À saint Augustin
La Grande Vague
de Kanagawa
nous saisit
nous emporte avec elle
dans les fonds liquéfiés
où tout se tient embrouillé
où tout s’agrippe aplati
Ce tsunami
disparition mémoire
dispersion ressac ballottant
aspire les instantanés
les momentanés
les années accumulées
les voyages
les repas
le vin rouge scintillant
dans le verre de la vie
avale les lèvres
ouvertes de l’amour
tous les visagesun vertige
la Terre
en équilibre sur un pied
sur le récif de sa personne
Pirouette vers l’inconnu
absence
Saut de l’ange
du haut de la falaise humaine
Épistémè éclaboussant
défiant
Trente-six vues de l’océan
disparu.