Des Vénusiens à la Maison-Blanche !!!
Cette fois, le doute n’est plus permis : des créatures d’un autre monde ont bien atterri sur la Terre. Les rumeurs au sujet d’une invasion venue de Mars dans l’Ouest se trouvent soudain confirmées par l’incroyable événement qui s’est produit ce matin : un aéronef intersidéral s’est posé à Washington devant la Maison-Blanche, et de ce gigantesque dirigeable de métal capable de franchir les espaces interplanétaires sont sortis d’immenses insectes ressemblant à des mantes religieuses de dix pieds de haut, qui se sont présentés en anglais comme des plénipotentiaires vénusiens venus offrir au président des États-Unis leur aide contre les Martiens ; l’intervention de ces derniers dans les affaires intérieures américaines constituerait en effet une violation du traité de Phobos, jadis signé par les deux planètes pour tenir notre monde à l’écart des conflits qui agiteraient périodiquement notre système solaire. Ces voyageurs de l’infini sont donc disposés à nous livrer des armes à rayons, et à appuyer nos offensives à l’aide de leurs étonnants véhicules volants, dont ils ont fait la démonstration toute la journée au-dessus du district fédéral, causant un grand nombre d’évanouissements et quelques attaques d’apoplexie parmi la population.
Le Président a demandé un délai pour réfléchir à cette proposition, le temps de convoquer le Congrès, qui se réunira demain matin en une session extraordinaire dont l’issue ne fait aucun doute aux yeux des observateurs. La situation dans l’Ouest est en effet devenue tragique. Sans doute poussée par ses alliés d’outre-espace, la nation indienne tout entière s’est soulevée. Sioux, Arapahos, Crows, Cheyennes, Pawnees, Pieds-Bleus ou Apaches, toutes les tribus ont entrepris de refouler les pionniers vers l’est, infligeant défaite sur défaite à la cavalerie des États-Unis. Deux lignes transcontinentales de chemin de fer ont été coupées, et une troisième menace de l’être. C’est toute l’économie du pays qui se trouve d’ores et déjà en péril.
Face à une menace qui pour être incongrue n’en est pas moins redoutable, la tentation est grande de passer une alliance avec ces créatures d’un autre monde se disant prêtes à nous faire profiter de leur technologie, qui est à l’évidence très en avance sur la nôtre. De nombreux députés et sénateurs ont déjà déclaré qu’ils étaient favorables à un tel accord, et d’autres devraient se rallier à eux sous la pression de leurs électeurs. En effet, dès l’annonce de la proposition vénusienne, des comités se sont constitués dans tout le pays – et notamment dans les États directement concernés par la rébellion indienne – pour la soutenir ; une pétition rédigée en ce sens aurait déjà recueilli plus d’un million de signatures !
La peur est en train de nous pousser à rechercher l’aide d’insectes géants capables de traverser l’éther qui sépare les astres ; souhaitons que cela ne se retourne pas un jour contre nous.
Sam Clemens, Washington Post,
5 avril 1890.
Kit Carson était songeur lorsqu’il reposa le journal froissé sur le comptoir de bois verni. Ces Vénusiens lui paraissaient nettement plus inquiétants que les Martiens, sur qui ils possédaient à l’évidence une avance technologique considérable. Ne disposaient-ils pas d’un véhicule sidéral capable de les ramener sur leur monde natal, tandis que les géants à quatre bras devaient apparemment se contenter de projectiles verniens conçus pour un aller simple ?
— Eh bien, qu’en dites-vous ? lui demanda le professeur Lévêque, manipulant distraitement le oui-ja qu’il avait acheté l’après-midi même chez un brocanteur du centre-ville.
— Je ne comprends pas que cette nouvelle ait l’air de vous satisfaire. Elle plaide tout à fait en faveur de mon hypothèse.
Le vieil homme secoua la tête en émettant quelques clicks suspicieux et désabusés.
— En apparence seulement, mon cher ami. Ces mantes religieuses ne viennent pas plus de la planète Vénus que vous et moi. C’est une couverture.
— Dois-je comprendre que vous avez identifié leur véritable nature ? s’enquit le chasseur de primes, sans chercher à dissimuler son ironie.
— Eh bien, pas encore. Il faut dire que le choix est vaste. Je viens de passer deux jours à la bibliothèque du Congrès, mais cela m’a à peine suffi pour dégrossir le travail. Je n’ai guère trouvé qu’une vieille légende kiowa qui parle de géants à quatre bras descendus du ciel pour aider un clan contre un autre. Difficile de dater l’événement – en admettant qu’il se soit vraiment produit.
— Un point de plus qui accrédite l’hypothèse martienne.
— Je ne vois pas pourquoi. Il n’y a pas que les habitants d’autres mondes qui descendent du ciel. Les êtres surnaturels peuvent être des envoyés « célestes », eux aussi.
— Lorsqu’ils ne remontent pas des profondeurs infernales.
Le petit rire aigrelet du professeur trahissait son malaise.
— Il n’est pas question ici de théologie judéo-chrétienne. Ne tombons surtout pas dans l’erreur de penser que ces esprits puissent être bons ou mauvais. (Il poursuivit précipitamment, coupant court à la remarque qui montait aux lèvres de Carson.) Ces entités, quelles qu’elles soient, ne sont probablement pas réductibles à des critères psychologiques humains. Leurs valeurs morales diffèrent à ce point des nôtres que nous ne pouvons espérer les appréhender… Et lorsque je dis « nous », j’inclus bien évidemment les Indiens.
— J’aurais plutôt pensé que les valeurs de ces Martiens ont tendance à se rapprocher de celles des tribus rebelles, puisqu’ils leur sont venus en aide.
— Une idée dangereuse, observa Lévêque, et qui peut tout droit vous amener à croire que si les mantes religieuses proposent une alliance à notre nation, c’est parce qu’elles auraient des valeurs communes avec le peuple des États-Unis.
— Je ne suis pas si aveugle.
— Vous, peut-être pas. Parce que vous gardez la tête froide. Mais songez à tous ces gens affolés qui voient déjà des géants à quatre bras venir prendre leur scalp… Songez aussi au recul de la Frontière ! C’est un mythe fondateur qui est en train de s’écrouler – l’essence même du rêve américain. Pour des politiciens pressés par le temps – et par leurs électeurs –, une alliance avec ces maudites mantes religieuses constitue a priori la seule solution.
— Mais elle est à court terme, et elle présente le risque de se retourner non seulement contre eux, mais aussi contre l’humanité dans son ensemble, marmonna Carson. Je n’aime pas ça.
Le professeur inclina légèrement la tête sur le côté pour saluer ces paroles.
— Nous ne sommes peut-être pas d’accord quant à la nature de ces créatures, mais il semblerait que nous soyons sur la même longueur d’onde quant au péril qu’elles représentent. C’est pourquoi je vous propose d’y aller voir de plus près.
L’intérêt du chasseur de primes s’éveilla. Il préférait ce langage.
— Vous voulez dire… Jeter un coup d’œil au vaisseau vénusien ?
— J’ai pu obtenir deux laissez-passer signés de la main du Président, qui nous permettront d’accéder à la zone interdite. Ensuite, il faudra nous débrouiller pour monter à bord sans nous faire repérer.
— Pourquoi ne l’avez-vous pas dit plus tôt ? s’exclama Carson avec un subit enthousiasme.
Une femme entra à cet instant dans son champ visuel. Ayant cru reconnaître sa silhouette du coin de l’œil, il tourna la tête en direction de l’arrivante, mais ce n’était qu’une inconnue au visage ingrat vêtue d’une robe de soirée somptueuse. À en juger par sa coiffure, qui avait dû coûter l’équivalent d’un mois de salaire pour un cow-boy, il s’agissait d’une riche bourgeoise locale – peut-être l’épouse d’un parlementaire ou d’un haut fonctionnaire.
Puis il aperçut la carabine qu’elle tenait à la main, et il la reconnut.
— Calamity Jane ! s’exclama-t-il. Mais qu’est-ce que tu fais ici attifée comme ça ?
Peut-être n’aurait-il pas dû la plaquer sans prévenir quelques années plus tôt, car elle se contenta, pour toute réponse, de le gifler à deux reprises.
Les journaux avaient commis une légère entorse à la vérité en affirmant que le vaisseau intersidéral s’était posé devant la Maison-Blanche, songea le professeur Lévêque, les yeux levés vers l’aéronef qui flottait à une dizaine de mètres du sol. C’était un cylindre oblong, de la taille d’un transatlantique, dont la coque était constituée de plaques cuivrées de vingt pieds de côté, fixées à quelque armature intérieure par des rangées de gros rivets à tête hémisphérique. Les ailerons de métal dentelés qui couraient le long du fuselage, soulignant de leurs crêtes acérées les alignements de hublots triangulaires, suscitaient une impression d’agressivité larvée. Le savant français remarqua tout de suite la ressemblance de cet appareil avec le Nautilus tel qu’il apparaissait sur les illustrations de l’édition originale de Vingt mille lieues sous les mers, et il songea qu’il aurait préféré l’un des incroyables engins volants que dessinait un autre de ses imaginatifs compatriotes – un nommé Robida, avec qui il avait correspondu dans les années 1870.
— Ça ne va pas être facile, commenta Kit Carson en désignant l’immense mante religieuse qui gardait le plan incliné constituant la seule entrée du vaisseau intersidéral.
Le professeur étudia avec soin l’étonnante créature. Il ne parvenait pas à comprendre comment elle ne s’effondrait pas sous son propre poids. La chitine d’un jaune passé qui gainait son corps devait être d’une incroyable résistance, plus solide que l’acier des canons lui-même. Ou alors, elle sortait elle aussi d’un cauchemar indien, avec ses redoutables pinces et ses yeux à facettes qui étincelaient dans la lumière des projecteurs électriques fixés sous la carlingue.
— À vous de trouver un moyen d’entrer là-dedans, dit Lévêque. C’est vous l’homme d’action.
Carson ne releva pas l’ironie sous-jacente, peut-être parce qu’il préférait se concentrer sur la situation présente. Voilà quelqu’un qui avait de la suite dans les idées.
— Si j’ai bien compris, ces bestioles parlent anglais, marmonna-t-il en se frottant le menton d’un air peu inspiré. On peut donc supposer qu’un appel au secours ferait réagir celle-ci. Avec un peu de chance, peut-être même qu’elle quitterait son poste…
— Si je comprends bien, vous voudriez que j’opère une diversion ?
Le chasseur de primes acquiesça.
— Je suis sûr que vous vous en tirerez très bien.
Le professeur hésita. Il ressentait une certaine frustration à l’idée de ne pouvoir visiter l’appareil comme il l’avait prévu ; seulement, il ne voyait pas d’autre solution que celle proposée par son compagnon. À moins d’inverser les rôles, bien entendu, mais il lui paraissait évident que Carson était bien plus qualifié que lui pour prendre des risques. N’était-ce pas cet homme qui avait capturé Billy The Kid pour le remettre à la justice, encaissant les 50.000 $ de récompense offerts par l’État du Texas ?
— Entendu, dit Lévêque. Quel est votre plan ?
Kit Carson était dissimulé derrière un buisson qui se trouvait à une cinquantaine de pieds de la rampe inclinée menant à l’intérieur du vaisseau intersidéral, lorsque le professeur se mit à hurler comme un possédé. Le Vénusien tourna la tête vers l’origine de ces cris déments – pour découvrir le vieil homme qui courait vers eux en se tenant la gorge comme s’il était en train d’étouffer. Puis, soudain, il s’immobilisa et tomba à genoux, face à la mante religieuse d’un autre monde, tordant son visage en une affreuse grimace qui lui donnait l’allure d’un demeuré à l’agonie.
— Au secours… gémit-il. Au secours…
Le chasseur de primes se demanda si toute cette comédie était bien nécessaire. Mais bon, chacun sa partie.
L’insecte géant émit une série de sons qui évoquaient les craquements et les chuintements d’un feu de bois vert, tout en agitant la tête et en faisant claquer ses pinces d’une manière que Carson ne put s’empêcher de trouver désagréable. Aurait-il le temps d’intervenir si cette créature décidait soudain de faire un mauvais parti au professeur ?
Non. Quelles que fussent leurs intentions réelles, aucune de ces sales bêtes ne s’en prendrait à un allié – un pigeon ? – potentiel.
Lévêque recommença à s’agiter, effectuant des sauts de carpe à la manière des victimes du tétanos ; il était encore étonnamment souple pour son âge, et Carson fut tout autant impressionné par ce dynamisme que par les cris inarticulés qui jaillissaient de sa bouche, à mi-chemin entre le borborygme de malade mental et le miaulement de félin en rut.
Le Vénusien se décida enfin à se porter au secours du vieil homme. À peine avait-il tourné le dos que Carson s’élança. Ses mocassins indiens ne faisaient aucun bruit sur l’herbe. Il atteignit en quelques pas le plan incliné, qu’il gravit à toutes jambes après avoir vérifié d’un coup d’œil que la créature insectoïde n’avait pas remarqué sa présence.
La passerelle débouchait dans une petite pièce cubique, d’où partaient une demi-douzaine de coursives mal éclairées. L’odeur étrangère qui flottait dans l’air était beaucoup trop biologique au goût du chasseur de primes ; sans doute l’astronef emportait-il des centaines de Vénusiens dans ses flancs.
Ou alors, c’était qu’il avait mauvaise haleine.
Cette image incongrue paralysa un instant Carson, pour des raisons qui lui échappaient. Il demeura planté devant l’entrée de l’un des couloirs, les bras ballants, l’esprit empli de confusion, peu à peu envahi par l’impression qu’il y avait quelque chose d’anormal. Puis, soudain, il s’anima et s’engagea à pas de loup dans la coursive, tous les sens en alerte.
Il avait parcouru une quarantaine de pieds lorsqu’il atteignit une salle de forme oblongue, éclairée par des globes luminescents dont la surface bombée semblait palpiter. Des appareils inconnus se dressaient çà et là, énigmatiques produits d’une technologie résolument non humaine. Kit Carson s’approcha de l’un d’eux, qui tenait de la machine-outil et de la pompe à pétrole, et l’effleura du bout des doigts. Le métal était aussi tiède et lisse que la peau d’un nourrisson. De plus en plus intrigué, le chasseur de primes s’accroupit pour poser la main à plat sur le sol incurvé. Il perçut une lointaine vibration rythmée évoquant les pulsations d’un cœur démesuré, quelque part dans les entrailles du vaisseau. Sans doute un générateur d’électricité – mais de quel type ?
Tirant sa montre de son gousset, il constata que cela faisait déjà quatre-vingt-dix secondes qu’il se trouvait à bord du navire vénusien. Or, si le professeur lui avait assuré qu’il parviendrait à distraire l’attention du garde pendant cinq minutes au minimum, il paraissait évident que ce délai constituait également un maximum.
Avisant une ouverture qu’un groupe de machines lui avait dissimulée jusque-là, l’agent fédéral s’en approcha, et constata qu’il s’agissait de l’amorce d’une coursive qui effectuait un coude à une douzaine de pieds de là. Il s’y engagea après avoir jeté un dernier regard circulaire derrière lui ; l’idée d’un corps à corps avec une mante religieuse de dix pieds de haut avait quelque chose d’indiciblement réfrigérant.
La palpitation qu’il avait sentie en touchant le sol devint peu à peu audible, et elle ne cessa de s’amplifier à mesure qu’il progressait dans le couloir sinueux. Celui-ci s’interrompait sur une salle immense qui devait se trouver au cœur même du vaisseau. La pénombre rougeâtre qui y régnait conforta Carson dans l’idée que cette nef et ses occupants venaient bien de Vénus, car il se souvenait d’avoir lu quelque part que les nuages enveloppant la planète ne laissaient passer que cette partie du spectre visible.
Il resta immobile, respirant à peine, le temps que ses yeux s’habituent à ce lugubre semblant d’éclairage. Il ne tarda pas à repérer la haute silhouette d’où émanait le battement rythmique, mais il eut beau scruter la semi-obscurité, il ne parvint pas à distinguer le moindre détail ; la machine demeurait pour lui une ombre imposante, agitée de convulsions régulières. La prudence eut voulu qu’il attendît avant de s’aventurer en terrain découvert, car il était également incapable de déterminer s’il n’y avait pas quelque insecte géant tapi dans la pénombre, mais il lui restait si peu de temps qu’il passa outre.
À peine avait-il fait trois pas que quelque chose le poussa dans le dos, avec une telle violence qu’il en fut déséquilibré. Par bonheur, le sol était élastique, et il réussit à amortir sa chute en roulant sur lui-même – mais une pointe de douleur vrillait ses côtes là où son agresseur l’avait frappé.
Il se redressa, son Colt .45 à la main. Sans lumière, il était à la merci de son adversaire. Il fouilla dans sa besace à la recherche d’allumettes, et venait d’en trouver une quand il devina plus qu’il ne perçut un vague mouvement sur sa gauche. Il fit feu sans hésiter, grattant de l’autre main l’extrémité soufrée contre sa ceinture. La flamme minuscule qui jaillit lui sauva la vie en révélant in extremis la gigantesque pince qui s’apprêtait à se refermer sur sa gorge. Il s’écarta vivement et pressa à deux reprises la détente de son arme ; puis, lorsque la flamme vacillante s’éteignit, il plongea entre les longues pattes inférieures du Vénusien, en un impeccable roulé-boulé qui l’amena contre un mur beaucoup trop mou pour être honnête.
Mou et humide, compléta-t-il intérieurement lorsqu’il sentit le liquide tiède qui coulait le long de la paroi.
La créature émit un craquètement saccadé qui pouvait tout aussi bien être un cri de souffrance qu’un message d’alerte à l’intention de ses congénères. Carson s’éloignait déjà à toutes jambes dans la coursive sinueuse par où il était arrivé.
La salle des machines était toujours déserte lorsqu’il la traversa au pas de course, mais une demi-douzaine de Vénusiens y entrèrent au moment où il s’engageait dans le couloir menant à la sortie. Curieusement, ils ne firent pas usage des armes étranges qu’ils portaient ; sans doute craignaient-ils d’endommager le vaisseau.
De le blesser, songea le chasseur de primes en découvrant les taches sombres qui maculaient sa veste de peau.
Il dévala à toutes jambes le plan incliné, revolver au poing. Un attroupement d’individus en uniforme s’était formé à une soixantaine de pieds delà, autour du garde insectoïde, qui avait été rejoint par l’un de ses congénères, et du professeur Lévêque, dont les râles et les gémissements avaient beaucoup perdu en force et en conviction. L’un des Vénusiens tourna ses gros yeux à facettes vers Carson, mais il était trop loin et entouré de trop de monde pour se permettre d’intervenir. Il se contenta donc d’effleurer les antennes de son congénère, et tous deux regardèrent le chasseur de primes disparaître dans la nuit.
Avec regret, semblait-il.