robe dans ma garde-robe. Il suffit de les coller dessus. Ou de les coudre, je ne sais pas encore.

(…)

Je clavarde avec Kim et elle dit que c’est une bonne idée, mais pas meilleure que celle du pepperoni géant à la face grasse. Nawak ! C’est mille fois mieux!

Elle a des trucs à faire et après, elle va venir m’aider à coller ma robe. Yé ! Elle va appeler Nath aussi, on ne sera pas trop de trois !

(…)

Je viens de discuter avec Mathieu. Ça m’était complètement sorti de la tête, mais il y avait un match d’impro hier. Résultat : on s’est fait laver neuf à deux. Ouche !

Mathieu m’a dit qu’au début du match, les joueurs de l’autre équipe ont fait des références plus ou moins subtiles à cette supposée histoire de tricherie pendant les improvisations. Au point où Marguerite est allée voir l’entraîneur de l’autre équipe pour lui en parler.

(Ça ne doit pas m’atteindre, je n’ai rien à me reprocher, je dois rester au-dessus de ces méchancetés, je dois me répé ter cela continuellement.)

L’équipe n’a pas trop le moral. Mais bonne nouvelle quand même, tout le monde pense que je n’ai pas triché. Et ça, c’est rassurant. C’est ça une équipe ; quand ça va mal, on se tient et on s’encourage. C’est dans ces moments qu’on a la preuve qu’on est unis.

N’empêche, ça commence à être dérangeant si toutes les autres équipes sont au courant de ce faux scandale.

Que va-t-il se passer quand je vais les rencontrer ? Il me semble que dans chacun des regards que je vais croiser, je vais sentir qu’on me juge pour quelque chose que je n’ai pas fait !

Lundi, faut que ça soit réglé. Il le faut. Assez, c’est assez !

(…)

Mathieu m’a demandé ce que je faisais de bon dans la journée, je lui ai parlé de mon projet de robe en réglisses rouges. Il veut venir nous aider. J’ai dit oui, mais là, je me sens mal. Si j’en discute avec Michaël et que lui aussi veut m’aider ? Je lui dis quoi ? Il va être vraiment fâché s’il apprend que je lui ai préféré Mathieu !Images

Je déteste ça !

Justement, Michaël est en ligne.

(…)

Bon, un problème de moins, Michaël n’est pas disponible aujourd’hui, il a un truc avec ses parents.

Un problème de plus : sa mère m’a fait un cadeau ! Oui, « fait ». De ses propres mains. Hum… Laissez-moi deviner… SÛREMENT un truc avec des dauphins. Mais quoi ?

Sa mère m’aime vraiment. Dire qu’au départ, j’étais sûre de me retrouver en haut de sa liste des « Cinq êtres qu’elle déteste le plus au monde ». Non, bien au contraire, elle est devenue une espèce de cheerleader qui, si elle le pouvait, me crierait « Donne-moi un N ! Donne-moi un A ! Donnemoi un M ! NAM ! ». Michaël me dit qu’elle lui demande tous les jours comment je vais et quand je vais retourner souper chez eux.

Hier, elle a même glissé un message dans le lunch de son fils. Un post-it plié en deux avec mon nom dessus. Dedans, elle avait écrit : « T’es capable. » Hein ! Capable de quoi ? Pourquoi elle n’a pas donné de détails ? Je suis perdue ! Capable de… toucher mon nombril avec ma langue ? (Je viens d’essayer, peut-être qu’en m’entraînant, je vais réussir un jour.) Mémoriser à l’envers toutes les adresses courriels des gens de ma classe ? Lire dans la tête du prof de maths pour savoir ce qu’elle pense des poneys sauvages ?

À l’aide !Images J’aime quand c’est CLAIR.

Mais bon. Elle est gentille. Juste un peu envahissante. Tiens, comme son fils d’ailleurs.

Je me disais que j’allais peut-être casser avec Michaël hier, mais je n’avais pas trop la tête à ça. Comment je lui dis sans le blesser ? Parce que ça va lui faire mal, c’est sûr. Il est tellement fier d’être avec moi. Euh, nuance : il est fier d’avoir un accessoire cool qu’il peut trimballer pour impressionner ses amis. C’est vrai, des fois j’ai l’impression qu’il m’embrasse devant ses camarades de classe juste pour leur montrer qu’il a une blonde. Est-ce qu’on a vraiment besoin de faire ça devant sa classe ? Ça m’intimide. Quand je lui ai dit, il m’a répondu que j’étais « bizarre des fois ».

On a clairement un problème de communication.

Et il y a aussi la manière dont il m’embrasse. Je pense qu’il a la langue trop courte. Quand il m’embrasse, j’ai l’impres sion d’avoir un petit poisson qui est sur le point d’asphyxier dans ma bouche. Sa langue gigote comme si elle essayait par tous les moyens de respirer. Ou comme si elle était électrocutée. Comme si sa langue était un morveux de huit ans hyperactif.

Ouais, c’est ça. Sa langue souffre d’hyperactivité !

Ah oui, et il met ses mains sur mes épaules quand on s’embrasse. Comme s’il avait peur que je me sauve ! Ah ! Ah !

Il a peut-être raison, finalement.

Ça revient toujours au même : je ne l’aime pas. Et avec lui, je ne sens pas que je forme un couple. En plus, il met le nez dans mes affaires. Quand je suis allée aux toilettes hier, il a surveillé mon casier. En revenant, il feuilletait mon agenda. Pourquoi ? J’ai le même que le sien. Peut-être qu’il voulait s’assurer que je faisais mes devoirs ? Il m’a juste répondu que ça l’intéressait.

Je vais casser, c’est sûr. Faut juste que je trouve la manière. Peut-être que je devrais engager le clown Salopette ? Genre, il lui chanterait une chanson ou lui ferait un ballon en lettres qui formerait « Je casse parce que tu m’éneeerrrves, parce que je ne suis pas à l’aise avec toi, et parce que ta mère m’écrit que je suis capable mais qu’elle ne me dit pas de quoi. ».

Il m’a aussi demandé la combinaison de mon cadenas. Pourquoi ? En blague, je lui ai dit qu’il allait devoir me torturer pour l’avoir. Mais il le fait, il me torture en me le demandant tous les jours !

Je vais arrêter de me plaindre et je vais dresser un plan de rupture. Faut que ça cesse. Michaël est gentil, c’est une « bonne personne », mais il ne me suffit pas.

Je dois parler de mon frère, il y a eu des rebondissements terrifiants (!) dans sa vie, mais Kim vient d’arriver. C’est l’heure de la robe aux réglisses rouges !