Trous noirs

Spider : Who the fuck are you anyway?
Johnny Mnemonic : Johnny.
Spider : Johnny who?
Johnny Mnemonic : Just... Johnny?

Johnny Mnemonic

Souvenirs accordéon

allongés

amincis

jusqu’à l’infiniment petit

l’invisiblement ridicule

 

Quotidien du quotidien

souffle inégal

témoin de rien

spectateur de tout

 

Souque à la corde

dans les lobes chauds

Corde raide

tendue au-dessus

des cataractes de l’inconnu

 

Le rugissement s’empare

du désemparé

 

Un somnambule sans son fil

disparaît sans un mot

sans ennemi

ni ami

sans pantoufles

 

Ses souvenirs muets

aveugles

lancés bâillonnés

dans le chaos baïonnette

ficelés dans la raison

en petites vestes de laine

envoyés de par les rues

décousues raccourcies

apposés contre le froid

des feux imaginés

tendus en hamac dans l’esprit

dans les alcôves du cœur

ne sont plus les siens

 

Il dort à la belle étoile

filante

violente

Il campe dans le cœur

dévorant de l’incendie

devenant flamme

combustible

tison d’absence

 

Les photos se retournent

se détournent

Un brûlé au troisième degré

regarde le monde rendu plat

 

L’empilage de cendres

se met en marche

en mouvement

a u t o m a t i q u e m e n t

s’éloignant de la Voie lactée…