je ne rattraperai pas ce souvenir
il glissera sous mes pieds pour se perdre
dans le sable
Paul Bélanger
Les traces
s’effacent
s’écaillent
Des pigments
soleils d’ignorance
s’élancent dans le vide
Mission accomplie
pour ces souvenirs-pollen légers
Au milieu de la maison délabrée
au salon Toungouska privé
des astéroïdes vivants
se consument
d’inquiétude
de pâleur
en prenant un dernier thé
un dernier biscuit
L’essaim météorique
s’éloigne de nous
se fracasse contre nous
brûle le ciel mortier
la nuit-pilon
Des arbres
abattus étendus presque repus
clignotent calcinés calmement
Stupeur lumineuse
Boulets de canon bésixdouze
Sciure œdème
Un guerrier blessé
sans nom
dort sur un brancard…