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Salle 10 de la huitième exposition de la
Sécession viennoise, 1900. La reproduction
(parue dans Dekorative Kunst 7 [1901] : 175)

présente l’agencement ainsi que le mobilier

de Margaret et Frances Macdonald,

Charles Rennie Mackintosh

et J. Herbert MacNair. Photographie.

 

 

Le Pavillon d’exposition de la Sécession viennoise

 

Les travaux préalables des Sécessionnistes devaient provoquer, et c’est bien ce qu’ils faisaient. Ludwig Hevesi associa le style architectural du bâtiment de la Sécession viennoise, avec ses éléments orientaux inhabituels, au « vieil arrière-plan doré du Moyen-Âge ». Les habitants de Vienne, par contre, bafouaient le bâtiment en l’appelant « le temple des trois grenouilles », ou, encore pire, « Le crématorium » ou « Le mausolée ». Le dôme était généralement qualifié de « tête de chou ».

En octobre 1898, Hermann Bahr s’exprima longuement et donna un tout autre son de cloche :

« Le bâtiment du jeune architecte Olbrich est la nouvelle maison de la Sécession. Il doit être remis le 4 novembre à la ville ; la première exposition ouvrira ses portes le même jour. Je crois qu’elle provoquera de grands hurlements, les gens bornés enrageront, alors j’aimerais autant dire ce qu’il y a à dire. Maintenant, cela peut encore se faire de manière calme et sans passion, plus tard, il y aura de la bagarre.

Entrons. Nous arrivons d’abord dans une pièce qui nous rend solennels. On pourrait parler de propylée. Ainsi il est conçu : comme un parvis, dans lequel celui qui entre se nettoie du quotidien, doit songer à l’éternel, dépose ses soucis et ses humeurs du monde ordinaire, se préparant au recueillement, comme un examen paisible de l’âme pour ainsi dire.