– Tu ne trouves pas que c’est un peu trop osé, Olivier ?

Ils finissaient tous les deux de se préparer pour leur soirée et Olivier contempla Patricia avec un regard attendri. Quelques instants auparavant, il l’avait vue enfiler un porte-jarretelles, un string et des bas noirs puis une robe de soie rouge ultracourte s’arrêtant au bord des fesses. Celle-ci était fermée par un col Mao sur une large ouverture arrondie qui révélait son décolleté jusqu’aux bords de ses aréoles. Patricia était tout simplement éblouissante.

Comme d’habitude, songea-t-il. Depuis qu’ils étaient mariés, Olivier allait de surprise en émerveillement et la trouvait encore plus belle qu’au premier jour de leur rencontre, douze ans plus tôt. À 35 ans, Patricia était superbe. Jolie brune aux yeux noirs, un corps sculptural et, surtout, une femme totalement libérée par une vie sexuelle autant débridée qu’assumée.

C’est elle qui lui avait révélé les délicieuses pratiques de l’exhibitionnisme, de l’échangisme et de tous ces plaisirs libertins si excitants auxquels il avait complètement adhéré à ses côtés, au début sans doute par curiosité puis beaucoup plus par amour ensuite.

– Tu es tout simplement sublime et parfaite !

Patricia effleura sa robe ajustée comme une seconde peau, qui révélait de façon très indiscrète ses rondeurs plantureuses, puis se caressa légèrement les seins, libres sous la mince étoffe, tout en examinant son reflet dans le miroir.

– Ils te plaisent toujours ? demanda-t-elle, plus par jeu que par crainte.

– À ton avis ? lui murmura-t-il à l’oreille en effleurant son décolleté du bout des doigts avant de l’attirer contre lui. Si on avait le temps, tu n’imagines même pas ce que je pourrais te faire subir !

Tout en riant, Patricia se dégagea de son étreinte pour fuir son désir déjà très perceptible et reprit place devant le miroir pour se mettre du mascara.

– Tu penses qu’ils vont jouer le jeu et que nous passerons une bonne soirée ?

En essayant de faire retomber l’érection que cette petite scène avait fait naître, Olivier passa son pantalon, sans aucun autre sous-vêtement, puis il enfila une chemise très ajustée, qu’il boutonna à peine, laissant entrevoir son torse. L’une des parties de son corps qu’il préférait. L’un comme l’autre, ils faisaient très attention à leur forme, et ils se retrouvaient régulièrement à la salle de sport ou à la piscine, pour s’entraîner, mais aussi pour se vider la tête et oublier un instant leur job trop prenant.

Exactement comme pendant les petites soirées qu’ils s’offraient de temps en temps. Comme celle de ce soir. Au début de leur relation, ils avaient parcouru les clubs spécialisés de Paris, et aussi de Nice, où ils revenaient presque tous les week-ends. Mais à présent, ils préféraient largement organiser eux-mêmes ces soirées si particulières. C’était bien plus intime, et puis, comme ça, ils pouvaient trier les invités sur le volet. Et ils appréciaient vraiment d’inviter d’autres couples qui, par curiosité ou fantasme, souhaitaient savoir, comprendre et parfois essayer.

– Oui, je pense. Kathy est à fond, ça se voit bien et Théo, je te promets qu’il n’est jamais le dernier à parler de la chose !

Patricia fit une moue dubitative.

– Tu sais bien que ça ne veut rien dire ! Regarde-nous ! Nous n’en parlons jamais avant d’y être invités, ou quand on connaît bien les gens.

Il hocha la tête.

– Ne t’inquiète pas. La dernière fois qu’on les a vus, j’ai senti que ça allait marcher. D’abord, ils savent tous les deux comment nous fonctionnons. Et puis, Kathy n’arrêtait pas de te regarder. Enfin, surtout tes seins… Elle, c’est sûr, elle n’a pas froid aux yeux !

Ce simple souvenir l’excita. Eux non plus, ils n’avaient pas vraiment froid aux yeux… Bisexuels tous les deux, ils n’avaient aucun tabou. Pour autant, ils savaient s’effacer avec respect quand un homme ou une femme leur disait non. Chacun demeurait libre de sa vie, surtout quand cela touchait à la sexualité – même si, dans leur cas, leur liberté sexuelle avait soudé leur couple : aucun nuage n’avait assombri leur mariage, aucune dispute, et ils étaient un exemple pour tous leurs amis, qui leur enviaient leur complicité.

Enfin, quoi qu’il en soit, ils ne forceraient jamais leurs invités à faire des choses qu’ils n’avaient pas envie de faire. Mais, songea-t-il avec un sourire, il était fort peu probable qu’ils aient à forcer quiconque ce soir…

*  *  *

– Bonsoir ! Soyez les bienvenus.

Patricia s’effaça pour les laisser entrer et ne put s’empêcher d’admirer le couple qui venait d’arriver. Kathy était magnifique. De ses longs cheveux blonds retenus par un chignon au désordre savamment organisé jusqu’à sa tenue, tout en elle était riche de belles promesses. Son regard, vert émeraude et pétillant, confirmait d’ailleurs le langage sensuel de son corps. À peine voilés par un cache-cœur noir en tissu léger, ses seins voluptueux étaient libres de toute contrainte. Sa minijupe de la même couleur laissait entrevoir le haut de ses bas et apprécier le galbe parfait de ses jambes interminables, chaussées d’escarpins à hauts talons. Mais ce qui frappait le plus chez elle, c’était cet érotisme alléchant qui transpirait de tout son être, exacerbé par une prodigieuse féminité.

Théo avait joué la simplicité dans l’élégance. Une chemise bleu marine aux doublures surpiquées de blanc, un pantalon de toile blanche et des chaussures de cuir classiques. À croire qu’ils s’étaient donné le mot avec Olivier, nota Patricia, amusée.

Ils s’installèrent dans le salon où les lumières étaient tamisées, et où une musique de jazz s’élevait doucement. Dès qu’Olivier leur eut servi une coupe de champagne, la discussion glissa presque immédiatement sur leur sujet préféré.

– Alors, vous deux, vous aimez toujours autant le sexe ? demanda Kathy avec un petit sourire avant d’ajouter, en lançant un regard admiratif à Patricia : Pat, tu es vraiment magnifique ! Quelle robe sexy ! Je suis jalouse, sans rire.

– Je te rassure, répondit Olivier avec un sourire éblouissant, nous aimons toujours autant faire l’amour. À deux… ou à plus.

Patricia lança un sourire de connivence à Kathy.

– Merci du compliment. J’adore cette robe et je ne la mets que pour des soirées très spéciales ! Très chaudes…

– Nous on adorerait aller à ce genre de soirées, dit alors Théo. Mais ce n’est pas évident de trouver un endroit bien. Voire de trouver un endroit tout court ! Et puis si on trouvait, on ne sait pas si on irait jusqu’au bout…

Patricia vit Olivier hocher la tête. Elle aussi comprenait cette crainte qu’ils avaient partagée à leurs débuts et ils savaient, l’un comme l’autre, que le plus important était de respecter les choix de son conjoint, avant toute recherche préliminaire de lieux, de clubs ou d’éventuels futurs partenaires.

– On voit très bien, rassure-toi, dit Olivier. Et je vais vous mettre à l’aise : Pat et moi, nous sommes très ouverts. Alors, si vous le souhaitez, nous pourrions vous initier à l’échangisme, en douceur, selon vos désirs et à votre rythme. Mais le principal, c’est ce dont vous avez envie, vous. Vous décidez de ce que vous souhaitez faire ou non, et si quelque chose vous déplaît, dites-le et on arrête tout. Vous savez, les couples libertins sont en général plus respectueux que les autres. Pas de malaise ou d’inquiétude avec nous, c’est toujours comme ça que nous agissons avec ceux qui n’ont jamais pratiqué.

Silencieuse, Kathy le regarda puis vida sa coupe et finit par demander :

– Pat, tu n’es pas jalouse de voir ton homme coucher avec une autre femme que toi ?

Patricia se mit à rire.

– En général, s’il couche avec une femme, c’est que j’en fais autant de mon côté, avec un homme… ou une femme, d’ailleurs ! Donc, la jalousie nous est inconnue et c’est bien l’avantage. Ni Olivier ni moi ne pensons à aller voir ailleurs puisque nous couchons avec qui nous voulons, en toute complicité et après en avoir parlé tous les deux au préalable. Tu vas rire, Kathy, mais nous sommes un couple des plus fidèles !

Kathy et Théo leur sourirent. Patricia n’était pas sûre de les avoir convaincus mais, au moins, ils n’étaient pas hostiles à leur modus vivendi

– Et si nous passions à table ? proposa-t-elle en se levant. On a fait simple, un plateau de fruits de mer et dessert, le tout arrosé d’un excellent champagne, cela vous convient ?

– C’est parfait, rétorqua Kathy avec un petit air coquin. Et puis l’iode est bien un aphrodisiaque naturel, n’est-ce pas ? Déjà avec le champagne, j’ai la tête qui tourne un peu.

– Tu préfères boire de l’eau Kathy ? proposa Olivier.

– Certainement pas ! J’ai envie de faire des folies ce soir…, ajouta-t-elle avec un air entendu et une bouche gourmande où elle passa sa langue de façon très évocatrice.

*  *  *

– Vous avez le droit de toucher, déclara Patricia.

Le dîner s’était déroulé tranquillement. Avec Olivier, ils avaient multiplié les anecdotes croustillantes qui avaient reçu les réactions espérées de leurs invités puis, à la fin du repas, elle avait décidé de faire bouger les choses. En apportant le fromage, elle avait servi son mari tout en restant volontairement de l’autre côté de la table, entre Kathy et Théo. De sorte qu’ils ne pouvaient plus rien ignorer de sa féminité, dévoilée par sa robe trop courte remontant haut sur ses fesses quand elle se penchait.

– Je veux dire, reprit-elle en lançant un regard appuyé à son mari, que ce serait dommage de s’en tenir à des caresses avec les yeux.

Très troublée, comme si ces dernières paroles avaient abattu ses dernières résistances, Kathy repoussa d’une main le tissu de sa robe légère au-dessus des reins puis, un peu tremblante, fit glisser son autre main sur la peau douce des fesses de Patricia.

– Oh ! Elles sont sublimes !

Théo, plus timide et après un regard à sa femme, s’aventura à caresser l’intérieur de la cuisse de Patricia, déclenchant en elle un petit frisson, puis il remonta jusqu’en haut, mais sans entreprendre quoi que ce soit de plus.

En appui sur ses bras, follement excitée par la sensation de sa robe retroussée sur ses fesses, Patricia murmura :

– Tu sais, Théo, tu peux me caresser si tu en as envie, j’adore ça…

Puis elle se pencha encore et embrassa Olivier au-dessus de la table, très amoureuse. Elle sentit alors une main glisser sur son sexe et un doigt s’insinuer en elle. Un doigt de femme, devina-t-elle avec un nouveau frisson tandis que Kathy allait et venait en elle, avec une dextérité surprenante, bien qu’encore hésitante.

– C’est ma première fois avec une femme, murmura Kathy, la voix rauque.

– Eh bien, pour une première fois, tu es douée ma chérie.

Puis elle s’écarta, à regret, des mains si habiles de Kathy. Malgré le plaisir qu’elle avait ressenti, et l’envie qu’elle avait d’aller plus loin, elle savait aussi qu’il ne fallait pas brusquer les choses, pour une première fois. Et puis, il fallait bien l’avouer, se forcer à y aller très progressivement et à gérer sa propre frustration l’excitait terriblement.

Du bout des doigts, elle caressa la joue de Kathy, et demanda :

– Je vais préparer le dessert, tu m’accompagnes en cuisine ?

– Avec plaisir. J’adore les desserts…

– Alors tu ne devrais pas le regretter…

*  *  *

Olivier regarda sa femme disparaître dans la cuisine, suivie de très près par Kathy. La soirée s’annonçait sous les meilleurs auspices ! S’il avait eu un doute, au départ, sur la manière dont leurs amis allaient réagir à leur proposition, ce doute était complètement dissipé.

– Quelle femme quand même ta Patricia ! fit Théo, d’un air admiratif et conquis.

À l’évidence, celui-ci n’en revenait toujours pas du spectacle auquel il venait d’assister. De fait, songea Olivier avec un petit sourire, découvrir que sa femme était bien plus audacieuse que lui devait lui faire un certain effet !

– Oui, une vraie perle. Tu ajoutes sa profonde intelligence, sa réelle gentillesse et je peux te dire que je suis un homme comblé. Mais Kathy n’est pas en reste, si j’en crois ce que je viens de voir…

De l’autre côté de la table, Théo se mit à rougir. Pourtant, il répondit :

– Tout à fait vrai. Je ne te dirais pas que je ne suis pas surpris, mais, ce qui est sûr, c’est que c’est une bonne surprise ! Une excellente surprise même, ajouta-t-il en levant son verre. À nous quatre !

– Au plaisir ! répondit Olivier.

*  *  *

– Tu peux m’attraper les coupes à dessert, sur l’étagère, pile devant toi ? demanda Patricia.

Kathy s’exécuta et, tandis qu’elle disposait les coupes à dessert sur le plan de travail, Patricia s’approcha par-derrière et l’enlaça doucement. Ses mains remontèrent sous le cache-cœur de Kathy pour effleurer ses seins qu’il lui tardait de découvrir. Humm, elle ne s’était pas trompée. Ils étaient magnifiques, fermes et veloutés à la fois. Tout en les massant délicatement, elle fit rouler ses mamelons entre ses doigts.

– Kathy, si tu n’aimes pas, tu me le dis…, lui murmura-t-elle alors que sa langue commençait à titiller le lobe de son oreille. Ne te gêne surtout pas.

– Non, continue, au contraire…, demanda Kathy dans un souffle et les yeux mi-clos.

Avec un soupir, elle se pressa plus étroitement contre Patricia, manifestement sensible à l’hommage rendu à ses seins.

– Pat, je ne sais pas quoi faire mais c’est vraiment… délicieux !

Puis elle ferma les yeux, alanguie, et s’abandonna aux mains de Patricia qui virevoltaient sur sa poitrine, son ventre, sans réel contact, comme un papillon hésitant qui ne savait pas encore où il allait se poser. Patricia pressa ses lèvres sur sa nuque pour des baisers très doux, tandis que ses mains revenaient à ses seins, s’y posant avec la légèreté d’une plume.

– Quand tu m’as touchée tout à l’heure, c’était très bon, Kathy.

Kathy se laissa aller en arrière et Patricia sentit ses mains se poser sur ses fesses, comme si Kathy voulait fusionner leurs deux corps. Comme pour mieux offrir son buste à ces caresses qui, déjà, semblaient lui faire perdre la tête… Gagnée par un désir affolant, Patricia dénoua le cache-cœur si léger et ne put retenir un petit murmure en découvrant les deux globes parfaits qui se dressaient devant elle, ronds, crémeux, délicieux. Un vrai appel au plaisir…

– C’était vraiment ta première fois avec une femme ? demanda-t-elle tout en glissant la main sur la peau nacrée des seins de Kathy, avant d’en pincer délicatement la pointe dressée.

Un murmure de plaisir lui répondit. Puis, quelques secondes plus tard, Kathy balbutia, d’une voix embrumée par la passion :

– Oui, c’est la première fois… Mais j’ai toujours su que cela me plairait.

Avec un sourire, Patricia reprit la divine exploration des seins de son amie, et celle-ci referma les yeux, tout son corps commençant à réagir, roulant et ondulant. Puis elle saisit les mains de Patricia qu’elle pressa contre son corps enfiévré de désir.

– Fais-moi l’amour…, la supplia-t-elle.

Patricia la retourna lentement vers elle, lui releva doucement le menton et l’embrassa légèrement pour la première fois.

– Tu veux aller plus loin ma chérie ? Tu es sûre ?

– Oui ! répliqua Kathy d’un ton qui ne laissait planer aucun doute.

Et ce fut Kathy qui s’empara cette fois de sa bouche, lui offrant un baiser bien plus torride où leurs langues s’entremêlèrent avec ferveur et sensualité. Patricia continua son exploration, calmement et toujours avec beaucoup de tendresse. Quand ses doigts se glissèrent entre son ventre et sa jupe, Kathy sursauta et se cambra pour mieux s’offrir. Patricia en profita pour poursuivre sa délicieuse torture, et, faisant courir ses doigts sur la peau frissonnante, elle passa une main sous le string en dentelle de Kathy, et commença à la caresser, d’abord tout doucement. C’était divin. Ses doigts glissaient sur le sexe trempé de Kathy, et, à chaque passage, ils lui tiraient des gémissements de plaisir.

– Plus fort, Pat, s’il te plaît ! supplia Kathy.

C’était fou, songea Patricia. Elle avait rarement vu une novice réagir avec cette intensité… et cela l’excitait. Le cœur battant, elle accéléra le rythme de ses caresses.

Et, enfin, comme terrassée par les ondes du désir qui se concentraient en elle, Kathy secoua la tête dans tous les sens en gémissant, et Patricia sentit tous ses muscles se tendre contre elle. C’était le moment. Alors, sans cesser de caresser le clitoris de Kathy, elle glissa un doigt en elle, et ce fut comme une révélation. Se mordant les lèvres, Kathy se contracta violemment, avant de pousser un long cri tandis que la jouissance explosait en elle.

Pantelante, il lui fallut plusieurs minutes pour reprendre pied avec la réalité. Patricia en profita pour l’embrasser légèrement.

– Tu es merveilleuse Kathy.

Dans les yeux de la jeune femme luisait encore son extase et Patricia y découvrit aussi l’exultation d’avoir franchi ce grand pas. Avoir concrétisé un fantasme en le vivant.

– C’était fantastique, Pat ! Incroyable. Et pour être franche, ajouta-t-elle avec un sourire mutin, j’ai très envie de recommencer…

Patricia éclata de rire.

– Sois patiente ! Mais nous recommencerons, c’est promis. En attendant, nos hommes nous attendent. Et je suis sûre qu’ils ne seraient pas contre s’amuser avec nous… Et toi, ça te dirait ? Tu n’aimerais pas qu’Olivier s’occupe de toi, lui aussi ?

Kathy hocha la tête mais Patricia sentit une gêne légère.

– Tu peux me le dire, n’aie pas peur. Tu sais bien que je ne suis pas jalouse.

Son regard s’éclaira.

– À franchement parler, j’ai envie de vous deux, j’ai des images folles en tête que je n’oserais pas avouer, même après avoir joui dans tes bras. Mais oui, j’ai envie de toi, de lui, de vous deux ensemble, de faire plein de folies !

Patricia se mit à rire. Dire qu’elle avait des doutes, quelques heures plus tôt, sur le déroulement de la soirée !

– Eh bien, voilà qui s’annonce sous les meilleurs auspices. Allez, dépêchons-nous de préparer les pêches Melba, dit-elle en déposant des médaillons de pêches dans les coupes.

– Oui, tu as raison ! Sinon, ils vont se demander ce qu’on fabrique dans la cuisine.

Patricia ne put s’empêcher de rire de nouveau.

– Si tu veux mon avis, ils savent très bien ce que nous avons fabriqué !

*  *  *

– Voici notre dessert ! annonça Patricia, suivie de près par Kathy.

Quand Olivier vit la mine réjouie et le sourire épanoui de Kathy, il sut immédiatement à quel genre d’activité culinaire les deux femmes s’étaient livrées en cuisine. Patricia installa les coupes sur la petite table du salon et rapporta une autre bouteille de champagne. Kathy respira un grand coup, dissipa son trouble en s’éclaircissant la gorge à plusieurs reprises et, après un regard appuyé vers Patricia, se lança :

– Je viens de faire un truc complètement fou avec Patricia ! Tu ne devineras jamais !

Olivier lança un regard entendu à Théo, qui sourit. Cela allait devenir intéressant…

– Eh bien, mon chéri… Olivier… j’ai fait l’amour pour la première fois avec une femme. C’était sublime, j’en frissonne encore !

Olivier leva son verre.

– Alors à cette première fois !

Ils trinquèrent, et Théo ajouta, l’œil pétillant :

– Et aux suivantes !

Kathy et Patricia s’installèrent sur le canapé, et ils se mirent à déguster leur dessert. L’atmosphère était électrique, et la tension palpable. Kathy avait osé franchir le pas et son visage rayonnait, même s’il était aisé de deviner, en croisant son regard, qu’elle attendait plus. Bien plus…

Avec un air de défi, Kathy posa sa jambe sur l’une des cuisses de Patricia, leur livrant une vue délicieuse sur son intimité. Patricia rentra dans son jeu et se mit à la caresser gentiment, d’une main légère mais manifestement efficace. Olivier sentit son excitation monter encore d’un cran. Comme il le pensait, c’était bien Kathy, de leurs deux invités, qui serait la plus ouverte à leurs jeux érotiques. Sans doute que Théo n’osait pas encore ou attendait qu’on l’y invite…

Puis il vit Patricia étaler un mince filet de chantilly sur la cuisse de Kathy, se pencher et, d’une façon très érotique, entreprendre d’avaler cette gourmandise sucrée d’une langue agile. Elle avait l’air de se régaler, mais celle qui semblait le plus goûter ce petit jeu, c’était Kathy. Dès que la langue de Patricia avait touché sa peau nue, son regard s’était enflammé. Alors, comme si la pudeur l’avait enfin quittée, Kathy plongea son doigt dans l’une des coupes débordant de chantilly, et l’étala voluptueusement sur son ventre. Puis, mue par un élan soudain, elle retroussa sa jupe et déposa une autre dose de crème sur son mont de Vénus. Et, d’une voix rauque, elle lança :

– Si mon dessert spécial te tente, Patricia, j’aimerais beaucoup te le faire goûter…

Sans la quitter des yeux, elle s’allongea à moitié en face d’elle, provocante, une jambe relevée sur le dossier, l’autre pendant vers le sol, alanguie et offerte. Devant ce spectacle, Patricia sentit son désir s’enflammer, et elle se pencha vers Kathy. C’était peu de dire que ce dessert la tentait… mais elle allait prendre son temps pour le déguster. D’une main experte, elle commença par de simples caresses, en prenant bien soin d’éviter ce qu’attendait impatiemment Kathy. Elle allait faire durer le plaisir…

Un rapide coup d’œil vers les hommes la rassura : ils n’en perdaient pas une miette. Même si Théo avait l’air au moins aussi surpris qu’excité, nota-t-elle. Oui, pour lui, il faudrait un peu plus de temps pour le faire participer, mais en attendant, il allait pouvoir se régaler de ce dessert surprise que lui offrait Kathy. Elle, elle n’avait pas froid aux yeux !

Pourtant, quand Kathy se mit à ôter son cache-cœur et se retrouva presque nue devant elle, n’ayant plus que sa jupe retroussée et s’offrant à elle dans une posture quasi animale, Patricia ne put s’empêcher d’être surprise. Agréablement surprise. Vraiment, Kathy n’avait peur de rien, et ça lui plaisait. Elle aimait cette audace, au moins autant qu’elle aimait le physique parfait de Kathy.

– Tu es belle, ma chérie, murmura-t-elle.

Et, en se penchant de nouveau vers elle, elle posa les lèvres sur les siennes. Un baiser langoureux, intense, qui fit encore grimper d’un cran la tension de la pièce. Simultanément, elle caressa les seins de Kathy avec virtuosité, puis son corps tout entier, laissant ses mains glisser sur la peau si douce et qui réagissait si bien à ses caresses. Puis, d’un mouvement langoureux, elle descendit vers le ventre de Kathy, pour déguster la chantilly. À coups de langue, elle se mit à l’étaler, la laper, sans pour autant lâcher son emprise sur les seins sublimes de Kathy. Cette dernière ferma les yeux, ne s’exprimant plus qu’en soupirs et en râles de plaisir. Frissonnante, elle chuchotait des mots incompréhensibles et, sous l’emprise d’un désir allant crescendo, ondulait de tout son corps. Puis, agitée d’un spasme plus violent encore, elle tendit son bassin vers Patricia, s’offrant, impudique, submergée par une envie que rien ne semblait pouvoir apaiser.

Patricia s’approcha peu à peu de son sexe ainsi exposé, brûlant et humide à la fois, et se mit à le débarrasser de sa crème sucrée à petits coups de langue, en s’attardant sur les endroits qu’elle savait les plus sensibles. Elle adorait cette sensation. Elle adorait sentir le sexe de Kathy s’ouvrir pour elle, vibrer sous ses coups de langue, obéir à ses caresses. Elle suspendit un instant le mouvement de sa langue, et savoura le gémissement de protestation qui s’éleva aussitôt. Puis, tout doucement, elle reposa ses lèvres sur le sexe de Kathy, et se mit à titiller son clitoris du bout de la langue, l’avalant, le mordillant, semblant encore découvrir de la chantilly ici et là, avant d’y revenir plus sûrement pour s’en saisir et le torturer de ses lèvres douces. Kathy, le souffle court, émettait de petits cris, qui devinrent des gémissements au fur et à mesure que le plaisir montait.

*  *  *

Quand l’orgasme s’empara d’elle, Kathy le vécut comme une libération totale de son plaisir, un tremblement de terre au plus intime de ses entrailles et elle eut le sentiment que son sexe explosait en une myriade d’éclairs multicolores dont les ondes brûlantes se répandirent dans tout son corps. C’était comme si sa vie s’était concentrée en un seul point, là où, au moment ultime, Patricia avait su la faire décoller d’une dernière caresse folle avec ses lèvres.

Tendue comme un arc, elle ne poussa qu’un long gémissement de bonheur avant de retomber, vaincue et alanguie, tous ses sens apaisés et à la limite de l’inconscience. Elle regarda sa maîtresse avec admiration, et se mit à lui caresser les cheveux avec tendresse. Nulle parole ne vint troubler ce moment et elles se contemplèrent avec une nouvelle complicité acquise au plus fort de leurs ébats. Patricia lui sourit, embrassa une dernière fois et avec douceur son clitoris avant de se tourner vers leurs hommes.

– Théo, j’ai envie d’un peu plus, tu nous rejoins ? dit-elle avec assurance.

Kathy la regarda s’éloigner et s’asseoir face aux hommes dans une pose totalement impudique. En tournant la tête, elle eut un frisson en voyant Théo se déshabiller prestement, libérant une érection triomphante et venir les rejoindre, entièrement nu. Il lui offrit un baiser et s’installa aux genoux de Patricia, à même le tapis. Kathy était subjuguée par cette vision érotique. Son mari était doué, elle le savait, et voir sa bouche s’emparer du sexe de son amie avec délectation, forçant avec ses mains l’écartement de ses cuisses, lui donnait envie d’être à sa place. Follement envie.

Fixant Patricia, comme si cela allait pouvoir lui donner accès à ses sensations, elle put découvrir dans ses yeux mi-clos un désir grandissant alors que ses seins se soulevaient à un rythme de plus en plus rapide. Quand elle commença à gémir et secouer la tête, Kathy ne put s’empêcher de glisser une main entre ses propres cuisses. Elle était trempée. Pas étonnant, compte tenu du spectacle auquel elle assistait…

Devant ses yeux, la lutte était à l’avantage de son mari mais Patricia se dégagea, le releva en l’embrassant puis le prit dans sa bouche. Voir le sexe de Théo disparaître ainsi entre ses lèvres était insoutenable, et Kathy avait l’impression de l’avaler elle-même. Puis Patricia le força à s’asseoir avant de le rejoindre. La voir enfourcher son homme et le guider d’une main pour mieux s’empaler sur lui la fit littéralement trembler de tout son être. Ils donnaient l’impression d’être seuls au monde et le visage de son mari reflétait un plaisir intense, certainement accru par sa présence silencieuse à ses côtés. Il posa les mains sur les hanches de Patricia qui se laissa glisser sur sa virilité avec un long cri de bonheur.

Kathy commença à se caresser tout en les contemplant, partageant leur plaisir par la vue et en explorant son propre désir grâce à ses doigts agiles. Les pensées les plus folles s’entrechoquaient dans son esprit, et, quand Patricia se releva pour mieux s’enfoncer sur le sexe de Théo, Kathy intensifia sa caresse et dut fermer les yeux, le souffle très court. Quand elle les rouvrit, elle vit Patricia s’agiter sur son mari, roulant du bassin dans un mouvement circulaire de grande amplitude. Théo fermait les yeux, le visage levé vers le plafond, les veines de son cou saillantes et ses mâchoires serrées témoignant de son effort à se retenir. Patricia cessa brusquement pour se redresser et s’empaler de nouveau, de tout son poids, ce qui fit geindre Théo, agrippé à ses seins magnifiques. Kathy se régalait du spectacle torride quand Olivier se manifesta :

– C’est sublime à regarder mais j’aimerais bien participer un peu.

En tournant la tête, elle le découvrit nu, debout devant elle. Il se pencha et prit possession de sa bouche avec un baiser enflammé qui la laissa essoufflée. Ses mains couraient sur tout son corps quand il l’embrassa de nouveau. C’était une expérience fantastique. Olivier l’avait toujours fait fantasmer. Un corps parfait, un homme séduisant et gentil mais par-dessus tout le fantasme interdit, le tabou logique de toute femme qui aimerait céder sans jamais le faire. Il était là, penché sur elle, prenant ses seins à pleines mains, alors elle s’enhardit et se saisit de son sexe dont elle découvrit avec délice l’érection grandissante.

Comme il explorait son sexe d’un doigt très doué et poussait son avantage en faisant rouler un téton entre pouce et index, elle parvint à murmurer :

– J’ai envie de toi, Olivier…

Il sourit et se redressa. L’invitation était claire, et elle prit entre ses lèvres ce sexe dont elle avait si souvent rêvé, sans jamais quitter ses yeux du regard. Elle voulait y voir le plaisir, lui faire crier grâce et sentir son désir prendre forme en sa bouche. Ce qu’il fit pour son plus grand bonheur. Ravie de sentir cette chair délicate et virile palpiter contre son palais, Kathy se livra à une fellation orgasmique pour elle et s’étonna de l’intensité du plaisir qu’elle ressentait. C’était là le petit plus de l’échangisme qui faisait cette grande différence : braver l’interdit, passer outre les convenances et savourer un acte normalement impossible. En même temps, apprécier de voir Théo en faire autant de son côté avec Patricia poussait sa passion au paroxysme.

Avec un gémissement, elle accéléra ses mouvements de va-et-vient, resserrant son étreinte pour le provoquer et le projeter au-delà du point de non-retour. Mais Olivier était un amant diaboliquement résistant et rien n’y fit malgré tout son savoir-faire. À un moment, il lui tint la tête par les cheveux et l’éloigna.

– Tu es une magicienne avec ta bouche, Kathy, mais j’ai envie de jouir avec toi. Mets-toi à genoux sur le canapé et prends appui sur le dossier, dit-il avec sa voix de basse si ensorcelante.

Ses paroles furent délicieusement écoutées et elle s’empressa d’obéir, ravie de partager son plaisir avec ce si bel homme qui s’avérait un amant fougueux et infatigable, sachant prendre l’initiative. Elle se retourna tout en le regardant par-dessus son épaule puis jeta un œil de côté en entendant des cris d’extase. Patricia montait et descendait à un rythme affolant, s’empalant sur le sexe de Théo qui la guidait en tenant ses hanches. Kathy se mordit la lèvre de désir et tendit encore plus sa croupe vers Olivier qui venait de saisir sa taille entre ses mains. Et elle sentit le sexe bandé d’Olivier la pénétrer.

Enfin ! Soumise à son amant, incapable de détacher ses yeux des ébats de Patricia et Théo, Kathy se sentit emportée par un tourbillon de sensations nouvelles et sauvages. Sa chair prenait le dessus sur son esprit et elle devint un animal impétueux, difficile à maîtriser et n’attendant plus qu’une chose : jouir.

Sentir ce sexe qui durcissait toujours et de plus en plus au fond d’elle était la plus délicieuse des tortures, et elle oublia tout et s’abandonna à Olivier qui, de son côté, devait aimer la posséder. Ses gémissements achevèrent d’exciter son imagination, comme si elle possédait une caméra extérieure lui permettant de visualiser leur position et leurs corps en fusion parfaite. Alors, ivre de plaisir, comblée par ce sexe triomphant qui semblait la remplir tout entière, elle se laissa aller à la jouissance, une fois, deux fois, sans plus retenir ses cris. Des flashes de lumière crépitèrent dans sa tête, un cyclone si dévastateur s’empara de sa chair qu’il lui sembla qu’elle allait perdre connaissance, et les ondes interminables de ses orgasmes la propulsèrent vers des cieux inconnus, dans une ultime explosion.

À la même seconde, Patricia eut un orgasme alors qu’Olivier jouissait enfin, à croire que même en faisant l’amour avec des partenaires différents, lui et sa femme ne pouvaient s’empêcher d’atteindre une extase simultanée pour ne pas dire commune. C’était fou et inimaginable !

*  *  *

Apaisés, les quatre amants restèrent un long moment à échanger des caresses et des baisers, puis Patricia et Olivier se rejoignirent pour se câliner, ravis de cette première fois plutôt étonnante pour des novices et convaincante à leurs yeux. Peu après, le maître de maison proposa du champagne, suggestion chaleureusement accueillie par tous car les émotions donnaient soif, surtout celles-ci. Patricia resta assise entre Théo et Kathy alors qu’Olivier reprenait sa place sur son fauteuil, face à eux.

– Alors, que pensez-vous de votre première incursion dans le monde de l’échangisme ? demanda Olivier, sachant pertinemment que l’un et l’autre n’avaient qu’une envie : en parler.

Comme si, après la jouissance du corps, il fallait aussi calmer l’esprit.

Kathy, très enjouée, répondit la première :

– Avec Patricia, ça a été fantastique, vraiment très doux et différent d’avec un homme. Je ne sais pas… quelque chose de plus, d’assez difficile à définir. Ensuite, avec toi Olivier, ça a été très fort aussi car j’ai ressenti plusieurs orgasmes vraiment extraordinaires. Je pense que voir Théo faire l’amour avec Patricia a amplifié mon plaisir. Et le plus étrange, c’est que je n’ai pas ressenti la moindre jalousie, au contraire, j’étais heureuse de les voir jouir autant que toi et moi. En tout cas, j’ai atteint les sommets du plaisir !

Patricia l’écoutait avec bienveillance et sourit à ses affirmations. Théo prit la suite :

– Personnellement, j’étais un peu timide, en fait, je n’osais pas, mais voir Pat et Kathy m’a mis dans un état d’excitation incroyable. Et puis, j’avais aussi très envie de Patricia, reconnut-il avec un air intimidé. Mais comme Kathy, te voir, Olivier, en train de faire l’amour à ma femme m’a emporté dans un véritable maelström de sentiments alors que j’étais en pleine action avec la tienne. Et la jouissance que j’ai alors ressentie a été sismique ! Oui, un vrai tremblement de terre et une expérience inouïe que j’aurais regretté de ne pas connaître.

Olivier hocha la tête et apprécia leur sincérité. En de rares fois, les couples initiés à ce genre de pratiques pouvaient regretter d’être passés à l’acte. Le pire était certainement quand l’un se sentait conquis par l’échangisme et que l’autre n’y adhérait pas. Mais cette fois, en observant leurs mines réjouies et toujours complices, il songea que la soirée s’était déroulée comme il l’avait prévue. Théo avait seulement eu besoin d’un peu plus de temps pour dépasser ses limites.

L’atmosphère était maintenant totalement détendue et la tension initiale avait complètement disparu. Ils se mirent à discuter de choses et d’autres mais principalement de sexe, de fantasmes réalisés ou non et leur nudité ne gêna personne. Quand Kathy évoqua son fantasme le plus cru à ses yeux, faire l’amour avec trois hommes en même temps, Patricia crut bon d’intervenir :

– Faire l’amour avec trois hommes nécessite des amants que tu connais et en qui tu as confiance, mais le fait d’être réduite à un objet sexuel n’est pas sans risque. Il faut impérativement que Théo te suive dans ton fantasme et qu’il soit entièrement d’accord. Il faut beaucoup en parler entre vous et fixer les règles du jeu ainsi que les limites. Après, tout est faisable ! Surtout avec Olivier et moi, dit-elle en souriant.

Théo réfléchit quelques instants.

– Et vous n’avez pas peur d’aller trop loin, de dépasser vos limites ?

– Non, répondit Olivier, car auparavant nous en parlons beaucoup et ainsi, il n’y a jamais eu de mauvaises surprises, ni pour Patricia ni pour moi.

Kathy, curieuse, poussa plus loin ses investigations.

– Et quelles sont vos limites, Olivier ?

Le couple échangea un sourire puis il répondit :

– Toutes les pratiques sadomasos extrêmes. S’il est bon de jouer à la domination-soumission, il est hors de question pour nous de faire couler le sang ou ne serait-ce que faire du mal à l’autre. Une fessée n’a jamais tué personne, reste très excitante et cela s’arrête là pour nous. Tout le reste, très peu pour nous. Que ça plaise à d’autres, des délires SM, uro ou autres, pourquoi pas, mais pas pour nous. Nous ne sommes pas fans des partouzes non plus et nous savons qu’à deux ou trois couples maximum, on touche à la perfection. Après, nous avons essayé beaucoup de choses, avec plus ou moins de succès mais toujours en respectant l’envie de l’autre et ses choix.

Après un bref coup d’œil vers Théo qui n’échappa aucunement à Olivier, Kathy se lança :

– Et les hommes, Olivier ? Tu as déjà essayé ou tu n’y songes pas ?

– Je suis bisexuel, Kathy, et je le vis très bien. Actif ou passif, selon mon amant ou mes envies, j’aime aussi le faire avec un homme.

Théo le dévisagea, très surpris.

– Mais tu n’as pas peur de devenir gay ? demanda-t-il.

Olivier éclata de rire.

– L’homosexualité n’est pas une maladie et cela ne me poserait aucun problème ! Mais non, je suis simplement bisexuel dans ma quête du plaisir. Avec le temps, je me suis rendu compte que faire une fellation à un homme ou me faire sodomiser, c’était toujours du plaisir ! Et je le vis très bien, sans me poser de questions, je vous rassure tout de suite.

Après une nouvelle œillade vers Théo, Kathy reprit :

– C’est le grand fantasme de Théo mais il ne l’assume pas du tout. Il le vit très mal, alors qu’il meurt d’envie d’essayer…

Olivier eut un sourire amical et un geste apaisant vers son ami.

– C’est normal. Surtout la première fois. Si tu veux tenter l’expérience Théo, on pourrait s’y aventurer plus tard – mais uniquement si tu en as vraiment envie.

Théo eut un léger mouvement de recul mais il finit par hocher la tête. Consciente de son trouble, Patricia préféra changer de sujet :

– Ce n’est pas tout mais douche pour tout le monde ! Et honneur aux dames, nous prenons le premier tour.

Une fois leurs compagnes parties vers la salle de bains, Théo se détendit un peu, et se surprit même à se livrer plus facilement avec Olivier, sur des sujets très personnels et délicats. Olivier était un excellent confident sur ces questions. Et sans doute la personne qui pouvait l’aider à dépasser ses craintes. Alors, sans fausse pudeur, il lui avoua sa nature plutôt soumise dans leurs ébats de couple. Ce qu’il aimait, c’était lorsque Kathy jouait avec lui comme d’un objet.

– Tu dois trouver ça super bizarre, non ?

Olivier se mit à rire.

– Bizarre ? Tu plaisantes ! Au contraire, moi aussi, j’adore ça ! Et je peux te dire que c’est le cas de la plupart des hommes. Même si très peu d’entre eux l’assument…

Et Théo se sentit vraiment rassuré quand Olivier lui expliqua que très peu d’hommes avouaient à leurs partenaires qu’ils aimeraient être dominés, pris par elles, pensant que se soumettre serait comme renoncer à leur virilité. Puis il acheva de le rassurer :

– À ton avis, quel genre d’amants les femmes préfèrent ? Un type libéré ou un coincé, frustré de tout, sans imagination et plein de tabous ?

Le sourire qui éclaira le visage de Théo fut la meilleure des réponses. À cet instant, les deux hommes entendirent des cris de jouissance provenant de la salle de bains et ils reconnurent sans peine la voix de Kathy qui devait apprécier une nouvelle fois le savoir-faire de Patricia. Après de longues minutes, le silence retomba et elles furent de retour à leurs côtés.

– À votre tour les garçons et surtout, ne soyez pas sages ! leur lança gaiement Patricia.

*  *  *

Théo suivit Olivier dans la salle de bains, tous les deux déjà nus et sans aucune gêne. Dans sa tête, les idées se bousculaient. Il se trouvait à mi-chemin entre l’envie d’accepter sa bisexualité et la crainte du ridicule ou l’idée stupide de basculer vers l’homosexualité. Heureusement, une fois de plus, Olivier le rassura :

– Si tu ne veux rien faire, on prend juste une douche tranquillement, mais si tu as envie d’essayer, va jusqu’au bout. Avec toi, je suis bien tenté mais je ne veux pas que tu te sentes obligé. D’accord ?

Théo ne répondit pas mais lui en sut gré. Pour le mettre à l’aise, Olivier gagna le premier l’immense douche italienne et régla les jets d’eau et la température puis, après avoir pris du gel douche, lui tendit le flacon en l’invitant à le rejoindre. Théo balaya ses doutes et s’engouffra avec lui sous l’eau apaisante et commença à se laver. Pourtant, la proximité du corps d’Olivier lui procurait une sensation partagée, un début d’excitation freinée par des tabous qu’il ne parvenait pas à occulter alors qu’il les jugeait stupides. Saisissant une éponge naturelle qui traînait sur le sol, il entreprit de laver le dos musclé de son ami qui se laissa faire en prenant appui des deux bras sur le mur. Olivier ne disait rien et le laissait faire, ce qui convenait parfaitement à Théo. L’éponge suivit ses épaules, ses muscles dorsaux proéminents, glissa vers les hanches et, de là, s’attarda sur les fesses d’Olivier. Ce dernier se retourna et Théo fit de même avec ses pectoraux et son ventre sculptés par des abdominaux parfaits. Olivier était un athlète, son corps était magnifique, et caresser ainsi ce corps masculin le troublait énormément. Bien plus qu’il ne l’aurait imaginé…

Suffisamment mis en confiance, il s’aventura plus bas. Bien sûr, l’éponge et la douche n’étaient que des prétextes mais c’était le meilleur moyen pour Théo d’obtenir enfin sa réponse. Il n’osait pas encore toucher ce sexe qui lui semblait déjà démesuré au repos.

Olivier vint à son aide.

– Prends-moi dans ta main si tu en as envie…

S’étant débarrassé de l’éponge, Théo s’empara de ce sexe magnifique et Olivier se laissa faire. En quelques secondes, son érection n’était plus une vue de l’esprit et il s’adossa au carrelage mural. Théo était subjugué par ce qu’il était en train de faire. Pour la première fois de sa vie, il tenait dans sa main un sexe qui n’était pas le sien et le masturbait lentement, alternant douceur et vigueur. Tout à sa découverte, il prit le temps de contempler le visage de son ami, cherchant à deviner les sensations qu’il lui procurait, et découvrir ses yeux clos fut une véritable satisfaction.

Olivier avait un sexe beaucoup plus imposant que le sien et cela fit naître en lui beaucoup d’autres fantasmes. Pourrait-il oser aller plus loin ? Quand Olivier se dégagea et le plaqua à son tour contre le mur en le retournant, Théo se laissa faire. Ne pas voir ce que son ami faisait était délicieusement excitant et effaça les derniers doutes en lui. Non, ce n’était pas qu’un délire parmi d’autres, il était bien bisexuel.

Les caresses d’Olivier lui procurèrent énormément de plaisir et quand sa main se glissa pour attraper son sexe déjà dur, il eut un sursaut tant la sensation était intense.

S’il aimait faire l’amour avec Kathy ou avec une autre femme, comme il l’avait fait avec Patricia quelques instants auparavant, devenir l’amant d’Olivier fut une merveilleuse révélation. Il ferma les yeux et laissa son ami le masturber lentement. L’état d’excitation dans lequel il se trouvait eut vite raison de ses dernières résistances, et quand il sentit le sexe durci d’Olivier battre contre ses fesses, faisant ainsi vagabonder son imagination vers une autre forme de soumission à son amant, il explosa. Jamais il n’aurait imaginé que de telles sensations soient possibles. Jamais, quand il se caressait lui-même, il n’avait atteint un tel plaisir.

Quand enfin il retrouva ses esprits, il rouvrit les yeux, et se tourna vers Olivier.

– On rejoint les filles ? proposa ce dernier avec un grand sourire.

Théo ne put s’empêcher de ressentir une petite déception. Ainsi, la douche était finie… et l’expérience s’arrêterait là. Enfin, pour le moment…

Ils achevèrent de se savonner, se rincèrent, et rejoignirent bientôt Kathy et Patricia. Elles ne leur posèrent aucune question, mais à la manière dont sa femme le regardait avec, au fond des yeux, un éclat de désir particulier, Théo devina qu’elle devait se demander jusqu’où ils étaient allés, Olivier et lui. Il sourit. Peut-être qu’il le lui raconterait. Ou peut-être pas…

Olivier proposa de nouveau du champagne, et la soirée s’acheva tranquillement. Quand ils se séparèrent, ils se promirent de programmer une autre soirée très prochainement.

Et Kathy et Théo s’en allèrent, convaincus de leur expérience et enchantés par le moment divin qu’ils venaient de vivre.

*  *  *

Le salon baignait comme l’autre soir dans une lumière tamisée, la musique de fond très douce autorisait les conversations les plus intimes et, sur chaque fauteuil, face au canapé inoccupé, un couple se caressait, s’embrassait à perdre haleine, et les tenues légères des uns et des autres laissaient déjà entrevoir des corps enfiévrés de désir.

Kathy était juchée sur les genoux d’Olivier et profitait des caresses audacieuses de son amant. Une main sous sa robe avait pris possession de l’intérieur de ses cuisses en les effleurant. Soudain, un, puis deux doigts s’introduisirent dans son sexe mouillé pour une lente et délicieuse exploration.

Leurs baisers affolaient ses sens et Kathy avait envie de lui. Sa main gauche caressait son sexe dur comme du bois mais encore inaccessible sous son pantalon qu’il lui tardait de retirer. Un rapide coup d’œil vers l’autre fauteuil la remplit d’excitation. Patricia était à genoux et offrait une fellation magistrale à Théo qui s’abandonnait, le visage pâmé. Sa chemise noir et rouge gisait déjà en chiffon sur le sol et son pantalon était baissé sur ses chevilles.

Kathy se leva et fit tomber la mince robe qu’elle avait choisie pour cette soirée. Entièrement nue, elle gagna avec élégance le milieu du tapis et leur fit face. Intrigués, tous la contemplaient et Kathy se laissa sensuellement glisser au sol avant d’y prendre une pose lascive des plus suggestives, à quatre pattes.

– Mon chéri, Patricia et Olivier… Je vous veux tous les trois. En même temps et rien qu’à moi.

Kathy fut la première surprise de sa propre audace et attendit, impudique et sans gêne. Quand elle vit Patricia se lever pour la rejoindre, elle se redressa et l’accueillit avec un baiser, avant de l’aider à ôter sa mince tunique, révélant ainsi ce corps qu’un peintre de la Renaissance aurait volontiers pris pour modèle. Enfin, elle allait pouvoir reprendre ses seins en mains et les caresser à satiété, les embrasser et s’en délecter…

Impatiente, elle fit glisser Patricia sur le dos et s’installa au-dessus d’elle. Sans tarder, elle plongea entre ses cuisses et se mit à lécher ce petit clitoris qui nourrissait tant ses fantasmes, déclenchant une houle de plaisir dans le ventre de son amie. Ses caresses précises eurent tôt fait de lui donner une première jouissance, et, quand Kathy sentit la langue de Patricia la pénétrer à son tour, elle cria elle aussi de bonheur.

Oui, cela lui avait manqué et, après leur première soirée, Théo lui avait fait l’amour plusieurs fois par jour, tous deux un peu dépassés par leur première soirée échangiste.

Quand elle sentit qu’on lui relevait la tête en tirant sur ses cheveux, Kathy protesta, s’éloignant avec peine du sexe offert de son amie, mais elle sourit en découvrant sous ses yeux le sexe d’Olivier qu’elle prit immédiatement en bouche tout en le caressant lentement.

Au même instant, elle sentit les mains de Théo écarter ses fesses et elle se cambra. Fermant les yeux, elle poussa un long gémissement quand la brûlure déchirante de ses reins devint le plaisir d’être soumise par ce sexe aussi dur qu’une colonne de marbre. Long, incroyablement ferme mais dont les chairs douces et chaudes lui procuraient un plaisir incroyable. Théo s’enfonça d’un coup et Kathy le vécut comme une folle pénétration, pleine d’érotisme, de passion et sous la coupe d’une suprême domination. Elle hurla son bonheur.

Dans cette même position, ils purent ainsi faire l’amour et cela dura de longues, très longues minutes ponctuées par les cris de Kathy qui découvrit le bonheur des orgasmes en cascade. Olivier comblant sa bouche, Théo explorant avec force ses reins et enfin, Patricia se régalant et buvant à sa fontaine. C’était tout simplement le comble de ses fantasmes. Elle en rêvait depuis longtemps et le réalisait enfin.

Kathy enchaîna les extases à un rythme qui allait crescendo, l’emportant aux frontières de la folie et plus d’une fois, elle s’agrippa aux fesses d’Olivier comme à une planche de salut, cherchant l’air pour mieux crier son plaisir.

Quand Théo atteignit à son tour la jouissance, Kathy lâcha Olivier. Elle colla son ventre embrasé et son sexe à la bouche de Patricia pour jouir une dernière fois puis elle roula sur le côté, sans forces, tremblant de tout son corps et vivant son ultime orgasme comme un véritable cataclysme.

– Oh mon Dieu…, balbutia-t-elle, comblée et sous le choc.

Et elle se réfugia dans les bras de Patricia pour s’offrir un moment de tendresse et reprendre ses esprits peu à peu.

– Oh mon Dieu…, répéta-t-elle, submergée par les émotions.

Enfin, elle reprit ses esprits, et, toujours dans les bras de Patricia, elle regarda Olivier.

– Je suis désolée, je n’ai pas réussi à te donner du plaisir, je ne t’en ai pas laissé le temps…

Olivier ne lui répondit pas mais lui et Théo se rapprochèrent et entamèrent une série de caresses sous ses yeux. Se collant un peu plus confortablement contre Patricia, Kathy les regardait faire, ébahie, et encore plus ravie que Théo entreprenne enfin d’assouvir son fantasme. Et qu’il le fasse devant elle la réjouissait encore plus ! Patricia en profita pour l’enlacer tendrement et les regarder avec elle.

Kathy était subjuguée et vivait la passion de Théo par procuration. Quand elle le vit prendre le sexe d’Olivier dans sa bouche, elle passa sa langue sur ses lèvres gourmandes, sachant parfaitement ce qu’il pouvait ressentir, venant elle aussi d’honorer ce même sexe dont elle avait conservé le goût délicat. Son excitation remonta en flèche et fit travailler son imagination. Irait-il encore plus loin ?

Au même instant, Patricia se mit à caresser l’intérieur de ses cuisses avant d’envahir en conquérante son sexe, de nouveau abondamment mouillé.

– Autant nous faire plaisir en les regardant faire l’amour, chuchota Patricia à l’oreille de Kathy, ce qui acheva de l’enflammer.

Théo prenait manifestement beaucoup de plaisir, ainsi qu’Olivier, et Kathy en fut touchée. En passant à l’acte, Théo leur faisait un beau cadeau, exacerbant ainsi leur confiance mutuelle et sans faille. Contempler son mari faire l’amour avec un homme lui procurait une excitation incroyable et quand Olivier le poussa à se pencher en avant et le pénétra avec douceur, Kathy, émerveillée, ressentit en elle exactement toutes les sensations qu’il devait vivre. Cette étrange et lente pénétration qu’elle aussi craignait, il y a bien longtemps, et qu’aujourd’hui elle aimait plus que tout… Théo savait maintenant cette étrange satisfaction qui en découlait, après quelques douloureuses secondes, quand la brûlure faisait place au plaisir incommensurable.

Elle n’aurait jamais cru Théo capable d’aller jusqu’au bout et l’admira. Il avait fait la paix avec sa nature, aboli ses tabous et se donnait à Olivier comme elle aurait pu le faire, vivant un moment fort pour lui mais aussi pour elle.

Olivier accéléra ses mouvements et Kathy vit Théo avoir sa première extase sans qu’il ait eu besoin de se toucher, gémissant de bonheur. Puis Olivier le pénétra une dernière fois, ne bougea plus et cria son plaisir à son tour. Kathy ferma les yeux, imaginant la semence de son amant se répandre en Théo. Connaissant la force et l’abondance de ses jouissances, elle sentit une bouffée de chaleur monter dans son ventre, avant qu’un orgasme la submerge, provoqué par les doigts agiles de Patricia.

En rouvrant les yeux, Kathy vit son mari se dégager doucement des bras d’Olivier et de son sexe encore tendu, rouler sur le côté, comblé et satisfait, puis, tout en la regardant, il lui offrit un grand sourire.

– C’est vraiment très bon. Tu vois ma chérie, j’aime ça autant que toi et j’assume ! dit-il, triomphant.

Puis, en se tournant vers son amant, il lui dit en riant :

– Dès que tu as récupéré, on recommence ?

Kathy ne put s’empêcher de rire.

– Mais tu es fou mon chéri ! Tu ne vas plus pouvoir t’asseoir ! dit-elle en montrant du doigt l’énorme sexe d’Olivier, à peine revenu au repos et dont elle aussi connaissait tous les bienfaits lorsqu’il était en forme.

Son mari fit la moue et montra son entrejambe d’un index accusateur.

– Ça te va bien de me dire ça alors que tu as encore une érection ! dit-il, très sentencieux.

Stupéfaite en entendant ces mots, Kathy baissa les yeux et vit un énorme sexe en pleine érection qui venait d’apparaître entre ses cuisses. Plus aucune trace de son sexe, disparues petites et grandes lèvres, oublié son clitoris ! Où étaient donc passés son vagin et tout le reste ?! Il n’y avait plus qu’un véritable sexe masculin à la place, raide, très long et épais, aux veines saillantes que Patricia caressait de haut en bas et de plus en plus vite. Et sa maîtresse ne semblait pas surprise par cette brutale apparition, elle !

– Mais ce n’est pas possible ! cria Kathy, terrifiée de se voir ainsi changer de sexe.

Et elle poussa un grand cri d’épouvante.

*  *  *

Il faisait déjà jour dehors et Kathy se redressa dans son lit, le cœur battant à tout rompre, en appui sur ses bras tendus. Elle avait bien poussé un cri dans son rêve et Théo s’éveilla immédiatement.

– Mais qu’est-ce qui t’arrive ? demanda-t-il inquiet et la mine ensommeillée.

Kathy regarda autour d’elle, et, lorsqu’elle reconnut l’environnement habituel de sa chambre, elle se sentit un peu rassurée.

– C’est rien, j’ai fait un rêve, lui dit-elle, soulagée alors que ses pulsations reprenaient un rythme plus normal.

Elle releva la couette et constata que le drap du dessous était trempé. Elle avait donc bien fait un rêve érotique. Elle se mit à rire toute seule. Il lui semblait ressentir encore des ondes de plaisir. Théo sortit du lit et s’étira.

– Tu n’as pas oublié, c’est ce soir qu’on retourne chez Patricia et Olivier ? dit-il, de bonne humeur avec un clin d’œil très complice, rempli de sous-entendus.

Elle sourit, songeuse, et posa son menton sur ses genoux repliés.

– Non, je ne risque pas d’oublier ! Au fait, chéri, tu ne m’as pas dit…

Alors qu’il gagnait la salle de bains attenante à leur chambre, il s’arrêta puis la regarda.

– Oui, quoi ?

– Tu vas aller plus loin avec Olivier ?

– Je ne sais pas encore… Tu sais, je ne te l’avais pas encore dit mais sous la douche, avec Olivier, on s’est un peu amusés, l’autre soir…, avoua-t-il sur le ton de la confidence et le regard pétillant.

– Ah oui ? Tu as été jusqu’où ? demanda-t-elle, mordue par une curiosité bien légitime.

Il lui fit un sourire et hocha la tête.

– Ce sont des histoires de mecs, ça ! Tu n’es donc pas concernée, s’exclama-t-il en riant et en refermant la porte de la salle de bains derrière lui.

Kathy sourit. Ainsi, il l’avait fait et, apparemment, l’avait bien vécu. Elle en était heureuse, pour lui comme pour leur couple. Il repassa la tête à cet instant par l’entrebâillement de la porte.

– Dis ma chérie, tu n’as pas vu ma chemise noir et rouge ? J’aimerais la porter ce soir, t’en penses quoi ?

Bouche bée, Kathy le contempla, incapable de prononcer le moindre mot. Sa chemise noir et rouge… c’était bien celle-ci qu’il portait dans son rêve, non ? N’ayant pas de réponse, Théo haussa les épaules et disparut dans la salle de bains. Bientôt, elle entendit le bruit du jet d’eau et son homme chanter sous sa douche.

Kathy éclata de rire, et se précipita dans la salle de bains le rejoindre.

Ce matin, elle avait très faim.